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ans, VIH positif [Photo du laboratoire de Parasitologie

muqueueses superficielles : rappels

de 10 ans, VIH positif [Photo du laboratoire de Parasitologie

Mycologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V]

Les diagnostics erronés de « mycoses » sont fréquents. Il est donc essentiel de rappeler les principales autres éruptions annulaires qui sont souvent source de confusion [3,21]:

Eczéma nummulaire : la répartition homogène de l‟érythème et de la desquamation sur toute la surface de la lésion (en l‟absence de tendance à la guérison centrale ou à la majoration périphérique des signes inflammatoires) est évocatrice.

Médaillon initial de pityriasis rosé. C‟est une lésion rosée entourée d‟une collerette desquamative qui est située à l‟intérieur de la bordure périphérique (figure 12). Psoriasis (lésions évocatrices à distance) (figure 12).

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16 Un lupus érythémateux du visage. Une acné rosacée.

Un sycosis de la barbe.

Une folliculite nodulaire évoquant des furoncles ou placard de lésions folliculaires situées, chez la femme, au niveau d‟une jambe (infection consécutive au rasage des jambes).

Figure 12 : Pityriasis rosé de Gibert (gauche) [24] et Psoriasis (droite) [25]

II-2. Teignes du cuir chevelu et sycosis de la barbe [25, 26, 27, 28]

La teigne du cuir chevelu (TCC = Tinea capitis) est une infection mycosique due à un parasitisme pilaire par des champignons dermatophytes. Elle est caractérisée par une cassure du cheveu (teigne tondante), une réaction inflammatoire (teigne suppurée) ou une alopécie définitive (teigne favique). La présentation clinique dépend en partie du type de champignon responsable de l'infection mais elle inclut toujours la perte de cheveux ainsi que divers degrés de desquamation et d'érythème. La TCC est essentiellement une maladie de l'enfance avant la puberté et plus rarement de la femme chez qui elle est représentée par un simple état pelliculaire et est certainement sous estimée dans sa fréquence. Elle est très rare chez l‟homme adulte. Les teignes sont plus fréquentes dans les couches économiques défavorisées

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de la population, du fait de la promiscuité et du manque d‟hygiène personnelle. Elles peuvent être transmises par les brosses, les peignes, les chapeaux et les taies d‟oreiller. Certaines espèces sont ubiquitaires tandis que d‟autres ont une distribution géographique assez limitée. [3].

Le devenir des cheveux ou des poils parasités sera différent selon l‟espèce en cause, ils seront cassés plus ou moins près de leur émergence dans le cas des teignes tondantes microsporiques et des teignes tondantes trichophytiques. Les cheveux parasités seront totalement fragilisés avec envahissement secondaire du bulbe dans les teignes faviques. Ils seront expulsés par la réaction inflammatoire dans les kérions.

En fonction du parasitisme pilaire, on distingue quatre types de teignes : teignes tondantes microsporiques, teignes tondantes trichophytiques, teignes faviques et teignes inflammatoires.

Les teignes tondantes touchent l‟enfant d‟âge scolaire (4 à 12 ans), elles sont peu

fréquentes chez le nourrisson et exceptionnelle après la puberté. Elles se caractérisent par l‟apparition de plaques d‟alopécie avec des cheveux cassés au ras du cuir chevelu. Leur évolution est caractérisée par une guérison spontanée à la puberté sans cicatrice ni alopécie. Selon la taille de ces plaques et le type de parasitisme du cheveu, on distingue classiquement les teignes microsporiques et trichophytiques. Cependant, cette différenciation n‟est pas toujours aussi évidente sur le plan clinique.

Les teignes microsporiques constituent classiquement une à trois grandes plaques

alopéciques, bien limitées. Sur un fond de squames grisâtres, recouvrant la zone alopécique, les cheveux sont cassés régulièrement à quelques millimètres de la peau. Observés avec attention, les cheveux apparaissent “givrés”, illustrant la gaine de spore qui entoure la tige pilaire. Le parasitisme pilaire est endoectothrix. Elles sont fluorescentes en lumière de Wood

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Figure 13 : Fluorescence à la lumière de Wood [Photo du laboratoire de Parasitologie Mycologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V]

Figure 14: Teigne tondante microsporique d‟origine humaine, à grande plaque

d‟alopécie chez un enfant [Photo du laboratoire de Parasitologie

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Figure 15: Teigne tondante microsporique d‟origine animale à grande plaque d‟alopécie

chez un enfant [Photo du laboratoire de Parasitologie Mycologie, Hôpital

Militaire d’Instruction Mohammed V]

Les teignes trichophytiques de transmission exclusivement interhumaine, elles sont

responsables de contagion familiale et scolaire nécessitant une éviction scolaire. Le début de la contamination par ces teignes est insidieux, ce qui explique le retard au diagnostic. Elles donnent théoriquement de nombreuses petites plaques d‟alopécie éparses, squamo-croûteuses, parfois pustuleuses, engluant des cheveux cassés très court, donnant un aspect pseudocomédonien (cheveux cassés à leur émergence et apparaissant sous forme de points noirs, ou sont emprisonnés dans des croûtes) (Figure 16). L‟examen direct du cheveu montre son envahissement par des spores donnant un aspect en sac de noisettes, il s‟agit d‟un parasitisme endothrix. L‟examen en lumière de Wood est négatif. Parfois, on observe des formes atypiques avec un simple état squameux, pityriasique du cuir chevelu. Ces lésions atypiques peuvent être confondues avec une dermatite séborrhéique, un eczéma, une fausse teigne amiantacée ou une pseudopelade. Ces teignes sont prurigineuses. Grattées, elles

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Figure 16 : Teigne tondante trichophytique [Photo du laboratoire de Parasitologie Mycologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V]

Les teignes suppurées ou Kérions également appelées teignes inflammatoires sont

plus rares que les précédentes et peuvent atteindre le cuir chevelu de l‟enfant, mais aussi de la femme adulte. Elles traduisent une réaction immunitaire violente au parasitisme du dermatophyte, probablement en raison d‟une espèce peu adaptée à l‟homme (dermatophyte d‟origine animale ou tellurique), ou en raison du terrain immunitaire propre du patient.

Elle débute par une petite macule rouge, et rapidement apparaît un placard érythémateux, inflammatoire en relief, convexe, de quelques centimètres de diamètre, ponctué d‟orifices pilaires dilatés d‟où les cheveux sont expulsés et d‟où coule du pus (“kérion de Celse”). La douleur est variable, il n‟y a pas de fièvre. Il y a souvent de petites adénopathies satellites inflammatoires (Figure 17). Ces teignes sont impressionnantes, mais ne présentent aucune gravité particulière et ne laissent pas de zones cicatricielles alopéciques. L‟examen à la lumière de Wood est négatif. Le parasitisme pilaire est endoectothrix. Etant dues à des

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espèces zoophiles, ces teignes se voient chez les vétérinaires, les éleveurs mais aussi chez les enfants qui jouent avec les animaux.

Figure 17 : Kérion au stade de macule rouge [Photo du laboratoire de Parasitologie Mycologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V]

Les teignes faviques extrêmement fréquente les siècles passés, cette teigne est

actuellement rare. Elle débute dans l‟enfance et persiste à l‟âge adulte en l‟absence de traitement. La lésion élémentaire est le godet favique, petite dépression due à l‟abrasion de la couche cornée, centrée par un cheveu et remplie d‟un matériel jaunâtre, friable, nauséabond, exclusivement constitué d‟éléments mycéliens. Les godets se multiplient et se groupent pour former une croûte favique. Non traitée, elle peut se compliquer d‟onyxis, de maladie dermatophytique par atteinte profonde extracutanée, et est suivie d‟alopécie cicatricielle définitive. La transmission humaine est favorisée par la promiscuité, la dénutrition et les mauvaises conditions d‟hygiène.

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De nombreuses affections simulent cliniquement les teignes [19,29]: La pelade (dans ce cas le cuir chevelu reste lisse et non squameux).

La fausse teigne amiantacée (les cheveux sont englués dans des croûtes épaisses blanchâtres simulant des godets faviques mais les cheveux ne tombent pas).

Les alopécies cicatricielles consécutives à des traumatismes (Trichotilomanie ….). Les pseudo-pelades rencontrées au cours de maladies de système (lupus

érythémateux disséminé, sarcoïdose, sclérodermie). Le lichen plan.

Le psoriasis du cuir chevelu.

L‟abcès du cuir chevelu, impétigo ou certaines infections bactériennes.

II-3. Intertrigo dermatophytique [11]

L‟intertrigo désigne une dermatose inflammatoire pouvant toucher les grands plis (axillaires, inguinaux, sous mammaires, inter- et sous fessiers) ou les petits plis (interdigitaux, inter-orteils).

II-3-1. Dermatophytie des grands plis [11, 30]

L‟intertrigo des grands plis, correspond principalement à la région inguino-crurale, aux plis inter-fessiers, aux plis abdominaux, aux plis sous-mammaires et aux plis axillaires. Elle était appelée autrefois « eczéma marginé d‟Hébra ». L‟atteinte est bilatérale et symétrique, prurigineuse, avec un placard érythémateux légèrement squameux avec une bordure saillante. Elle débute à la face interne des cuisses sous forme de médaillon ou macules prurigineuses, rosées, à surface finement squameuse, rarement suintantes, vésiculeuses en bordure, qui vont confluer pour donner un placard circiné s‟étendant à partir du pli inguinal sur la cuisse et débordant parfois dans le pli inter-fessier. En cours d‟évolution, le centre guérit tandis que la bordure garde son caractère inflammatoire. Il peut exister des lésions satellites identiques à distance : fesses, abdomen, pubis, etc.

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En l‟absence de traitement, l‟évolution est chronique, avec des améliorations hivernales et des exacerbations estivales. Peu à peu, les lésions peuvent se lichénifier et prendre un aspect de névrodermite. Si le patient a utilisé de lui-même un corticoïde local, la lésion peut avoir perdu son contour caractéristique et s‟étendre. Le corticoïde réduit l‟inflammation, ce qui peut donner l‟impression que la lésion est en voie d‟amélioration, alors que le champignon est florissant grâce à l‟immunosuppression locale obtenue par le corticoïde.

Au niveau des plis axillaires, les lésions se disposent volontiers en « feuillets de livre » avec une bordure circinée bien dessinée à la face interne des bras et sur le thorax (figure 18). Des lésions comparables peuvent se voir au niveau abdominal ou au niveau sous-mammaire, généralement associées à une épidermophytie de l‟aine. Quelle que soit la localisation, ces lésions sont très prurigineuses.

Figure 18: Dermatophyties du pli axillaire [Photo du laboratoire de Parasitologie Mycologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V]

Le diagnostic différentiel se pose avec [21]:

- Une candidose dont la lésion débute au fond du pli et s‟étend de part et d‟autre sur les surfaces cutanées adjacentes. La peau est érythémateuse, d‟aspect vernissé et suintant,

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limitées par une bordure « en collerette desquamative » et la présence de petites papulo-pustules satellites disséminées sur la peau saine environnante sont très évocateurs. L‟évolution est subaigüe et le patient se plaint plus de brûlure que de prurit (figure 19).

- Un érythrasma dû à Corynebacterium minutissimum dont la clinique se limite à un placard brun chamois à bords finement squameux, non prurigineux mais récidivant. L‟examen avec une lumière ultraviolette (lampe de Wood) montre une fluorescence rose-corail (figure 19).

- Un psoriasis des plis réalisant un placard érythémateux, plus ou moins suintant, parfois croûteux, souvent fissuré et macéré au fond du pli (figure 19). La lésion s‟étend de part et d‟autre du pli « en feuillet de livre », avec une limite nette mais sans bordure spécifique. Il n‟y a pas de guérison centrale. Le prurit est variable.

Plus rarement, seront évoqués :

- Une dermite caustique ou de frottement provoquant un érythème plus ou moins suintant, sans limite nette, respectant en général le fond du pli. Le patient se plaint de brûlure.

- Un eczéma de contact donnant un placard érythémateux plus ou moins vésiculeux, suintant et croûteux à limites émiettées.

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Figure 19 : Candidose (gauche) et Erythrasma (droite) [25]

II-3-2. Dermatophytie des petits plis [29, 11, 16,31, 30] :

Il s‟agit de l‟atteinte interdigito-plantaire et palmaire.

L’intertrigo interorteil est la forme la plus commune, elle se manifeste classiquement

par un érythème, une desquamation sèche ou suintante des débris épithéliaux plus ou moins macérés, une fissuration de l‟épiderme, des vésicules voir des petites bulles sur la face interne des orteils et au fond du pli, et éventuellement un exsudat et une odeur désagréable. Il s‟y associe un prurit souvent intense, exacerbé par l‟eau et la chaleur. Des sensations de brûlures peuvent aussi se rencontrer. Mais parfois, l‟infection est muette. Les 3ème

et 4ème espaces sont préférentiellement atteints car ce sont les espaces physiologiquement les plus fermés et les plus serrés (figure 20). Son incidence est élevée chez l‟homme jeune qui se contamine à partir du sol souillé (piscine, salle de bain, collectivités). Les facteurs favorisants sont le port de chaussures synthétiques, l‟hyperhydrose et l‟humidité prolongée.

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26 L‟évolution peut se faire :

- soit vers une atténuation spontanée à la faveur d'un assèchement local, lors de la saison hivernale, puis réactivation lors de la saison chaude suivante à la faveur d'une hypersudation, du port de chaussures fermées ou à semelles en caoutchouc... ;

- soit vers une extension à la plante ou au dos du pied/des orteils et des ongles avec une bordure bien limitée, vésiculeuse et squameuse, parfois bulleuse. La peau devient macérée, blanc nacré et le pli se comble de débris épidermiques. Une surinfection microbienne (essentiellement streptococcique) peut également se développer et mener à des lésions plus profondes ainsi qu‟à une inflammation plus marquée qui peuvent être à l‟origine d‟un érysipèle de la jambe, Elle se révèle par un suintement important, une odeur nauséabonde, des pustules ou un écoulement purulent.

La dermatophytie plantaire est communément appelée « pied d‟athlète ». La peau est

érythémateuse et recouverte de fines écailles blanchâtres ou argentées ressemblant aux écailles d‟un mocassin (serpent d‟eau). Les lésions peuvent former des plaques isolées, cependant dans des cas plus graves, elles s‟étendent pour concerner toute la surface du pied, réalisant ainsi une forme appelée classiquement « mocassin foot » par les anglo-saxons, ou atteinte « en mocassin ». En effet, ce sont la plante, le talon ainsi que les faces latérales du pied qui sont touchés. Les ongles d‟orteils peuvent également devenir infectés, tout comme les mains (figure 21, 22) [31, 32].

La dermatophytie palmaire est typiquement unilatérale, elle se voit souvent après

auto-contamination à partir d‟une atteinte des pieds, elle peut prendre plusieurs aspects : - le plus souvent, il s‟agit d‟un épaississement progressif de la paume d‟une seule main, qui aboutit à une hyperkératose palmaire dont le fond des plis est marqué par un aspect farineux plus intense. La limite extérieure de la lésion est souvent, par endroits, polycyclique, dessinant un arc de cercle, dont la concavité est dirigée vers l‟intérieur de la paume (figure 23).

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- Plus rarement, il s‟agit d‟une forme dysidrosique, caractérisée par une éruption brutale de vésicules siégeant sur les faces latérales ou palmaires des doigts, sur les bords de la main, ou sur la paume elle-même, mais toujours de façon unilatérale. A un stade plus tardif, les vésicules sèchent, entraînant ainsi une desquamation de la paume responsable d‟un placard souvent rouge, sec et hyperkératosique, qui peut aboutir à des crevasses, offrant ainsi une porte d‟entrée à la surinfection bactérienne (figure 23).

Figure 20 : Intertrigo interdigitoplantaire avec fissuration du 4ème espace [Photo du

laboratoire de Parasitologie Mycologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed]

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Figure 21 : Epidermophytie des pieds associée à une onychomycose [Photo du laboratoire de Parasitologie Mycologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V]

Figure 22 : Epidermophytie de la plante des pieds, enfant de 10 ans VIH positif [Photo du laboratoire de Parasitologie Mycologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V]

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Figure 23 : Lésion circinée dysidrosique de la main (gauche) et épidermophytie

unilatérale de la paume de la main: kératodermie palmaire (droite) [18]

Concernant les lésions interorteils, il faut éliminer [21]:

- un intertrigo candidosique, qui atteint rarement les espaces interorteils mais plus volontiers d‟autres plis. La lésion est rouge vernissée, fissurée, macérée et suintante, souvent recouverte d‟un enduit blanchâtre. Candida albicans est l‟agent responsable.

- une dysidrose (due à un eczéma de contact, ou d‟autre cause) peut provoquer des lésions vésiculeuses interorteils et d‟autres zones du pied.

- un érythrasma : intertrigo indolore non prurigineux de couleur rosée homogène, centré par le pli. L‟agent responsable est Corynebacterium minutissimum. La lumière de Wood révèle une fluorescence rouge corail.

- un intertrigo à Bacille Gram négatif qui se caractérise par des lésions érosives, suintantes, parfois verdâtres dues le plus souvent à un bacille pyocyanique.

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Pour les lésions palmo-plantaires, elles sont à distinguer d‟un eczéma de contact aigu (figure 24) si les lésions sont vésiculeuses, d‟un psoriasis ou d‟un eczéma chronique si les lésions sont squameuses ou hyperkératosiques.

Figure 24 : Eczéma dysidrosique des pieds [18]

II-4. Onychomycose dermatophytique [29, 3, 33,32, 34 ,30]

Ils sont souvent consécutifs à un intertrigo négligé. Ils débutent par une atteinte de l‟ongle sans périonyxis. Divers types cliniques sont réalisés par les dermatophytes L‟aspect le plus fréquent est l‟onychomycose unguéale disto-latérale par attaque sous le bord libre de l‟ongle. Un aspect moins fréquent est celui de leuconychies superficielles par attaque directe de la tablette superficielle. Chez les immunodéprimés, une atteinte proximale peut être observée. L‟évolution peut se faire vers l‟envahissement total et la destruction de l‟ongle. Les ongles des pieds sont préférentiellement atteints (80%) par rapport aux ongles des mains (20%) ; une atteinte mixte est retrouvée dans 3% des cas. L‟onychomycose est plus rare chez l‟enfant que chez l‟adulte.

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Selon le point de départ de l‟affection, les aspects cliniques réalisés sont différents. On distingue quatre aspects [35, 19, 36,21, 37,38]:

Les onychomycoses sous unguéales distales : le champignon gagne le lit de l‟ongle à

partir des bords latéraux des doigts. Il parasite la lame inférieure entraînant un épaississement de l‟ongle et un décollement de l‟extrémité distale. L‟extrémité distale prend une teinte jaune brune plus ou moins foncée, le lit de l‟ongle devient ensuite très friable. Le champignon s‟étend par la suite à toute la table unguéale, et touche la matrice, engendrant une destruction généralisée de l‟ongle. (Figure 25)

Figure25 : Onychomycose, atteinte distolatérale [Photo du laboratoire de Parasitologie Mycologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V]

Les onychomycoses proximales : l‟infection se présente au débute par une tache

blanchâtre à la base de l‟ongle, au niveau de la lunule, puis s‟étend sur toute la table unguéale. L‟extrémité distale reste est préservée (Figure 26).

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Figure 26 : Onychomycose, atteinte proximale (haut), leuconychie superficielle (bas) [17]

Les onycomychodystrophies totales : destruction totale de l‟ongle par le champignon

avec atteinte de la matrice. Après la destruction de l‟ensemble de la lame superficielle de l‟ongle, le lit de l‟ongle devient friable et s‟élimine progressivement (Figure 27).

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Figure 27: Onychomycodystrophie totale [Photo du laboratoire de Parasitologie Mycologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V]

Les onychomycoses représentent, à elles seules, 50% de la pathologie unguéale. De nombreuses affections peuvent également modifier l‟aspect et la couleur de l‟ongle telles que [39,19]: le psoriasis, le lichen, les traumatismes et l‟onyxis à Candida.

III- MALASSEZIOSES

Ce sont des mycoses superficielles, cosmopolites, fréquentes, bénignes MAIS récidivantes. Elles touchent les jeunes adultes (20 à 25 ans). Elles posent un problème d‟ordre esthétique (peau bronzée ou noire), mais surtout des problèmes par leur fréquence, les récidives et la difficulté de traitement.

On distingue quatre formes cliniques : pityriasis versicolor, pityriasis capitis, dermites séborrhéique et les folliculites pityrosporiques.

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Pityriasis versicolor : il s‟agit d‟une affection cosmopolite, fréquente, de l‟adolescent

et de l‟adulte jeune des deux sexes, favorisée par l‟humidité, la chaleur [4O].

La lésion élémentaire est sous forme d‟une macule arrondie à limites nettes. Elle débute autour du follicule pilaire avec une évolution centrifuge. Elle se caractérise ensuite par de grandes nappes avec une teinte rose chamois au brun café au lait. La lésion devient achromatique avec le temps. Elles sont finement squameuse et constituent le signe du copeau.

Les lésions siègent préférentiellement au niveau des zones cutanées les plus riches en glandes sébacées : cuir chevelu, tronc, racine des membres, région sous-mammaire et les

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