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Géométrie et groupe de Weyl

Racines et convexes

1.3. Géométrie et groupe de Weyl

α ∈ ∆P qui est la projection de α ∈ ∆P0. Soit X ∈ a0 régulier. On a ¯

α(X) ≥ α(X) ≥ dP0(X) .

Preuve. C’est une conséquence immédiate du lemme 1.2.9. 

1.3. Géométrie et groupe de Weyl

Le quotient du normalisateur de M0 dans G par M0 est le groupe de Weyl de G et sera noté WG ou simplement W. Si P est un sous-groupe parabolique (semi-standard) de sous groupe de Levi M on notera souvent WP au lieu de WM le groupe de Weyl de M . On notera `(s) la longueur de s ∈ W.

Soit s ∈ W ; on définit un sous-ensemble de R par R(s) = {β ∈ R | β > 0 et s(β) < 0} . Plus généralement, pour s et t dans W on pose

R(s, t) = {β ∈ R | t(β) > 0 et s(β) < 0} . On remarquera que β 7→ tβ induit une bijection R(s, t) → R(st−1).

Lemme 1.3.1. Considérons s = sαu avec `(s) = `(u) + 1 où sαest la symétrie définie par rapport à la racine simple α ; alors

R(s) = R(u) ∪ {γ}

avec γ = u−1(α) ; en particulier le cardinal de R(s) est la longueur de s. Plus généralement, posons v = st−1 et supposons que v = sαw avec `(v) = `(w) + 1 où sα est la symétrie définie par rapport à une racine simple α. Posons, comme ci-dessus, u = s−1α s et γ = u−1α alors

R(s, t) = R(u, t) ∪ {γ} .

Preuve. La première assertion est un résultat classique que l’on trouve par exemple dans [18, Chapitre VI, §1, no6, Corollaire 2, p. 158]. Pour le cas général on invoque les bijections R(u, t) → R(w) et R(s, t) → R(v) induites par β 7→ tβ

puis on remarque que t(u−1α) = w−1α. 

Lemme 1.3.2. Soit P = M N un sous-groupe parabolique standard et soit

s ∈ W. Supposons que les racines β ∈ R(s) sont combinaison de racines simples α ∈ ∆PP0 alors s appartient à WP.

Preuve. Cette assertion s’obtient par récurrence sur la longueur de s. C’est clair pour `(s) = 0. Maintenant supposons que s = sαt avec `(s) = `(t) + 1 où sα

est la symétrie définie par rapport à la racine simple α. On a vu au lemme 1.3.1 que

avec γ = t−1(α). Par hypothèse de récurrence t appartient au groupe de Weyl de M , le sous-groupe de Levi de P . Comme γ ne fait intervenir que des racines simples dans ∆PP0 et comme

α = t(γ) on a α ∈ ∆P

P0. Donc sα appartient aussi au groupe de Weyl de M ainsi que s =

sαt. 

Les lemmes suivants sont également classiques mais leur démonstration est souvent laissée en exercice3. Faute de référence commode, nous en donnons des preuves pour le confort du lecteur.

Lemme 1.3.3. Soit P un sous-groupe parabolique standard. Toute classe dans W/WP possède un unique représentant s de longueur minimale et, pour tout t ∈

WP, on a

`(st) = `(s) + `(t) .

Preuve. Soit s un élément de longueur minimale dans sa classe et soit t ∈ WP. Considérons des décompositions réduites de s et t :

s = s1· · · sp et t = t1· · · tq .

Alors ou bien `(st) = p + q ou bien il existe un plus petit indice 0 ≤ r < q tel que `(s t1· · · tr) = p + r

et

`(st1· · · tr+1) = p + r − 1 .

Il résulte alors de la « condition d’échange » (cf. [18, Chapitre IV, § 1, Proposition 4, p. 15]) que l’on a soit4

s t1· · · tr+1= s t1· · · ˆti· · · tr

ce qui est impossible puisque t1· · · tr+1 est une décomposition réduite, soit s t1· · · tr+1= s1· · · ˆsi· · · spt1· · · tr

ce qui contredit la minimalité de la longueur de s dans sa classe. 

Le lemme 1.3.3 admet la généralisation suivante :

Lemme 1.3.4. Soit P et Q deux sous-groupes paraboliques standard. Toute

classe dans WP\W/WQ possède un unique représentant de longueur minimale. Preuve. Soient s et σ deux éléments de longueur minimale dans la même classe. On a donc σ = ust avec u ∈ WP et t ∈ WQ et supposons de plus que t et u sont choisis de sorte que q = `(t) soit minimal. Considérons des décompositions réduites de s, t et u :

s = s1· · · sp, t = t1· · · tq et u = ur· · · u1. Comme s est minimal dans sa double classe il résulte du lemme 1.3.3 que

`(st) = `(s) + `(t) = p + q . Si nous supposons r ≥ 1, il existe un indice k < r tel que

`(uk· · · u1st) = p + q + k

3. Cf. par exemple [18, Chapitre IV, §1, Exercice 3, p. 37] 4. Dans ce qui suit la notation ˆtisignifie que tiest omis.

et

`(uk+1· · · u1st) = `(uk· · · u1st) − 1 .

Il résulte alors de la « condition d’échange » que, puisque uk+1· · · u1 est une dé-composition réduite, alors on a

uk+1· · · u1st = uk· · · u1s0t0 avec soit

s0t0= s0t = s1· · · ˆsi· · · spt

ce qui contredit la minimalité de la longueur de s dans sa classe, soit, q ≥ 1 et s0t0= s t0= s t1· · · ˆti· · · tq

et donc si on pose

u0= ur· · · ˆuk+1· · · u1

on aura

σ = ust = u0st0

avec `(t0) = `(t) − 1 ce qui contredit la minimalité de q. On a donc r = 0 et comme

`(σ) = `(s) on aura aussi q = 0 et σ = s. 

Lemme 1.3.5. Soit P un sous-groupe parabolique standard. Tout s ∈ W/WP

admet un unique représentant, encore noté s, dans W satisfaisant l’une des condi-tions équivalentes suivantes :

(i) s est de longueur minimale dans sa classe à gauche modulo WP; (ii) sα > 0 pour toute α ∈ ∆P

P0.

Preuve.5 D’après le lemme 1.3.3, dans toute classe à gauche modulo WP il existe un unique élément s ∈ W de longueur minimum et la longueur de s est le nombre de racines β positives, appartenant au système de racines réduit R, telles que s(β) soit négatif (cf. lemme 1.3.1). Considérons cet élément s et supposons qu’il existe une racine α ∈ ∆P

P0 avec sα < 0 ; comme la symétrie sα, relative à cette racine simple, ne change pas le signe des racines positives autres que α on en déduit que

`(ssα) = `(s) − 1

ce qui contredit la minimalité de `(s). La condition (i) implique donc (ii). Mainte-nant on observe que, puisque WP agit trivialement sur aP, le signe de t(β) pour β ∈ R est indépendant de t ∈ WP si la projection de β sur aP est non nulle. La condition (ii), lorsqu’elle est réalisée, permet donc de minimiser la longueur

de s. 

Soient P et Q deux sous-groupes paraboliques (semi-standard). On note

W(aP, aQ) l’ensemble des restrictions à aP des s ∈ W tels que

s(aP) = aQ.

C’est un sous-ensemble de W/WP . On dit que deux sous-groupes paraboliques standard P et Q sont associés si W(aP, aQ) est non vide.

Lemme 1.3.6. Supposons P et Q standard. Tout s ∈ W(aP, aQ) admet un unique représentant, encore noté s, dans W satisfaisant l’une des conditions équi-valentes suivantes :

(i) s est de longueur minimale dans sa classe à gauche modulo WP; (ii) s est de longueur minimale dans sa classe à droite modulo WQ; (iii) sα > 0 pour toute α ∈ ∆P

P0; (iv) s−1α > 0 pour toute α ∈ ∆QP

0; (v) s(∆PP0) = ∆QP

0.

Preuve. L’équivalence de (i) et (ii) est claire. L’existence de s et l’équivalence de (i) et (iii) est l’objet du lemme 1.3.5. L’équivalence de (ii) et (iv) se démontre de même en changeant s en s−1. La condition (iii) nous dit que s(∆P

P0), qui est une base pour le système de racines du sous-groupe de Levi MQ de Q, est formé de racines positives ; c’est donc ∆QP

0. Donc (iii) implique (v). Maintenant (v) implique

évidemment (iii) et (iv). 

Soient maintenant P et R deux sous-groupes paraboliques (semi-standard). On note

W(aP, R) l’ensemble des doubles classes dans

WR\W/WP

formées d’éléments s ∈ W tels que s(aP) ⊃ aR. Le lemme 1.3.6 admet la générali-sation suivante (cf. [29, assertion (3), p. 93]) :6

Lemme 1.3.7. Si P et R sont standard, l’ensemble W(aP, R) est en bijection avec l’ensemble des s ∈ W tels que

(i) s(aP) ⊃ aR;

(ii) s−1α > 0 pour toute α ∈ ∆RP0. Pour un tel s on a

s(∆PP0) = ∆QP

0 ⊂ ∆R P0

où Q est un sous-groupe parabolique standard dans R. L’ensemble W(aP, R) est en bijection avec l’union disjointe des quotients

WR(aQ, aQ)\W(aP, aQ)

où Q parcourt les sous-groupes paraboliques standard dans R, modulo MR -associa-tion.

Preuve. La condition s(aP) ⊃ aR équivaut à dire que le sous-groupe de Levi MR de R contient s(M ). L’ensemble W(aP, R) est donc formé de doubles classes d’éléments s tels que

s(WP) ⊂ WR.

C’est donc aussi le sous-ensemble des classes dans WR\WGd’éléments vérifiant (i). Maintenant, d’après le lemme 1.3.5, tout élément de W(aP, R) admet un unique représentant vérifiant (ii), à savoir l’élément de longueur minimale dans sa classe. Avec ce choix de s l’ensemble de racines s−1(∆R

P0) est une base du système de

racines de s−1(MR) formé de racines positives pour l’ordre induit par l’ordre sur les racines de G. L’ensemble ∆PP0est inclus dans l’ensemble des racines de s−1(MR). Comme les racines dans ∆P

P0 sont des racines simples (pour G) elles sont a fortiori simples dans le système de racines de s−1(MR) avec l’ordre induit et donc

PP0 ⊂ s−1(∆RP0) ce qui équivaut à s(∆PP 0) ⊂ ∆RP 0 . Donc s(∆P

P0) est une base pour les racines d’un sous-groupe de Levi standard Q.

La dernière assertion en résulte. 

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