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GENERALITES SUR LES CANCERS DE LA CAVITE BUCCALE

3. Formes cliniques

2. Examen clinique

L’examen clinique doit être réalisé sous bon éclairage avec 2 abaisse-langue en déplissant bien la muqueuse buccale.

L’inspection permet de décrire la localisation, l’aspect de la lésion (ulcéreuse, infiltrante, bourgeonnante, mixte), de préciser sa taille et d’évaluer l’état buccodentaire.

La palpation au doigtier protégé à la recherche d’une induration sous et péri lésionnelle +++, d’un saignement de contact+++, d’une sensibilité et d’une extension de la lésion. L’examen des aires ganglionnaires cervicales doit être systématiquement réalisé. Un schéma daté doit être fait.

Une biopsie de toute lésion suspecte doit être faite systématiquement.

3. Formes cliniques

a- Formes macroscopiques

Forme ulcéreuse

C’est le mode de présentation le plus fréquent des cancers de la cavité buccale. Cette ulcération tumorale présente un bord +/- irrégulier, induré et surélevé. Son versant externe est recouvert d’une muqueuse saine ou congestive, alors que son versant interne se prolonge avec le fond de l’ulcération, finement végétant ou bourgeonnant. L’ulcération repose sur une base indurée +/- étendue en profondeur, qui déborde toujours très largement les limites visibles de l’ulcération et qui doit être appréciée par la palpation. La lésion saigne le plus souvent facilement au contact.

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Forme végétante

Elle se présente sous l’aspect de bourgeons +/- épais, en saillie sur la muqueuse saine. C’est la forme de présentation typique de la papillomatose orale dégénérée. Les manifestations cliniques sont plus précoces.

Forme ulcéro-végétante

Elle associe les deux aspects précédemment décrit.

Forme infiltrante ou ulcéro-infiltrante

Dans cette forme, les signes d’inspection sont souvent minimes, alors que l’induration est souvent importante et qui représente l’élément majeur pour poser le diagnostic. L’infiltration peut-être responsable d’un trismus ou d’une limitation de la protraction de la langue. L’ulcération peut-être dissimulée dans une zone de réflexion de la muqueuse et être difficilement visible, en particulier du fait de l’importance de la douleur déclenchée par le déplissement de la muqueuse.

Nodule interstitiel

Il est perçu sous une muqueuse saine mais son caractère dur et infiltrant doit faire évoquer la malignité.

b- Formes topographiques

Les manifestations cliniques sont variables en fonction de la topographie de la lésion initiale. On distingue par ordre de fréquence décroissant:

Cancer de la langue mobile

Les cancers de la portion mobile de la langue sont les plus fréquents. Ils représentent 30 % des cancers de la cavité buccale. Les signes fonctionnels sont

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tardifs. Le diagnostic est établi devant une ulcération qui repose sur une base indurée.

Ils siègent surtout sur les bords latéraux des tiers moyens de la langue mobile, un peu moins fréquemment sur la face ventrale, plus rarement sur la face dorsale ou la pointe.

L’extension des cellules tumorales suit le trajet des fibres musculaires. En dedans vers la ligne médiane, en arrière vers la base de langue et la région amygdalienne, et en bas vers le plancher buccal.

Les ADP sont fréquentes au moment du diagnostic ; surtout au niveau de la région sous digastrique ++.

Dans les formes tardives, la langue est plus ou moins fixée au plancher buccal, entraînant une gêne alimentaire et une limitation de la protraction de la langue avec déviation du côté tumoral.

Cancer du plancher buccal

Le cancer du plancher buccal représente 25 à 30 % des cancers des VADS. Il constitue la deuxième localisation en fréquence après les cancers de la langue. Les cancers du plancher buccal siègent surtout au niveau de la partie antérieure médiane ou paramédiane sous forme de lésion ulcéré infiltrante à base indurée, envahissant rapidement en dedans les muscles de la langue et en dehors la gencive et l’os mandibulaire.

Ces cancers sont très lymphophile ++

Dans la localisation antérieure, l’infiltration tumorale du canal de Wharton peut se révéler par des épisodes de retentions salivaires.

Dans les localisations au plancher latéral et postérieur, la symptomatologie est souvent dominée par une difficulté à la protraction de la langue, des difficultés de

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déglutition et un certain degré de dysarthrie. Les otalgies réflexes sont très fréquentes. L’apparition d’un trismus marque l’envahissement du muscle ptérygoïdien médial.

Cancer du trigone rétromolaire

Les cancers de la région rétromolaire représentent 20 % des cancers de la cavité buccale. Les manifestations cliniques sont bruyantes avec gêne, trismus et douleurs importantes vu la proximité des nerfs linguaux et buccaux.

C’est la forme ulcéro-bourgeonnante qui est le plus souvent rencontrée.

L’extension en surface se fait vers la muqueuse du voile, les piliers de l’amygdale et les joues ; en profondeur vers le muscle buccinateur et les branches horizontale et verticale de la mandibule.

Les adénopathies cervicales sont fréquentes (sous- maxillaires, parotidiennes, jugulo-carotidiennes)

Cancer des lèvres

Ces cancers représentent 10 à 20 % des tumeurs de la cavité buccale. Ils siègent dans 90 % des cas sur la lèvre inférieure. Il touche préférentiellement le vermillon, le plus souvent à la suite de la dégénérescence d’une chéilite actinique. On retrouve les trois formes cliniques classiques : ulcérante, ulcéro-bourgeonnante, et infiltrante.

Le caractère rapidement visible de la lésion permet souvent une prise en charge assez précoce. En conséquence, le pronostic de cette localisation est habituellement favorable.

En l’absence de traitement, l’extension tumorale se fait de proche en proche, latéralement vers la ou les deux commissures, en bas vers la région mentonnière. L’extension vers le paquet vasculo-nerveux qui émerge du foramen mentonnier est

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tardive mais redoutable. En effet, l’infiltration vasculo-nerveuse peut se propager très rapidement le long du canal dentaire inférieur et envahir toute l’hémimandibule correspondante.

Cancer de la gencive ou gingivo-mandibulaire

Le cancer de la gencive est peu fréquent ; il représente 5 % des cancers de la cavité buccale. Il s’agit d’une ulcération +/- végétante enchâssant une ou plusieurs dents siégeant plus souvent du côté du vestibule inférieur que lingual. Il se caractérise par une mobilité précoce des dents suivie de leur chute. L’envahissement osseux est aussi la règle. Ces cancers s’accompagnent presque toujours d’une atteinte de l’os alvéolaire de la mandibule, avec hypoesthésie labio-mentonnière. Les adénopathies cervicales sont précoces.

Cancer de la face interne des joues (FIJ)

Les cancers de la face interne des joues (FIJ) sont rares ; ils touchent souvent les sujets âgés de sexe féminin et se présentent sous forme d’ulcération dans 45 % des cas. L’extension se fait en surface ++ vers les muqueuses vestibulaires puis vers l’os maxillaire ou mandibulaire et en profondeur vers la peau jugale.

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