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II. Analyse des protéines salivaires obtenues dans les différentes conditions

Os+foie+

poumon

4 38 Bilatérale III CCI+CCL/

CCI

Oui Os

5 33 Unilatérale/SG II CCI Oui

Os+ foie+ poumon

6 38 Unilatérale/SD III C colloïde Non

7 33 Unilatérale/SD III CCI Non

8 40 Unilatérale/SD II CCI Non

9 32 Unilatérale/SG III CCI Non

10 40 Unilatérale/SD III CCI Non

11 39 Unilatérale/SG III CCI Non

12 39 Unilatérale/SG II CCI Non

II. Analyse des protéines salivaires obtenues dans les différentes

conditions

II.1 Analyse des protéines salivaires obtenues dans des conditions dénaturantes et réductrices

Une variation dans la composition protéique a été notée entre les patientes atteintes d'un cancer du sein et les femmes présumées saines. Il faut noter que chaque bande correspond à une protéine. 21 bandes protéiques ont été révélées en présence de l'agent

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dénaturant SDS et le réducteur β-Mercaptoethanol. La comparaison de profil salivaire de témoins et les patientes consignée dans le tableau XXVIII révèle qu'il y a une seule bande (10) présente chez toutes les patientes ayant un cancer mammaire et absente chez les témoins. Selon les résultats du même tableau XXVIII, 2 spots (11 et 18) correspondant à deux protéines salivaires sont présentes chez les deux groupes (Figure 175).

Tableau XXVIII Variabilité de protéines salivaires en présence de l'agent réducteur.

Bande Echantillon Fréquence

(%) 1 T2 et P6. 13.33 2 P3, P4 et P6. 20.00 3 T1, T2, P1, P2, P3, P4, P5, P6, P7, P8, P9, P10, P11 et P12. 93.33 4 T1 et T2. 13.33 5 P7 06.66 6 P2, P4, P8, P9, P10 et P11. 40.00 7 T1, T2, T3, P1, P2, P4, P5, P6, P7, P8, P9, P10 et P11. 86.66 8 T1, T2, T3, P7 et P8. 33.33 9 T2, P5 et P7. 20.00 10 P1, P2, P3, P4, P5, P6, P7, P8, P9, P10, P11 et P12. 80.00 11 T1, T2, T3, P1, P2, P3,P4, P5, P6,P7, P8, P9, P10, P11 et P12. 100.0 12 P1, P5, P6, P7, P8, P9, P11 et P12. 53.33 13 T2 et P10. 13.33 14 P1, P3, P8 et P12. 26.66 15 T1 06.66 16 P1, P2, P3, P4, P7, P8, P9, P11 et P12. 60.00 17 P4 et P6. 13.33 18 T1, T2, T3, P1, P2, P3,P4, P5, P6, P7, P8, P9, P10, P11 et P12. 100.0 19 P1, P2, P3, P4, P5, P6 et P7. 46.66 20 P8, P9, P11 et P12. 26.66 21 P1, P2, P3, P4, P5, P6, P7, P9, P11 et P12. 66.66

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D'après l'analyse des profils électrophorétiques de protéines extraites dans les conditions dénaturantes et réductrices, une variation entre les bandes protéiques de patientes entre elles d'une part et entre les patientes et les témoins d'autre part. Prenant l'exemple de bande 21 qui est présente chez 83% des patientes tandis qu'elle est absente chez les témoins. Tandis que, la bande 7 est présente chez la majorité de patientes avec une fréquence de l'ordre de 83.33% de même que chez les témoins. De plus, la bande 5 est présente chez seulement la patiente P7. Le profil clinique de cette patiente indique qu'elle présente un cancer du sein invasif associé à une composante In situ, non métastatique. Elle est nouvellement diagnostiquée avec cette maladie. La bande 5 représente soit une protéine qui semble être présente au moment du diagnostic puis elle disparait (elle est absente chez le reste des patientes), ou bien, elle est le signe révélateur d'une composante In situ.

En outre, les profils protéiques des femmes indemnes (T1, T2 et T3) présentent également des variations entre eux, c'est par exemple le cas de certaines protéines salivaires représentée par les bandes 1, 3, 4, 9, 13 et 15. Donc les bandes citées dessus, présentées chez certaines patientes alors qu'elles sont absentes chez les témoins et qui varient qualitativement ont valeur de biomarqueurs qualitatifs.

En revanche, l'analyse des profils électrophorétiques des patientes jeunes indique une différence au niveau de la bande 10, qui est présente chez toutes les patientes diagnostiquées avec un cancer mammaire mais avec une intensité variable. Cette bande est fortement présente chez les patientes P1, P2 et P8 alors qu'elle est d'une intensité moyenne chez les patientes P4, P5, P7, P8 et P9, elle est comme une trace chez les patientes P3, P6 et P10. Pour la bande 18 présente chez toutes les femmes retenues pour cette étude avec des intensités variables. Elle est fortement présente chez les patientes P1, P2, P8 et moyennement présente chez les patientes P4, P5 et P9, son intensité est faible chez les patientes T3 et P3.

Donc ces bandes varient aussi quantitativement ce qui leur confère la caractéristique de biomarqueurs quantitatifs. Les variations constatées entre les patientes sont probablement attribuées aux différentes caractéristiques tumorales y compris le stade de la tumeur, le type histologique, la présence ou l'absence de dissémination métastatique, l'HDM, le grade. L'âge au diagnostic de cette affection cancéreuse pourrait également jouer un rôle dans la variation de l'expression de protéines salivaires.

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II.2 Analyse des protéines salivaires obtenues dans des conditions dénaturantes et non réductrices

Dans les conditions dénaturantes et non réductrices, 29 bandes protéiques ont été

identifiées dont 6 bandes communes entre toutes les femmes. Il est à noter que 27.58% des bandes protéiques n'ont été observées qu'une seule fois. Les résultats obtenus montrent que les bandes 3, 4, 5, 8, 9, 10, 17, 19, 20, 21, 22, 25, 26 sont absentes chez les femmes présumées saines. En revanche, elles sont présentes sélectivement chez les patientes ayant développées un cancer mammaire ainsi que les patientes au premier stade de cette maladie cancéreuse et celles nouvellement diagnostiquées. Les bandes absentes de profil salivaire de témoins représentent les protéines d'intérêt (Figure 176).

Les protéines majoritaires retrouvées sur les profils électrophorétiques sont celles représentées par les bandes 7 et 11 avec une fréquence de l'ordre de 53.33%, suivies de la bande 16 avec une proportion de 46.66%. Selon la distance parcourue, il semble que ces protéines ont un faible poids moléculaire. L'analyse d'électrophorégramme en l'absence de

β-Mercaptoethanol indique que les bandes protéiques sont divisées en bandes bien focalisées, de fortes intensités (telles que 5, 7, 14, 15) et celles condensées de faible intensités (telles que 19, 20, 21, 22) aboutissant à une mauvaise séparation. Ces zones sont notées (Figure 176): a, et b. Les bandes appartiennent à la zone a sont très denses et intense, correspondant à des protéines fortement présentes dans la salive alors que celles appartiennent à la zone b sont assez condensées et de faible intensité, en raison de leurs faibles concentrations salivaires.

On note que les patientes P2, P4, P7, P8 présentent des profils électrophorétiques différents de ceux des autres patientes cancéreuses. Ce profil salivaire est caractérisé par la présence des bandes 3, 5, 8, 9, 10, 19, 22 et 26 qu'on ne trouve pas chez les autres patientes. Sur le plan clinique, les patientes P2, P7 et P8 ne présentent pas de cancer mammaire métastatique, mais d'autres patientes ne présentent pas un cancer métastatique quant à la patiente P4 elle a été diagnostiquée avec un cancer du sein bilatéral mais la P1 présente aussi un cancer bilatéral. Ces profils sont différents de celui des témoins et celui des autres patientes, suggérant la présence d'une autre maladie.

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Tableau XXIX Variabilité de protéines salivaires en l'absence de l'agent réducteur.

Bande Echantillon Fréquence (%)

1 T1, T2, P1, P2 et P3. 33.33 2 T2 et P5. 13.33 3 P4 6.66 4 P4 et P8 13.33 5 P8 6.66 6 T2, T3, P4, P6, P8 et P11 40 7 T1, T2, T3, P4, P6, P8, P11 et P12 53.33 8 P8. 6.66 9 P8. 6.66 10 P8 6.66 11 T3, P4, P6, P7, P8, P9, P11 et P12. 53.33 12 T1, T2, T3,P1, P2,P3 ,P4, P5, P6, P7, P8, P9, P10, P11 et P12. 100 13 T3, P2, P4, P5, P6, P7, P8, P11 et P12. 60 14 T1, T2, T3, P1, P2, P3, P4, P5, P6, P7, P8, P9, P10, P11 et P12. 100 15 T1, T2, T3, P1, P2, P3, P4, P5, P6, P7, P8, P9, P10, P11 et P12. 100 16 T1, P1, P2, P3, P5, P9 et P12. 46.66 17 P6, P7, P8, P9 et P11. 33.33 18 T1, T2, T3, P1, P2, P3, P4, P5, P6, P7, P8, P9, P10, P11 et P12. 100 19 P7. 6.66 20 P1, P2, P3 et P7. 26.66 21 P2, P3, P9 et P11. 26.66 22 P4. 6.66 23 T2, T3, P1, P2, P6, P7, P8, P9 et P10. 60 24 T1, T2, T3, P1, P2, P3, P4, P5, P6, P7, P8, P9, P10, P11 et P12. 100 25 P1, P2, P3, P5 et P12. 33.33

164 26 P2. 6.66 27 T1, T2, P2, P5 et P11. 33.33 28 T3, P4 et P11. 20 29 T1, T2, T3, P1, P2, P3, P4, P5, P6, P7, P8, P9, P10, P11 et P12. 100

Les profils électrophorétiques obtenus des sujets sains et les patientes présentant une tumeur maligne du sein à différents stades tumoraux dans les conditions dénaturantes et réductrices ainsi que les conditions dénaturantes et non réductrices sont présentés sur les figures 175 et 176, respectivement.

Il est à noter qu'une recherche de mutations du gène BRCA1 et BRCA2 a été effectuée chez les patientes P2, P3, P6 et P11, aboutissant à l'identification d'une mutation délétère sur le gène BRCA2 c.5656C>T chez seulement la patiente représentée par le symbole P11. La bande 28 présente chez la patiente P11, la P4 et le témoin T3 et, il semble que ces deux femmes sont porteuses de la même mutation pathogénique.

La comparaison des deux profils salivaires a mis en évidence une nette différence entre les femmes présumées saines et celles ayant un cancer du sein et entre les patientes elles même. Les différences d'expression protéique notées semblent représenter des bandes d'intérêts associées au cancer du sein, susceptibles d'être exprimées ou inhibées au cours de cette maladie, qui reflètent la progression tumorale de la maladie. Tandis que, certaines protéines semblent être conservées au cours de la survenue ou la progression du cancer du sein et elles ne sont pas influencées par cette maladie cancéreuse, telles que les protéines représentées par les bandes 14, 16, 17, 26, 32 et 33 (Figure 176), représentant des protéines typiques de la salive. Dans certains cas, elles sont surexprimées chez les patientes.

Les variations observées chez les femmes présentant un cancer du sein, reflètent la progression tumorale de cette lésion cancéreuse. D'après les résultats obtenus, il semble qu'il existe une relation entre le stade tumoral, l'âge, l'HDM et le profil salivaire. Il est à signaler que les différences notées entre les profils électrophorétiques s'observent aussi bien chez les femmes atteintes d'un cancer du sein que chez les témoins, ce qui pourrait s'expliquer d'une part par la présence de polymorphisme génétique que présente certaines protéines salivaires, l'âge et l'état physiologique (Edgar, 1992). D'autre part, cette différence observée pourrait être le résultat d'une dégradation de certaines protéines due à une mauvaise conservation.

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Le profil électrophorétique de protéine salivaire peut être caractéristique d'une maladie puisque en cas de maladie certaines protéines apparaissent ou leur taux augmente alors que d'autre diminuent ou disparaissent, il peut être révélateur d'une maladie asymptomatique. Quant aux techniques de l'extraction de protéines salivaires, le profil électrophorétique obtenu dans les conditions dénaturantes et réductrices est clairement moins complet que celui dans les conditions dénaturantes non réductrices, qui comportait moins de spots. La reproductibilité de l'extraction de protéines salivaires en l'absence de l'agent réducteur est assez bonne.

La diversité génétique des protéines salivaires peut représenter une difficulté dans la mise en évidence de cette maladie. Il est intéressant d'investir cette étude sur un échantillon plus élevé et d'étudier le protéome salivaire avec des techniques plus sophistiquées permettant une détection plus fiable ainsi qu'une caractérisation de ces protéines par spectrométrie de masse de l'ensemble des spots d'intérêt.

Cette étude pourrait ouvrir de nouvelles stratégies de prise en charge thérapeutiques des cancers mammaires. Prenant l'exemple de variantes de signification clinique inconnue, une proportion notable de variantes détectées chez les patientes jeunes algériennes sont des variantes non classées, le développement de telle méthode peut aider à les classer.

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Figure.175 Profil électrophorétique de patientes ainsi que celui des témoins dans les conditions dénaturantes et réductrices.

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Figure.176 Profil électrophorétique de patientes ainsi que celui des témoins dans les conditions dénaturantes et non réductrices.

Chapitre 4

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A travers les 135 questionnaires retenus pour cette étude on a pu avoir des informations nécessaires pour caractériser le profil épidémiologique du cancer du sein chez la femme jeune Algérienne.

Profil épidémiologique

L'enquête menée auprès des femmes atteintes d'un cancer mammaire révèle que la fréquence de cette lésion cancéreuse augmente considérablement avec l'âge, passant de 01.5% chez les 20-25 ans à 65.9% chez les 35 à 40 ans. Des conclusions similaires ont été retenues à travers des études menées chez la population jeune atteinte d'un cancer du sein (Swanson et al., 1994; Ben Abdallah et al., 2009; Ntekim et al., 2009; Mehdi et al., 2014; Ye et al., 2015). La moyenne d'âge au diagnostic de cette série est de 36.29 ans avec une étendue allant de 23 à 40 ans. Cette moyenne est similaire ou légèrement supérieure à celle rapportée chez des patientes de différentes origines (Muttarak et al., 2003; Dirier et al., 2009; Gnerlich et al., 2009; McAree el al., 2010; Kheirelseid et al., 2011; Kocic et al 2011). La littérature considère l'âge jeune comme un facteur de risque majeur de la survenue de cette tumeur maligne (McPherson et al., 2000). Contrairement aux pays développés, le cancer du sein en Algérie survient chez des jeunes femmes et en âge de procréer (Uhrhammer et al., 2008).

Les résultats relatifs à l'appartenance géographique de cette série d'étude indiquent que la fréquence de ce cancer semble être élevée chez les patientes d'origine Sétifienne avec une fréquence de 25.19% suivi de 18.52% des cas issus de la wilaya de Batna, ce qui pourrait être expliquée par une origine génétique correspondant à leur ethnie amazigh. Cette ethnie peut leur confier un génotype différent.

En analysant l'origine géographique de l'ensemble des patientes, les résultats dénotent que plus de 74% des cas sont de provenance urbaine. Ce qui rejoint les résultats rapportés par Hoffman et al, (2000), Walker et al (2004), Parkin et al (2005), Igene et al (2008), Thakur et al (2015). Mrabti et al (2016). Cette catégorie est caractérisée par l'occidentalisation de leur mode de vie, la sédentarité et le stress: près de 3/4 des patientes souffrent de stress, ce qui correspond à 74.8% de la population totale. Ce dernier semble influencer leur sommeil, près de 1/3 des cas souffrent de stress, combinée à une qualité ou une durée de sommeil non satisfaisantes, ce qui se répercute sur de nombreux aspects de leur vie et se traduit par une consommation alimentaire excessive (53.33% des femmes consomment plus de 3 repas/jour favorisant une prise de poids et à terme une obésité; 62.9% des patientes sont en

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surcharge pondérale et seules 34.1% de la population générale ont réussi à maintenir un poids normal). L'urbanisation de la population algérienne a exercé une influence considérable sur la femme à des niveaux différents: elle sort, elle travaille et elle dépense, ce qui lui confère un mode de vie différent se traduisant par un régime alimentaire qui est devenu le plus souvent de type fast food, un état de stress permanent et un recul de l'âge du mariage (39.8% des patientes avaient un âge du mariage ≥ 28 ans). L'urbanisation est considérée comme un facteur d'emergence important de ce type de cancer (Robert et al., 2004).

Dans cette étude 58.52% des patientes ont une peau naturellement foncée, ce résultat recoupe celui de l'étude menée aux états unis (Brinton et al., 2008). Ce qui semble être lié au risque de la genèse du cancer du sein attendu que les femmes avec une pigmentation foncée produisent moins de vitamine D que celles à peau blanche, ce qui peut expliquer pourquoi le cancer du sein est plus fréquent chez les noires. La littérature rapporte que la carence en vitamine D est associée à un risque élevé d'un certain nombre de maladies chroniques y compris le cancer du sein (Tsiaras et al., 2011; Yao et al., 2013). La concentration élevée de mélanine supprime dramatiquement la synthèse cutanée de la vitamine D en prévenant la pénétration des irradiations UV (Clemens et al., 1982). De surcroit, la déficience en cette vitamine semble être l'un des facteurs de risque, à l'origine de cette affection cancéreuse qui peut aussi être attribuée à d'autres causes: apport alimentaire réduit en vitamine D, ainsi que la surcharge pondérale qui touche plus de 62% de notre population d'étude (25.88% souffrent d'obésité). En raison de ses caractéristiques liposolubles, la vitamine D peut être séquestrée par le tissu adipeux, ce qui abaisse les concentrations physiologiquement disponibles en circulation déjà réduites chez les femmes à peau foncée (Cheng et al., 2010; Tsiaras et al., 2011). Des études plus approfondies démontrent qu'il y a un lien entre la différence raciale en vitamine D et l'agressivité tumorale des cancers mammaires, chez les femmes d'origine africaine (Yao et al., 2013). La population active dans cette étude représente plus de 47% des patientes. L'emploi de la femme Algérienne est devenu aujourd'hui une nécessité. Tout le monde veut travailler soit pour compenser le manque d'argent, soit pour attester son existence. Il s'agit là d'un changement radical de la mentalité de la femme Algérienne. La répartition des participantes selon la nature de l'activité professionnelle indique que la grande majorité des malades sont des couturières (43.75%). Une observation inquiétante a été enregistrée

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