• Aucun résultat trouvé

1.1- Origine, Synonyme et botanique du niébé

Vigna unguiculata L., Walp ; appelé niébé ou haricot blanc ou encore cornille en Afrique francophone, constitue la légumineuse à graine la plus importante en Afrique tropicale (IITA, 1982). Cette espèce, qui compte au nombre des plantes alimentaires les plus anciennement cultivées, a une origine très controversée. On en a situé les centres d'origine en Inde, en Afrique, voire en Amérique du Sud. En Afrique même, les centres d'origine se situeraient plus précisément en Afrique occidentale pour Faris (1965) cité par Singh et al (1997) et aussi en Ethiopie pour Steele (1976). Selon Rawal (1975), le niébé trouve son point de départ en Afrique Occidentale et très vraisemblablement au Nigeria où les espèces sauvages et adventives abondent dans les savanes et les forêts.

Le niébé est communément connu sous le nom de «Dolique de Chine ou

Monguette » en Français, « Cowpea ou Southernpea » en Anglais, « Ayivi » en Goun (Bénin),

« Ayikou » en Fon (Bénin), « Ewa » en Yoruba (Bénin) et « Souyi » en Bariba (Bénin). Cette légumineuse appartient à la classe des Dicotylédones, à l’ordre des Fabales, à la famille des Fabaceae, la sous famille des Faboideae, la tribu des Phaseolae, la sous tribu de Phaseolinea, au genre Vigna, et à l’espèce unguiculata. D’où son appellation Vigna unguiculata (Marechal et al., 1978 ; Singh, 1997).

Figure1 : plante de niébé avec ses feuilles, ses fleurs et ses gousses

Source : www.ntec.free.fr, consulté le 26 juin 2012.

Gousses du niébé Feuille

s Fleurs s

6 Réalisé et soutenu par Yélindo Ghislain Marius TOGBEDJI

Figure 2: Le niébé

Source : www.cirad.com consulté le 07 juillet 2012 1.2. Ecologie du niébé

La croissance et le développement du niébé peuvent être influencés par plusieurs facteurs écologiques à savoir :

 Les besoins en eau : La pluviosité annuelle de l'aire de culture de niébé varie de 600 à 900 mm (Mémento, 2002). Les besoins en eau du niébé sont de 200 mm pour une production moyenne de l'ordre d'une tonne à l'hectare, équivalent à une pluviométrie de 300 à 350mm (Freteaud, 1983). Le niébé est donc une légumineuse qui supporte la sécheresse. Il convient de rajouter que même une forte humidité est néfaste pour le niébé (Adam, 1986).

 Les Sols : Le niébé n'est pas exigeant du point de vue sol, il pousse bien sur une vaste gamme de sols à condition que ces derniers soient bien drainés. Néanmoins le pH du sol optimal pour la culture du niébé varie entre 6 et 7,5 (Denis, 1984).

 Les températures : La température a une grande influence sur le développement du niébé. La température moyenne pendant le cycle végétatif varie entre 25° a 28°C. La température moyenne de germination se situe entre 15° et 30°C. Toutefois, les graines peuvent germer à des températures qui varient de 10° à 40°C (Denis, 1984). Selon, la même source, le niébé supporte des températures assez élevées à condition qu'il ait une alimentation hydrique suffisante. Il faut en effet, signaler que le niébé est aussi sensible aux basses températures, car le gel lui est toujours fatal (Craufurd et al., 1997).

 La lumière : Le niébé est une plante de pleine lumière. En général les variétés locales cultivées au Sahel sont photosensibles (Denis, 1984)

7 Réalisé et soutenu par Yélindo Ghislain Marius TOGBEDJI

1.3 Composition chimique et valeur nutritionnelle du niébé

Le niébé communément appelé «viande de pauvre» se caractérise surtout par sa richesse en protéines (24-28%) et autres constituants comme l'eau 11%, les hydrates de carbone 56,8%, les lipides (1,3%), les fibres (3,9%), les cendres (3,6%), la vitamine A (32,42UI /100g), la vitamine D (26- 78,02ug/100g) et la vitamine E (3,07-5,07 mg/100g). Les grains de niébé contiennent aussi du calcium (90mg/100g) du fer (6-7mg/100g), de l'acide nicotinique (2mg/100g), de la thiamine (0,9mg/100g). Mais il est pauvre en lysine (Platt, 1962; Oyenuga, 1968; Ogounmodedo et Oyenuga, 1968; IITA, 1975).

Le niébé fournit une valeur énergétique de 342 calories par 100g de graines (Oyenuga, 1968). En dehors de ces graines, les feuilles du niébé sont consommées comme légume par les hommes, et comme fourrage par le bétail (INRAB, 1995). Le niébé sert aussi à la fabrication des colorants verts (Bezpaly, 1984). Le tableau 1 nous fournit les valeurs des composés essentielles des graines sèches et feuilles du niébé.

Tableau 1 :Teneur en éléments nutritifs essentiels du niébé

Niébé (V. Unguiculata)

Equivalent carotène (mg/100g) 35 3.77

Source: (Camara, 1997)

Les fanes du niébé peuvent contenir environ 92g/kg de matières brute azotées digestibles (Breman et al., 1991), et divers autres éléments minéraux (tableau 2), qui confèrent à ces fanes leur qualité fourragère.

8 Réalisé et soutenu par Yélindo Ghislain Marius TOGBEDJI

Tableau 2 :Composition minérale de fanes du niébé (le cendre et macro éléments en g/kg de MS et ppm/MS pour le sodium et Oligoéléments)

Constituants Cendre Ca P K Mg Na Cu Zn Mn F valeurs 93 10.1 2 15 4.9 214 9.4 60.5 256.5 285 Source : (Richard et al.,1985)

Il faut quand même noter que la qualité de fanes du niébé dépend surtout de la quantité de feuilles qu'elles contiennent et donc du moment de la récolte (Abdourahamane, 1981).

1.4 Facteurs antinutritionnels.

Néanmoins, il faut reconnaitre que leniébé a des inconvénients gastriques et inconforts digestifs du fait de la présence de certaines substances telles que les glucides fermentescibles pouvant causer la flatulence, des facteurs anti physiologiques ou substances toxiques qui peuvent engendrer des troubles digestifs (Abdou, 1994). Mais selon Lienier (1969) rapporté par IITA (1982), le taux des substances toxiques et antimétaboles comme l'inhibiteur à la trypsine, les hémagglutinines et facteurs de flatulence est minime chez le niébé.

1.5 Importance alimentaire et socio-économique du niébé

Le niébé est l’une des légumineuses les plus précieuses en période de soudure ou desécheresse, lorsque les principales denrées de base viennent à manquer. 11 est caractérisé non seulement par la forte teneur de ses graines en protéines (20 à 25% de poids sec) (Alzouma, 1995) mais également par leur richesse en acides aminés essentiels même si elles présentent une relative déficience en méthionine et en cystéine. Il joue un rôle important dans l’équilibre nutritionnel des populations rurales et urbaines.Le niébé est également riche en éléments minéraux et ses feuilles sont utilisées dans la préparation des sauces. Les caractéristiques nutritionnelles du niébé en font un complément fort utile, apte à comblerdans une certaine mesure le déficit proteïno-calorique caractéristique des rations,essentiellement à base de glucides.Il intervient également dans l'alimentation du bétail grâce à ses fanes qui constituent un excellent fourrage pour le bétail et aisément conservées toute la saison sèche.

(Tarawaliet al., 1997).

9 Réalisé et soutenu par Yélindo Ghislain Marius TOGBEDJI

Le niébé constitue une source de revenus non négligeable pour les producteurs. Selon les résultats d’une étude effectuée au Nigeria, les paysans qui récoltent et stockent le fourrage de niébé pour la vente en pleine saison sèche, augmentent leurs revenus de 25%. Certaines variétés à sénescence retardée, permettent une double production de gousses, dont la première contribue pour une large part à l’alimentation des populations en période de soudure. Sa commercialisation connaît cependant certaines contraintes dont la qualité des graines et les fluctuations de prix au cours de l’année. Dans un système de rotation, le niébé joue également un important rôle comme source d’azote pour les cultures céréalières telles que le maïs, le mil et le sorgho, notamment dans les zones caractérisées par une faible fertilité du sol (Mulongoy et al., 1992). Ses besoins en azote sont peu élevés; ses racines sont munies de nodosités peuplées de bactéries (Rhizobiums) qui contribuent à la fixation de l’azote atmosphérique.

Sous diverses préparations, le niébé recèle des vertus pharmaceutiques; ainsi, la poudre de niébé appliquée sur une plaie a un effet aseptisant. Les jeunes gousses tout comme les jeunes feuilles, une fois broyées ou pelées, se révèlent efficaces contre les œdèmes, les panaris et les démangeaisons et aussi utile contre les troubles de mémoire (Berhaut, 1976).La culture du niébé revêt également d’autres intérêts.

1.6 Contraintes liées au stockage du niébé

La difficulté de conservation du niébé est un problème préoccupant et d’actualité.

D’importantes pertes sont observées durant le stockage au Benin comme dans la plupart des régions tropicales d’Afrique. Dans la gamme très large des insectes ravageurs du niébé, les Coléoptères Bruchidae dont notamment Callosobruchus maculatus Fabricius sont parmi les plus redoutables du fait que leurs attaques débutent au champ, pour s'étendre ensuite à l'entrepôt où la population de bruches peut croître rapidement (Caswell, 1961 ; Alzouma, 1981 ; Glitho et Nuto, 1987). Parmi les contraintes à la production du niébé, les insectes ravageurs causent le plus grand problème au niébé (Bottenberg, 1997). La conséquence la plus préoccupante de ces attaques est la diminution qualitative et quantitative de la récolte au champ ou en cours de stockage.

Selon les formes de structures adoptées, les niveaux de pertes peuvent varier par manque de rigueur dans les méthodes de gestion des stocks. Face à cette situation la plupart des paysans utilisent de façon abusive des insecticides parfois prohibés sur des denrées ce qui

10 Réalisé et soutenu par Yélindo Ghislain Marius TOGBEDJI

constitue un risque pour l’environnement et la santé humaine. Cette pratique n’est pas sans inconvénients pour des paysans dont la plupart ont peu d’informations sur des méthodes moins onéreuses et moins polluantes qu’ils pourraient adopter.

Documents relatifs