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Le troisième segment est abordé indépendamment des deux précédents, étant donné la logique inverse émergeant de l’analyse des données. En ce sens, le second résultat démontre que : lors de la réinstallation vers le Canada, l’accès aux ressources influence inversement les trajectoires d’exil de manière à favoriser la classe précarisée.

L’accès à la réinstallation

Le troisième segment de l’exil sera celui de l’accès à la réinstallation. Ce dernier correspond à la fois au temps qui précède le départ pour le Canada, s’échelonnant par séquences entre le moment de l’inscription de la famille auprès de l’ONU et l’annonce d’une place offerte de réinstallation, ainsi qu’au moment du départ en lui-même, concrétisation irrévocable du processus de sélection.

Inscription à l’ONU

Le processus d’inscription auprès de l’ONU, en regard des raisons ayant motivé les familles, est sans doute l’élément de différenciation le plus marqué et le plus homogène entre les deux classes à l’étude.

Ainsi, du côté de la classe précarisée, l’intégralité des familles aura mentionné s’être à l’origine inscrite à l’ONU dans l’unique but de bénéficier des aides alimentaires disponibles…

Ils m’ont téléphoné au début de novembre 2015, un mois et demi avant notre départ, pour me demander si je voulais venir au Canada. J’ai dit oui. Mais moi au départ, quand je me suis inscrit à l’ONU, ce n’était pas dans l’idée de voyager, c’était juste pour avoir de l’aide et de la nourriture. [F2]

De même, on remarque que pour plusieurs, l’inscription sera tardive, la vocation de l’organisation demeurant méconnue pour certaines familles…

Je me suis inscrit en juin 2013, avant je n’étais pas au courant, mais avec le temps j’ai entendu parler de l’ONU, qu’ils donnaient de l’aide, donc après

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avoir emmené ma famille, je me suis inscrit. Ce n’était pas dans le but de voyager, mais juste pour avoir de l’aide pour la nourriture, car au Liban c’est trop cher. [F5]

… ou encore, occasionnant une certaine crainte quant à leurs possibilités futures de regagner la Syrie advenant leur enregistrement à titre de réfugié.

Au début de 2013 c’est moi qui voulais inscrire la famille, mais au départ on avait peur de ne pas pouvoir rentrer en Syrie si on était inscrit comme réfugié. Quand j’ai vu que tous mes amis étaient inscrits et qu’ils obtenaient de l’aide, je me suis inscrit aussi pour avoir les aides pour la nourriture. Au début, ce n’était pas l’idée de voyager, même je ne connaissais pas cette possibilité, c’était juste pour avoir de l’aide. L’ONU ne nous a rien dit sur le voyage. C’est en 2015 qu’on a commencé à entendre parler du voyage et des familles qui avaient voyagé vers différents pays de l’Europe. [F4]

Au début, je ne voulais pas m’inscrire, car j’avais dans la tête de revenir en Syrie. Après un an, je me suis inscrit, car c’était très cher, on avait besoin d’aide, mais ce n’était pas dans l’idée de voyager, mais après leur visite dans notre maison, ils nous ont élus pour le voyage. [F6]

Ainsi, pour la majorité des familles de la classe précarisée, la possibilité d’être réinstallées à l’étranger demeurera inconnue jusqu’au lancement, en novembre 2015, de l’initiative de réinstallation des réfugiés syriens du gouvernement du Canada, où des milliers de familles commenceront à recevoir des appels leur annonçant leur sélection.

J’étais content de venir ici. Je ne pensais pas aller vers un autre pays, je ne pensais pas voyager, car c’est un rêve pour moi et je n’ai pas les moyens. [F1]

De plus, quoique ceci puisse aller à l’encontre de la perception communément admise voulant que tout réfugié soit en attente d’accéder à une réinstallation, on constate que, pour certains, l’éventualité d’un départ pour l’étranger ne constituera pas à proprement parler un scénario idéal.

À notre arrivée au Liban, on s’est inscrits à l’ONU, mais je n’ai pas déposé une demande pour la réinstallation. L’ONU nous a téléphoné en mars 2016 pour nous dire qu’on était sélectionnés… c’était une surprise au début, même que j’ai refusé au départ, mais ma femme m’a encouragé pour une vie meilleure pour nos enfants. [F1]

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À la fin de 2015, ils nous ont contactés pour le voyage, ils m’ont demandé quand j’étais prêt. Je leur ai dit que j’étais prêt, mais que je voulais savoir c’était pour quel pays, car c’est important pour moi. Ils m’ont dit le Canada et j’ai dit oui, bien sûr. [F6]

Enfin, on note également au sein de la classe précarisée la présence de deux familles qui, contrairement aux autres, seront par l’entremise de leur réseau mises au courant de la possibilité d’accéder à la réinstallation et qui approcheront de leur plein gré l’ONU pour y appliquer.

À notre arrivée au Liban je suis allé inscrire la famille à l’ONU… en 2015, j’ai entendu parler de la possibilité de voyager avec l’ONU, j’ai voulu m’inscrire, mais ils m’ont dit que j’étais déjà inscrit, puis en août 2016 ils nous ont téléphoné pour un voyage au Canada. [F16]

À cause du mauvais traitement au Liban et de toutes ces conditions difficiles, j’ai demandé à l’ONU d’enregistrer mon nom pour voyager, j’avais vraiment besoin de partir, spécifiquement pour ma plus jeune fille qui avait besoin d’un traitement. [F18]

En analysant maintenant les modalités d’inscription de la classe privilégiée auprès de l’agence des Nations Unies, on constate un rapport foncièrement différent de celui observé pour la classe précarisée, et ce à plusieurs égards.

D’emblée, on remarque de manière transversale dans l’ensemble des récits que la possibilité d’accéder à une réinstallation sera - préalablement à l’initiative canadienne – connue pour ce groupe de familles, et que leur enregistrement s’y opéra dans le but premier d’y appliquer.

J’ai fait une demande à l’ONU en 2013. J’ai voulu voyager n’importe où à cause de la maladie de mon fils, j’ai voulu voyager pour pouvoir faire son opération. [F14]

C’est nous qui avons appliqué en janvier 2016 pour voyager n’importe où, puis après trois mois ils nous ont contactés pour faire une entrevue… je voulais voyager pour ma fille qui est malade, elle a besoin de soins et ici ce n’est pas bon pour elle. [F7]

La conscience de cette occasion, voire cette volonté de migration subséquente pourra être soit antérieure à l’exil initial…

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Comme je t’ai dit, le Canada était un rêve pour moi depuis 2005, mais le visa était trop cher. Quand j’ai déménagé à Istanbul j’avais ce but dans ma tête de m’inscrire à l’ONU pour voyager hors de la Turquie, n’importe où. Je n’ai pas pu m’inscrire à l’ONU, car c’était fermé et ce n’était pas aussi facile qu’avant, mais une fois en décembre 2015, ma femme était allée faire faire des cartes d’identité à la mairie et la fille responsable a conseillé à ma femme de s’inscrire pour le voyage, donc elle nous a inscrits, mais on ne savait pas pour où. Après deux jours ils nous ont téléphoné pour un rendez-vous. [F11] … ou encore, acquise via l’entremise d’un réseau, lui-même au courant des opportunités de départ pour l’étranger pour les plus démunis.

À cause de la situation de ma fille, j’étais toujours dans les hôpitaux et j’avais besoin d’un interprète, mais il n’était pas toujours disponible, donc un de mes amis m’a dit de faire une application à l’ONU pour voyager en Europe, que c’était meilleur pour ma fille là-bas parce qu’ici les conditions de vie étaient très difficiles, donc on est allés au bureau de l’ONU à Istanbul, ils nous ont dit qu’ils ne garantissaient rien, que ça dépendait des conditions de chaque pays… après un an et sept mois j’ai reçu un téléphone qui me demandait si c’était bien vrai que ma fille avait un problème au cœur. [F8] Une fois à la fin de 2015 quelqu’un m’a dit de m’inscrire à l’ONU parce qu’ils acceptaient des dossiers pour des voyages au Canada. [F15]

En mai 2015, la mairie où on était inscrits nous a dit qu’on pouvait s’enregistrer pour voyager au Canada… mon mari s’est dit qu’il allait essayer, qu’il n’avait rien à perdre. [F10]

Enfin, un des éléments qui s’avérera essentiels à la compréhension de la poursuite de ses trajectoires d’exil, et qui sera abordé plus en détail lors de la discussion, réside dans la prédominance de cas médicaux lourds pour la majorité des familles de la classe privilégiée ; condition ayant souvent été soulignée comme capitale dans leur processus de sélection par l’ONU pour leur réinstallation au Canada.

Une fois au début 2016, on a reçu un appel pour nous offrir un voyage au Canada pour un cas de besoins médicaux… c’est allé très vite, après deux mois on était au Canada, on était considérés comme un cas d’urgence. [F12] Ils nous ont choisis par l’ONU pour venir au Canada. On avait demandé pour partir et s’enfuir de la Jordanie et toujours ils nous disaient que ça dépendait du pays et de leurs conditions de sélection. Le premier téléphone qu’on a reçu était en novembre 2015, mais c’était juste pour ma mère… on était étonnés, on leur a dit qu’elle ne pouvait pas voyager seule, qu’on devait partir

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toute la famille. Ils nous ont retéléphoné en janvier 2016 pour nous offrir un voyage pour toute la famille… on a fait une entrevue, puis un examen médical, puis on a attendu jusqu’en mai 2016. Entre temps, ils nous ont téléphoné deux fois pour voyager, mais cette fois sans ma mère, on leur disait non, puis en mai on a eu le OK pour partir tous ensemble, puis ma mère est décédée. C’est Dieu qui a voulu… [F3]

Discussion

L’analyse du troisième segment permet de constater, comme le suppose la hiérarchie proposée par Van Hear, qu’en effet, l’accès à un pays de réinstallation pour ces familles aux ressources limitées n’aurait pu être envisagé par leurs propres moyens ; cette option s’avérant même totalement méconnue pour une bonne partie des familles. Ainsi, conséquemment aux critères de vulnérabilité exposés dans le Chapitre 3 : Digression contextuelle – besoins de protection juridique ou

physique ; absence de solutions alternatives – et aux liens pouvant être établis entre

la classe sociale et ces derniers62, on constatera, comme le stipule notre deuxième résultat, que lors de la réinstallation vers le Canada, l’accès aux ressources – notamment économiques et sociales – influencera inversement les trajectoires d’exil de manière à favoriser la classe précarisée.

L’explication sommaire des deux principaux critères de sélection du UNHCR pour une réinstallation au Canada (Chapitre 3 : Digression contextuelle) démontre bien l’influence tacite de la classe sociale des individus dans l’évaluation de leur vulnérabilité globale.

Le premier critère développé, bien que traçant des liens plus timides entre la classe sociale et la vulnérabilité, permet néanmoins, une fois jumelé à une connaissance et à une compréhension des différents cadres nationaux d’accueil, d’entrevoir les fines nuances sociales susceptibles de moduler la présence ou l’absence de risques pour les divers individus ; risques différés que le cas du couvre-feu libanais ne saurait mieux exemplifier.

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Bien que, comme il en fut question précédemment, les trois pays étudiés aient démontré – à des rythmes différents – des mesures hostiles à la présence de réfugiés sur leur territoire, on remarque que la classe précarisée exilée au Liban, en raison de ses ressources plus limitées, sera davantage sujette aux menaces de refoulement, d’arrestations arbitraires, de détention ou d’emprisonnement. En effet, comme le démontrent les témoignages exposés plus haut, les sommes nécessaires pour le renouvellement de statut sur le territoire s’avéreront, pour plusieurs familles de la classe précarisée, impossibles à couvrir ; leur capacité financière leur permettant tout juste d’amasser les frais du loyer mensuel. Ainsi, l’éventuelle perte de statut pour ces dernières constituera un danger fort présent tout au long de leur séjour.

De plus, s’ajoutera à ce risque de clandestinité le facteur « couvre-feu » imposé par plusieurs municipalités libanaises visant à limiter la présence syrienne dans les espaces publics passé 20 h du soir. Cette mesure, en multipliant les contrôles arbitraires, augmentera largement les menaces de refoulement ou de détention pour certaines franges de la population syrienne présente au Liban ; notamment les strates plus pauvres dont l’apparence générale de pauvreté pourra plus facilement être assimilable à la condition de réfugié.

Pour sa part, le second critère, concernant l’absence de solutions alternatives, en ciblant précisément les conditions socioéconomiques des individus pour faire état de cette vulnérabilité, permet de réaffirmer l’argument au cœur de notre deuxième résultat, à savoir que l’absence de ressources, en ce qu’elle conditionne la vulnérabilité globale des individus, participe positivement de leur sélection pour une réinstallation au Canada.

On remarque en effet, lors de la sélection pour la réinstallation au Canada, que contrairement à la logique de classe précédemment établie - où l’accès privilégié aux ressources contribuait à l’atteinte des meilleures destinations – ce sera en définitive la vulnérabilité des individus qui conditionnera l’accès aux destinations jugées les plus favorables.

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On constate ainsi qu’au fil des années passées dans le premier pays d’accueil, les capitaux ayant initialement permis aux familles de quitter la Syrie auront tendance à décroître de façon importante. Notamment, on pourra observer un épuisement au niveau du soutien apporté par les réseaux (capital social) ainsi qu’une diminution importante des réserves monétaires - lorsqu’initialement présente – (capital économique). On verra ainsi apparaître ce que nous nous sommes permis d’appeler, le « capital vulnérabilité », ce dernier correspondant à la diminution des autres types de capital traditionnels dans le temps.

Ainsi, en se référant une dernière fois au schéma de Van Hear, et en le modifiant cette fois-ci de manière à prendre en compte le contexte canadien, on remarque notamment qu’en vertu de la distance à parcourir et des obstacles physiques indéniables de cette traversée, la possibilité pour les migrants d’atteindre le Canada par la mobilisation de leurs propres ressources afin d’y demander l’asile sera largement diminuée. En ce sens, leur capacité d’atteindre le Canada dépendra presque entièrement, pour les plus démunis63, de cette sélection effectuée à l’étranger en fonction de critères de vulnérabilité, cette vulnérabilité pouvant se traduire, comme nous venons de le voir, par des critères socioéconomiques. (Figure 6).

63 Les individus détenant un capital social et économique suffisant ayant la possibilité d’accéder au parrainage privé, ou encore à la réunification familiale.

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Figure 6 : Contre hiérarchie de l'exil

De la vulnérabilité des privilégiés?

La stratification de l’échantillon, cette dernière permettant de positionner les familles les unes vis-à-vis des autres - et non par rapport à la société syrienne en général – permet d’apporter certaines nuances à notre analyse. On remarque, en effet, en vertu des témoignages exposés ci-haut, que les familles composant la classe privilégiée jouissaient vraisemblablement d’une qualité d’asile beaucoup plus favorable que leurs homologues accueillis au Liban. En effet, en se penchant sur les divers indicateurs présentés – accès au pays d’asile, présence du réseau, accès au logement, au travail, aux soins de santé, présence de temps libres, et absence de discrimination64 –, on constate pour ces derniers des risques largement moins élevés d’être confrontés aux menaces de refoulements, d’arrestations arbitraires, de détentions ou d’emprisonnements.

Néanmoins, six des huit familles de la classe privilégiée présentaient des cas médicaux très lourds nécessitant des interventions médicales, parfois urgentes. Ainsi, les besoins médicaux figurant eux aussi comme critères de vulnérabilité pour les soumissions du UNHCR (Tableau 10), il est probable que ces conditions

64 La Jordanie se distinguant ici sur le plan du travail et de la santé.

2 2 2 4 1 Amérique du Nord Jordanie – Turquie Liban Syrie

Vulnérabilité

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exceptionnelles aient été déterminantes dans l’évaluation de leur vulnérabilité ainsi que leur possibilité d’accès au Canada via la catégorie des réfugiés pris en charge par le gouvernement.

En ce sens, bien qu’extrêmement pertinente, l’analyse par classe ne saurait évidemment à elle seule expliquer ce processus de sélection. Les critères s’avérant – comme nous venons de le constater avec l’exemple de la catégorie des besoins médicaux – beaucoup plus larges, cette démonstration axée sur l’influence de la classe sociale ne saurait éclairer à elle seule toute la complexité des trajectoires rencontrées lors de cette étude.

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Conclusion

Les trajectoires d’exil sont le fruit d’une pluralité de facteurs dont l’étude approfondie permet l’accès à une compréhension plus fine des phénomènes migratoires. Ce mémoire avait pour objectif d’interroger l’incidence du facteur « classe sociale » sur les trajectoires d’exil des réfugiés syriens récemment réinstallés au Canada. Dans le cadre de cette étude, nous avons choisi d’aborder la classe sociale selon une perspective bourdieusienne, de manière à comprendre comment l’accès différencié aux divers types de capital – économique, social, culturel et symbolique - pouvait influencer la capacité des familles à naviguer les opportunités et les contraintes propres au champ migratoire. Ainsi, en positionnant les familles au sein d’un champ précis et non dans l’espace social syrien en général, la stratification réalisée en amont de l’analyse ne visait pas à être comprise au sein d’une nomenclature de classe complète de la société syrienne, mais bien au sein de notre échantillon ; les familles étant positionnées les unes vis-à-vis des autres en fonction de leur volume global de capital.

Plus précisément, notre analyse s’est concentrée sur la catégorie des Réfugiés pris en charge par le gouvernement du Canada (RPG) ; ces derniers présentant, selon les données de CIC (2017) un profil distinct vis-à-vis des Réfugiés parrainés par le secteur privé (RPSP). Entre autres, on remarque chez cette catégorie de réfugiés syriens une tendance à présenter des niveaux d’instruction et de maîtrise du français et de l’anglais plus faible que chez les RPSP et à former généralement des ménages plus nombreux. Ces éléments peuvent être associés à une position de classe plus précaire dans le pays d’origine. Partant de cette observation, nous avons cherché à comprendre comment la classe sociale avait influencé les trajectoires d’exil de ces familles, et ce en deux temps.

Le premier objectif spécifique de notre étude visait à analyser l’influence de la classe sociale sur les trajectoires migratoires des réfugiés syriens exilés au Liban, en Jordanie et en Turquie. Au terme de notre analyse, on observe conséquemment aux travaux de Van Hear (2004, 2014) que les trajectoires d’exil se déploient selon une certaine hiérarchie de l’exil, les migrants étant en mesure d’atteindre des destinations plus ou moins favorables en fonction de leur capacité à mobiliser leurs

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capitaux – notamment économique et social. Dans le cas des familles rencontrées, on observe que ces dernières furent en mesure de mobiliser suffisamment de capitaux pour atteindre un pays frontalier (niveau 2 dans le schéma de Van Hear Figure 4), mais qu’elles ne disposaient pas en revanche des ressources nécessaires pour accéder par leurs propres moyens à un pays de réinstallation. Par ailleurs, on remarque au sein même de l’ensemble « pays frontaliers », l’apparition d’une certaine hiérarchie de l’asile, l’ensemble des familles appartenant à la classe précarisée ayant transité par le Liban, et les familles de la classe privilégiée par la Jordanie ou la Turquie. En étudiant les cadres juridiques d’accueil, les situations politiques et économiques propres aux différents pays ainsi que les historiques migratoires dans la région, on remarque que ces derniers auront une influence

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