• Aucun résultat trouvé

Fréquence des différentes mycoses superficielles

Représentation des facteurs favorisants

V.1. Fréquence des différentes mycoses superficielles

V.1.1. Candidoses vaginales :

Il ressort de cette étude une forte prévalence des candidoses vaginales 29%, même si les femmes ne représentent que 35% de notre échantillonnage, d‟autant plus, lorsque l‟on estime que 75% des femmes représenteront un ou plusieurs épisodes de candidoses vulvo-vaginales durant leur existence.

Il apparaît que les candidoses vaginales touchent préférentiellement les femmes jeunes et d‟âge moyen (moyenne d‟âge : 32,7ans) c„est à dire la puberté et avant la ménopause ce qui

Mycoses cutanéo-muqueuses superficielles : enquête auprès des officines marocaines

88

Dans l‟étude présente, les récidives sont fréquentes (50% des cas). Il est nécessaire de relativiser ce chiffre, en effet, il convient de rappeler que même si un épisode dans l‟année précédente fait soupçonner le caractère récidivant, quatre récidives cliniques par an pour la plupart des autres, et avec preuves mycologiques au moins à deux reprises, sont le critère indispensable pour affirmer le caractère récidivant d‟une mycose. Cinq à six récidives en moyennes par an sont signalées dans les formes sévères. Parfois l‟infection entraîne une symptomatologie quasi permanente, on parle de mycose vulvo-vaginale récidivante (MVVR). Le diagnostic ne peut être confirmé sur la seule affirmation d‟une patiente, d‟autant qu‟il serait erroné dans 60 à 70% des cas [50].

Les candidoses vulvo-vaginales récidivantes ont un retentissement important par leur inconfort sur le psychisme et la sexualité des patients qui en sont atteintes, elle nécessite une prise en charge adaptée. De plus, même si les femmes interrogées ne souffrent pas de MVVR au sens strict du terme, elles souffrent de plusieurs épisodes aigus de candidoses vaginales par an et là encore la prise en charge semble primordiale.

V.1.2. Candidoses buccales

D‟après cette enquête, les candidoses buccales représentent 12% des mycoses superficielles, ce pourcentage moyen semble correspondre aux données de la littérature. Ce type de candidoses a une fréquence beaucoup plus importante uniquement au cours d‟une infection à VIH, cette fréquence est même qualifiée d‟extrême [49].

Les proportions de muguet et de perlèche sont proches (respectivement 55% et 45%) ce qui s‟expliquer par l‟association de ces deux formes de candidoses, soit qu‟elles soient associées simultanément, soit que la perlèche fasse suite au muguet.

Elles prédominent chez les personnes âgées. En effet, la multiplicité des facteurs favorisants chez le sujet âgé tels l‟altération de la muqueuse digestive responsable d‟une sécheresse buccale, la consommation de neuroleptiques ou d‟antiparkinsoniens diminuant la sialorrhée ou le port de prothèses dentaires explique la fréquence du muguet chez les patients.

Mycoses cutanéo-muqueuses superficielles : enquête auprès des officines marocaines

D‟autre part, l‟immaturité du système immunitaire et le développement incomplet de la flore commensale dans la période néonatale expliquent que les nourrissons soient la 2ème population préférentiellement touchée par ce type de lésions.

V.1.3. Les mycoses cutanées superficielles:

D‟après les résultats de cette enquête, les mycoses cutanées représentent 59 % des cas. Les atteintes dermatophytiques viennent en première position avec 34% des cas suivies des candidoses cutanées avec 17 % des cas. Ces résultats correspondent aux données de la littérature sur ce sujet [69]. Il est important de rappeler que la subjectivité des réponses des patients quant à l‟aspect des lésions cutanées constitue un biais non négligeable.

Les onychomycoses

Les onychomycoses représentent les étiologies les plus fréquentes des onychopathies

[51]. Mal supportées par les patients, elles sont un des motifs les plus fréquents de

consultation en dermatologie mycologique. Pour autant, la fréquence dans la population est diversement appréciée, selon que les études de prévalence portent sur la population générale ou sur des populations ciblées consultant un cabinet médical. Les récentes enquêtes réalisées à grande échelle en Europe chez l‟adulte avancent des taux de prévalence élevés, 20 à 30 % en moyenne selon que le médecin examinateur est un généraliste ou un dermatologue. Dans cette enquête, le taux d‟onychomycoses retrouvées est particulièrement élevé (40% des mycoses cutanées). Deux raisons peuvent être évoquées pour expliquer ce résultat. D‟une part, les onychomycoses sont en progression constante depuis ces vingt dernières années, toutes les études s‟accordent pour le confirmer. D‟ autre part, ces dernières années ont été marquées par une prise de conscience de l‟importance des onychomycoses, ce qui amène le patient à consulter plus fréquemment.

D‟après les résultats obtenus, il semble que les onychomycoses touchent préférentiellement les personnes âgées, et soient rares chez les enfants. L‟atteinte unguéale est fréquente chez la personne âgée du fait de la pousse de l‟ongle [52].

Mycoses cutanéo-muqueuses superficielles : enquête auprès des officines marocaines

90

Depuis quelques années, différents auteurs insistent pour que les onychomycoses ne soient plus considérées comme un simple problème d‟esthétique, mais aussi comme un handicap professionnel et souvent social. Le retentissement psychologique des onychomycoses est une notion récente pour une maladie qui ne présente aucun risque vital. Cette notion ainsi que la récidive fréquente de ce type d‟infection impose une prise en charge globale de l‟onychomycose, non seulement par un traitement antifongique par voie locale et / ou systémique, mais aussi par un entretien régulier des ongles et la mise en place de mesures visant à réduire les rechutes. Le pharmacien a alors un rôle important à jouer.

Les intertrigos, peau glabre

La littérature semble confirmer la forte proportion d‟intertrigos (41%) trouvés au cours de l‟enquête. Il ressort de cette étude que les intertrigos touchent une population jeune ; en effet, outre le fait que l‟atteinte des plis inter fessiers est exclusivement retrouvée chez des nourrissons ; les facteurs favorisants les intertrigos concernent surtout une population active et sportive. Par ailleurs, dans notre étude 15 % des patients disent avoir une atteinte de la peau glabre stricto sensu.

Le pityriasis versicolor

Il apparaît qu‟une faible proportion des patients interrogés est atteinte de pityriasis versicolor 8%, proportion bien inférieure à celle attendue d‟après les données généralement établies sur le pityriasis et la période de l‟enquête réalisée ( juillet- septembre), cette affection atteint essentiellement l‟adolescent et l‟adulte jeune. Or, elle siège préférentiellement dans les zones cutanées les plus riches en glandes sébacées car la présence d‟acides gras libres est indispensable au développement de M. furfur. Ceci pourrait expliquer la prévalence de la maladie entre 18 et 40 ans, alors qu‟elle est rare avant la puberté et chez le vieillard.

Enfin, il ressort que les hommes sont exclusivement touchés par cette maladie, « or, pathogénétiquement parlant, ce n‟est pas une maladie liée à un sexe plutôt qu‟à une autre. En effet, selon certaines statistiques, on la retrouve à peu près dans la même proportion. » [53].

Mycoses cutanéo-muqueuses superficielles : enquête auprès des officines marocaines

Ceci est sans doute du au nombre restreint de patients interrogés au cours de notre enquête.

Ainsi, cette enquête bien que réalisée sur un échantillonnage et sur une durée limitée fournit des résultats relativement conformes à ce qu’établit la littérature quant à la fréquence des différentes mycoses ainsi qu’au profil des patients atteints par ces dernières.

Documents relatifs