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De notre analyse émergent deux résultats, se déployant en deux temps. Ce chapitre aborde le premier résultat affirmant que : lors de la migration vers le premier pays d’accueil, l’accès aux ressources influence positivement les trajectoires d’exil de manière à favoriser la classe privilégiée.

La présentation des résultats est structurée à partir de composantes des trajectoires d’exil jugées susceptibles d’être influencées par l’appartenance à une classe donnée. Ces composantes, que l’on retrouve dans le (Tableau 11), seront abordées en alternance pour chacune des classes, de manière à faire ressortir les logiques distinctes en partie responsables des actions des familles. Trois récits d’exil intégraux – un par pays d’accueil – sont relatés en amont de la présentation des résultats dans le but de transmettre le plus fidèlement possible l’essence de ces trajectoires qui seront par la suite fragmentées par composante dans l’analyse.

Tableau 11 : Composantes des trajectoires susceptibles d’être influencées par la classe d’appartenance

Entrée dans l’exil Séjour dans le premier pays d’accueil Accès à la réinstallation Motifs du départ Choix du pays Départ Entrée au pays Réseau Logement Travail Santé Temps libres Aides Discrimination Inscription à l’ONU

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Récits d’exil

Liban

« C’était difficile et très cher la vie au Liban. Je travaillais beaucoup et gagnais peu d’argent… et les Libanais ne nous aimaient pas. »

Talbiseh, Syrie, février 2011.

Bachir habite Talbiseh, un village situé à 13 km au nord de Homs. Après son brevet, obtenu à l’âge de 15 ans, il quitte l’école pour travailler : « Chez nous le

travail est plus important que l’éducation. » Au cours des sept années suivantes, il

travaille comme mécanicien. Il complète également son service militaire à titre de mécanicien. En 2000, Bachir et ses frères font l’acquisition d’un camion qu’ils utiliserent pour le transport de marchandises entre la Syrie, le Liban et l’Irak. Ils poursuivent ce commerce pendant 10 ans : « C’était un bon travail, il nous suffisait.

Notre vie était bonne et sécuritaire. » D’autres de ses frères, ainsi que son père

travaillent eux aussi dans le transport de marchandises, mais vers les Émirats Arabes Unis. En 2004, Bachir épouse sa cousine Fara. Selon la tradition familiale, ils s’installent ensemble chez les parents de Bachir : « On avait une grande maison

et chacun de mes frères, avec sa famille, habitait dans une chambre. » Les vendredis

et samedis, la famille a l’habitude d’organiser des pique-niques et de visiter ses proches.

Talbiseh, Syrie, mars 2011.

Début des manifestations civiles. Début des violences entre gouvernement et rebelles. Bachir ne prend pas parti. Après un certain temps, la peur le pousse à retirer ses deux enfants de l’école. Ils restent désormais à la maison. Vers la fin de l’année, craignant d’être la proie des deux parties belligérantes, Bachir cesse son travail : « C’était un peu dangereux sur les routes, j’avais peur d’être associé aux

rebelles et mis en prison par les membres du gouvernement parce que je viens de Talbiseh, là où les événements ont commencé. Et aussi j’avais peur d’être kidnappé

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ou de me faire voler mon camion par les rebelles. » Il reste, lui aussi, à la maison.

De novembre 2011 à avril 2012, les temps sont difficiles pour la famille : « Les prix

ont commencé à augmenter, je ne travaillais pas, nous n’avions pas beaucoup d’argent pour tous les quatre. Parfois nous recevions de l’aide de mes frères installés aux Émirats Arabes Unis. » Après un certain temps, la famille quitte Talbiseh pour

se diriger vers Taqsees, un village plus calme où se trouve la famille de la mère de Bachir. Lorsque les problèmes commencent à Taqsees, Bachir décide de partir pour le Liban.

Tripoli, Liban, 8 avril 2012

Bachir arrive seul à Tripoli : « Je ne connaissais personne là-bas et c’était difficile

d’amener toute la famille avec moi. » Il travaille deux mois comme ouvrier dans le

domaine de la construction, puis déménage à Faraya, une région montagneuse célèbre pour ses carrières de pierres, où il travaille comme chauffeur de camion et d’excavatrice durant quatre ans. Au cours de son séjour, Bachir décide de modifier son origine sur sa carte d’identité, remplaçant Talbiseh pour Hama, afin d’éviter de se faire associer aux rebelles. Dès son arrivée, les questions se font nombreuses quant à son origine et les raisons de son départ. Vers février 2013, Bachir retourne en Syrie pour aller chercher sa famille. Pour se rendre au Liban, ils empruntent une route plus longue, mais plus sécuritaire. Ils atteindront Faraya 14 heures et plusieurs barrés plus tard : « J’ai choisi le Liban, car c’était plus proche de Homs,

nous n’avions pas besoin d’avoir de visa pour entrer comme en Jordanie et en Turquie et aussi il y avait beaucoup de travail là-bas pour les Syriens. Au Liban tous les ouvriers sont syriens. » Au Liban, les enfants de Bachir sont inscrits à l’école.

Plus tard, sa mère est ses frères restés en Syrie viennent les rejoindre à Faraya. Dû à son attrait très touristique, le coût de la vie est très élevé dans cette région. De plus, Bachir et sa famille sont maltraités par leur parrain libanais qui menace de cesser le parrainage de manière à ce que Bachir ne puisse plus renouveler son permis de séjour au Liban. En juin 2013, Bachir entend parler de la possibilité de s’inscrire au UNHCR pour recevoir les aides. À cette époque, il n’est pas au courant des possibilités de réinstallation à l’étranger. Le 24 novembre 2015, la famille reçoit un téléphone leur proposant un voyage au Canada. Bachir accepte, mais

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mentionne son inquiétude pour ses papiers illégaux. Aucun problème. Deux entrevues à l’ambassade canadienne de Beyrouth. Un examen médical. Le 9 février 2016, on annonce à la famille qu’ils partiront le 27 du même mois. Ils ont juste le temps de distribuer leurs biens et de faire les adieux.

Québec, Canada, 27 février 2016

Faraya vers Beyrouth. Beyrouth vers Amman. Amman vers Montréal. À son arrivée la famille n’a aucune connaissance au Québec : « Ni syriens ni canadiens. » Bachir espère pouvoir faire venir des membres de sa famille au Canada : « J’ai fait des

demandes pour ma mère et mes sœurs, comme j’étais responsable d’eux, mais rien ne se passe. J’attends et j’espère pouvoir les faire venir. » Dans l’avenir, la famille

ne pense pas retourner en Syrie autrement que pour visiter leurs proches : « C’est

difficile après s’être adapté et avoir bâti une vie ici de retourner là-bas. »

Jordanie

« Je ne voulais pas attendre d’avoir un parrain, ça aurait pris trop de temps, j’ai préféré payer pour sortir illégalement. »

Homs, Syrie, février 2011

Khaled est originaire de la ville de Homs. Après son baccalauréat, il obtient un diplôme en commerce d’un institut privé. En 1985 il commence à travailler comme éclairagiste et peintre d’extérieur. En 1989, année de son mariage, il obtient un poste de fonctionnaire au gouvernement qu’il occupera pendant 25 ans. Après six mois d’emploi, ne recevant pas un salaire suffisant, il décide combiner son poste de fonctionnaire à son ancien travail : « J’aime ce travail et il m’aide aussi à gagner

ma vie. » Après leur mariage Khaled et Nabila partent s’installer ensemble dans une

petite maison louée : « J’étais le seul garçon pour mes parents, mais je voulais vivre

loin des traditions et des problèmes familiaux. » Nabila a 15 ans lorsqu’elle se marie.

Elle vient d’obtenir son brevet. Après le mariage, elle travaille de la maison à la fabrication de vêtements en laine : « Elle m’aidait avec son salaire, on a même pu

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acheter une maison après la naissance de notre deuxième fille. » En Syrie, Khaled et

Nabila mènent une vie très simple : « Nous étions de la classe moyenne. Je ne

voulais pas changer de travail, car avec le gouvernement j’avais accès à certains services, l’assurance maladie et aussi un salaire de retraite. » Dans ses temps libres,

la famille visite ses proches et amis et fait des voyages à l’intérieur de la Syrie, vers Lattaquié et Tartous.

Homs, Syrie, avril 2011

Début des manifestations. Le mois d’août connaît quelques arrestations. En novembre, les affrontements atteignent Homs : « J’étais inquiet pour mes enfants,

surtout pour Fouad qui avait très peur. » Au début de l’année 2012, la famille décide

de s’installer en banlieue de Homs où certains de leurs proches habitent. Pendant cinq mois, ils logent dans un entrepôt de marchandises qu’ils transforment en deux chambres. Pendant cette période Khaled ne travaille pas, mais reçoit tout de même un salaire du gouvernement, moins élevé qu’à l’habitude. Lorsque la situation se détériore dans la banlieue qu’ils habitent, Khaled et sa famille décident de partir vers Damas où la situation est plus sécuritaire et la vie plus facile : « Une des choses positives à Damas était que c’était possible d’avoir du pain, mais il fallait attendre deux heures pour avoir sa portion… » Après six mois, la famille regagne la banlieue de Homs où Khaled recommencera à travailler. Il ne retournera qu’une seule fois à la maison familiale à Homs pour récupérer quelques papiers importants. La situation se dégradant de plus en plus en Syrie, Khaled envisage de rejoindre sa fille aînée en Jordanie, où elle réside avec son mari : « Je voulais

demander ma retraite avant de partir les rejoindre, mais avec la guerre c’était très long avant de pouvoir la recevoir… finalement, la situation était tellement mauvaise qu’on a dû partir sans l’argent de ma retraite. » Malgré la proximité physique du

Liban, la famille décide de partir pour la Jordanie en février 2013 : « On ne

connaissait personne au Liban et puis en Jordanie il y avait ma fille et son mari. » Ils

traversent illégalement la frontière pour se mettre en sécurité: « On a traversé à

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Al Zaatari, Jordanie, février 2013

À leur arrivée, la famille est amenée au camp al Zaatari pour s’enregistrer : « C’était

de mauvaises conditions là-bas, c’était le désert, j’ai même perdu mon fils, il y avait beaucoup de monde et beaucoup de tentes… ce n’était pas une vie normale là-bas. »

Peu de temps après leur arrivée, Khaled réussit à payer des Jordaniens au camp pour s’échapper de nuit : « Je ne voulais pas attendre d’avoir un parrain, ça aurait

pris trop de temps, j’ai préféré payer pour sortir illégalement. »

Amman, Jordanie, février 2013

À leur sortie du camp, la famille est accueillie à Amman, chez Issouf, le gendre de Khaled et Nabila. Ils s’installent par la suite dans une maison louée, avec trois chambres pouvant accueillir les deux familles. Ils y restent trois ans. À l’aide de ses économies, Khaled termine après plusieurs d’aménager la maison, vide lors de la location. Lors de cette première année en Jordanie la recherche de travail est éprouvante et non fructueuse. Khaled finit par trouver un emploi, d’abord comme peintre pour un voisin, puis comme gardien de chantier : « Au début je n’étais pas

certain d’accepter, je ne connaissais pas ce genre de travail, mais le chantier était proche de notre maison, et l’Égyptien avait confiance en moi. Il m’a donné une petite caravane où habiter pendant que je surveillais le chantier et de temps en temps je faisais aussi la peinture des maisons. » En plus de ce revenu, la famille reçoit des

aides de l’ONU : « On recevait des coupons alimentaires, 12 $ par personne par mois.

Il y avait aussi des aides pour les médicaments, mais les soins n’étaient pas gratuits à l’extérieur du camp. » En avril 2014, le dernier né, Ali, a besoin d’être hospitalisé.

Le coût des soins étant trop élevé, la famille n’est pas en mesure de poursuivre les traitements. Par chance, Khaled fait la rencontre d’un docteur jordanien qui arrive à mettre Ali sur une liste d’attente d’un organisme médical britannique prodiguant des soins gratuitement : « On a été chanceux, Ali a pu se faire opérer gratuitement

grâce à lui. » En 2013, avant l’opération, c’est en partie la situation de santé d’Ali

qui pousse Khaled et Nabila à faire une demande de réinstallation auprès de l’ONU : « Je voulais partir n’importe où, aussi je voulais partir pour pouvoir opérer

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Lors de leur troisième entrevue, le 21 décembre 2015, on leur annonce que leur dossier a été accepté : « Pendant l’entretien j’ai demandé si ma fille qui était en

Arabie Saoudite avec son mari pouvait venir avec nous, et l’agent m’a confirmé que si elle venait en Jordanie, elle pourrait être dans le second départ pour le Canada. »

À la sortie de l’entrevue, Khaled contacte sa fille. Quelque temps après, elle et son mari parviennent à payer des passeurs pour rejoindre illégalement la Jordanie. À leur arrivée à Amman, leurs noms et celui de leur fils sont ajoutés au dossier de la famille. Deux mois passent avant qu’on ne les appelle pour leur confirmer la date du départ, prévue trois jours plus tard : « ...il n’y avait pas le temps pour se préparer,

on a seulement pris des vêtements. »

Québec, Canada, 8 février 2016

La famille atterrit à Montréal dans la nuit du 8 février : « On a eu un bon accueil, on

nous a donné des vêtements, les gens étaient très gentils avec nous. » Ils passent la

nuit à l’hôtel, puis rejoignent Québec le lendemain. Après une semaine au Centre Multiethnique de la ville de Québec, ils emménagent dans un appartement : « Je

suis content ici, c’est un pays qui respecte les humains. J’espère un jour pouvoir être actif dans la société pour redonner ce que j’ai reçu, mais d’abord je dois apprendre le français. » La famille ne pense pas retourner s’installer en Syrie, mais Khaled

espère pouvoir faire venir sa deuxième fille, vivant elle aussi en Arabie Saoudite, prochainement : « C’est difficile, ils ne sont pas inscrits à l’ONU et je n’ai pas la

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« Moi je leur ai dit que je préférais la Syrie et que de toute manière je devais partir au Canada pour ma fille malade, elle a besoin de soins et ici ce n’est pas bon pour elle. »

Kallaseh, Alep, Syrie, février 2011

Rayane a grandi à Alep dans le très prisé quartier de Kallaseh. Provenant d’une famille aisée, il poursuit ses études jusqu’à l’obtention de son baccalauréat industriel. Malgré la possibilité de poursuivre à l’université, Rayane décide de quitter l’école dans le but d’épouser sa cousine Aaliyah et de débuter une vie active : « Mon père était riche, il a aidé ses neuf enfants. Après le mariage il nous

donne à chacun une maison meublée et aussi la fête du mariage et même l’or pour la femme étaient à sa charge. » Après la cérémonie, les nouveaux mariés

déménagent dans leur nouvelle maison. Rayane commence à travailler dans une usine de textile comme comptable. Une partie de son salaire lui sert à repayer le prix de la maison financée par le patriarche. Cependant, le salaire de Rayane n’est pas suffisant pour une famille, il décide donc de reprendre le travail d’ouvrier qu’il occupait durant ses études. Avec son frère il fonde une petite société de sculpture de pierres. Après un certain temps, le salaire de Rayane s’améliore, ce qui lui permet d’acheter une petite terre en dehors d’Alep. Aaliyah, elle, quitte les études à l’âge de 15 ans, époque où elle décide d’épouser Rayane : « En général, la femme

étudie jusqu’à 15 ans, puis elle se marie. Si personne ne la demande en mariage, elle peut poursuivre ses études jusqu’à la demande. » Dans leurs temps libres,

Rayane et sa famille rendent visite à la parenté : « On avait une ferme à côté d’Alep

et chaque vendredi nous allions passer les week-ends toute la famille ensemble. Il y avait aussi une piscine pour nager. »

Alep, Syrie, juillet 2012

Début tardif de la révolution : « Les gens étaient occupés avec leur travail. » Premiers événements. Rayane arrête son travail. La vie se transforme à Alep. Les coupures

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d’eau et d’électricité sont fréquentes, la menace d’une conscription s’incruste comme la peste dans le foyer des jeunes familles, tout comme la peur qui se grave davantage chaque jour sur les visages que déforme le résonnement quotidien des bombes et des obus. À l’aube de la révolution, Rayane décide d’investir tous ses actifs dans l’achat d’une terre à l’extérieur d’Alep. De cette manière, advenant une baisse marquée du pouvoir d’achat de la livre syrienne, ses actifs seront protégés. Au cours des 18 mois suivants, le père de Rayane, toujours propriétaire d’un petit magasin fournissant des stocks de métaux, subvient au mieux aux besoins de la famille toujours installée à Alep.

Mersin, Turquie, mai 2014

En mai 2014 la famille décide de prendre la route vers la Turquie. À cette époque Aaliyah est enceinte et Rayane craint pour sa sécurité. Il s’inquiète également de l’état du système de santé syrien : « On a choisi la Turquie, car c’était plus proche

d’Alep et mes beaux-parents étaient là-bas. » Qui plus est, la route vers le Liban en

partance d’Alep est prise par l’armée syrienne, alors que le chemin vers la Turquie est tenu par les rebelles et donc plus sécuritaire aux yeux de Rayane. Toute la famille se dirige en autobus vers la frontière, puis entre illégalement à pied, faute d’avoir des passeports valides. Une fois sur le territoire, ils sont interceptés avec trois autres familles par l’armée turque. Après de longues considérations, et suivant la présence d’enfants avec eux, un officier décide de les laisser passer, malgré l’absence de passeports légaux. Ils font une première halte à Antioche pour se reposer, et poursuivent par la suite jusqu’à Mersin, résidence des parents d’Aaliyah. En vertu du régime de protection temporaire applicable aux ressortissants syriens mis en place par les autorités turques en 2013 et 2014, Rayane et sa famille peuvent circuler librement et avoir gratuitement accès aux soins de santé ainsi qu’au système d’éducation. Ils passent les premiers 10 jours à la résidence des parents d’Aaliyah puis déménagent dans une petite maison. Rayane trouve un travail dans la construction qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille : « En Turquie les aides pour les réfugiés syriens étaient très

faibles, ce n’est pas tout le monde qui les utilise et ce n’est pas non plus toutes les provinces qui y ont accès. À Mersin les aides étaient très faibles comparativement à

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d’autres provinces. » Au début, Rayane reçoit l’aide de sa belle-famille. Lors des

vacances, la famille part à la mer, rapidement joignable en voiture, et participe à des barbecues : « Il y avait une belle ambiance syrienne. » Cette situation dure deux ans et demi. Pendant ce temps, les enfants ne fréquentent pas l’école. Lors de la grossesse, Aaliyah doit se rendre à l’hôpital. Après avoir fait faire la carte de résidence temporaire, elle arrive à y accéder sans problème. En janvier 2016, Rayane applique au UNHCR dans le but de quitter la Turquie vers n’importe quelle destination. Trois mois passent, puis ils sont contactés pour faire l’entrevue à Ankara. Après un mois, on leur demande de se rendre à Gaziantep pour faire les examens médicaux. À ce moment on leur annonce qu’ils sont sélectionnés pour une réinstallation au Canada. Trois mois, puis une seconde entrevue à Ankara. Quelque temps après, ils apprennent par téléphone qu’ils quitteront le 8 novembre.

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