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Formes d’habitat et paysages naturels dans l’aire urbaine cherbourgeoise et sur le littoral coutançais : illustrations photographiques

Les photographies ci-dessous sont toutes personnelles. Les noms des communes ne sont pas précisés afin de préserver l’anonymat des maires rencontrés. Certaines photographies ont été prises dans des communes visitées, certaines ont été prises dans des communes voisines

aux paysages et aux formes d’habitat semblables. Toutes les photographies ont été prises entre février et juillet 2016.

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Les maisons de cette commune balnéaire du coutançais ont un accès privatisé à la plage, ainsi qu’une certaine intimité par la hauteur qu’elles ont sur la promenade. Ces maisons sont très recherchées par une clientèle en quête d’une résidence secondaire dans un cadre de vie prisé, avec vue sur la mer. En hiver, la plupart des volets sont clos. Lors de la période estivale, les touristes, résidents secondaires et les locaux se retrouvent dans les commerces et sur la plage.

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Ces photographies ont été prises dans une commune littorale du nord-ouest Cotentin. Bien que sa situation s’y prête, elle est moins balnéaire que les communes du littoral ouest manchois. Les maisons de la photographie du haut se vendent pour plusieurs centaines de milliers d’euros, la vue sur la mer rajoutant en moyenne 100 000 euros au prix de la maison. Les maisons en deuxième ligne, construites dans les années 1980, coûtent moins cher, mais restent inabordables pour les ménages à faible budget.

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Les logements sociaux, pour qu’ils soient acceptés, doivent s’intégrer au paysage bâti de la commune. Ils peuvent, comme sur la première photographie, s’intégrer à un ensemble pavillonnaire (commune du nord cotentin), soient être construits dans d’anciennes bâtisses réhabilitées. Face au prix du foncier, ou son absence, cette dernière alternative est privilégiée, depuis environ cinq ans, par les opérateurs.

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Havre de la Sienne – Région du Coutançais

Les maisons en hauteur disposent d’une vue privilégiée, qui, si cette vue ne « coûte » pas autant que la vue sur la mer, renchérit le prix d’achat, auquel se rajoute la proximité en distance-temps du littoral.

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Paysage « typique » d’une commune périurbaine du nord-ouest Cotentin avec ses vallons. La photographie d’en haut représente la place de la mairie, avec en arrière-plan le toit des pavillons construits à différentes périodes. La photographie d’en bas a été prise dans un lotissement construit au cours de la dernière décennie. Il accueille majoritairement des actifs avec enfants, travaillant à Cherbourg ou à la Hague, les deux étant à égale distance-temps. La plupart du temps, la femme travaille à Cherbourg dans le tertiaire, l’homme en tant que technicien dans l’usine de retraitement.

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Paysage « typique » d’une commune périurbaine, ici du coutançais. En haut, le bourg, avec ses bâtiments en pierre pour les plus anciens. Ceux de l’après- guerre (ici au centre) sont parfois insalubres. Les différentes OPAH centrent leurs actions sur ces logements.

A l’extérieur du bourg, ceux sont les pavillons (en ou hors lotissement) qui dominent le paysage. Parfois ils s’intercalent entre deux anciens corps de fermes réhabilités, qui coûtent plus cher que les pavillons.

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A même situation géographique - plage de sable sur le littoral ouest du coutançais - l’attractivité touristique n’est pas la même. En haut, une station balnéaire de petite envergure, où des signes de difficultés économiques sont visibles. En bas, la station balnéaire d’Agon-Coutainville qui jouit d’un capital symbolique fort et historique. Les populations y résidant à l’année, les touristes et plaisanciers pourraient ne pas appartenir aux mêmes strates sociales.

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Une fois réhabilités, les anciens corps de fermes, bâtisses en pierre, etc. prennent de la valeur. Le prix final étant aléatoire, beaucoup de jeunes couples modestes ne se lancent pas dans les travaux, et préfère acheter un terrain et « faire construire ». Les maisons réhabilitées attirent alors des ménages plus âgés et/ou plus aisés.

haut : Coutançais, village en rétro littoral milieu : périurbain du nord Cotentin bas : commune rétro littorale du Coutançais)

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En plus d’une école, le cadre paysager et les services de la commune sont des points forts d’attractivité sur lesquels les élus peuvent agir. En haut, comme le recommande, entre autres, le SCOT coutançais, les entrées et bourgs de ville sont travaillés. Les câbles sont enfouis, les places embellies. En bas, en plus des services de base, les plus grosses communes peuvent offrir des services plus atypiques.

Photographies personnelles :

En haut : commune périurbaine du coutançais En bas : commune périurbaine du coutançais

Cette recherche poursuit deux buts. Le premier est d’interroger le rôle que peuvent avoir les mobilités résidentielles, et en particulier la périurbanisation, dans les recompositions sociodémographiques des espaces. Le terrain d’investigation est le département manchois, en partant du début des années 2000.Nous avons poursuivi poursuit deux objectifs : objectiver le rôle des mobilités résidentielles dans les recompositions, et interroger la place des politiques et acteurs locaux dans ces changements sociaux. Ce mémoire se propose de répondre au premier objectif par une méthodologie quantitative, basée sur le traitement des données issues du recensement de l’INSEE, et des données des transactions immobilières extraites de la base PERVAL. Dans un premier temps, un diagnostic des évolutions sociodémographiques à l’échelle des cantons manchois a été produit. Ensuite, nous avons réalisé un diagnostic des mobilités résidentielles, selon les profils sociodémographiques d’un bien immobilier. Nous pouvons alors relever des évolutions contrastées. Enfin, cette recherche met en lumière le rôle des marchés immobiliers et fonciers dans les évolutions de la division sociale des espaces. Le deuxième but est centré sur l’analyse du rôle des politiques locales via une lecture critique des SCOT du nord Cotentin et du Coutançais. Cette démarche s’est accompagnée d’un travail de terrain fait d’entretiens avec des maires, du nord Cotentin et du Coutançais, mais également avec des opérateurs fonciers et des bailleurs sociaux. Nous démontrons que des marges existent pour les souhaitant recruter de manière sélective des habitants. Les documents d’aménagement, le foncier, et plus particulièrement le logement social, sont des micro-outils que les maires utilisent pour gérer l’attractivité de leur commune, celle-ci passant quasi exclusivement par le maintien de l’école.

Mots-clés : mobilité résidentielles ; changement social ; marchés immobiliers et fonciers ; politiques locales ; analyses statistiques ; Manche ; 2000-2014