• Aucun résultat trouvé

Chapitre 5. Scénarios prospectifs et gisement d’énergie renouvelable du territoire

5.1 Scénarios prospectifs de la demande énergétique résidentielle à l’horizon 2050

5.1.2 Hypothèses relatives au chauffage des logements

Figure 56: Bilan des dispositifs en faveur de la rénovation des logements en Pays de la Loire en 2014 (CERC PdL 2015)

La Cellule Économique Régionale de la Construction des Pays de la Loire dresse le bilan des systèmes d’aide à la rénovation énergétique en 2014 (Figure 56). Ces informations, bien qu’incomplètes pour identifier précisément le nombre de rénovations annuelles et leur niveau, permettent d’estimer le rythme actuel en Pays de la Loire à 15 000 logements par an, soit 1 % du parc régional. Grâce aux données sur le recours aux aides du programme Habiter Mieux de l’ANAH45, à l’AREEP46 et à l’Eco-Prêt Logement Social, on estime qu’un tiers de ces rénovations peut être considéré comme améliorant de manière significative la performance énergétique globale des logements, tandis que deux tiers de rénovations comptent seulement une ou deux actions.

Le scénario de référence envisage la prolongation de ces tendances jusqu’en 2050 avec un gain énergétique moyen de 20 % par logement rénové (Raux et al. 2006). Le scénario volontariste reprend l’objectif de la loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte « de disposer d'un parc immobilier dont l'ensemble des bâtiments sont rénovés en fonction des normes “ bâtiment basse consommation ” ou assimilées, à l'horizon 2050 » (LTECV 2015). Ainsi, dans le scénario volontariste, l’ensemble des logements passe progressivement à la norme « BBC

45 ANAH : Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat

rénovation ». Le scénario de référence est donc fondé sur l’approche de rénovation dite « légère » tandis que le scénario volontariste se base sur l’approche dite « lourde »47.

Le label BBC rénovation envisage une consommation de 80 kWh/m²/an pour le chauffage, l’ECS, la ventilation, l’éclairage et la climatisation des logements (Effinergie 2011). Etant donné que la rénovation modifie uniquement les consommations de chauffage, calculées ici en énergie finale, on prend en référence une consommation de chauffage de 50kWh/m²/an pour les logements ayant subi des rénovations lourdes, quel que soit le mode de chauffage48.

Levier Scénario

Référence 2050

Scénario Volontariste 2050 Taux de rénovation annuel 1 % 3 % Gain énergétique des rénovations 20 % BBC Rénovation

Tableau 25: Hypothèses de rénovation thermique des logements49

Du point de vue de l’évolution des systèmes de chauffage, le scénario de référence envisage une prolongation des tendances constatées entre les recensements de 1999 et 2008, tant pour la composition du chauffage des logements neufs que pour l’évolution de celle du parc existant. La figure 61 montre qu’à l’échelle du territoire les parts de marché des vecteurs énergétiques en 2050 sont alors proches de celles du parc de 2015. On observe cependant une régression notable du fioul de 18 % à 13 % et un développement du chauffage électrique de 36 % à 41 %. Notons que ces évolutions des parts de marché du fioul et de l’électricité ne sont pas liées. Ainsi, le chauffage électrique se développe principalement dans les communes rurales et la ville centre, où il passe respectivement de 45 % et 27 % des surfaces habitables à 51 % et 33 % (Figure 57). Si la croissance du chauffage électrique se fait bien au détriment du chauffage au fioul dans les communes rurales, où celui-ci baisse de 33 % à 28 % de part de marché, dans la ville centre le fioul régresse peu tandis que le gaz passe de 56 % à 48 %. Cette diminution de la part de marché du gaz dans la ville centre est compensée, à l’échelle du territoire, par une forte

47 Vor paragraphe 3.2

48 Le label BBC rénovation exprime la consommation des logements en énergie primaire, tandis que cette thèse l’exprime en énergie finale. L’objectif étant d’analyser la réponse des énergies renouvelables locales à la demande, on suppose que le facteur de conversion de 2,58 appliqué actuellement à l’électricité, en lien avec les rendements des sources électriques non renouvelables, n’est pas pris en compte dans les scénarios à l’horizon 2050 présentés ici.

49 Ces hypothèses de rénovation des logements s’appliquent aux consommations unitaires de chauffage présentées dans le tableau 11.

augmentation dans les communes intermédiaires où il croit de 23 à 31 % et où la part du fioul est fortement réduite de 20 % à 11 %.

Figure 57: Distribution communale des combustibles de chauffage dans le parc résidentiel du Pays Yon et Vie selon le scénario Référence 2050

Le scénario volontariste privilégie le recours à l’électricité pour les usages spécifiques et le recours aux combustibles thermiques renouvelables pour le chauffage. Ceci entraine un remplacement des systèmes fossiles (fioul et GPL) et électriques par des systèmes au bois ou au biogaz. De plus, à des fins de simplification, le scénario envisage une migration du chauffage urbain vers le bois ou le biogaz. Le recours au bois est en outre privilégié afin de réduire tant que possible les émissions de gaz à effet de serre. Comme on le verra plus loin, le gisement de bois énergie du Pays Yon et Vie étant limité à 157 GWh50, le recours au biogaz s’avère nécessaire. Ainsi, le scénario volontariste envisage que tous les logements des IRIS ne disposant pas du réseau de gaz soient chauffés au bois énergie, tandis que, pour les IRIS disposant du gaz,

les logements neufs sont chauffés au gaz et les logements existants voient leur système de chauffage évoluer selon l’hypothèse du tableau 26. Cette répartition des systèmes de chauffage permet de couvrir l’ensemble des besoins de chauffage grâce aux énergies renouvelables locales en maximisant le recours au bois énergie. Le gaz est cependant nettement majoritaire dans les communes ayant accès au réseau (Figure 58).

Figure 58: Distribution communale des combustibles de chauffage dans le parc résidentiel du Pays Yon et Vie selon le scénario Volontariste 2050

Ancien système de chauffage

Nouveau système de chauffage Biogaz Bois Chaleur urbaine - 100 % Gaz 100 % - Fioul - 100 % Electricité 60 % 40 % GPL - 100 % Bois - 100 %

Tableau 26: Evolution des systèmes de chauffage du parc existant dans les IRIS disposant du réseau de gaz dans le scénario volontariste

Les rendements de chauffage proposés par le scénario négaWatt sont repris dans les deux scénarios (Tableau 27).

Type de chauffage Maison individuelle Immeuble collectif Chaleur urbaine 98 % 80 % Gaz 75 % 75 % Fioul 75 % 75 % Electricité 99 % 99 % GPL 75 % 75 % Bois (avant 1975) 70 % 70 % Bois (après 1975) 70 % 70 %

Tableau 27: Rendements moyens des systèmes de chauffage en 2050 (d’après négaWatt 2014)

Dans le scénario de référence, on envisage que la part de la consommation d’appoint dans la consommation totale de chauffage au bois se maintient à son niveau actuel (58 %). Ceci permet de tenir compte de l’amélioration des rendements des systèmes d’appoints, supposée parallèle à celle des systèmes de chauffage principal. Dans le scénario volontariste, on suppose que l’appoint bois s’efface progressivement au profit de l’emploi du bois comme combustible de chauffage principal.