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III/ 1555 : L’année terrible :

Il nous reste maintenant à mener une analyse des quelques mois qui suivent l’achat de la seigneurie d’Agimont. Leur étude va nous permettre de jeter un éclairage des conditions dans lesquelles se déroulent les travaux. Nous tenterons de déterminer l’importance des ressources que l’Empereur y consacre.

L’acte d’achat du 6 avril 1555 requiert cependant une analyse plus détaillée. C’est le document concernant l’histoire de Givet qui est le plus repris. Il est présent dans l’ouvrage de Lartigue et Le Catte1, aux archives départementales des Ardennes2, aux archives départementales du Nord3. Par souci de clarté, il faut préciser que nous allons utiliser celui conservé à Lille. Le rédacteur en est Jean de Langhe «secrétaire ordinaire de l’empereur»4. Le vendeur de la seigneurie d’Agimont est d’après ce document le comte de Stolberg5. Mais le comte n’en est en fait pas le seul propriétaire. Selon un passage confirmé par un mémoire

1 LARTIGUE ( J. ) et LE CATTE ( N. ) , op.cit. , pages 50-55.

2 A.D.A., E 8 (liasse), un cahier in-quarto, douze feuillets, papiers : Lettres d’achat de la terre d’agimont, Vireux-Wallerand et dépendances, du comte de Stolbergh, par la reine douairière de Hongrie et de Bohême, régente, au nom de Charles Quint empereur, moyennant 145000 florins, extraites du registre des Chartes de la Chambre des comptes du roi à Lille.

3 A.D.N., Limites 48.17 : Acte d’achat de la seigneurie d’Agimont ( 6 avril 1555 ).

4 Idem. Jean de Langhe est aussi «nottaire app[osto]licque».

5 Ibidem. «hault et puissant s[ei]gn[eur] messire Loys comte de Stolberg komnystein rochefort et de montahu…».

largement postérieur, les frères du comte possèdent une partie de la seigneurie1. Louis de Stolberg doit aussi accepter qu’une partie du prix de vente serve au douaire d’Elisabeth d’Autriche, la veuve du précédent comte de Rochefort. Ce douaire est important. L’acte indique «douze mille livres ou florins de XL gros monnoye de Flandres la livre»2. Cela représente un peu plus d’un douzième des «cent quarante cincq mille livres de quarante gros la livre» auxquelles est évaluée la seigneurie d’Agimont. La seigneurie d’Agimont est en partie boisée. L’acte mentionne trois mille cinq cents bonniers de bois. Il est à noter que si la quantité de bois a été surestimée, l’empereur (une fois les mesures dûment effectuées) devra bénéficier d’un rabais fixé dès la signature de l’acte pour chaque bonnier manquant, soit

«seize florins ou livres de quarante gros»3. Une fois toutes les réductions opérées, la somme devra être payée en deux fois. La première moitié devra être versée au bout de l’année 1555 et la seconde moitié au bout de l’année 1556. Compte tenu du délai prévu pour le payement, des intérêts doivent être versées au comte au bout de chacune des deux années. Dans l’acte, il est fait mention de denier seize, soit 6,25 pour-cent4. L’achat de la seigneurie d’Agimont représente une dépense importante qu’il est cependant difficile d’évaluer correctement.

Robaulx de Soumoy au siècle dernier en arrive à 1792200 francs belges5, ce qui ne nous éclaire pas beaucoup plus. Un document de l’année 1680 estime que 145000 florins font 181250 livres tournois6. Il est difficile d’affirmer si l’auteur de ce dernier document voulait parler de livres tournois de son époque ou de celle d’Henri II. Ce n’est pas sans conséquence.

Il y a eu entre temps une forte inflation. Il nous faut tout de même faire un petit rappel sur la monnaie des Pays Bas. A la fin de l’année 1526, il est décidé qu’à partir du 1er mars suivant,

1 A.D.N., Limites 10.33 , «Mémoires sur l’aquisition et les dependences de Charlemont». «Le Compte de Stolberg qui est le Vendeur n’estoit pas seul proprietaire de touttes ces terres, puis qu’il s’oblige par le Contrat de faire ratifier ses freres, on ne voit pas que cette condition ait esté executtée [ce qui dans d’autres circonstances aurait pu rendre l’acte nul et non avenu], non plus que celle qui soumet la Vente au bon plaisir et consentement de l’Evesque de Liege». Cet acte date de l’époque louis-quatorzienne, sans doute des années 1679-1681, où Louis XIV fait rassembler le maximum de pièces pour justifier l’annexion de toute la seigneurie d’Agimont.

Mais nous le reverrons.

2 A.D.N., Limites 48.17 : Acte d’achat de la seigneurie d’Agimont (6 avril 1555).

3 Idem. Il est précisé aussi que «icelle ma[jes]te nat appaisem[ent] porra desd[i]ts bois faira faire mesuraige par gens en ce cognoissans et entenduz y appelle led[i]t vendeur ou son commis avnat led ernier payement dont cy apres est faicte mention…».

4 Ibidem. «a deux termes par esgalle portion asscavoir la moictie a la fin de l’an a compter du jour desd[ite]s desheritance et adheritances et l’aultre moictie au boult de l’aultre annee ensuivant […] pardessus celluy sera au boult de chacunes desd[ite]s deux annees payé rente aladvenant du denier seize…».

5 SOUMOY ( Alb de Robaulx de ) , «Recherches sur…», A.S.A.N., tome VIII, 1863, pages 201-202. Son évaluation est d’ailleurs quelque peu fantaisiste. Il estime que la monnaie avait en 1555 une valeur trois fois moins forte sous Charles Quint qu’à son époque.

6 A.D.N., Limites 1.150 : pièces concernant Charlemont.

toutes les sommes d’argent seront exprimées en florins carolus de vingt patards1. Et à partir de 1543 circule un florin carolus d’argent de 22,85 grammes et qui a comme cours vingt patards2. Bien que cela ne soit pas précisé par le document, il est raisonnable d’estimer que la somme prévue par l’acte d’achat doit être versée en florins carolus d’argent. Les 145000 florins ne constituent pas le seul prix que Charles Quint est disposé à payer pour l’acquisition de la seigneurie d’Agimont. L’acte mentionne deux autres dispositions à ce sujet. L’une est mineure, l’autre un petit peu moins. Il est prévu que, leur vie durant, Louis de Stolberg et ses frères pourront garder le titre de seigneur d’Agimont3. Louis de Stolberg sera exempté des taxes locales sur tout le vin qu’il achètera pour sa consommation personnelle, pour le reste de sa vie4. L’acte du 6 avril 1555 nous donne encore la liste des villages qui dépendent de la seigneurie d’Agimont (hors Agimont bien sûr). C’est là un renseignement d’autant plus précieux que nous rappelons que la seigneurie d’Agimont est une enclave espagnole en terre liégeoise. Il y a : «Givet Sainct Hilaire Givet n[ot]re dame fronmelene et flohimont ransenne duvet et charneulx herre et herlette fissaulx et lezicourt, ferraige finevaut et maisocelle maini s[ain]t blaise et mahoux la ville de Wynen dyen le mont et dyon le vaulx ville de Javenghe et Severy, ville de voneche bourseigne la vielle et bourseigne la noeusve la ville de Harnie fellenne landrichamps et gossegnér»5. Tout cela équivaut de nos jours à Givet Saint-Hilaire, Givet Notre-Dame, Fromelennes, Flohimont, Rancennes, Aviette, Charnois, Heer, Heer-Agimont, Feschaux, la ferme de Ferrage, Finnevaux, Maisoncelle, Mesnil Saint Blaise, Mahoux, Winenne, Dion, Dion le val, Javingue, Sevry, Voneche, Bourseigne-Vieille, Bourseigne-Neuve, Hargnies, Felenne, Landrichamps, Gochenée. Il est à noter que Lezicourt que nous n’avons pas pu formellement localiser est probablement un écart aujourd’hui disparu de Feschaux. Est mentionnée comme une sorte d’annexe la (sans aucun doute petite) seigneurie de Vireux-Wallerand. Traduit sur un plan cartographique, cela donne ce qui est présenté ci-après.

1 VAN DER BEEK ( Marcel ), «Le monnayage dans les pays de par-deçà» in «L’escarcelle de Charles Quint.

Monnaies et finances au XVIème siècle», catalogue de l’exposition qui a eu lieu au musée de la banque nationale de Belgique à Bruxelles du 15 mai au 30 juin 2000 (351 pages), page 165.

2 Idem, page 168.

3 A.D.N., Limites 48.17 : Acte d’achat de la seigneurie d’Agimont (6 avril 1555). «et a tousjours saulf quil at esté pourparle par led[i]t s[eig]n[eur] comte vendeur que sa vie durante et de ses freres ils polront retenir et porter les tiltres, nom et armes de lad[i]te terre et s[eigneu]rie d’agimont…».

4 Idem. «et que led[i]t s[eigneu]r comte sera francq dud[i]t winaige tant de Givet que de Wireul pour le vin dont il aura besoing pour la besoing pour la provision de sa maison, sa vie durante…».

5 Ibidem.

Les hostilités avec la France se poursuivant, le chantier lancé au printemps 1555 doit être placé sous la protection d’un corps d’armée. Celui-ci est commandé par Martin Van Rossem. La mission confiée à Van Rossem n’est pas que défensive. Il doit également s’efforcer d’empêcher le ravitaillement de Mariembourg, afin d’en préparer la reprise1. Si ce n’est pas ici le lieu de rappeler les faits d’armes du vieux maréchal de Gueldre (il a alors 77 ans2), il faut tout de même remarquer que le fait que l’opération soit confiée à un militaire aussi expérimenté est une preuve supplémentaire de son importance. Pour tromper l’ennemi, et ses éventuels espions, on trouve un prétexte pour amener les troupes à Givet sans attirer l’attention. Bien qu’on n’ait guère de moyens de savoir lequel est en fait avancé, on peut émettre un certain nombre d’hypothèses. De Soumoy en formule deux : parer à une manœuvre des Français contre les deux Givets et les postes fortifiés des environs et éloigner un peu de Namur les soldats dont la présence commence à peser3. En tous cas, les troupes n’arrivent que petit à petit. Certains soldats passent d’abord par Dinant. Viennent se joindre à Van Rossem les régiments de Lazare Schwendy, de George Van Holl, d’Eberstein et de Nassau, les bandes d’ordonnances d’Hoogstraeten, de Praet, de Boussu et de Carondelet, ainsi qu’une compagnie de cavalerie allemande4. D’après De Soumoy (et en fait de Rabutin), une fois tous ces renforts arrivés, Van Rossem peut compter sur vingt mille fantassins et quatre mille cavaliers5. Le docteur Beugnies estime qu’il n’y a que trois mille cavaliers. Mais, son estimation est plus que sujette à caution puisqu’il affirme que la cavalerie est alors sous les ordres du prince d’Orange alors que celui-ci n’arrive sur place que bien plus tard6. Si Van Rossem a le commandement de l’ensemble de l’opération, il n’en a pas la direction technique.

Celle-ci est double. Il faut distinguer la réalisation du plan du fort de la conduite des ouvriers.

La réalisation des plans de fortification est l’œuvre d’ingénieurs maîtrisant l’art difficile de

«la trace italienne». Charles van der Heuvel rapporte les difficultés que pose le problème de l’identification du concepteur de Charlemont. Deux noms sont principalement avancés : Donato di Boni Pellizuoli et Sébastien van Noyen d’utrecht. Lui estime que Sébastien Van Noyen qui a succédé à Di Boni comme responsable de tous les travaux de fortification des

1 SOUMOY ( Alb de Robaulx de ) , «Recherches sur…», A.S.A.N., tome VIII, 1863, pages 202-203.

2 LARTIGUE ( J. ) et LE CATTE ( N. ) , op.cit. , pages 44-45. Van Rossem est né «en 1478 à Zalt-Boemel». Les deux auteurs nous en dressent d’après l’histoire de Henne un portrait haut en couleurs. Il nous le présentent comme «un grand capitaine» mais aussi comme une véritable brute assoiffée de sang. D’après eux, cela en était à un tel point que «dans le combat» les moustaches de Van Rossem «se hérissaient».

3 SOUMOY ( Alb de Robaulx de ) , «Recherches sur…», A.S.A.N., tome VIII, 1863, page 203.

4 Idem. Philippe de Hamal reçoit le commandement direct des bandes d’ordonnances et de la compagnie de cavalerie allemande.

5 Ibidem, page 204.

6 BEUGNIES ( docteur ), «Histoire de Givet et de la châtellenie d’Agimont-Givet : Domination espagnole ( 1555-1680 ) », A.W., n°76, mars 1999, page 35.

Pays-Bas a réalisé le projet définitif de Givet-Charlemont. Van der Heuvel ne nie pas, et c’est le grand mérite de son opinion, que les deux hommes aient pu travailler ensemble sur le site1. Il n’y aurait en effet rien d’étonnant à ce qu’au moins deux ingénieurs travaillent sur un projet aussi vaste et qu’après tout il faut mener rapidement. Il est même possible que Jacques du Brouecq (cf supra) ait participé à l’affaire2. La conduite des ouvriers est répartie entre plusieurs hommes. Charles de Berlaymont est nommé superintendant des travaux de construction d’après toutes les sources et travaux sur la question de De Soumoy3 aux documents de la Chambre des Comptes de Flandres4. Mais il est raisonnable de penser que Berlaymont, étant données ses autres charges, n’a dû avoir qu’une direction lointaine sur l’ouvrage. Jean de Gouy est chargé du payement des ouvriers, et généralement de toutes les dépenses effectuées durant les travaux5. Un certain Butlius est mentionné comme

«commissaire des ouvraiges» et Roland de Tournon comme «controlleur desdicts ouvraiges»

en tous cas le 21 juillet 15556. Ces deux hommes sont certainement, à partir du moment où ils sont sur place, ceux qui sont les plus en prise avec la conduite réelle des travaux. Les travaux eux-mêmes qu’ils soient de terrassement ou autres sont effectués comme il est d’usage à l’époque par le corps des pionniers, c’est-à-dire par des civils recrutés pour l’occasion. Ces pionniers ne sont pas recrutés en une fois. Le 19 juin 1555, un nouveau besoin de main d’œuvre pousse Marie de Hongrie à réquisitionner «tous les manouvriers, rocteurs, escailleteurs et autres, pour se trouver à Givet, et être employés au service de l’empereur»7. Les matériaux affluent. Charles de Berlaymont est payé 1400 livres pour l’achat de 1400 chênes abattus sur ses terres de Hierges8. Sous la conduite de Van Rossem, de Berlaymont et de leurs adjoints, les travaux sont menés à un rythme élevé. Dès les premiers jours de juin, les principaux éléments de l’enceinte sont en place. Mais celle-ci reste (il faut s’en convaincre)

1 VAN DER HEUVEL ( Charles ), «Plans et dessins de villes fortifiées des Pays-Bas méridionaux : Mariembourg, Charlemont, Philippeville, Thionville », A.W., n° Hors Série, octobre 1993, pages 52-53.

2 BRAGARD ( Philippe ) , «Jacques du Broeucq », A. W., n° Hors Série, octobre 1993, page 51.

3 SOUMOY ( Alb de Robaulx de ) , «Recherches sur…», A. S. A. N., tome VIII, 1863, page 204. «Charles de Berlaymont, gouverneur de Namur, fut commis à la «superintendance desdits ouvraiges…».

4 A.D.N., Limites 48.4, «Commission de Receveur des deniers a emploier pour la fortification de Givet a Jean de Gouy» (25 mai 1555). «chambellan chef de noz finan[ces] et gouverneur de n[ost]red[it] pays et comte de namur le baron de Berlaymont commis a la superintend[anc]e et charge principalle desd[it]s ouvraiges et controll[eu]r d’Iceulx en son absence…».

5 Idem. Il est établi «a la recepte et distribu[ti]ons des deniers par nous ordonnez et aordonner pour lesd[it]s ouvraiges, en luy donnant pouvoir et mandement spe[ci]al de recpvoir Iceulx deniers hors des mains de noz rec[ev]eur qu’Il appertiendra [c]et d’en faire bonne et soigneuse garde du receu[…]aucthorisons par cesd[ite]s p[rese]ntes distribuer lesd[its] deniers par luy receuz et en tenir le compte, aussy de payer touttes et chacunes parties et sommes ordinaires extraordinaires et aultres » nécessaires aux travaux.

6 SOUMOY ( Alb de Robaulx de ) , «Recherches sur…», A. S. A. N., tome VIII, 1863, page 204. De Soumoy s’appuie sur le document numéro 20743 des registres aux dépenses et mandements des finances.

7 Idem, page 205. De Soumoy s’appuie là sur un document issu des comptes du souverain bailli de Namur.

8 Ibidem, page 205. De Soumoy cite à ce propos un extrait des Comptes du domaine de Namur.

pour le moins sommaire1, contrairement à ce que peut affirmer le docteur Beugnies2. Si cela apparaît clairement établi, il est par contre très difficile d’estimer correctement la date d’ouverture réelle des travaux le nombre de pionniers étant inconnu. Le docteur Beugnies qui laisse entendre qu’ils auraient déjà été en route au moins de février3 ne doit pas être suivi. Il est en effet invraisemblable qu’ils aient commencé avant la conclusion de la transaction du 6 avril. La commission donnée à Jean de Gouy le 25 mai fournit sans doute le meilleur point de repère. Les travaux n’ont sûrement pas débutés bien longtemps avant la nomination du (premier) receveur des deniers. Il ne faut en tous cas pas suivre Patrice Bertrand qui affirme qu’ils commencent au cours du mois de juin4. Ce qui est certain c’est qu’ils ne se déroulent pas longtemps dans les meilleures conditions. Les Français qui au mois de mars assiègent brièvement Pierre de la Fontaine à Sautour5 sont contenus jusqu’au mois de juillet. Par contre, la nourriture vient rapidement à manquer6 dans ce pays déjà largement éprouvé par l’invasion française de l’année précédente. Pour y remédier, Van Rossem doit envoyer des hommes opérer des razzias en terre française7. Il ne peut par contre rien contre l’arrivée de la peste (en fait une maladie contagieuse impossible à identifier sans description précise des symptômes)8. Cette maladie est des plus violentes. Chaque jour, de nombreux soldats meurent et d’autres (peut-être encore plus nombreux) sont poussés à la désertion. Deux des seconds de Van Rossem, Charles de Brimeu comte de Meghem et Baudouin de Blois sire de Trélon, sont atteints et rapidement incapables de remplir leur fonction. Le maréchal lui-même est obligé de remettre son commandement à Charles de Berlaymont. Son âge lui laisse peu d’espoir. Marie de Hongrie lui offre de faire venir des médecins de Bruxelles. Berlaymont fait appel à un

1 Ibidem, page 207. De Soumoy s’appuie sur une lettre de Charles de Berlaymont à Marie de Hongrie écrite au camp de Givet le 2 juin 1555.

2 BEUGNIES ( docteur ), «Histoire de Givet et de la châtellenie d’Agimont-Givet : Domination espagnole ( 1555-1680 ) », A. W., n°76, mars 1999, page 35. Van Rossem «n’en poursuit pas moins les travaux du fort avec ardeur, et aux premiers jours de juin, il peut en voir l’enceinte terminée».

3 Idem. Il cite des propos de Van Rossem qui se plaint en février 1555 du manque d’argent qui crée un mauvais climat. Les soldats n’hésitent pas à attaquer les habitants et même à s’en prendre les uns aux autres.

4 BERTRAND ( Patrice ) , «Une construction continue…», A. W., n° Hors Série, octobre 1993, page 13. Cela ne correspond pas à ce que l’on sait par ailleurs.

5 BEUGNIES ( docteur ), «Histoire de Givet…», A. W., n°76, mars 1999, page 33. «Les Français, ravitaillant Mariembourg, vinrent assiéger Pierre de la Fontaine à Sautour, mais abandonnèrent la partie en voyant accourir sur eux le seigneur de Presles avec la garnison de Walcourt et la bande d’ordonnance de Carondelet».

6 SOUMOY ( Alb de Robaulx de ) , «Recherches sur…», A. S. A. N., tome VIII, 1863, page 204.

«Malheureusement l’armée manqua bientôt de vivres». De Soumoy affirme avoir trouvé ce renseignement dans la chronique de Rabutin.

7 BEUGNIES ( docteur ), «Histoire de Givet…», A. W., n°76, mars 1999, page 35. Van Rossem «pare à la disette en lançant ses bandes sur l’intérieur des provinces françaises».

8 GARNOT ( Benoît ) , La population française aux XVIème XVIIème XVIIIème siècles , Paris , Ophrys , 2ème édition , 1992 , page 65.« Lorsqu’une épidémie est attestée, il est souvent difficile de savoir de quelle maladie il s’agit : les registres paroissiaux n’apportent que très rarement des descriptions des symptômes, et le mot de

«peste» souvent employé, n’est en réalité qu’un terme générique, qui signifie simplement «maladie». Il est à noter que ce point de vue est, avant Benoît Garnot, entre autres défendu par Fernand Braudel.

Namurois. Mais Van Rossem n’accepte que les soins que d’ «un praticien allemand du régiment de Zwendy»1. Le 2 juin, la fièvre en vient à faire vaciller sa raison. Et le 7, il décède.

Charles de Berlaymont recueille le commandement d’une armée nombreuse mais affaiblie par un mauvais ravitaillement et par l’épidémie. De plus, les Français ne désarment pas. Le 14 juin, une grosse expédition de ravitaillement sous les ordres de de Bourdillon, de Sansac et du duc de Nevers ravitaille la place de Mariembourg. Elle comprend quatre à cinq cents chariots de vivres et de munitions2. Elle ne constitue pourtant qu’une parenthèse dans la guerre d’escarmouches quotidiennes qui se livre à la frontière. Cependant, Henri II veut une victoire qui mettrait au moins sa conquête définitivement à l’abri des entreprises impériales.

Le 13 juillet, les troupes du duc de Nevers, de Bourdillon, de Sansac et du maréchal de Saint-André font leur jonction au niveau de Maubert-Fontaine. Elles se mettent en route sans doute dans la matinée du 14. Le 15, le ravitaillement de Mariembourg est effectué avec succès3. Un fort corps de troupe part pour Givet. Il y a là «les troupes du marquis d’Elbeuf, plus 1200 piétons et 400 chevaux pris au maréchal de St-André»4. La rencontre a lieu entre Gimnée et Vaucelles, «sur le plateau dit depuis lors la Croix-Bataille», d’après le docteur Beugnies5. Les

Le 13 juillet, les troupes du duc de Nevers, de Bourdillon, de Sansac et du maréchal de Saint-André font leur jonction au niveau de Maubert-Fontaine. Elles se mettent en route sans doute dans la matinée du 14. Le 15, le ravitaillement de Mariembourg est effectué avec succès3. Un fort corps de troupe part pour Givet. Il y a là «les troupes du marquis d’Elbeuf, plus 1200 piétons et 400 chevaux pris au maréchal de St-André»4. La rencontre a lieu entre Gimnée et Vaucelles, «sur le plateau dit depuis lors la Croix-Bataille», d’après le docteur Beugnies5. Les