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Des évolutions contrastées de la demande énergétique annuelle selon les scénarios

Chapitre 6. Résultats des scénarios

6.1 Demande énergétique résidentielle en 2050

6.1.1 Des évolutions contrastées de la demande énergétique annuelle selon les scénarios

d’une transition énergétique volontariste des logements sur la demande et les comparer avec celles d’une évolution tendancielle du parc résidentiel. L’approche dynamique permet notamment d’analyser la réponse horo-saisonnière du gisement local d’énergie renouvelable à cette demande. L’objectif est ici d’identifier les enjeux, tant sur la réduction de la consommation que sur le développement de la production. Enfin, la localisation des logements et du gisement renouvelable du territoire offre une opportunité d’anticiper les flux d’énergie, notamment d’électricité, sur le territoire à l’horizon 2050.

6.1 Demande énergétique résidentielle en 2050

6.1.1 Des évolutions contrastées de la demande énergétique annuelle selon

les scénarios

Nous avons vu précédemment que le Pays Yon et Vie présente un fort dynamisme démographique. Rappelons que les deux scénarios présentés au chapitre précédent prévoient, en accord avec les documents d’urbanisme du territoire, une croissance de 40 % de la population d’ici 2050. Les évolutions de la demande énergétique du parc résidentiel, présentées ci-dessous, doivent donc être mises de perspective de cette hausse.

On observe que la prolongation des tendances actuelles provoquerait une hausse de la consommation et qu’une transition énergétique extrêmement ambitieuse du parc de logements permettrait de diminuer la demande de manière très importante mais ne suffirait pas à atteindre localement l’objectif de réduction de moitié affiché dans la loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte. En effet, le scénario de référence envisage pour 2050 une consommation énergétique résidentielle de l’ordre de 980 GWh, soit une hausse de 12 % par rapport à 2015. Dans le même temps, le scénario volontariste entraine une baisse de 45 %, à 475 GWh (Figure 74). Deux facteurs expliquent ce constat.

Figure 74: Comparaison des évolutions de la demande énergétique annuelle totale, par habitant et par m² de logement

D’une part, le fort développement démographique du Pays Yon et Vie, à travers une augmentation de 40 % de la population prévue d’ici 2050, représente une contrainte forte pour la réduction de la demande énergétique du territoire. On remarque d’ailleurs que la consommation par habitant est réduite dans les deux scénarios, passant de 6,9 MWh/hab en 2015 à 5,6 MWh/hab en 2050 dans le scénario de référence (-20 %) et 2,7 MWh/hab dans le scénario volontariste (-60 %).

D’autre part, l’augmentation de la surface par habitant, associée à la croissance démographique, provoque une hausse de 75 % de la surface résidentielle, la consommation de ces logements supplémentaires s’ajoutant à celle du parc existant. Paradoxalement, cette forte croissance de la surface participe à une réduction de la demande unitaire moyenne dans les deux scénarios en augmentant la part des logements neufs, moins énergivores que les logements actuels. Ainsi, la consommation unitaire moyenne passe de 160 kWh/m²/an en 2015 à 102 kWh/m²/an dans le scénario de référence et 50 kWh/m²/an dans le scénario volontariste.

Le scénario volontariste entraine une réduction de moitié de la consommation de chauffage par rapport à 2015 (-292 GWh) grâce, notamment, à un effort significatif de rénovation du parc existant. Cette forte baisse représente les trois quarts de la réduction de la demande énergétique résidentielle (Figure 75). Les autres usages contribuent dans une moindre mesure à la transition énergétique des logements : -59 GWh pour l’ECS, -44 GWh pour l’électricité spécifique et - 3 GWh pour la cuisson (soit respectivement -64 %, -36 % et -6 % par rapport à 2015).

Figure 75: Evolution de la demande énergétique annuelle du territoire selon les usages

Dans le scénario de référence, la hausse de la demande de chauffage est limitée à 6 %. On remarque que l’augmentation de la demande énergétique est alors fortement liée à une augmentation de 63 % de la demande d’électricité spécifique. Celle-ci est plus du double de la progression de la consommation de chauffage (respectivement +77 GWh et +35 GWh). L’électricité spécifique représente ainsi 20 % de la demande énergétique en 2050. Notons que, bien que la consommation de cuisson augmente (+19 GWh) avec le développement démographique du territoire, la consommation d’énergie pour la production d’ECS diminue de plus d’un quart (-25 GWh) grâce à l’amélioration des rendements des systèmes.

Rappelons que le chauffage représentait 70 % de l’énergie consommée par les logements du territoire en 2015. Ainsi, bien que la demande de chauffage augmente peu dans le scénario de référence et soit fortement réduite dans le scénario volontariste, il représente toujours deux tiers de la consommation énergétique en 2050 dans les deux scénarios.

Le scénario de référence envisage le maintien d’une consommation de 144 GWh de produits pétroliers (Figure 76). En outre, les 284 GWh du gisement de biogaz du territoire ne suffisant pas à couvrir la demande résidentielle, on compte aussi 8 GWh de gaz naturel ou de biogaz importé.

A l’opposé, le scénario volontariste permet la fin du recours aux énergies fossiles orientant les besoins thermiques (chauffage et ECS) vers 51 % de biogaz et 42 % de bois énergie. Notons qu’avec une production de 19 GWh de chaleur pour la production d’ECS, le solaire se substitue à 5 % des besoins thermiques totaux et couvre plus du tiers des besoins pour l’ECS. L’absence

de chauffage électrique dans ce scénario permet de réduire la consommation électrique pour des besoins thermiques au minimum : 7 GWh pour la production d’ECS.

Figure 76: Comparaison de la demande énergétique annuelle par vecteur avec le gisement local d’énergie renouvelable

On observe enfin que le gisement important d’électricité renouvelable du territoire permet d’envisager la couverture en énergie de la demande électrique dans les deux scénarios. La question de la couverture dynamique demeure cependant posée. En effet, dans le scénario volontariste, en l’absence de chauffage électrique, la consommation a été réduite à 120 GWh, soit 14 % du potentiel, et l’on peut prévoir une réduction importante des variations saisonnières constatées en 2015. En revanche, dans le scénario de référence, la demande électrique augmente de 42 % en 2050 par rapport à 2015 pour atteindre 432 GWh, soit près de la moitié du gisement local. Celui-ci est constitué de plus de deux tiers de photovoltaïque, energie produite majoritairement hors de la période de chauffage. Or la surface de plancher chauffée à l’électricité double entre 2015 et 2050, entrainant une hausse de la demande de chauffage électrique de 31 %. On peut donc présumer que l’adéquation saisonnière entre offre et demande électriques locales représente un enjeu fort dans le scénario de référence.

6.1.2 Comparaison des analyses statiques et dynamiques de la demande