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Les freins et avantages des outils existants 1 Disponibilité et mise à jour des données

programmes d’action

IV DIFFERENTS OUTILS DEVELOPPES POUR UNE AIDE A LA

IV.3 Les freins et avantages des outils existants 1 Disponibilité et mise à jour des données

Quel que soit l’outil, modèle, indicateur, méthode ou encore système d’information, dont l’objet est d’aider à concevoir, animer, assurer le suivi de programmes d’action agro-environnementaux, leur mise en œuvre nécessite de disposer de données institutionnelles ou acquises localement, sur les milieux (sol, eau…) et sur les activités humaines, principalement les pratiques agricoles pour ce qui concerne les pollutions diffuses d’origine agricole.

Une première contrainte est le manque de disponibilité de ces données à l’échelle régionale et

infra régionale, qui sont les échelles spatiales des programmes d’action (Vernier et Miralles, 2015). Les ateliers ou séminaires rassemblant les acteurs locaux mettent en lumière ces déficits de disponibilité des données à des résolutions spatiales et temporelles plus fines qu’actuellement. Le souhait des acteurs locaux est de disposer de référentiels, sur les couts-efficacités des actions mises en œuvre dans le cadre de ces programmes et également des références empiriques de terrain, en agronomie notamment.

Enfin, la recherche des sources de données peut se révéler compliquée car les données sont réparties dans divers organismes et sous différentes formes de structuration ou de format. Malgré les progrès liés à l’apparition de réseaux régionaux, comme le portail cartographique SIGORE en Nouvelle

Aquitaine26l’information produite est rarement accompagnée de métadonnées, accessibles et mises en ligne sur des sites Web qui facilite la recherche.

Les métadonnées permettent d’identifier où se trouve l’information, qui la produit et qui la met à jour.

Elles décrivent le format et le domaine de validité, spatial et temporel. Desconnets et al (2001) suggèrent d'intégrer les métadonnées comme une dimension à part entière dans les systèmes d'information. Cette recommandation peut être étendue aux systèmes d'information environnementaux à l'usage des gestionnaires et décideurs. Les métadonnées sont surtout utiles pour savoir où se trouve l’information mais ne permettent pas d’y accéder directement ou de l’organiser.

Le second frein est le temps nécessaire pour saisir les données d’entrée dans le système versus le bénéfice attendu par les utilisateurs. En effet, la recherche, le traitement, la mise en forme des

données puis leur intégration dans le système d’information (quel qu’il soit) sont des opérations très coûteuses en temps, alors que les structures mettant en œuvre les actions agro-environnementales sont souvent en sous-effectifs. Si la phase de démarrage pour la mise en œuvre d’un système d’information, d’une méthode ou d’un outil peut bénéficier de l’aide d’un organisme extérieur, un bureau d’études ou un organisme de recherche, la question de la mise à jour se pose de manière aigüe pour un suivi dans le temps et un fonctionnement en contexte opérationnel.

Ainsi, on estime qu’une typologie des systèmes, déjà assez lourde à mettre en œuvre, peut espérer une fois terminée une validité de trois à cinq ans. Elle est basée sur une occupation du sol par l’agriculture et des successions culturales résultant des systèmes en place qui évoluent dans le temps. La typologie devra donc être remise à jour d’autant plus rapidement que le territoire évolue. Par exemple, dans le bassin de la Charente, la présence de systèmes irrigués est dépendante de la ressource en eau disponible et les problèmes de disponibilité qui se succèdent ces dernières années peuvent conduire à une évolution rapide de ces cultures sur certains secteurs. Enfin, les pratiques agricoles détaillées par culture (itinéraires techniques) sont des données précieuses, difficilement accessibles à acquérir et mette à jour.

De ce manque de moyens découle le troisième frein, celui du maintien du système. Il est important. Au-delà des contingences techniques – mise à jour facilitée par des processus le plus automatisés possible-, une structure est nécessaire pour assurer la pérennité du système, structure locale ou mutualisée à l’échelle régionale.

IV.3.2 Disponibilité des outils et facilité d’utilisation pour les acteurs

La spatialisation est un atout pour toutes les problématiques liées aux pollutions diffuses. Les

échelles spatiales sont sensiblement les mêmes pour les différents outils existants. L’utilisation de

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logiciels libres (PostgreSQL, PostGIS etc.) est un atout pour la diffusion des outils SIG et bases de données à un grand nombre d’acteurs/utilisateurs potentiels. Toutefois, se pose ici aussi le problème de la maintenance des outils mis à disposition des acteurs par un institut de recherche, un bureau d’études ou lors d’un contrat temporaire. Les utilisateurs, dans les différents séminaires réunissant chercheurs et représentants des structures opérationnelles, pointent le manque d’outils aboutis (disponibles et opérationnels), notamment pour établir la liaison « pression-impacts ».

Des plateformes comme Plage27 ou Guide (issues du travail du RMT Erytage) offrent une analyse

concernant les indicateurs ou outils de diagnostic agro-environnementaux. En parcourant ces sites, on constate que l’offre « territoriale », opérationnelle pour les outils pesticides, est faible. Toutefois, ces catalogues en ligne sur les outils disponibles sont à encourager car elles peuvent aider les gestionnaires à faire un choix parmi différents outils qui leur sont proposés, en fonction de leur échelle d’action et de l’enjeu environnemental. Ils concernent pour le moment essentiellement les indicateurs. Le maintien et la mise à jour tant des sites de référencement que des outils eux-mêmes reste encore problématique. L’attente des acteurs est également forte sur la possibilité d’utiliser des modèles pour pouvoir évaluer l’impact de changement de systèmes et de pratiques jusqu’au transfert dans les cours d’eau (Vernier et al, 2013, Onema, 2011). Cela pose plusieurs problèmes : calage et fiabilité de ces modèles, généricité, appropriation par les acteurs, et plus prosaïquement la manière de les intégrer dans le système d’information : à quel pas temporel et spatial ?

Les outils présentés plus haut, utilisables à l’échelle territoriale, permettent de répondre de manière sophistiquée à un enjeu précis, d’apporter des éléments de connaissance sur les impacts de certaines activités, certains paramètres ou processus en jeu dans les actions environnementales. Toutefois, les animateurs des programmes d’action ont souvent une vision beaucoup plus globale de leur territoire et cherchent des solutions moins cloisonnées. Leur attente semble plus en lien avec un système d’information décisionnel, simple et accessible, capable de mobiliser des éléments de connaissances complexes, issus de modèles par exemple, et de produire un ensemble d’indicateurs relatifs à différentes questions (environnementales, économiques) sur le territoire d’action.

Juan et al (2017) ont établi un référentiel de différents types d’outils développés pour un appui aux programmes d’action. Les auteurs soulignent l’abondance de travaux relatifs au diagnostic des pollutions et à la recherche de pratiques agricoles innovantes mais aussi la forte faiblesse des travaux de recherche pour le suivi et l’évaluation de programmes d’actions et pour favoriser le dialogue et l’accompagnement des acteurs.

S’il existe actuellement des systèmes d’information combinés à des outils de modélisation, répondant à certains problèmes de gestion (étiages, inondations...), il en existe peu d’opérationnels pour l’enjeu pesticides, susceptibles de tenir compte de plusieurs échelles spatiales et de proposer un système convivial d’aide à la décision pour les gestionnaires des programmes d’action.

V

LES

E

NTREPOTS DE DONNEES SPATIAUX APPLIQUES A LA

THEMATIQUE AGRO

-

ENVIRONNEMENTALE

:

UNE REPONSE

APPROPRIEE

?

Nous avons vu en introduction (section I.6) que les solutions informatiques existantes sont peu à même d’accompagner les acteurs autour des programmes d’action eau-pesticides. L’inconvénient majeur des systèmes transactionnels est que les requêtes sont complexes, avec des temps de réponse souvent longs et incompatibles avec une prise de décision rapide. Des systèmes de requêtage Web existent pour interroger les bases de données institutionnelles sur l’eau ou les pesticides, ou plus récemment, dans des domaines spécifiques autour de l’eau ou des systèmes agricoles innovants. Ces systèmes ne donnent pas complètement satisfaction aux attentes des acteurs car ils ne portent que sur une partie des informations nécessaires à la gouvernance du programme.

V.1 Intérêt des entrepôts de données pour assurer un suivi spatio-