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Histologie de la peau : (1) 1/La structure de la peau :

I /Rappel histologique et physiologique de la peau :

1.1. Histologie de la peau : (1) 1/La structure de la peau :

La structure de la peau est complexe. Elle se subdivise en 4 régions superposées qui sont de la superficie vers la profondeur : l'épiderme, la jonction dermo-épidermique, le derme et l'hypoderme.

Figure 1 : schéma d’une coupe de peau humaine.

Par convention, une peau est dite épaisse ou fine suivant l'épaisseur de son épiderme; une peau épaisse n’est présente qu’au niveau des paumes des mains et des plantes des pieds. L'épaisseur du derme et de l'hypoderme est aussi très variable et c’est indépendamment de celle de l’épiderme.

A/L’épiderme :

L'épiderme est un épithélium de revêtement, stratifié, pavimenteux et kératinisé. Il est normalement constitué de 4 types cellulaires :(Figure 3)

Figure 2:les 4 populations cellulaires de l’épiderme

1-kératinocytes. 2-mélanocytes.

3-cellules de langerhans. 4-cellules de Merkel . a) Les kératinocytes :

Les kératinocytes représentent 80% des cellules épidermiques. Ils proviennent de l’ectoderme. Ce sont eux qui en migrant de la profondeur vers la surface donnent à l'épiderme ses caractéristiques morphologiques : stratification en plusieurs couches et cellules superficielles pavimenteuses et anucléées.

Les kératinocytes assurent trois grandes fonctions liées à des structures morphologiquement individualisables :

 la cohésion de l'épiderme et sa protection contre les agressions mécaniques une fonction de barrière entre les milieux intérieur et extérieur

 la protection contre les radiations lumineuses.

Les kératinocytes de l'épiderme se répartissent dans 4 couches qui sont bien visibles en microscopie optique et dénommées de la profondeur à la superficie : couche basale, couche épineuse, couche granuleuse et couche cornée (Figure 4).

Figure 3:les 4 couches de l’épiderme.

**Les éléments de jonction :

- Les molécules des tonofilaments qui sont des filaments intermédiaires, sont comme dans tous les épithéliums, des kératines presque toujours associées en paires. Ces tonofilaments jouent un rôle important pour les hémidesmosomes et les desmosomes.

Les molécules des desmosomes se répartissent principalement en molécules transmembranaires et en molécules de plaques (Figure 5):

- Les principales molécules transmembranaires sont les desmogléines :

(la Desmogléine 1 :la protéine cible des exfoliatines ETA & ETB ,puis les Dsg2 et Dsg3) qui appartiennent à la famille des cadhérines desmosomales, établissant entre elles des liaisons homophiliques.

-Les principales molécules de plaques sont les desmoplakines, l’envoplakine, la périplakine , la plakoglobine et les plakophillines.

Figure 4:Desmosome en microscopie-électronique .

1 = ligne dense extracellulaire ; 2 = desmogléine ;

1= membrane cytoplasmique ; 4 = plaque ; 5 = tonofilaments. b) Les autres types cellulaires :

Les 20% d'autres cellules de l'épiderme sont dispersées entre les kératinocytes.

Ce sont les mélanocytes, les cellules de Langerhans et les cellules de Merkel.

Les mélanocytes et les cellules de Merkel proviennent des crêtes neurales alors que les cellules de Langerhans ont pour origine la moelle hématopoïétique.

B/ La jonction dermo-épidermique :

La jonction dermo-épidermique comme son nom l'indique sépare l'épiderme du derme. La complexité de sa structure et son importance fonctionnelle en font une zone à part entière.

En microscopie optique, la jonction dermo-épidermique n'est vue qu'après des

colorations spéciales comme le PAS ou des études immunohistochimiques (Figure 6). Elle apparaît entre les kératinocytes basaux et le derme papillaire comme une ligne ondulée, fine et homogène où alternent les saillies de l'épiderme dans le derme dites "crêtes épidermiques" et les saillies du derme dans l'épiderme dites "papilles dermiques".

Figure 5:la jonction dermo-épidermique en microscopie optique (MO)

En microscopie électronique, la structure de la jonction dermo-épidermique est

beaucoup plus complexe que ne le laisse supposer la microscopie optique. Examinée de l'épiderme vers le derme, elle comprend : la membrane cytoplasmique des cellules basales de l'épiderme, la lamina lucida et la lamina densa.

C/Derme :

Véritable charpente de la peau, il est constitué de cellules fixes que sont les fibroblastes et de cellules mobiles que sont les cellules sanguines. A ces cellules s’associent des fibres de collagène, d’élastine et de réticuline.

La cohésion de l’ensemble est assurée par la substance fondamentale constituée essentiellement de mucopolysaccharides et parmi eux l’acide hyaluronique .

D/Hypoderme:

Couche la plus profonde de la peau, elle constitue la graisse plus ou moins épaisse selon les individus, elle est contenue dans des lobules séparés les uns des autres par des fibres identiques à celles du derme, ces fibres assurant à la fois la nutrition et la tenue de l’hypoderme.

E/Annexes cutanées:

Les annexes cutanées regroupent les glandes cutanées [glandes sudoripares (sudorales) eccrines et apocrines et glandes sébacées] et les phanères (poils et ongles).

(figure 1)

-Glandes cutanées :

Les glandes sébacées sont annexées aux poils constituant ainsi le follicule pilosébacé.

Les glandes sudoripares apocrines sont annexées aux follicules pilosébacés dans certaines régions de l’organisme (les plis axillaires, les plis inguinaux et les plis inter-fessiers). Elles ont une sécrétion opaque grasse et alcaline. La sécrétion est de type apocrine avec un canal excréteur qui débouche dans le conduit pilosébacé en aval de la glande sébacée.

Par contre, les glandes sudoripares eccrines sont indépendantes des poils et s’ouvrent directement à la surface de la peau.Elles élaborent un liquide aqueux, incolore et salé que l’on appelle la sueur .Ce sont des glandes exocrines avec un canal excréteur directement abouché à l’extérieur.

-Phanères :

Le poil présente un cycle pilaire constitué de 3 phases :

- La phase anagène, phase de croissance où le follicule est profond et a une activité kératogène. Durant cette période, le poil s’allonge de 0,2 à 0,5 millimètre par jour ; la phase catagène est courte, 3 semaines en moyenne. La partie profonde du follicule pileux se résorbe. La phase télogène dure 3 à 6 mois. Le poil est au repos, puis un nouveau follicule anagène.

L’ongle est constitué de 2 parties :

Une partie visible, le corps de l’ongle ou limbe et une partie cachée sous un repli cutané, la racine.

La lunule est la partie blanchâtre du limbe situé au voisinage de la racine.

La peau qui recouvre la racine de l’ongle est appelé bourrelet unguéal et son extrémité libre très kératinisée éponychium ou cuticule alors que la région située sous le bord libre de l’ongle est l’hyponychium.

Sur une coupe longitudinale (figure 9), on distingue de haut en bas au niveau du corps de l’ongle :

 le plateau unguéal qui est l’équivalent de la couche cornée de l’épiderme  le lit unguéal

 le derme qui en avant de la lunule  En arrière, la racine de l’ongle .

Figure 6:coupe longitudinale de l’ongle montrant ces différents constituants.

La croissance de l’ongle se fait par prolifération et différenciation de l’épithélium de la racine et de la lunule de l’ongle, encore appelé matrice de l’ongle.

F/Vascularisation cutanée : (2)

L'épiderme, comme tout épithélium, n'est pas vascularisé il est nourri par inhibition des réseaux capillaires des papilles dermiques.

Le derme et l'hypoderme sont en revanche richement vascularisés par un réseau très systématisé d'artérioles de moyen, puis petit calibre, de capillaires et de veinules. Des anastomoses artério-veineuses se trouvent au niveau du lit des ongles et des régions palmoplantaires. Elles jouent un rôle fondamental dans la thermorégulation.

G/Innervation cutanée :(3)

La peau possède différents types de terminaisons nerveuses et de récepteurs qui réagissent en fonction de stimuli différents et renvoient des informations interprétables par le cerveau :

- Des terminaisons nerveuses du système nerveux autonome amyélinique destinées aux vaisseaux et aux annexes épidermiques .

- Des terminaisons nerveuses des voies de la sensibilité myélinisée ou amyélinique.Des terminaisons nerveuses libres ,des terminaisons nerveuses du complexe de Merkel.Des terminaisons nerveuses des corpuscules de Meissner, de Vater- Pacini, de Krause, et de Ruffini. Ces fibres se regroupent pour former des nerfs de calibres de plus en plus gros du derme papillaire vers l’hypoderme.

Les terminaisons nerveuses libres pénètrent dans l’épiderme.