3.5 Sous-produits de la désinfection (SPD)
3.5.5 Halonitrométhane (HNM)
Tel que mentionné précédemment, la seule espèce de HNM analysée dans la présente étude est la chloropicrine (CPK). Les résultats présentés ici concernent donc seulement la concentration de ce composé.
Analyse spatiale
La figure 3.12présente les concentrations en CPK mesurées à différents points d’échantillon-
(a)
(b)
(c)
Figure 3.11 – Concentrations en HAN3 pour chaque campagne d’échantillonnage (a) du point ED à la sortie de l’UTE, (b) du RDE de St-Jérôme et (c) du RDE de Mirabel
RDE de Mirabel (points M1, M2 et M4). Cette figure met en évidence la formation de CPK à l’intérieur de l’usine entre les points DS et ED, en plus de montrer une augmentation significa-
tive (selon les résultats statistiques présentés au tableau3.4) des concentrations en fonction du
TDS dans les RDE de St-Jérôme et Mirabel. En effet, celles-ci augmentent continuellement, passant de 0,56 µg/L à la sortie de l’usine (point ED) à 0,74 µg/L à l’extrémité du réseau de Mirabel (point M4). Ce comportement est attendu puisqu’il a été observé dans certains
résultats des trois études citées à la section 1.2.2 (les autres résultats n’ayant montré aucune
relation entre la CPK et le TDS). D’autre part, la figure3.12montre également que la majorité
(plus de 75%) de la CPK est formée avant la sortie de l’UTE.
Figure 3.12 – Concentrations en CPK pour chaque point d’échantillonnage
Les concentrations moyennes en CPK pour l’ensemble des résultats des RDE de St-Jérôme
et de Mirabel sont présentées au tableau 3.7. Ce tableau reprend également certaines valeurs
présentées au tableau1.1afin de les comparer avec les concentrations mesurées dans le système
de St-Jérôme. Ainsi, le tableau3.7 permet de constater que les concentrations mesurées à St-
Jérôme et à Mirabel sont suprérieures aux concentrations moyennes des autres études. En effet, la concentration moyenne en CPK dans le RDE de St-Jérôme (0,66 µg/L) est plus d’une fois et demi plus élevée que la concentration moyenne la plus élevée parmi les autres études (0,42 µg/L).
Analyse temporelle
La figure 3.13aprésente les concentrations en CPK à la sortie de l’UTE (point ED) ainsi que
la température de l’eau dans l’UTE pour chaque campagne d’échantillonnage. La cinquième campagne de juillet, avec une valeur de 0,44 µg/L, est celle présentant la concentration la
Tableau 3.7 – Comparaison entre les concentrations moyennes en CPK mesurées dans les RDE de St-Jérôme et de Mirabel et celles obtenues lors d’autres études
CPK (µg/L) RDE St-Jérôme 0,66 RDE Mirabel 0,69 Guilherme (2014) - QC 0,36 CREPUL (2010) < 0,01 Guilherme (2014) - NL 0,42 Williams et al.(1997) 0,3 Weinberg et al. (2002) < 0,1
plus faible tandis que la troisième campagne de juin, avec une valeur de 0,73 µg/L, est celle
présentant la concentration la plus élevée. Pour le RDE de St-Jérôme, la figure3.13bprésente
les concentrations moyennes en CPK dans le RDE ainsi que la température moyenne de l’eau lors de chaque campagne d’échantillonnage. La cinquième campagne de juillet, tout comme pour la sortie de l’UTE, est celle présentant la concentration la plus faible avec une valeur moyenne de 0,48 µg/L. Toutefois, dans le RDE de St-Jérôme, la concentration moyenne maxi- male est plutôt observée lors de la première semaine de septembre avec une valeur moyenne
de 0,88 µg/L. La figure3.13c présente les concentrations moyennes en CPK dans le RDE de
Mirabel ainsi que la température moyenne de l’eau lors de chaque campagne d’échantillon- nage. Tout comme pour la sortie de l’UTE et le RDE de St-Jérôme, la concentration moyenne de la cinquième campagne de juillet y est particulièrement faible. Toutefois, la concentration moyenne minimale pour le RDE de Mirabel est plutôt observée lors de la première campagne d’août avec une valeur moyenne de 0,54 µg/L. D’autre part, tout comme pour le RDE de St-Jérôme, la concentration moyenne maximale est observée lors de la première semaine de septembre avec une valeur moyenne de 0,95 µg/L.
Bien que la figure 3.13a ne présente pas de relation entre la température de l’eau et les
concentrations en CPK observées, elle met en évidence les valeurs particulièrement élevées observées lors de certaines campagnes. En effet, les campagnes Juin-3, Août-3 et Septembre-1 présentent des concentrations de 0,73, 0,69 et 0,72 µg/L respectivement. De la même façon,
la figure 3.13b met en évidence les concentrations particulièrement élevées observées dans le
RDE de St-Jérôme lors des campagnes Juin-3, Août-3, Août-4 et Septembre-1 qui présentent des valeurs moyennes de 0,76, 0,86, 0,78 et 0,88 µg/L respectivement. Plus précisément, l’ana-
lyse statistique présentée au tableau3.5 montre que, pour le RDE de St-Jérôme, ces quatre
campagnes présentent des concentrations moyennes en CPK significativement plus élevées que celles de toutes les autres campagnes, à l’exception des campagnes Juillet-3 et Octobre-1. La
même chose se produit pour la figure 3.13cqui met en évidence les campagnes Août-3, Août
4, Septembre-1 et Septembre-2 présentant des valeurs moyennes pour le RDE de Mirabel de 58
(a)
(b)
(c)
Figure 3.13 – Concentrations en CPK pour chaque campagne d’échantillonnage (a) du point ED à la sortie de l’UTE, (b) du RDE de St-Jérôme et (c) du RDE de Mirabel
0,89, 0,82, 0,95 et 0,89 µg/L respectivement. Plus précisément, l’analyse statistique présen-
tée au tableau 3.5 montre que, pour le RDE de Mirabel, ces quatre campagnes présentent
des concentrations moyennes en CPK significativement plus élevées que celles de toutes les
autres campagnes, à l’exception de la campagne Octobre-2. Globalement, la figure3.13indique
donc que les campagnes Juin-3, Août-3, Août-4 et Septembre-1 sont les plus critiques pour
les niveaux de CPK dans l’eau. Or, tel que présenté à la figure 3.1b, les campagnes Juin-3
et Août-3 sont celles pour lesquelles les indicateurs de la MON à l’eau brute (COD et UV-
254nm-f) sont les plus élevés. De plus, tel que présenté à la figure 3.2, la troisième semaine
d’août est la semaine lors de laquelle la concentration en COT dans le RDE de St-Jérôme est la plus élevée. Toutefois, les informations disponibles ne permettent pas d’expliquer que les concentrations demeurent élevées durant les campagnes Août-4 et Septembre-1. D’autre part,
la figure3.13permet également de constater que l’arrêt de l’utilisation du dioxyde de chlore à
l’UTE durant les trois dernières campagnes d’échantillonnage n’a pas d’impact significatif sur les concentrations en CPK mesurées. Finalement, l’analyse statistique des résultats présentée
au tableau3.3montre que pour chaque point et chaque campagne d’échantillonnage des RDE
de St-Jérôme et de Mirabel, il existe une corrélation négative significative entre la CCRL et la concentration en CPK.