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CHAPITRE 6 SPÉCIFICATION EXOGÈNE DES CIBLES DE DENSITÉ ET SCÉNARIO DE

6.2 Cibles de densité de ménages

6.2.1 Hypothèses de simulation du PMAD

Le fichier géomatique des nœuds structurants du réseau, contenant les seuils de densité résidentielle de chacune des zones TOD, peut être téléchargé sur le site internet de la CMM et importé dans un logiciel de SIG. Pour simplifier notre étude, seuls les nœuds structurants relatifs aux stations de métro ou de trains de banlieue existants ont été conservés dans le fichier de la CMM (125 nœuds

sur 156 au total, zones TOD de 1000 𝑚 de diamètre dans tous les cas). Cela a permis de générer la carte de la Figure 6.2, qui représente l’ensemble des zones TOD considérées en fonction des seuils de densité minimaux exprimés dans le PMAD et de segmenter les secteurs municipaux de l’enquête OD 2008 selon qu’ils contiennent, ou non, une station de métro ou de train identifiée comme le centre d’une zone TOD. La segmentation des secteurs municipaux selon la présence de TOD conduit à 53 secteurs périphériques (secteurs donneurs selon la terminologie de modélisation employée dans les CHAPITRE 4 et CHAPITRE 5, en vert sur la carte de la Figure 6.2) et 55 secteurs contenant au moins une zone TOD (secteurs receveurs selon la terminologie de modélisation employée dans les CHAPITRE 4 et CHAPITRE 5, en bleu sur la carte de la Figure 6.2).

Figure 6.2 : Cartographie des zones TOD par densité minimale de logements à l'hectare et segmentation des secteurs municipaux selon la présence de stations de train ou de métro

Dans le PMAD, les seuils de densité résidentielle minimaux pour les nouvelles constructions sont exprimés en logements par hectare (logt/ha). Dans la perspective de notre modèle, il a été supposé

qu’un logement était toujours occupé par un seul ménage. Nous supposons donc que les densités de logement ou de ménages sont identiques. À l’instar de la terminologie employée plus en amont de ce rapport, nous considérons ici que tous les ménages relocalisés proviennent d’un secteur périphérique (au sens de la Figure 6.2) et emménagent dans un secteur central, contenant une station de TOD. Cette hypothèse permet de segmenter les données relatives aux ménages en deux, selon que le ménage réside initialement dans un secteur périphérique, ou bien qu’il réside dans un secteur contenant une ou plusieurs zones TOD.

À ce stade, tous les attributs des secteurs municipaux présentés dans le Tableau 6.1 ont déjà été déterminés. En particulier, l’extrait des données rapportées dans ce tableau permet d’apprécier l’écart significatif entre les densités de ménages dans l’ensemble des secteurs centraux 101, 102, 103, 104 et 105 et les seuils minimaux de densité résidentielle prévus pour les nouveaux projets de construction à l’intérieur des périmètres TOD pour ces secteurs. Une hypothèse qui consisterait à appliquer les seuils de densité minimale de logements nouveaux à construire à l’ensemble des secteurs centraux (contenant une station TOD) serait beaucoup trop forte et il n’y aurait pas assez de ménages disponibles dans les secteurs périphériques pour chercher à simuler un tel scénario de forme urbaine avec la population actuelle. Après avoir constaté ce décalage au cours d’expérimentations préliminaires, il nous est apparu nécessaire de prendre en compte les surfaces des aires TOD définies dans le PMAD pour finalement augmenter la densité des secteurs contenant des TOD d’autant de ménages qui pourraient y être théoriquement implantés. Ceci suppose que l’ensemble des logements existants ne soient pas pris en compte et que leur densité soit aussi fixée au seuil de densité minimal prévu dans le PMAD.

Tableau 6.1 : Caractéristiques des secteurs municipaux liés à la présence de zones TOD et densité de ménages selon les données de l’enquête OD de 2008.

Secteur municipal

(SM)

Seuil de densité min. pour nouvelles constructions dans les

TOD entre 2011 et 2031 (logt/ha) Aire du SM (ha) Popmen1 (population de ménages en 2008 avant relocalisation)

Popmen1/ha (densité de ménages par hectare en 2008 avant

relocalisation)

101 150 360 7 051 20

102 150 927 33 822 36

Cette dernière hypothèse reste encore très forte puisque les capacités d’accueil des territoires délimités dans les zones TOD sont limitées par les constructions existantes. En cherchant à définir les cibles de densité par secteur municipal en remplissant les zones TOD à hauteur du seuil défini pour les nouvelles constructions dans le PMAD, nous avons observé que les volumes de ménages à relocaliser étaient trop importants au regard de la population de ménages effective dans la Grande Région de Montréal. Après plusieurs expérimentations, nous avons convenu qu’il serait judicieux de retenir un seuil égal à la moitié des objectifs du PMAD pour chacune des zones TOD. L’idée de réduire la densité appliquée à l’ensemble des zones TOD n’est pas incohérente d’un point de vue pratique puisqu’il faut de toute façon réduire la surface des TOD dédiée aux infrastructures et aux aménagements divers (voirie, parcs, commerces, bâtiments publics, etc.). En même temps, même si le facteur ½ que nous avons appliqué à l’ensemble des densités exprimées dans le PMAD est arbitraire et ne tient pas compte des proportions réelles de bâti résidentiel par rapport aux différentes infrastructures, celui-ci semble judicieux dans la perspective d’un développement méthodologique reposant sur une amplification des phénomènes.

En choisissant d’imposer des densités égales à la moitié des densités exprimées dans le PMAD pour les nouvelles constructions, on se place approximativement dans la situation la plus extrême qui puisse être simulée en modifiant les lieux de résidence des ménages enregistrés dans l’enquête OD de 2008. Avec un facteur plus important que 1/2, on observe que le nombre de ménages à relocaliser depuis les secteurs périphériques vers les secteurs centraux est supérieur à la population de ménages de l’ensemble des secteurs périphériques.