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L’activité économique des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC)6 demeure pénalisée par la baisse des cours du pétrole, la réduction des dépenses et les menaces à la sécurité dans certains pays. Les perspectives de la région s’améliorent, malgré des risques importants.

Le Fonds monétaire international7 estime que pour l’ensemble des pays membres de la CEMAC, la croissance est au plus bas depuis 20 ans et restera négative en 2017, s’établissant à – 0,1 % après une contraction de – 0,5 % en 2016. En 2018, l’activité économique devrait se redresser et la croissance économique devrait s’établir à 1,7 %.

Au Cameroun, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 4,2 % contre une hausse de 3,8 % en 2017, en raison de la hausse des exportations et de la production énergétique.

Graphique 14 – Croissance du PIB réel des pays francophones de l’Afrique centrale (%)

(p) : prévision.

Source : estimations de l’auteur à partir des prévisions du Fonds monétaire international et de la Banque africaine de développement.

6 Gabon, Cameroun, Tchad, République démocratique du Congo et Guinée équatoriale.

7 FMI, Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne, avril 2018.

-5,1

Au Gabon, aidée par la remontée des cours des ressources naturelles et du pétrole et les investissements prévus dans le Plan de relance économique, la croissance économique devrait s’accélérer pour s’établir à 2,7 % en 2018, après un hausse de 1 % en 2017.

Au Tchad, la croissance devrait se redresser pour atteindre 3,4 % en 2018, après deux années de contraction économique causée par la baisse des prix pétroliers, une situation tendue sur le plan de la sécurité, une hausse du service de la dette extérieure et une réduction des dépenses budgétaires.

En République du Congo, la croissance économique devrait atteindre 2,4 % en 2018, soutenue par la hausse de la production pétrolière et par l’atténuation des contraintes qui ont causé la contraction de l’économie au cours des deux dernières années.

En République centrafricaine, soutenue par des investissements dans les secteurs forestier et minier et par l’amélioration de la sécurité, la croissance devrait s’accélérer pour s’établir à 4,7 % en 2018, comparativement à une hausse de 4,5 % en 2017.

En Guinée équatoriale, affectée par la chute de la production pétrolière, la contraction du PIB national devrait atteindre – 5,4 % en 2018, après une baisse de la croissance de 5,1 % en 2017. En 2016, le produit intérieur brut avait reculé de 8,9 %.

Les autres économies de la région d’Afrique centrale

En République démocratique du Congo, les perspectives économiques demeurent tributaires de l’évolution des cours des matières premières et du climat politique. Soutenue par le regain d’activité dans le secteur extractif, la croissance du PIB réel devrait s’accélérer à 4,4 % en 2018, après une croissance de 3,3 % en 2017.

Au São Tomé-et-Principe, la croissance économique devrait poursuivre sa progression à 5,2 % en 2018, soutenue par les secteurs des services et de la construction. En 2017, l’économie a crû de 4,6 %.

Expansion généralisée en Afrique du Nord francophone

Les pays francophones de l’Afrique du Nord devraient connaître une accélération de leur croissance 2018, en raison de réformes structurelles qui stimulent la demande intérieure et les exportations.

En Égypte, la croissance économique devrait s’accélérer en 2018 et s’établir à 5 %, après une hausse de 4,2 % en 2017. Elle sera soutenue

par la progression des investissements et des exportations ainsi que par la hausse de la consommation.

Au Maroc, la croissance économique devrait se stabiliser à 3 %, après un rebond de la croissance du PIB en 2017 à 4,1 %. Les conditions favorables qui ont soutenu cette reprise demeurent principalement l’activité agricole, un rebond de l’activité manufacturière et des services, ainsi que la montée du cours des phosphates.

Graphique 15 – Croissance du PIB réel des pays francophones de l’Afrique du Nord (%)

(p) : prévision.

Source : estimations de l’auteur à partir des prévisions du Fonds monétaire international et de la Banque africaine de développement.

En Tunisie, la reprise économique entamée en 2017 (2 %) devrait se poursuivre en 2018 avec une croissance de 2,7 % soutenue par l’agriculture, le tourisme et l’amélioration du climat des affaires.

En Mauritanie, la croissance économique devrait se stabiliser autour de 3 %, en raison des investissements publics et des réformes structurelles mises en place.

À Djibouti, l’expansion économique amorcée depuis quelques années devrait se poursuivre en 2018 avec une croissance du PIB de 6,2 % portée par des investissements publics et privés.

Expansion à plusieurs vitesses en Afrique de l’Est et dans les pays de l’Océan indien

Les perspectives de croissance économique dans les pays de l’Afrique de l’Est et de l’Océan Indien varient considérablement.

2,0

À Maurice, la croissance du PIB devrait se stabiliser autour de 4 %, soutenue par une conjoncture mondiale favorable et des investissements dans les secteurs des services et de la construction.

Au Rwanda, la croissance du PIB réel devrait s’établir à 6,6 % en 2018, après un ralentissement à 5,7 % en 2017. Elle sera soutenue par des investissements dans les infrastructures publiques et des mesures favorisant la transformation structurelle.

Au Burundi OD FRQMRQFWXUH pFRQRPLTXH GHPHXUHUD GLI¿FLOH HQ pénalisée par une crise politique et par une baisse de la production agricole due à des chocs climatiques. Une croissance nulle est attendue en 2018, après deux années de contraction économique.

À Madagascar, l’activité économique devrait poursuivre sa progression HQHWDI¿FKHUXQHFURLVVDQFHGHDSUqVXQHKDXVVHGHHQ 2017. Elle sera portée par une hausse de l’investissement public, un rebond dans le secteur agricole et la bonne tenue de l’industrie et des services.

Graphique 16 – Croissance du PIB réel dans les pays francophones de l’Afrique de l’Est et de l’Océan indien (%)

(p) : prévision.

Source : estimations de l’auteur à partir des prévisions du Fonds monétaire international et de la Banque africaine de développement.

Aux Seychelles, la croissance économique devrait atteindre 3,4 % en 2018, en léger recul par rapport à une augmentation du PIB de 3,9 % en 2017. Elle sera favorisée par une hausse des investissements étrangers et du tourisme, une forte production dans le secteur de la pêche et l’élargissement du crédit au secteur privé.

-0,6

Aux Comores, l’activité économique devrait poursuivre son renforcement avec l’amélioration de la situation énergétique, des infrastructures et du climat des affaires. La croissance économique devrait s’établir à 3,3 % en 2018, après avoir été de 3 % en 2017.

Au Mozambique, la croissance économique devrait dépasser légèrement 3 % en 2018, en raison du raffermissement des cours des matières premières et de la hausse des exportations. En 2016, en raison de la découverte d’une dette de deux milliards de dollars par la mission de vérification du FMI, l’économie du Mozambique a ralenti et a connu une croissance du PIB de 3,8 %, après une hausse de 6,6 % l’année précédente.

Des prévisions comparables à celles des autres prévisionnistes

Au chapitre de la croissance économique des pays africains francophones, les prévisions de l’auteur sont comparables à la moyenne des autres prévisionnistes, notamment le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement.

Pour l’année 2018, l’auteur prévoit une hausse de 4,7 % du PIB réel, ce qui est similaire aux prévisions de la Banque africaine de développement et légèrement supérieur à celles du FMI (4,5 %).

Graphique 17 – Croissance du PIB réel (%)

Sources : estimations de l’auteur, Fonds monétaire international et Banque africaine de développement.

Des risques toujours présents

Plusieurs facteurs de nature externe et interne pourraient influencer notre prévision à la baisse.

Au niveau mondial, les principaux risques pouvant affecter la performance économique des pays africains francophones sont principalement la hausse importante de la volatilité des marchés financiers, la vulnérabilité de certains pays face à la hausse des taux d’intérêt dans les économies avancées, une intensification des mesures protectionnistes – qui pourrait limiter la croissance du commerce mondial – et la montée des tensions géopolitiques, qui pourrait freiner l’activité économique.

Parmi les facteurs internes figurent l’incertitude sur les plans de la politique et de la sécurité dans plusieurs pays qui pourrait nuire à la confiance des ménages et des investisseurs, la hausse du taux d’endettement et la vulnérabilité liée aux catastrophes naturelles comme les inondations, les sécheresses et les épidémies.

Les pays africains francophones sont particulièrement exposés aux catastrophes naturelles en raison de leur faible capacité d’adaptation, de l’importance de la part de l’agriculture dans le PIB et de sa dépendance à la météo, du niveau élevé de la pauvreté absolue et du développement limité des secteurs financiers.

Conclusion et recommandations

Depuis le milieu des années 1990, la croissance économique des pays africains francophones s’est accélérée en raison principalement de facteurs internes comme les réformes structurelles, l’amélioration du climat des affaires et la baisse des conflits armés. Des facteurs externes ont aussi stimulé la croissance, principalement la hausse des cours des matières premières et la forte affluence de capitaux à la recherche de rendements élevés.

Les perspectives de croissance économique des pays africains francophones demeurent favorables. La croissance économique se raffermit, soutenue par une forte croissance mondiale, une amélioration des cours des matières premières, l’amélioration des conditions financières et un renforcement de la demande intérieure générée par la consommation, l’investissement et les dépenses publiques dans certains pays.

Pour l’ensemble des pays africains francophones, la progression du PIB devrait poursuivre sur sa lancée et s’établir à 4,7 % en 2018, après une hausse de 4,1 % en 2017 et de 3,5 % en 2016.

Toutefois, le niveau de vie des populations africaines francophones demeure faible malgré une embellie économique sur une longue période, et ce, en raison de divers facteurs comme une forte croissance démographique, une épargne intérieure insuffisante, la hausse des inégalités, les conflits armés et une mauvaise gouvernance.

Même si les réformes économiques des dernières années ont permis aux pays de se donner des marges de manœuvre en cas de crise économique, le creusement des déficits budgétaires et l’alourdissement de la dette risquent de compromettre les perspectives de croissance.

D’autres risques baissiers pointent à l’horizon ; il s’agit principalement de la vulnérabilité de certains pays face à la hausse des taux d’intérêt dans les économies avancées, de l’intensification des mesures protectionnistes, de l’incertitude sur les plans de la politique et de la sécurité dans plusieurs pays (qui pourrait affecter négativement la confiance des ménages et des investisseurs) et de la vulnérabilité liée aux catastrophes naturelles comme les inondations, la sécheresse et les épidémies.

Pour connaître une croissance durable, les pays africains francophones devraient poursuivre les réformes favorisant davantage la diversification économique en fonction de la situation et de la dotation de chaque pays, la stabilité macroéconomique et l’investissement.

De plus, des progrès importants devront être faits en matière de bonne gouvernance en se dotant d’institutions solides et en améliorant les cadres législatifs et réglementaires pour rassurer les investisseurs.

Par ailleurs, les pays devraient tout faire pour prévenir les conflits armés, qui nuisent beaucoup à la croissance et détruisent le capital humain et matériel.

Enfin, la politique budgétaire devrait être réorientée en adoptant des mesures qui améliorent la situation budgétaire des pays sans comprimer les dépenses en éducation, en santé et en infrastructures.

Chapitre 2

CARACTÉRISATION DE L’ESPACE ÉCONOMIQUE