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En dernière analyse, la recherche de l'adéquation entre l'ensei -gnement supérieur et les besoins en main-d' oeuvre renvo~~---à de.s pr o-blèmes généraux ayant trait à la coopération bilatérale ou multil até-rale (assistance technique), au choix. ~~~·--~!:~~~~~~~l:)~~~~s
_ _
:P.~~-·~~J?ulser l'économie en rapport avec l'utilisation des rossources humaines ; bref, le sujet nous entraîne inéluctablement vers la question centrale
de la stratégie de développement adoptée. Il est presque inutile de rappeler qu.'mn .~débat portant sur cette stratégie .globale débouche né-cessairement vers des prises de position au niveau politique. Ce débat fondamental, bien que débordant le cadre de êette.étude, mérite d'être signalé.
Pour_terminer, il y a lieu d'insister sur le fait que l' adéqua-. tian éventuelle du produit de l 'enseignement supérieur avec les~ 'besoins
en main-d'oeuvre suffisante.
sous l'aspect uniquement quantitat i f - n'est pas
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. CHAPITRE III
Au terme de cette approche quantitative des relations entre
l'en-··· seigneme,nt supérieur et les besoins en ma.in-:-d'oeuvre, on pourrait croi-re que l'objectif à atteindre consisterait à a juster seulement l'offre du système éducationnel avec la demande de l'économie.
Dès le début do l'étude, on avait souligné quu la séparation artificielle. entre les dGux c.spects, que.ntitatif et qualitatif, c ons-tituait simplement un point de repère en vue de faciliter l'analyse. Le probl èm~. ne sura pas résolu, croyons-nous, si on devait seuleiJlent
• .L
remplacer ~ar des jeunes sénégalais diplômés les travailleurs al lant à la retraite et les cadres étrangers ; autrement dit, pour cerner de près le sujet il faut nécessairement dépasser l'aspect quantitatif. En l'occurrence, nous perçons le cloisonneGent apparent entre les deux plans quantitatif ot qualitatif ; aussi serait-il délicat d'arrêter provisoirement la recherche sans soulever un certain nombre de ques -tions d'ordre qualitatif.
Relativement aux exigences d'un pays jeune à la recherche de son développement sur tous les plans, d'abord il faudrait se demander si le contenu de l 'enseignement supérieur - et partant les bagages inte l-lectuels des cadres - s'adaptait aux réalités socio-économiques exis -tantes. Du surcroît, il y aurait lieu de s1illterroger si les jeunes diplômés placés sur le marché du travail occupaient réellement des pos -tes adéquats à leurs types de formation ; dans l'affirmative, il nous paraît pertinent d'effectuer encore une étude critique de la méthode de travail, de la conc0ption des tâches, de la conscience profession-nelle, bref de la pratique sociale de chaque cadre.
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-.
En outre, les considérations sur les coûts de l'e_n~~ignE>mcmt
suscitent également une question fondamentale au point de v~e quGlit u-tif. Les dépenses d'éducation et la part du manque à gagner pendant le temps de formation qui revient à la nation, sont supportées par t outes les couches sociales. Par conséquent, on est en droit de demander aux scolariSés et surtout aux bénéficiaires de l'enseignement supérieur (la minorité la plus scolarisée); dnns quelle mesure leur comportement en tant que travaill'eurs répond-il aux sacrifices prodiguées.
Enfin, un problème importrènt, que nous avons déjà mentionné au cours de l'introduction de ce présent travail, mérite d'être cerné de près sur le plan qualiiatif, à savoir le mouvement' contesta taire véhi -culé par les étudiants. A ce r.ropos, deux exemples de manifestations de grande'· envergure, qui se sont déroulées en Afrique, semblent parti-culièrement intéressants à retenir. Il s'agit d'une part des grèves m e-nées par les étudiants et lycéens sénégalais, suivies p2.r une
propor-tion importante des travailleurs au S~négal
(1968- 1 969) ;
et d'autre part, il y a lieu de ci ter la grève des étudiants ct 8lèv'es malgaches qui a entraîné une grève générale à Madagascar (Mai 1972). Une appro-che qualitative devrait mettre eh relief toutes les causes profondes ainsi que les conséquences d•.:: ces mouvements, et par là même se dé ga-geront les leçons susceptibles diéclairer les expériences ou proj0ts1 future • .
Ces quelques questions non limitatives montrent l'importance et l 'ampleur des recherches à faire sur l e plan ~ualitatif ; autrement dit, à la fin de cette 8tude centrée sur l'aspect quantitatif, il faut re -connaître· que le· prob1·ème est -lain d'ê-t-re· -épuisé•
-=-=-=-=-~-=-=-=
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CONCLUSION PROVISOIRE
Il convient de rappeler encore une fois que, dans lu cadre de ce premier travail, notre intention n'8tait pas do présenter une anc. -lyse exhaustive. En ofiot, dans notre approche do l'enseignement sup é-rieur en relation avec les besoins en main-d'oeuvre au Sénégal, le C2.-rcctère limité du temps prévu pour les investi~.tions nous a amené à traiter uniquement de l'aspect quantitatif du sujet.
Au cours de cette étude quantitative - basée essentiellement sur les données stctistiques disponibles se rapportpnt .;à. la première
.
-décennie d'après l 'indépendance - nous avons d'~bord essayé de visua-liser le flux d'étudiants sénégdai~ passant p.:-tr l 'appareil éducatif . Ensuite nous nous sommes efforcés de quantiÎier las besoins de l 'é cono-mie en cadres supérieurs et.moyens. Enfin nous.nous sommes demandés dans quelle mesure lo rythme de la formation était-elle adéquate ou non avec les besoins.
Certes, tout au long de notre démarche, des insuffisances en matière do statistiques nous obligeaient à effectuer quelques appr oxi-mations, voire à nous arr~ter uniquement aux oonsidérations d'ordre méthodologique pour l' ex2.men de c._Œtains points (49). Néanmoins, nous croyons que l 'essentiel n'est p~s de collecter toutes les données pos-sibl es et de trancher le débat, mais surtout do pouvoir poser clai re-ment les questions fondamenta.les à pu.rtir des éléments d'appréciation disponibles.
(49) Ici on peut signaler q_ue pour les sl:)négalais poursuivant lüs études à l'extérieur, entre autres informations, il ~urait été int~ros
sant de connaître le nombre des étudiants qui restent dans les pays hôtes après leurs études. Ce phénomène est peut-être margi -nal dans son aspect quanti ta tif, mais ·aù plan qualit~ Ùf il per -met d'apprécier l 'ampleur du "brain-drain" (fuite des C8rveaux) pour le cas du Sénégal .
.. ..
-•
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A co propos, il nous par~ît opportun de signaler les directions do recherche ci-c.près.
D'une pu.rt, au niveau du système éducationnel, des investi ga-tivns é1pprofondies ·sur léi. pr'opension à la poursuite des études sup8-rieurE3s méritent d'être entreprises ; et par là même on cernera les notions de redoublement, de déperdition et d0 ·rendeme~t à l 'Université, particulièrement à la première année d'études. Sur ce sujet précis, beaucoup do recherches restent à faire, entre autres sur lo contenu de 1' enseignëment ·prodigué, sur les rôles respe·ètifs du corps ense i-gnant nt des étudiants, sur la fonction même de l'Université dans un pays dit sous-développé, ainsi que les structures qui en découlent •
. , D'autre part, au niveau de l'emploi, deux points principaux doi -vent être mis en relief. A savoir l'utilisELtion adéquate des ressources humaines par le choix d'une technologie adaptée potœ chaque type d 'in-vestissement. En outre' i l y a les problèmes sous-jaoents à la difficul-té actuelle pour produire ~es cadres supérieurs de conception. En l'oc-currence, on ne Sélùrait trop insister
Sur
l 'urgence de la maîtrise de cette question dans l'optique d'une -recherche de l'ind~pendELnce é cono-mique. Effectivement, les cadres supérieurs de 1~r leur formation et les postes qu'ils occupent, sont à même d'influ<;ncer l'évolution glo-bale du pays ; en ce sens qu'ils participent à l 'élaboréltion des dé ci-sions importantes. Parfois même, en tant que techniciens, les cadres de conc8ption sont é1ppelés à coordonner au niveau le plus élevé l'o -rientELtion gjn8rale do 1~ vie économique et politique.Enfin, dGns une recherche ultérieure, il serait intéressant de posséder des données précises sur d'~utres pays en guise d'éléments de comparaison. Il' ores et déjà, les différentes publica'tions éparpillées ici et là nous pl:lrmeiJtent d'avancer que la plÙpart des probl èmes ren-contrés au Sénégal sont également retrouvés dans l es pays africains
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nouvellement indépendants, surtout parmi les pays dits francophones. C'est dire que les questions soulevées à propos du Sénégal peuvent ôtre élargies à d'autres pays d'Afrique çontinentale et Madagascar. Les discussions qui en résulteront sur le plan qualitatif seront à plus d'un titre riches d'enseignement.
Compte tenu de l ' import.::mce des aspects qualitatifs du sujet qui n'ont pas été traités - et en raison du caractère partiel de la Ilrésente étude, nos conclusions ne sauraient être que provisoires.
Au torme do cette confrontation des aspects quantitatifs de l'enseignement supéri~ur et des besoins en main-d'oeuvre au S8négal, quelques idées-force nous semblent pertinentes à souligner.
D' ab.ord, les tond;;.nces, qui paraissent so dessiner à partir des structures actuelles, montrent que la production de cadres moyens, pour le court terme, va dans le sens de l'adéquation avec los besoins en travailleurs de ce niveau ; toutefois, à long terme des problèmes ré-sultant du pléthore do diplômés formés sont à prévoir. Par contre la formation ot ia production de cadres supériGurs de conception ne s'a -vèrent pas faciles. Do surcroît la difficulté dans ce domaine s' ampli-fie à cause d<J la r8ticence de certaines entreprises quant à la
séné-~
galisation au niveau supérieur. Ce problème est d'autant plus aigŒ dans la mesure nù co sont les cadres supérieurs qui conçoivent, en principe, l 'orientation g3nérale du pays ; car après tout, les cadres moyens ne sont que des exécutants.
Par ailleurs, dans les investissements - qui sont pour la plu-part le fait d'investisseurs étrangers - lus typos de technologie in-duct0urs d'empioi ne sont pas toujours rett.lnus, à tel point que l 'on assiste à une croissance de l 'économie s~ns un rapport significatif avec l'évolution de l 'emploi, surtout dans le suctour privé.
..
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--- .. .... ··-··· . -.
A cet égard7 nous nous demandons s'il n' ~1éi.i
t.
_pg.~ .. PQSst]:JJ,5') ___ g_S) __p~rtir des besoins humains ou dos ressources humaines pour planifier les investissements ot en ~terminer les types de technologie adaptés •
En dernière analyse, il faut reconnaître que 16 sujet nous
con---~---.. ---·---. -------.
duî t ·necëssiü:'eïn8-n:t···-v"'·:r·s-·Tâ--Kü-ëiissTon·--ë·é-ntra"fë~·Cië--i~ -·s·t·;~t·é-gi-e du dé-veloppement à adopter~ autrement dit i l y a inéluctablement dés opt.~ons.
à prendre.
.,.
Tout au long do cette étude, -nous avons--eu l'ooeasion de ·si-gna-ler maintes fois quo la .. maîtrise de l'adéquation· entre ensoigriemcmt su-périeur et besoins en main-d'oeuvre renvoit à des options politiquçs fondamentales, dont lo débat débordè cette recherche.
Au demeurant, la d·~:mension poli tique des problèmes touch:mt un P9-Yf3 donné, _es.t __ e.P.s.eu.ti.ollement véh:i;culée par -la vol~nt·é·dcs gouvornc11ts et la dynamique interne des groupes ·sociaùx. Dans cet ordre_ d'i~éos, .
.. . . . ---· . . . . -·--- . . . . . . .
pour le cas du Sénégal , toute option en matière do stratégie du dûvo-loppement ne pëut être que le fEt.ii des· sénégalais eux-mêmes.
:...=- =- =- =- =- =-
=-ANNEXE I
..
....
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A N N E X E II
Extraits du Décret n° 71- 1124 relatif à l'orientation des ba-cheliers sénégalais en vue de leur admission dans les établissements d'enseignement supérieur •
Article 4 Le Commission d'Orientation pour l'Enseignement Supérieur comprend :
Le Recteur de l'Université ou son représÉmtMt .. : Président. Un reprdsentant du Président de la République.
- Un représentant du Premier :Ministre.
-
Un représentè.n t du Mini-
stre chargé des Finances t.Jt des·- .• :_or: r~
Affaires Eco'nomiques,
Un représentàn t du Ministre chargé do l 'Education Nationale.
Uri roprést:mt<:~nt du Ministre chargé de l'Enseignement Te
ch-nique et de la Formation Professionnelle.
- Un reprosentant du :Ministre chargé de la ·Fonction Publique. - Los doyens des Facultés.
Les directeurs des Instituts et Etablissements de Formation,
vis~s à l 'article 1er, alinéa 1.
Le Directeur du Contrôle at de l'Animation au Ministère de l 'Education Nationale.
-Le Directeur du Centre d'Orientation Scolaire et Pro -ession-nelle de Dakar.
Le Chef de la Division des Ressources Humaines. Un représentant des Syndicats Patronaux.
Un représentant du Syndicat des Travailleurs le plus r é-présentatif.
Elle peut s'adjoindre toute personne pouvant l 'éclairer sur des questions d'ordre technique.
UNIVERSITE
'
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ANNEXE III (suite).
SAFELEC SATEC
SCET SONEPI
-USB
Société Africaine d'Electricité.
Société-d'Assistance TechJ:!ique et de Crédit aux
Dé--- · ···· ·· --- · pa:rt emen t-s d' üut·ré-Mel' ~ · · ··
: S.o_c_ié_té Centrg,le po_ur .. J-'.EQJ.ü.pemont. Q.u Terri toil'e. Société Nationale d'Etudes et de Promotion Indus -trie::.le.
:·Union Sénégalaise de Banque·.
AN N E X E IV
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( · NIVEAU ET ORIGINE :Cadres super1eurs: : Techniciens )
.. t- ~~~~;~~~ ~~~::::::~----~--::~:~ ~:~~~: : __ : ___ ~;~;~~~~~: ___ : ___ ~;:~;!~~~;~--- l
·.
( ( : :---! NA --·-·--! A ---:---! T : NA ---A ! ---:---! T : NA ---! A ---) T )(- · ··a.····: . 22' ! 1'! 23 : '52 , . 16! 68: 81! 72! 153)
( CŒ MERCE · b : 47 ! 2 ! 49 : 127 ! 20 ! 147 ; 183 ! 162 ! 345 )
~ ~-~--·~---~ ---·: .. ~ ---~~·--; -~ --- ~-~ ; ~-2= - ~ __ 2~~--; ~ -~~- - ; - =-~~ :- ~ --~~:~ ;· ;~=~~ -; -~~=-- ~
( . . ;;, : 109 ! 17 ! 126 :
27
! 1 ! 28 : 251 ! 21 ! 27 2 )· ( SERVICES ·o : 13/ ! 21 ! ~'61 : ·
96
!·· 211.- !···~20 ·~ ·267- ! 100 ! 367 ) ( · · T ~ 24ô ! 41 ! 28'1 : 123 ! 25 ! 148 ; 518 ! Î 21 ! 639 ) ( ···-···-·-·-···--'---· ···-·--·-· ~---·----~-.. ---·-·-·! _ _; ____ ! ----·--: ---! -----! -- ·---:---! -----! ---)( ':::O.::A:rJ
a :- ·385 ! ·37 ! 422 : 286 ! 31· ! 317 :1055 ·! 820 ! 1875 )( · b ~ 37C! "42! 412 : 422 ! 95! 517 :· 769 ! 710 !1479) ( GF"..:E::.ti:ü T : 755 ! ·79 ! 834 : 708 ! 126 ! 834 :1824 ! 1530 ! 3354 ) .. (:....;__._;_· __ ;... ___ ~-·---'---'---'--: ----'---! -'---__ ._ ~·""'--"--·-: ---! ---! ---:---! ---! ---)
( POURCENTAGE A L'IN- a : 46 ! 4 ! ·50 ~ 34 ! 4 ! 38 : 3î ! 25 ! 56 ) .( .TERIEUR DES NIVEAUX b 45 ! 5 ! 50: 51 ! 11 ! 62 23! 21 ! 44 )
"( TôTA; GEN. T- 91 ! .. ·9·!·100-: .... ·85 ! 15 100· 54 46 ·l 100 )
( - - - __ !____·
-'---=-- ---· -~· _l
Sources : - DIVISION DES RBSSOURCES HUMAINES
_... __ ._ . ..._ .. _...,,~ ····-
.
. . . .. -~----... . ... .. .AU SECRETARIAT D'ETAT CHARGE DU PLAN - RAPPORT DE LA COMMISSION N° 7
... a.: . for~~tion.d~ type ~rid~striel, . scien~ifique :ou technique. b Form~tion -de type commercial, ~dministratif ou littér~ire.
T Total,