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Reena V. A2 acquis B1 acquis B1 acquis B1 en cours B1 en cours

Partie 3 : les méthodes de travail pendant la formation : 4 questions

G. Que voudriez-vous changer dans la mise en place des prochaines formations organisées par l’antenne de l’Alliance Française de Chennai ?

4.2.1. La rédaction d’un journal de bord

4.2.2.3. La gestion d’un groupe

Plus le groupe est petit, et c’était le cas à Coimbatore, au plus l’investissement de chacun est essentiel. Gérer un groupe aussi restreint exige de la part de tous les acteurs de l’apprentissage, et du formateur en particulier, de grandes ressources d’énergie.

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Être prospectif, confiant, disponible sans en faire trop, chercher le non-dit, s’adapter à la culture locale, intervenir pour rétablir le lien en situation de conflit ou de malentendus, gérer les confidences de chacun tout en restant neutre, rassurer les enseignantes-stagiaires en leur donnant des retours individuels, autant d’attitudes indispensables à la réussite d’une action de formation.

En outre, il a été nécessaire de s’adapter à leur disponibilité et d’être très flexible dans les horaires de la formation. Le téléphone a été un outil sans lequel rien n’aurait été possible. Au début, les enseignantes-stagiaires avaient tendance à oublier de prévenir de leur absence, ce qui m’a mis dans une situation embarrassante de nombreuses fois. Comment faire cours à deux ou même une seule enseignante-stagiaire ? Il a donc fallu être très ferme sur l’aspect de solidarité et de respect de l’autre.

Conclusion

Nous avons pu observer l’enrichissement qu’a apporté la formation de formateur et l’appétence qu’ont les enseignantes-stagiaires pour la langue française et son enseignement. Le fait que deux des enseignantes-stagiaires soient recrutées à la fin de la formation par l’Alliance française prouve également la satisfaction de la responsable de l’antenne, Merlin Sarah Simon, qui est venue assistée à deux séances de la formation.

Une formation d’enseignants de français à l’étranger doit avant tout accorder la priorité à la langue et à la culture. On a pu voir notamment que donner la priorité à l’enseignement/apprentissage de l’oral améliore l’image de soi de chacun des acteurs de la classe. Pour les enseignantes-stagiaires, le fait de s’être améliorées en expression orale leur a permis de gagner en assurance et ainsi de donner une bonne image face aux apprenants. Ce faisant, leurs pratiques de classe deviennent plus interactives et les apprenants osent plus facilement s’exprimer car ils se sentent entourés de quelqu’un de compétent en français.

Il est important ensuite/simultanément de se centrer sur la pédagogie et notamment sur les manuels choisis par l’institution (les enseignants ne choisissent pas le manuel puisque celui-ci est imposé par l’AF). Se centrer sur le manuel, c’est aussi faire du perfectionnement linguistique et culturel : comprendre les documents authentiques

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oraux et écrits fait progresser en langue et culture. L’étude du manuel est donc très formatrice car celle-ci implique les 3 axes d’études : langue, culture et pédagogie.

Il faut enfin présenter les nouvelles orientations de la didactique des langues étrangères et encourager les enseignants indiens à faire des projets/actions avec leurs classes.

Si, dans le cadre de ma mission, je n’ai pas pu évaluer les pratiques de classe de chacune des enseignantes-stagiaires, l’enthousiasme de ces dernières et la reconnaissance qu’elles ont exprimée à la fin démontrent que la formation a répondu à de réelles attentes.

Au niveau personnel, ce stage m’a beaucoup appris sur la formation d’enseignants. Pour la première fois, je faisais face à des professeurs-apprenants. J’ai déjà enseigné la langue, j’ai déjà suivi une formation destinée à des enseignants ou futurs enseignants lors de mes études en master FLE, et ce stage m’a fait découvrir un nouvel angle du métier d’enseignant. Ce nouveau positionnement m’a fait prendre conscience plus clairement de l’importance des contenus de formation, de la notion de progression…

Enfin, la chance que j’ai eue, c’est qu’il n’y avait pas beaucoup d’enseignantes- stagiaires à former. Bien sûr, cela avait des inconvénients car en cas d’une seule absence, la dynamique du cours en était perturbée, mais les avantages sont considérables : j’ai pu créer des liens que je n’aurais pas su créer avec un grand groupe. Les connaissant mieux individuellement, j’ai pu répondre à leurs difficultés particulières.

Finalement, ce que j’ai appris durant ce stage de cinq mois en Inde, c’est le métier de formateur d’enseignants indiens, le fait d’être très curieuse sur la culture et le mode de vie indien m’a donné des pistes pour proposer une formation plus adaptée. Je donnerai donc des idées, —conseils /erreurs à ne pas faire, pour les futurs stagiaires qui travailleront en Inde :

1. Au niveau de la formation linguistique, il est nécessaire d’insister pour les niveaux assez forts ou de les introduire au plus tôt, des compétences d’argumentation, à l’écrit comme à l’oral. Il est bon aussi, dans ce contexte plurilingue, de travailler la grammaire française en comparaison avec les grammaires de l’anglais et des langues parlées dans la classe (il faut recenser les langues parlées dans la classe en début d’année). On peut également faire travailler la phonétique du français en s’appuyant sur le système phonétique des langues indiennes et sur l’anglais en cas de besoin.

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2. Au niveau pédagogique, dans un contexte où il y a peu de livres disponibles et très chers, il est essentiel de former les enseignants à la recherche sur internet de documents supports pour la classe. Ensuite, il faut orienter les enseignants à élaborer des fiches pédagogiques afin qu’ils soient capables de définir des objectifs, de varier les compétences, les activités et de proposer des évaluations régulières.

3. Au niveau culturel, il faut vraiment se rendre compte que la France et l’Europe sont très loins de l’Inde et qu’en conséquent, ce qui à nous, paraît de l’ordre de la culture générale, ne l’est pas forcément pour un indien. On l’a vu, les faits de la seconde guerre mondiale et du nazisme tels qu’ils se sont déroulés en Europe sont très peu connus des indiens, voire même complètement édulcorés (Annexe 17). Les thèmes tels que la laïcité, la 5ème République, l’immigration et la religion en France, dans le contexte indien où les flux migratoires sont constants depuis plus de deux mille ans et où les religions, présentes dans toutes les strates de la société, cohabitent relativement dans la paix, sont des thèmes qui intriguent tout à fait les indiens.

4. Enfin, sur le plan humain, les qualités de calme, de patience et de modestie sont les principaux facilitateurs d’intégration. Il est bon aussi augure d’apprendre quelques mots de la langue parlée dans la région d’affectation.

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Bibliographie et sitographie