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IV- LE SEVRAGE TABAGIQUE

5. Arsenal thérapeutique disponible

5.1. Les substituts nicotiniques

5.1.2. Les différents types de substituts nicotiniques

5.1.2.2. Les formes orales

Il existe sur le marché une grande variété de substituts nicotiniques oraux, de types et de goûts différents permettant à chaque fumeur candidat à l'arrêt de trouver le traitement qui lui convient le mieux.

5.1.2.2.1. Les gommes à mâcher

Il s'agit de résines échangeuses d'ions sur lesquelles la nicotine est fixée. Elles sont tamponnées avec du carbonate et du bicarbonate de sodium. En effet, une augmentation du pH favorise l'absorption de la nicotine au niveau de la muqueuse buccale [6].

Présentation :

Elles sont disponibles en deux dosages, 2 et 4 mg. Ces dosages correspondent à la dose contenue dans la gomme, la dose délivrée quant à elle est réduite de moitié. Ainsi, une gomme dosée à 4 mg permet l'absorption de 2 mg de nicotine et une gomme dosée à 2 mg permet l'absorption de 1 mg de nicotine [7].

Mode d'emploi et conseils:

Afin d'être active, la nicotine présente dans la gomme à mâcher et libérée lors de la mastication, doit être absorbée au niveau de la muqueuse buccale. Si elle est avalée avec la salive, la nicotine non absorbée n'exerce aucun effet. Il est donc important de conseiller au patient de ne pas mâcher la gomme trop vigoureusement. Il ne s'agit pas d'un « chewing-gum » traditionnel.

C'est pourquoi, il est recommandé de mâcher une première fois la gomme, puis de la placer contre la joue pendant environ 10 minutes. La gomme ainsi ramollie permet à la nicotine de se libérer petit à petit, d'être absorbée au niveau de la muqueuse buccale, puis de passer dans la circulation sanguine. Par la suite, il convient de mâcher très lentement la gomme, environ 20 fois en 20 minutes.

La gomme à mâcher doit être gardée en bouche pendant une durée de 30 minutes environ. Passé ce délai, la nicotine ne sera plus libérée par la gomme.

Par ailleurs, il est important de recommander au patient d'éviter de boire du café, des sodas ou des jus de fruits avant et pendant l'utilisation de la gomme puisque l'absorption de la nicotine sera diminuée par un pH acide. Il faut également éviter de manger 15 minutes avant et après l'utilisation de la gomme.

Contre-indications :

Les contre-indications aux gommes à mâcher sont une utilisation chez un non-fumeur ou un fumeur occasionnel et une hypersensibilité à l'un des constituants.

Effets indésirables possibles :

Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont des étourdissements et céphalées, des nausées et vomissements, un inconfort digestif, un hoquet, des maux de gorge et une irritation de la bouche, une douleur des mâchoires et enfin le risque d'altérer un appareil dentaire.

5.1.2.2.2. Les comprimés sublinguaux Présentation :

Les comprimés sublinguaux (Nicorette Microtab®) permettent d'arrêter de fumer de façon

discrète. En effet, ils se présentent sous forme de petits comprimés de 2 millimètres et sous un seul dosage de 2 mg.

Mode d'emploi et conseils :

Les comprimés sont à placer sous la langue où ils se dissolvent lentement en 20 à 30 minutes.

Contre-indications :

Les contre-indications aux comprimés sublinguaux sont une hypersensibilité à la nicotine ou à l'un des composants du comprimé, un infarctus récent du myocarde (dans les trois derniers mois), un angor instable ou progressif, un angor de Prinzmetal, un trouble du rythme cardiaque sévère ou un accident vasculaire cérébral récent.

Effets indésirables possibles :

Durant les premiers jours de traitement, des irritations peuvent se manifester dans la bouche et la gorge, celles-ci s'atténuant en général à la poursuite du traitement. Sont également fréquemment rapportés des troubles digestifs (nausées, vomissements, inconfort digestif, hoquet), une sécheresse et des brûlures buccales, une toux, des palpitations, des céphalées et des étourdissements.

5.1.2.2.3. Les pastilles et comprimés à sucer Présentation :

Sont disponibles des pastilles et comprimés à sucer dosés à 1 ; 1,5 ; 2 ; 2,5 et 4 mg.

Mode d'emploi et conseils :

Les comprimés et pastilles à sucer doivent être déplacés de façon régulière d'un côté de la bouche à l'autre, jusqu'à obtenir leur dissolution en environ 20 à 30 minutes. Il faut expliquer au patient qu'ils ne doivent pas être mâchés ou avalés, car la nicotine libérée petit à petit au cours de la dissolution doit être absorbée au niveau de la muqueuse buccale pour exercer un effet. De plus, il faut s'abstenir de boire ou de manger lorsque le comprimé ou la pastille est dans la bouche.

Contre-indications :

Les contre-indications aux comprimés et pastilles à sucer sont une utilisation chez un non- fumeur ou un fumeur occasionnel, une hypersensibilité à l'un des constituants ou une phénylcétonurie (si présence d'aspartam).

Effets indésirables possibles :

Comme avec les autres formes orales, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont des étourdissements, des céphalées, des nausées, des vomissements, un inconfort digestif, des hoquets, des maux de gorge et une irritation de la bouche.

5.1.2.2.4. Le pulvérisateur buccal Présentation :

Il s'agit d'un spray buccal (NicoretteSpray®) délivrant une dose de 1 mg de nicotine par

pulvérisation. Par rapport à une gomme à mâcher ou à un comprimé à sucer, la nicotine est absorbée plus rapidement avec cette forme d'administration.

Mode d'emploi et conseils :

Après avoir amorcé la pompe, il convient d'ouvrir la bouche et de placer l'embout du pulvérisateur de façon à viser la cavité buccale, puis d'appuyer sur la partie supérieure du dispositif afin de libérer une dose tout en évitant les lèvres. Il est recommandé de ne pas inspirer au moment

de la pulvérisation afin que le produit ne pénètre pas dans les voies respiratoires. Il convient par ailleurs d'éviter de déglutir dans les quelques secondes qui suivent la pulvérisation car la nicotine avalée n'exerce aucun effet, et de s'abstenir de manger et de boire lors de la pulvérisation buccale.

Contre-indications :

La contre-indication au pulvérisateur buccal concerne les patients présentant une hypersensibilité à la nicotine ou à l'un des excipients du dispositif.

Effets indésirables possibles :

Les effets indésirables les plus courants sont une céphalée, une dysgueusie, des hoquets, des nausées et une dyspepsie.

5.1.2.2.5. L'inhaleur Présentation :

L'inhaleur est un dispositif composé d'un embout buccal et de cartouches de nicotine dosées à 10 mg. Il permet aux fumeurs de conserver la composante gestuelle du tabagisme.

Mode d'emploi et conseils :

Avec ce dispositif, le patient inhale le contenu de la cartouche de la même manière qu'avec une cigarette, la fréquence et l'intensité de chaque aspiration étant à adapter en fonction des ses besoins, sans toutefois dépasser 12 cartouches par jour. Il convient de conseiller au patient une première inhalation de faible intensité en début de traitement pour éviter une libération trop brutale de nicotine dans la bouche et donc un risque accentué d'effets indésirables locaux à type d'irritation et de toux [61].

La durée d'utilisation d'une cartouche peut varier de 20 minutes en une seule utilisation intensive et continue à 80 minutes en cas d'utilisation peu intensive et discontinue. Toute cartouche ouverte doit être utilisée dans les 12 heures, puisque la quantité de nicotine diminue par évaporation dès son ouverture.

Contre-indications :

Les contre-indications de l'inhaleur sont une utilisation chez un non-fumeur ou un fumeur occasionnel et chez un patient présentant une hypersensibilité à l'un des constituants du dispositif.

Effets indésirables possibles :

Les effets indésirables les plus courants sont des céphalées, des nausées, des vomissements, une gastralgie, des hoquets, une toux, une irritation de la bouche et de la gorge, une sinusite et une congestion nasale.

5.1.3. Posologies [68]