• Aucun résultat trouvé

3.5 Sous-produits de la désinfection (SPD)

3.5.4 Haloacétonitriles (HAN)

Tel que mentionné précédemment, les trois espèces de HAN analysées dans la présente étude sont le dichloroacétonitrile (DCAN), le bromochloroacétonitrile (BCAN) et le trichloroacéto- nitrile (TCAN). Les résultats présentés ici concernent donc la concentration totale de ces trois composés (HAN3).

Analyse spatiale

La figure3.10présente les concentrations en HAN3 mesurées à différents points d’échantillon-

nage de l’UTE (points DS, AVU et ED), du RDE de St-Jérôme (points 1, 4, 6 et 15) et du RDE de Mirabel (points M1, M2 et M4). Cette figure met bien en évidence que la majorité des HAN3 sont formés avant la sortie de l’UTE et même, avant l’étape de désinfection UV. En effet, parmi tous les points échantillonnés, ceux ayant les concentrations moyennes les plus élevées sont les points AVU et ED avec des concentrations moyennes en HAN3 de 3,01 et

2,91 µg/L respectivement. La figure 3.10 montre aussi une diminution significative (selon les

résultats statistiques présentés au tableau 3.4) des concentrations en HAN3 dans les RDE

de St-Jérôme et de Mirabel lorsque le TDS augmente, jusqu’à l’atteinte d’une concentration moyenne minimale de 0,81 µg/L au point M4. Ce comportement, décrit dans aucune des trois

études citées à la section 1.2.2, est probablement dû à une dégradation chimique des HAN

dans l’eau, tel qu’expliqué par Reckhow et al. (2001). Plus spécifiquement, Reckhow et al.

(2001) montrent que la dégradation du DCAN, le principal HAN présent dans l’eau du RDE

de St-Jérôme, est particulièrement rapide en présence de chlore libre et lorsque le pH est élevé, deux conditions présentes dans l’eau du RDE de St-Jérôme. D’autre part, l’injection de di- oxyde de chlore dans l’eau ne semble pas causer une formation importante de HAN puisque la concentration moyenne en HAN3 n’augmente pas entre les points AVU et ED.

Les concentrations moyennes en HAN3 pour l’ensemble des résultats des RDE de St-Jérôme

et de Mirabel sont présentées au tableau 3.6. Ce tableau reprend également certaines valeurs

présentées au tableau1.1afin de les comparer avec les concentrations mesurées dans le système

de St-Jérôme. Ainsi, le tableau 3.6 permet de constater que l’ordre de grandeur des concen-

trations est à peu près le même. En effet, bien que les valeurs pour les RDE de St-Jérôme et de Mirabel soient inférieures aux valeurs des autres études, cela pourrait être dû entre autres au fait que le DBAN n’a pas été mesuré dans la présente étude. Il est toutefois certain que les concentrations à St-Jérôme et Mirabel sont inférieures à celles mesurées dans l’étude de Williams et al. (1997) dont la concentration moyenne du DCAN uniquement dépasse les concentrations moyennes en HAN3 à St-Jérôme et à Mirabel.

Figure 3.10 – Concentrations en HAN3 pour chaque point d’échantillonnage

Tableau 3.6 – Comparaison entre les concentrations moyennes en HAN mesurées dans les RDE de St-Jérôme et de Mirabel et celles obtenues lors d’autres études

HAN (µg/L)

RDE St-Jérôme HAN3 = 2,14

RDE Mirabel HAN3 = 1,16

Guilherme (2014) - QC HAN4 = 2,63

CREPUL (2010) HAN4 = 3,45

Guilherme (2014) - NL HAN4 = 3,65

Williams et al.(1997) DCAN = 2,9

Weinberg et al. (2002) HAN4 = 9,4 Analyse temporelle

La figure3.11aprésente les concentrations en HAN3 à la sortie de l’UTE (point ED) ainsi que

la température de l’eau dans l’UTE pour chaque campagne d’échantillonnage. La quatrième campagne de juin, avec une valeur de 1,89 µg/L, est la campagne présentant la concentration la plus faible tandis que la dernière campagne, avec une valeur de 3,70 µg/L, est celle présen-

tant la concentration la plus élevée. Pour le RDE de St-Jérôme, la figure 3.11b présente les

concentrations moyennes en HAN3 dans le RDE ainsi que la température moyenne de l’eau lors de chaque campagne d’échantillonnage. La deuxième campagne d’août, avec une valeur moyenne de 1,54 µg/L, est celle présentant la concentration la plus faible tandis que la der- nière campagne, avec une valeur moyenne de 3,34 µg/L, est celle présentant la concentration

la plus élevée. La figure 3.11c présente les concentrations moyennes en HAN3 dans le RDE

de Mirabel ainsi que la température moyenne de l’eau lors de chaque campagne d’échantillon- 54

nage. La deuxième campagne de septembre, avec une valeur moyenne de 0,58 µg/L, est celle présentant la concentration la plus faible tandis que la dernière campagne, tout comme pour la sortie de l’UTE et le RDE de Mirabel, est celle présentant la concentration la plus élevée avec une valeur moyenne de 2,26 µg/L. Notons également que tout comme pour le RDE de St-Jérôme, la deuxième campagne d’août dans le RDE de Mirabel présente une concentration particulièrement faible avec une valeur moyenne de 0,83 µg/L.

D’une manière générale, la figure 3.11 ne présente pas de relation claire entre la tempéra-

ture de l’eau et les concentrations en HAN3 dans aucune section du système d’eau potable étudié. Toutefois, elle permet d’observer que les concentrations mesurées lors des dernières campagnes d’échantillonnage sont plus élevées que durant les campagnes précédentes. En ef-

fet, la figure 3.11a montre que les campagnes Septembre-4 et Octobre-1-2-3-4 sont les cinq

campagnes présentant les concentrations les plus élevées à la sortie de l’UTE. De même, la

figure 3.11b montre que les campagnes Septembre-3-4 et Octobre-1-2-3-4 sont toutes parmi

les sept campagnes présentant les concentrations moyennes les plus élevées dans le RDE de

St-Jérôme. Finalement, la figure3.11cmontre que les six dernières campagnes (Septembre-4-5

et Octobre-1-2-3-4) sont les six campagnes présentant les concentrations moyennes les plus

élevées dans le RDE de Mirabel. Ce comportement observé a la figure 3.11 pourrait être dû

en partie à la température de l’eau brute. En effet, les campagnes Septembre-3-4 et Octobre- 1-2-3-4 sont les campagnes pour lesquelles la température mesurée à l’eau brute est la plus

froide. Toutefois, tel que présenté à la figure 3.3, cela n’est pas aussi vrai pour les tempéra-

tures mesurées dans les RDE de St-Jérôme et de Mirabel. D’autre part, tel que mentionné précédemment, les concentrations moyennes élevées des trois dernières campagnes pourraient également être expliquées par l’arrêt du dioxyde de chlore durant cette période. Finalement,

l’analyse statistique des résultats présentée au tableau 3.3 montre que pour chaque point et

chaque campagne d’échantillonnage des RDE de St-Jérôme et de Mirabel, il existe une cor- rélation significative relativement forte (coefficients entre 0,53 et 0,61) entre la CCRL et la concentration en HAN3.

Documents relatifs