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Chapitre 4 : Problématique

3. Hypothèse de recherche

H1 : La fragilisation des assises narcissiques, associée à l’interprétation des symptômes de la

maladie semble expliquer l’empêchement chez le patient.

H2 : Les préjugés sociaux paraissent expliquer l’empêchement des manifestations subjectives

chez le patient.

H3 : Le vécu et la représentation du traitement peuvent expliquer l’effondrement narcissique

168 4. Approche des processus psychiques

4.1.Dimension concrète

Lors de notre première rencontre le sujet, se montra très méfiant, et refusa de s’assoir dans un premier temps. Tout en étant debout, il nous interrogea sur notre appartenance religieuse : « Êtes-vous chrétien ? ». Cette interrogation donna des indices, sur l’attitude et la position à adopter pour la suite des entretiens. Cherche –t-il des contenants psychiques ? Durant une heure d’entretien, les trois quarts du temps furent consacré aux thèmes liés à la spiritualité et aux questions existentielles. A chaque début et fin d’entretien, il demandait : « SVP, puis-je

avoir une minute pour échanger avec Dieu, pour que sa volonté soit faite » et à la fin « je souhaite avoir une minute pour dire merci à Dieu de vous avoir donné l’intelligence à m’écouter ». Il parlait de Dieu comme son père (« Oh papa Yahvé », « mon père ne me laissera pas seul »). A la question : Que pensez-vous de la maladie pour laquelle vous avez

été admis à l’hôpital ? « Je dirais c’est la volonté de Dieu. Je ne me considère pas comme un

malade, mais plutôt comme un messager, un visionnaire… ». Il considère les symptômes

comme un langage, comme son intimité avec Dieu. Il dit avoir rencontré Dieu grâce à ses symptômes. Mais parfois pense être « victime de l’injustice humaine ». La vie du sujet tourne autour des questions de la foi.

La sexualité du sujet semble désinvestie et pauvre. Il n’a ni petite amie, jamais de rapport sexuel. La morale sexuelle semble très rigide, car la masturbation, les relations sexuelles avant le mariage sont considérées comme une entorse à la spiritualité (péchés), donc systématiquement interdites. Il s’investit beaucoup dans l’abstrait et construit ses relations sur un mode fantasmatique « j’ai actuellement une amie, elle s’intéresse beaucoup à moi, il

m’arrive de penser à elle, je pense qu’on finira par sortir ensemble, je l’ai eu en visions ». Il

interprète d’ailleurs ses fantasmes comme des visions ou révélations divines. On note une sorte de malaise lorsqu’on évoque les thèmes de la sexualité.

L’évocation de certains thèmes comme sa sexualité, le décès de son père ou encore la maladie de sa mère met le patient mal à l’aise, provoquant chez lui l’apparition de l’anxiété (bouge beaucoup dans sa chaise et devient même agressif. Mais des thèmes comme la spiritualité, la profession sont abordés par le patient avec beaucoup d’engouement et d’enthousiasme. Ailleurs, nous observons chez le patient durant les entretiens, une régression (attitudes infantiles : car s’exprime comme un enfant par moment, se gratte la tête ou encore les oreilles, tendance à la rêverie. Pour sa tante : « elewo devia » c’est-à-dire « il fait l’enfant ». Nous

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relevons des lapsus lorsqu’il parlait de sa mère. A la question et votre mère ? « Morte, euh…

pardon je voulais dire malade… ». Ou encore le fait qu’il dise « érection » à la place

« d’erreur ». Voulant nous décrire sa relation avec sa tante, « je m’entends très bien avec ma

tante, elle est tout pour moi, toujours à mes petits soins. Je me confie beaucoup à elle lorsqu’on est dans son vagin oh lala, qu’est-ce que je dis des bêtises, désolé je voulais dire «sa voiture … je pense qu’elle aurait dû être ma mère. Je sais que je suis grand mais ça fait du bien de partager des petits trucs aves ses parents, surtout dans les bons comme mauvais moments comme maintenant. Elle s’est toujours occupée de moi depuis mon enfance ». Nous

avons constaté lors de nos échanges un blocage quant à la dimension de l’altérité. Les échanges de regards sont très limités, cela semblait lui mettre mal à l’aise ; il nous évitait du regard (il baissait ses yeux ou les détournait lorsque nous lui regardons).

Pour aller plus loin dans l’analyse des processus psychiques voici-ci en substance les réactions du patient vis-à-vis du test projectif de Rorschach.

4.1.1. Protocole de Rorschach

REPONSES ENQUETE COTATION

I 7’’

33’’

C’est l’Os au niveau de la hanche C’est toute l’image G F+ Anat

II 41’’

2’17

(Gratte la tête) on dirait là : 1-règle d’une fille

2-Avion de chasse

3-Pénis

4-Os du bassin, l’image en gros ne ressemble à rien mais pris localement oui

- Partie rouge inférieure (règle d’une fille) à cause de la couleur rouge

-Forme (Lacune centrale) : avion

-Partie pointu médian supérieur le pénis (forme) - os du bassin en grosse tache noire latérale

1= D C Sang 2= Dbl F+ Obj 3= D F- Sexe 4=D F+Anat III 7’’ 1’42 Je dirai là : 1-Papillon 2- Os de la hanche ou du bassin 3- Sang

La forme rouge au centre Forme noire médiane inférieure os du bassin Le rouge latéraux sup

1=D F+A Ban 2=D F-Anat 3= D C Sang

IV 4’’

2’12

1-Tête d’un insecte avec ses antennes

2-Radiographie d’un os nuance de couleur 3-Casque de chevalier 1. Partie médiane inférieure : insecte 2. radio si on considère toute l’image 3. Moitié supérieure très noire et sombre 1 = D F+Ad 2= G FE-Anat 3=Dd F-Objet V 3’’ 42’’

C’est un papillon C’est toute l’image G F+ A Ban

VI 9’’ Peut-être : 1-Moustache d’un

chat

1. Là, moustache (montre partie sup moins extrémité

170 58’’

2-ailles d’un papillon 3-Pénis en érection

du haut)

2-Partie principale inf= ailes

3-partie ligne médiane sup sexe d’un homme en érection (pénis) 2 = D F-Ad 3 = D kp+Sexe VII 22’’ 52’’

Je pense que c’est Sexe d’une fille (les lèvres) (D centre sup)

C’est la forme de l’image au centre vers le bas) (partie médiane sup du tiers inf

D F+ Sexe

VIII 52’’

2’3

Humm, ça là… on peut dire : 1-Pince (gris supérieur)

2-sexe d’une fille (partie lacune médiane dans le bleu sup)

3-colonne vertébrale (tout l’axe médian)

Ce sont les formes des parties que je vous indique

1 = D F-Objet 2 = Dd F-Sexe 3=Dd F+ Anat IX 42’’ 1’47

1-Rouge, vert, sorte d’orange, le blanc : Toile, (fond en couleur) 2- pétale d’une fleur disséquée 3-schéma

Tout l’ensemble avec toutes ces couleurs (toile)

2. tache orange sup D et G Croquis ou dessin (ensemble) 1 = G C-Objet 2=D FC+/-Bot 3 = G F+/-Art X 4’’ 4’24

(Sourire) wow, c’est énorme 1-Plus de couleur, le bleu vient d’apparaître, partie d’une fleur 2-pastille-vaisseau spatial 3-un pénis dans un vagin 4-Mandibules

5-sexe d’une fille,

6-Feuille orange,

7-Os du bassin

1. Ensemble de détailles médiane située entre les 2 partie rose

2. Rose latéral +gris médian (VS)

3. vert médian inférieur (pointu à l’intérieur du creux)

4.2latéraux sup en vert 5. parties latéral vert médian inférieur

6. deux jaunes latéraux 7. bleu médian 1 = DCF+Bot 2=Dd F-Objet 3 = D kp-Sexe 4 = Dd F-Ad 5 = D F-Sexe 6 = D F C-Bot 7=DFȻ +Anat

171 4.1.2. Psychogramme

Psychogramme d’E.S. 33 ans

Production Appréhension OU Localisation Déterminants Contenus R = 29 Radditives= 0 TTotall= 17’30’’ TLM =19,1’’ G = 5 /17% D = 17 /59% Dd = 6 /21% Dbl = 1 /3% Do/Di = 0/0% F+ = 9 F- = 9 F+/- = 1 F% = 66% F% élargi = 76% F+% = 50% F+% élargi = 48% FC= 0 FC’ =0 FC -=1 FC+/-=1 CF= 1 C’F = 0 C= 3 C’= 0

FE=0 FE-= 1 FClob = 0 EF=0 ClobF = 0 E = 0 Clob = 0 K= 0 Kan = 0 Kan+/-= 0 kanC = 0 kp = 2 kob = 0 TRI=0/6,5 (K<c) Fle.Compl : 2//0,5 RC% = 45% A= 2 Ad=4 (A)=0 A/H= 0 A% = 21% A%élargi= 21% H= 0 Hd= 0 (H)= 0 H/A=0 H% = 0% H%élargi= 0% Anat= 6 Sg= 2 Art= 1 Sex= 6 Abs= 0 Elt= 0 Frag= 0 Alim= 0 Géo= 0 Bot= 3 Pays= 0 Obj= 5 Symb= 0 Sc=0 Arch= 0 Hd+Anat+Sg+Sex=14 Phénomènes complémentaires : Refus= 0 Chocs+ Blocage= 3 Ban=2 B= 1

172 4.1.3. Analyse complète des processus psychiques

Eléments quantitatifs et qualitatifs

Nous constatons que le temps de latence est court sauf aux planches II et VIII où il est élevé, indiquant un choc. Quant à la production, elle se situe dans la norme (R=29). La verbalisation semble abondante avec des réponses courtes mais à forte prédominance de détails. E.S. semble apprécier la passation du test avec beaucoup d’enthousiasme.

Analyse des facteurs

I. Processus cognitifs et intellectuels

L’analyse des modes d’appréhension, montre une faible présence des G % (seulement 2 G simples et de bonne qualité formelle, témoignant ainsi d’une faible adaptation perceptive de base et d’un faible ancrage dans la réalité. Cela semble se compenser par la forte prédominance des D avec plus des formes de bonnes qualités. Cette prédominance des D, semble ainsi indiquer, comme le disait Rausch De Traubenberg (1990) : « Un goût du concret » ou d’un « sens du réel ». La présence des pensées à caractère analytiques et discriminantes traduit une socialisation réussie (existence de 59% de D et 10/17 dont les formes sont de bonne qualité). La présence des Dd, nettement supérieur à la norme (21%) et surtout de mauvaise qualité formelle, montre que le sujet est capable d’effectuer une analyse minutieuse, une vigilance quant à son environnement. Cependant cette posture traduit plutôt une démarche cognitive rigide et à prédominance de formes arbitraires.

F% (66%) normal, mais F+% faible car inférieur à la norme, en raison de nombreuses références Anat et sex inadaptée, traduit une faible socialisation.

Les Banalités représentées faiblement (2), car inférieures à la norme, indiquent plutôt la volonté du sujet à prendre le contre-pied des idées reçues.

Enfin A%, faible (21%), montre des stéréotypies portant sur les contenus Anat et sex. Ailleurs l’absence des K, signe une défaillance en termes de mentalisation.

En résumé, E.S dispose d’un faible ancrage à la réalité, d’une faible capacité d’adaptation perceptive, une faible socialisation et une défaillance dans les processus de mentalisation.

173 II. Dynamique conflictuelle et affective

Nous constatons l’absence des réponses kinesthésiques K au profit des kp, ce qui soulignerait une difficulté de projection de la vie intérieure et de mentalisation des conflits. Le TRI et la Fc (K<C (O/6,5) et k>E (2/0,5)) renvoient plutôt à l’extratensivité et une labilité importante. Le TRI extratensif, reflète l’envahissement du psychisme par les pulsions et les affects. La plupart de ceux-ci ne sont pas canalisés, renvoyant à une impulsivité importante. Le sujet est envahi par ses sentiments, expliquant en partie sa forte émotivité, son instabilité ; avec des fortes tendances à la suggestibilité et à l’égocentrisme ((C, CF), temps de latence très court aux planches I, III, IV, V et X). L’indice d’angoisse très élevé (48%), reflète une angoisse à propos de l’intégrité du corps. TRI extratensif, associé FC< CF+C, met en avant chez E.S, des pulsions agressives potentielles et tournées vers l’extérieur.

Concernant les pulsions libidinales, le sujet montre des difficultés à intégrer l’émergence pulsionnelle dans une relation d’objet partiel (les kp, « pénis dans un vagin », « pénis en

érection »). Ce qui fait penser que le sujet lui-même n’est pas entier.

Le contenu des réponses Anat osseuse très représenté (Anat=6), illustre la recherche de solidité et de charpente. Cette recherche peut signifier alors l’absence d’un contenant concernant les limites entre le soi et le monde extérieur et la fragilité du moi peau entamée par des réponses pénétration.

Le nombre important du contenu sexe (sex=6) dans le protocole, souligne d’une part, l’intensité de la problématique sexuelle en lien avec la féminité et l’abord relationnel ; et d’autre part, la baisse de la censure car E.S est très inhibé sexuellement à cause de son appartenance religieuse (il n’a jamais entretenu des rapports sexuels).

Nous constatons aussi, un troisième type de contenu avec des réponses fortement représentées (Objet= 5). Les réponses : « vaisseau spatial, avion de chasse, casque de chevalier », font référence aux symboles de virilité, tout comme le désir de protection. La réponse « pince » symbolise l’agressivité d’autrui et le désir de se protéger. Le contenu Botanique apparait trois fois, traduisant ainsi chez E.S, une passivité féminine.

L’absence de réponse K dans le protocole est due au refus d’engagement et de projection. Nous notons par ailleurs une angoisse qui porte sur l’intégrité du corps et sur la sexualité (Hd+Anat+Sexe+Sg=14 et supérieur à la normale).

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Et enfin, l’indice de Barrière/Pénétration de Fischer et Cleveland, atteste un score 1B/3P, contrairement à la référence qui se situe entre 2B/1P. Cette légère prédominance des réponses Pénétration, nous conduit à nous interroger sur la solidité du schéma corporel et la construction de l’image du corps.

III. Analyse planche par planche Planche I

Le temps de latence, la réponse G et de bonne qualité, à la première planche du test, témoigne des capacités adaptées d’E.S à la réalité extérieure. Le contenu de la réponse Anat de nature osseuse, indique la recherche de la solidité. Cette première réponse au protocole indique d’emblée la problématique du sujet à propos de l’image du corps et du sexe.

Planche II

A la présentation de la deuxième planche, la présence de la couleur rouge semble provoquer une réaction qui traduit, le choc au rouge : (se gratte la tête), temps de latence relativement long (44’’). Après hésitation, le sujet débute la planche en évoquant les réponses crues et brutal, laissant penser à la problématique sexuelle. La quasi-totalité des réponses sont D, avec une forte prédominance des déterminants de bonne qualité, reflétant ainsi, les capacités et aptitudes du sujet à appréhender la réalité de façon adéquate. La première réponse à cette planche suscite chez E.S, la réactivation de la problématique prégénitale « règle d’une fille ». La perception de la couleur rouge, associée aux références féminines « règle d’une fille », parait évoquer la sollicitation des pulsions surtout libidinales. La présence d’un Dbl, semble provoquer un déni de castration, traduit ici par la réponse où la lacune est comblée par un élément à symbolique phallique : « Avion de chasse ». Donc l’évocation de la dimension masculine, référence phallique « avion de chasse », et la dimension féminine, renseigne sur les difficultés du sujet concernant la différenciation de l’identité sexuée. Cela peut supposer l’existence des tendances homosexuelles, pouvant être référé par la réaction du déni, la substitution du vide par un élément symbolisant le phallus. Cela traduit une difficulté à assumer sa sexualité. En fin de compte les dernières réponses à cette planche « pénis », et « os

du bassin », font référence à un balancement chez le sujet entre l’identification féminine et

masculine. On note une absence du contenu de réponses (H, Hd, A, Ad), qui peut être révélateur d’un évitement des relations.

175 Planche III

L’engramme humain est perçu, mais dévitalisé (« os de la hanche au niveau du bassin »). La capacité d’identification semble absence, et la structuration de l’identité est fragilisée. La réponse « sang », donné en troisième position, dénote une angoisse à propos de l’intégrité du corps. Le rouge est très prégnant, ce qui traduit l’émergence de fortes pulsions, poussant le sujet à la recherche de la solidité (« Os de la hanche »), comme s’il cherchait un appui. A cause éventuellement de la fragilité liée à la structuration de l’identité, et à l’angoisse concernant l’intégrité du corps, E.S, semble éprouver un malaise sur le plan relationnel. Le trouble d’identification quant à elle, parait être de nature sexuelle.

Planche IV

Nous pouvons noter, à la présentation de cette planche, une ambivalence, entre la représentation à connotation phallique « tête d’insecte… », à une dévalorisation phallique et la recherche d’objet de protection et de virilité « casque de chevalier », ou de charpente « …os ». Le sujet semble montrer, un paradoxe entre la quête de virilité et la dévalorisation du masculin.

Planche V

Cette planche nous montre qu’E.S dispose des capacités minimums d’adaptations à la réalité du monde extérieur (réponse globale, bonne qualité formelle, et existence d’une banalité). Mais le temps de passation à cette planche parait court, évoquant un non approfondissement des choses, et peut traduire une fuite devant la réalité extérieure.

Planche VI

E.S, semble avoir des difficultés à représenter un corps ou un objet dans son intégralité ou dans sa totalité, ce qui s’explique par la présence de Dd au début de cette planche. L’aspect unitaire de la planche semble par conséquent ignoré par le sujet, ce qui nous fait penser à une identité sexuée non assumée, mais plutôt clivée. La réponse : « pénis en érection », semble être investi par le sujet non seulement référence à l’objet partiel et non total mais comme référence à la virilité.

176 Planche VII

La planche VII, montre que le sujet est capable de reconnaitre le contenu latent « sexe ». Mais le fait que le sujet considère seulement une partie de la planche, bien que celle-ci, soit un grand D mais avec une bonne qualité formelle, fait penser à une mise à l’écart. E.S semble capable de reconnaitre les objets sexuels, mais non différenciés.

Planche VIII

Existence d’un choc à cause des couleurs, TL élevé, et temps total autour de 2 minutes, font penser aux difficultés du sujet à canaliser ses affects dans son rapport au monde extérieur. Le contenu de la réponse « pince », évoque un objet potentiellement agressif. La présence d’une réponse sexe, semble confirmer notre hypothèse sur la problématique sexuelle d’E.S. Par ailleurs l’existence des réponses petit détails (Dd), même si celles-ci sont données dans les deux dernières réponses, sont les signes de vigilance.

Planche IX

Comme à la planche VIII, nous notons également la présence d’un choc, traduit ici par le temps de latence qui fait pratiquement le double de la norme, nous amenant à penser d’une possible angoisse archaïque face aux imagos-maternelles. L’existence des couleurs, des réponses à caractère dépressive, plus attaque du féminin « pétale d’une fleur disséquée », révèle chez E.S, l’apparition de l’angoisse anaclitique concernant l’intégrité du corps. D’autre part, l’existence des déterminants douteux ou imprécis (FC+/-, F+/-) donnés par le sujet évoque le refoulement.

Planche X

A cette planche, nous notons l’augmentation très franche des réponses D et Dd, dont la qualité formelle est à égalité, avec des contenus très diversifiés, allant de sexe, Bot, Objet, Ad et Anat. Il s’agit des signes révélateurs d’une ambivalence, entre un certain soulagement et une réactivation aux couleurs. Ça souligne l’intensité du malaise suscité par la problématique sexuelle en lien avec le choix, l’abord relationnel et la problématique de séparation.

177

Regroupement des planches

Les planches I et VIII

E.S semble capable de s’adapter aux réalités du monde extérieur (I), mais toutefois celles-ci sont faibles à cause éventuellement des difficultés éprouvées quant à la canalisation de ses affects. Ses réponses semblent indiquer un malaise dans la problématique sexuelle.

Les planches III et V

Le regroupement de ces deux planches, nous conduit à penser que, E.S semble avoir les capacités d’identification, malgré la fragilité de la structuration de celle-ci. Par ailleurs, il dispose des capacités d’adaptation à la réalité extérieure, même si le rapport relationnel avec autrui paraît peu vivant. L’identité sexuelle, reste quant à elle mal définie. Les pulsions agressives sont également présentes mais non assumées.

Planches II et III

Nous notons d’emblée, l’apparition d’un choc face à la présentation de la deuxième planche, signifiant un malaise face au contenu de celle-ci. Ailleurs E.S, cherche à combler le vide, symbole féminin, via le déni, à la suite de l’angoisse de castration (II). La présence et la perception de la couleur rouge à ces deux planches, par le sujet est révélateur de la sollicitation pulsionnelle. Mais l’émergence de celles-ci semble pousser le sujet à la fuite et à l’évitement.

Planches II, VII et IX

Le regroupement de ces trois planches, donne suffisamment des indices de la manifestation de l’angoisse (choc à II et IX). La reconnaissance des couleurs à ces deux planches, indique la réactivation pulsionnelle. Il existe quand même une référence au féminin qui est exprimé à la planche VII, le sexe féminin est identifié.

Planches IV et VI

La figue masculine malgré tout semble être perçue, mais nous notons une certaine recherche à renforcer la virilité.

178 Planche X

Elle suscite dans un premier temps un soulagement (sourire), avant de provoquer par la suite une réactivation pulsionnelle et un morcellement (contenu des réponses très variés et dispersé) pour retarder la séparation.

IV. Synthèse

En récapitulation, l’identité et l’individuation paraissent très fragilisées chez E.S. Quant à l’image du corps, elle est mal unifiée. Le sujet présente de faibles capacités d’adaptation malgré la vigilance à laquelle il fait preuve. Nous constatons que les capacités de mentalisation sont très défaillantes.

Sur le plan dynamique et affectif, le TRI extratensif pur, avec une affectivité labile, sous- entendu, un envahissement du psychisme par les pulsions et les affects. E.S a du mal à canaliser ses pulsions et sentiments, ce qui implique une faible socialisation.

FC<CF+C, signe l’expression d’une affectivité égocentrique, avec la prédominance des C, témoignant ainsi de la présence d’une affectivité infantile ou primitive avec pour valeur des

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