Définition 121– Soit
f : I→ R
une fonction etn
un entier naturel. On dit quef
est dérivablen
fois s’il existe des fonctionsf
0, ...f
n−1dérivables surI
et une fonctionf
ndéfinie surI
tellesque
f
0= f
et, pour tout entieri∈ [0,n − 1]
on af
i+1= f
i0.
On note alorsf
(i)plutôt quef
i la fonction obtenue en dérivanti
fois la fonctionf
. Cette fonctionf
(i)s’appelle la dérivéei
edef
.Exemple 122– Montrons que pour tout
n∈ N
, la fonctioncos
est dérivablen
fois et calculons la dérivéen
edecos
. Pour toutn∈ N
, on noteH(n)
l’hypothèse :cos
est dérivablen
fois etcos
(n)=
−sin
s’il existej∈ N
tel quen = 4j
;−cos
s’il existej∈ N
tel quen = 4j + 1
;sin
s’il existej∈ N
tel quen = 4j + 2
;cos
s’il existej∈ N
tel quen = 4j + 3
.L’hypothèse
E(0)
est vraie puisque0 = 4j
avecj = 0
et, par définition,cos
(0)= cos
. Soitn
un entier naturel pour lequelE(n)
est vraie. Alors,— S’il existe
j∈ N
tel quen + 1 = 4j
alorsj≥ 1
doncj− 1 ∈ N
etn = 4(j− 1) + 3
. D’aprèsE(n)
, la fonctioncos
est dérivablen
fois etcos
(n)= cos
. Cette fonction est dérivable donccos
est dérivablen+1
fois etcos
(n+1)= −sin
. L’hypothèseE(n+1)
est alors vraie ; — S’il existej
∈ N
tel quen + 1 = 4j + 1
alorsn = 4j
. D’aprèsE(n)
, la fonctioncos
est dérivablen
fois etcos
(n)= −sin
. Cette fonction est dérivable donccos
est dérivablen + 1
fois etcos
(n+1)= −cos
. L’hypothèseE(n + 1)
est alors vraie ;— S’il existe
j∈ N
tel quen + 1 = 4j + 2
alorsn = 4j + 1
. D’aprèsE(n)
, la fonctioncos
est dérivablen
fois etcos
(n)= −cos
. Cette fonction est dérivable donccos
est dérivablen + 1
fois etcos
(n+1)= sin
. L’hypothèseE(n + 1)
est alors vraie ;— S’il existe
j∈ N
tel quen + 1 = 4j + 3
alorsn = 4j + 2
. D’aprèsE(n)
, la fonctioncos
est dérivablen
fois etcos
(n)= sin
. Cette fonction est dérivable donccos
est dérivablen + 1
fois etcos
(n+1)= cos
. L’hypothèseE(n + 1)
est alors vraie.L’hypothèse
E(0)
est vraie. Pour tout entier natureln
, siE(n)
est vraie alorsE(n + 1)
est vraie. Par récurrence, on en déduit queE(n)
est vraie pour tout entier natureln
.Exemple 123– Soit
a
un réel,k
un entier naturel non nul etf
la fonction définie surR− {a}
par∀x ∈ R − {a}
f (x) =
1
(x − a)
k.
Pour tout entier
n
, on noteH(n)
l’hypothèse suivante : la fonctionf
est dérivablen
fois surR− {a}
et∀x ∈ R − {a}
f
(n)(x) = (−1)
n(n + k − 1)!
(k − 1)!
1
(x − a)
n+k.
L’hypothèse
H(0)
est vraie. En effet,f
est une fraction rationnelle donc le dénominateur ne s’annule qu’ena
. Elle est donc dérivable surR− {a}
et sa dérivée est donnée par∀x ∈ R − {a}
f
0(x) =
−k
(x − a)
k+1= (−1)
1(1 + k − 1)!
(k − 1)!
1
(x − a)
1+k.
Soit
n∈ N
tel queH(n)
est vraie. La fonctionf
est dérivablen
fois surR− {a}
et∀x ∈ R − {a}
f
(n)(x) = (−1)
n(n + k − 1)!
(k − 1)!
1
(x − a)
n+k.
La fonction
f
(n)est une fraction rationnelle dont le dénominateur ne s’annule qu’ena
. Elle est donc dérivable et∀x ∈ R − {a} f
(n+1)(x) = −(−1)
n(n + k − 1)!
(k − 1)!
(n + k)
1
(x − a)
n+k+1= (−1)
n+1(n + k)!
(k − 1)!
1
(x − a)
n+1+k.
L’hypothèse
H(n + 1)
est donc vraie.L’hypothèse
H(0)
est vraie. Pour tout entier natureln
, siH(n)
est vraie alorsH(n + 1)
est vraie. Par récurrence, on en déduit queH(n)
est vraie pour tout entier natureln
.Théorème 124 (Théorème de Leibniz)– Soit
n
un entier naturel. Soitf
etg
deux fonctions dérivablesn
fois sur un intervalleI
. Alors le produitf g
est dérivablen
fois surI
et(f g)
(n)=
nX
k=0n
k
!
f
(n−k)g
(k).
Démonstration. Pour tout entier naturel
n
, on noteL(n)
l’hypothèse : pour toutes fonctionsf
etg
dérivablesn
fois, le produitf g
est dérivablen
fois surI
et(f g)
(n)=
nX
k=0n
k
!
f
(n−k)g
(k).
L’hypothèse
L(0)
est vraie puisque être dérivable0
fois est synonyme d’être définie et que, pour toutes fonctionsf
etg
définies surI
on an
X
k=0n
k
!
f
(n−k)g
(k)=
0X
k=00
k
!
f
(0−k)g
(k)=
0
0
!
f
(0)g
(0)= f g.
Soit
n∈ N
tel queL(n)
est vraie. Soitf
etg
deux fonctions dérivablesn + 1
fois surI
. On a alors,(f g)
(n)=
nX
k=0n
k
!
f
(n−k)g
(k).
(∗
)Pour tout entier
k∈ {0,...,n}
, on an−k ≤ n
etk≤ n
de sorte quef
(n−k)etg
(k)sont dérivables. Par combinaison linéaire, on déduit de (∗
) que(f g)
(n)est dérivable, autrement dit quef g
est dérivablen + 1
fois. Par dérivation des combinaisons linéaires et des produits, on a alors(f g)
(n+1)=
nX
k=0n
k
!
f
(n−k+1)g
(k)+
nX
k=0n
k
!
f
(n−k)g
(k+1)Dans la deuxième somme, on fait le changement de variable
` = k + 1
. On obtient(f g)
(n+1)=
nX
k=0n
k
!
f
(n+1−k)g
(k)+
n+1X
`=1n
`− 1
!
f
(n+1−`)g
(`)= f
(n+1)g +
nX
j=1n
j
!
+
n
j− 1
!!
f
(n+1−k)g
(k)+ f g
(n+1)= f
(n+1)g +
nX
j=1n + 1
j
!
f
(n+1−k)g
(k)+ f g
(n+1)=
n+1X
j=0n + 1
j
!
f
(n+1−k)g
(k).
L’hypothèse
L(n + 1)
est donc vraie.L’hypothèse
L(0)
est vraie. Pour toutn∈ N
, siL(n)
est vraie alorsL(n + 1)
est vraie. Par récurrence, on en déduit queL(n)
est vraie pour toutn∈ N
.Proposition 125– Soit
n∈ N
. SoitI
un intervalle. L’ensembleD
n(I)
des fonctionsn
fois déri- vables surI
est un espace vectoriel surR
.Démonstration. Fixons un entier
n≥ 0
. Nous allons montrer queD
n(I)
est un sous-espace vectoriel deD
0(I)
.Commençons par montrer que
D
0(I)
est un espace vectoriel surR
. L’ensembleD
0(I)
est, par définition, l’ensemble des fonctions définies surI
. Cet ensemble est stable par addition : sif
etg
sont deux fonctions définies surI
alorsf + g
est la fonction définie surI
par∀x ∈ I
(f + g)(x) = f (x) + g(x).
Soitf
,g
eth
trois fonction définies surI
.— L’addition des fonctions est associative. En effet, la définition de l’addition des fonctions implique
∀x ∈ I ((f + g) + h)(x) = (f + g)(x) + h(x) = (f (x) + g(x)) + h(x)
puis l’associativité de l’addition dansR
implique∀x ∈ I (f (x) + g(x)) + h(x) = f (x) + (g(x) + h(x)).
On a ensuite, de nouveau par définition de l’addition des fonctions∀x ∈ I f (x) + (g(x) + h(x)) = f (x) + (g + h)(x) = (f + (g + h))(x).
Finalement,∀x ∈ I ((f + g) + h)(x) = (f + (g + h))(x)
et donc(f + g) + h = f + (g + h)
;— L’addition des fonctions est commutative. En effet, la définition de l’addition des fonc- tions implique
∀x ∈ I
(f + g)(x) = f (x) + g(x)
puis la commutativité de l’addition dansR
implique∀x ∈ I
f (x) + g(x) = g(x) + f (x)
et, la définition de l’addition des fonctions implique
∀x ∈ I
g(x) + f (x) = (g + f )(x).
Finalement
∀x ∈ I
(f + g)(x) = (g + f )(x)
et doncf + g = g + f
;— L’addition des fonctions admet la fonction nulle pour élément neutre. La fonction nulle est la fonction
z
définie surI
par∀x ∈ I
z(x) = 0.
La définition de l’addition des fonctions implique
∀x ∈ I
(f + z)(x) = f (x) + z(x) = f (x) + 0.
Puisque0
est l’élément neutre de l’addition dansR
on a∀x ∈ I
f (x) + 0 = f (x).
Ainsi,
∀x ∈ I
(f + z)(x) = f (x)
et doncf + z = f
. On note0
la fonctionz
.— Toute fonction définie sur
I
admet un symétrique. Soitk
la fonction définie surI
par∀x ∈ I
k(x) =−f (x).
La définition de l’addition des fonctions implique
∀x ∈ I
(f + k)(x) = f (x) + k(x) = f (x) − f (x).
Puisque−f (x)
est le symétrique pour l’addition dansR
def (x)
, on a∀x ∈ I
f (x)− f (x) = 0 = 0(x)
et donc∀x ∈ I
(f + k)(x) = 0(x).
Finalement,
(f + k) = 0
et donck
est le symétrique def
pour l’addition des fonctions. On note−f
plutôt quek
.L’ensemble
D
(0)(I)
muni de l’addition des fonctions est donc un groupe commutatif. Le produit externe surD
(0)(I)
est l’opération qui à tout réelλ
et toute fonctionf
définie surI
associe la fonctionλ· f
définie surI
par(λ · f )(x) = λf (x).
— Soit
λ
etα
deux réels, soitf
une fonction deD
(0)(I)
. Alors, par définition du produit externe∀x ∈ I
((λα) · f )(x) = (λα)f (x).
Par associativité du produit dansR
, on a∀x ∈ I
(λα)f (x) = λ(αf (x)).
Par définition du produit externe, on a alors∀x ∈ I
λ(αf (x)) = λ(α· f )(x) = (λ · (α · f ))(x).
Ainsi,∀x ∈ I
((λα) · f )(x) = (λ · (α · f ))(x)
et donc(λα) · f = (λ · (α · f )
.— Soit
f
une fonction deD
(0)(I)
. Alors, par définition du produit externe∀x ∈ I
(1 · f )(x) = 1 × f (x).
Puisque
1
est l’élément neutre du produit dansR
, on a∀x ∈ I
1 × f (x) = f (x).
Ainsi,∀x ∈ I
(1 · f )(x) = f (x)
et donc1 · f = f
.— Le produit externe est distributif par rapport à l’addition des fonctions. Soit
λ
un réel,f
etg
deux fonctions définies surI
. Par définition du produit externe∀x ∈ I
(λ · (f + g))(x) = λ(f + g)(x).
Par définition de la somme de fonctions∀x ∈ I
λ(f + g)(x) = λ (f (x) + g(x)) .
Par distributivité du produit dans
R
sur la somme dansR
, on a ensuite∀x ∈ I
λ (f (x) + g(x)) = λf (x) + λg(x).
Par définition du produit externe
Enfin , par définition de la somme de fonctions
∀x ∈ I
(λ · f )(x) + (λ · g)(x) = (λ · f + λ · g)(x).
Ainsi,∀x ∈ I
(λ · (f + g))(x) = (λ · f + λ · g)(x)
et doncλ· (f + g) = λ · f + λ · g
.— Le produit externe est distributif par rapport à l’addition dans
R
. Soitλ
etµ
deux réels, soitf
une fonction définie surI
. Par définition du produit externe∀x ∈ I
((λ + µ) · f )(x) = (λ + µ)f (x).
Par distributivité du produit deR
par rapport à l’addition dansR
, on a∀x ∈ I
(λ + µ)f (x) = λf (x) + µf (x).
Par définition du produit externe,∀x ∈ I
λf (x) + µf (x) = (λ· f )(x) + (µ · f )(x).
Enfin , par définition de la somme de fonctions∀x ∈ I
(λ · f )(x) + (µ · f )(x) = (λ · f + µ · f )(x).
Ainsi,∀x ∈ I
((λ + µ) · f )(x) = (λ · f + µ · f )(x)
et donc(λ + µ) · f = λ · f + µ · f
.L’ensemble de ces propriétés implique que
D
0(I)
est un espace vectoriel surR
.Toute fonction de
D
n(I)
est définie surI
. L’ensembleD
n(I)
est donc une partie deD
0(I)
. Cette partie contient l’élément neutre du groupeD
0(I)
. En effet, la fonction nulle est dérivable de dérivée la fonction nulle et donc dérivablen
fois de dérivéen
ela fonction nulle.Montrons que
D
n(I)
est stable par addition. Pour toutk∈ N
, on noteS(k)
l’hypothèse : pour toutes fonctionsf
etg
définies surI
, sif
∈ D
k(I)
et sig∈ D
k(I)
alorsf + g∈ D
k(I)
et(f + g)
(k)= f
(k)+ g
(k). L’hypothèseS(0)
est vraie parce queD
0(I)
est un groupe commutatif. Soitk∈ N
tel queS(k)
est vraie. Soitf
etg
deux fonctions deD
k+1(I)
. Ce sont deux fonctions dérivablesk
fois et, d’aprèsS(k)
, la fonctionf +g
est dérivablek
fois avec(f +g)
(k)= f
(k)+g
(k). Les fonctionsf
etg
sont dérivablesk + 1
fois, les fonctionsf
(k)etg
(k)sont donc dérivables de dérivées respectivesf
(k+1)etg
(k+1). La somme de deux fonctions dérivables est dérivable de dérivée la somme des dérivées. Doncf
(k)+ g
(k)est dérivable de dérivéef
(k+1)+ g
(k+1). On en déduit que(f + g)
(k)est dérivable et que sa dérivée est(f + g)
(k+1)= (f + g)
(k)0=f
(k)+ g
(k)0= f
(k)0+ g
(k)0= f
(k+1)+ g
(k+1).
Ainsi, l’hypothèse
S(k + 1)
est vraie. L’hypothèseS(0)
est vraie. Pour toutk∈ N
, siS(k)
est vraie alorsS(k + 1)
est vraie. Par récurrence, on en déduit queEn particulier,
D
n(I)
est stable par addition.Enfin que
D
n(I)
est stable par produit externe. C’est une conséquence de la formule de Leibniz en remarquant que pour toutk≥ 1
, la dérivéek
ede n’importe quelle fonction constante est nulle.Proposition 126– Soit
I
un intervalle ouvert deR
etk
∈ N
un entier naturel. Soitg
une fonction dérivablek
fois surI
. Soitf
une fonction dérivablek
fois sur un intervalle ouvertJ
contenantg(I)
. Alorsf
◦ g
est dérivablek
fois surI
.Démonstration. On fixe
I
un intervalle ouvert deR
. Pour toutk∈ N
, notonsC(k)
l’hypothèse : « soitb
une fonction dérivablek
fois surI
. Soita
une fonction dérivablek
fois sur un intervalleouvert
J
contenantb(I)
. Alorsa◦ b
est dérivablek
fois surI
. ».L’hypothèse
C(0)
est vraie : sib
est définie surI
et sia
est définie sur un intervalle contenantb(I)
, alorsa◦ b
est définie surI
. Soitk∈ N
tel queC(k + 1)
est vraie. Soitg
une fonction dérivablek + 1
fois surI
. Soitf
une fonction dérivablek + 1
fois sur un intervalle ouvertJ
contenantg(I)
. On poseb = f
eta = g
0. La fonctionb
est dérivablek
fois surI
, la fonctiona
est dérivablek
fois surJ
. Grâce à l’hypothèseC(k)
, la fonctiona◦ b = g
0◦ f
est dérivablek
fois. Par produit, la(f ◦ g)
0= g
0f
0◦ g
est donc dérivablek
fois. On en déduit que la fonctionf
◦ g
est dérivablek + 1
fois surI
. L’hypothèseC(k)
est donc vraie.L’hypothèse
C(0)
est vraie. Pour toutk∈ N
, siC(k)
est vraie alorsC(k + 1)
est vraie. Par récurrence, on en déduit queC(k)
pour toutk∈ N
.Proposition 127– Soit
I
un intervalle ouvert deR
, soitk
un entier naturel etf
,g
deux fonc- tions dérivablesk
fois surI
. Sig
ne s’annule pas surI
alorsf /g
est dérivablek
fois surI
.Démonstration. Montrons d’abord que la fonction
1/g
estk
fois dérivable surI
. Sik = 0
, alorsg
ne s’annulant pas surI
, la fonction1/g
est définie surI
. On supposek≥ 1
. La fonctiong
est continue et ne s’annule pas. D’après le contraposée du théorème des valeurs intermédiaires, elle est donc de signe constant. On poseJ = R
+∗sig
est à valeurs strictement positives etJ = R
−∗sig
est à valeurs strictement négatives. La fonction1/g
est la composéei◦ g
aveci : J
→ R
x
7→
1
x.
D’après l’exemple 123 page 80, la fonction
i
estk
fois dérivable surJ
. Commeg
est aussik
fois dérivable on en déduit que1/g
estk
fois dérivable surI
.La fonction
f /g
est alorsk
fois dérivable surI
comme produit des fonctionsf
et1/g
toutes deuxk
fois dérivables surI
.Soit
k≥ 1
un entier etf
∈ D
k(I)
. Pour toutj∈ {0,...,k − 1}
, la fonctionf
(j)est dérivable surI
donc continue surI
. En revanche, la fonctionf
(k)ne jouit d’aucune propriété de régularité. Si elle est dérivable, elle appartient àD
k+1(I)
. Pour prendre en compte le cas où elle serait seulement continue, on crée un nouvel ensemble.Définition 128– Soit
k≥ 0
etI
un intervalle ouvert deR
. On noteC
k(I)
l’ensemble des fonc- tionsk
fois dérivables surI
dont la dérivéek
eest continue surI
. Une fonction appartenantà
C
k(I)
est dite de classeC
ksurI
.Remarque 129– Il résulte de la définition précédente que
C
0(I)
est l’ensemble des fonctions continues surI
.Proposition 130– Soit
k
≥ 0
etI
un intervalle ouvert deR
. L’ensembleC
k(I)
est un sous- espace vectoriel deD
k(I)
.Démonstration. On fixe un entier
k≥ 0
. Par définitionC
k(I)
est une partie deD
k(I)
. La fonction nulle est dérivable à l’ordrek
est sa dérivéek
eest la fonction nulle qui est continue. La fonction nulle est donc un élément deC
k(I)
.Soit
(λ,µ) ∈ R
2etf
,g
deux fonctions appartenant àC
k(I)
. Alors,λ· f + µ · g
est dérivablek
fois (puisqueD
k(I)
est un espace vectoriel) et(λ · f + µ · g)
(k)= λ · f
(k)+ µ · g
(k).
Les fonctions
f
(k)etg
(k)sont continues. La fonctionλ· f
(k)+ µ · g
(k)est donc continue. Ainsi,C
k(I)
est stable par combinaison linéaire. C’est un sous-espace vectoriel deD
k(I)
.Proposition 131– Soit
k≥ 0
etI
un intervalle ouvert deR
. Sif
etg
sont de classeC
ksurI
, alorsf g
est de classeC
ksurI
.Démonstration. Les fonctions
f
etg
étant de classeC
ksurI
, ce sont des éléments deD
k(I)
. On peut alors appliquer la formule de Leibniz et obtenir(f g)
(k)=
kX
j=0k
j
!
f
(j)g
(k−j).
Or, pour tout
j∈ {0,...,k}
, les fonctions f(j)etg
(k−j)sont continues surI
. La fonction kjf
(j)g
(k−j) est donc continue surI
. par somme, on en déduit que(f g)
(k)est continue surI
et donc quef g
est de classeC
ksurI
.Si la dérivée
f
0d’une fonctionf
est de classeC
ksur un intervalleI
, alors elle est dérivablek
fois et sa dérivéek
eest continue. Autrement dit,(f
0)
(k)est continue. Or,(f
0)
(k)= f
(k+1)doncf
est dérivablek + 1
fois surI
et sa dérivéek + 1
eest continue. La fonctionf
est donc de classeC
k+1. On utilise cette remarque pour montrer que la composée de fonctions de classeC
kest une fonction de classeC
k.Proposition 132– Soit
I
un intervalle ouvert deR
etk∈ N
un entier naturel. Soitg
une fonc- tion de classeC
ksurI
. Soitf
une fonction de classeC
ksur un intervalle ouvertJ
contenantDémonstration. On fixe
I
un intervalle ouvert deR
. Pour toutk∈ N
, notonsC(k)
l’hypothèse : « soitb
une fonction de classeC
ksurI
. Soita
une fonction de classeC
ksur un intervalle ouvertJ
contenantb(I)
. Alorsa◦ b
est de classeC
ksurI
. ».L’hypothèse
C(0)
est vraie : sib
est continue surI
et sia
est continue sur un intervalle contenantb(I)
, alorsa◦ b
est continue surI
. Soitk∈ N
tel queC(k + 1)
est vraie. Soitg
une fonction de classeC
k+1surI
. Soitf
une fonction de classeC
k+1sur un intervalle ouvertJ
contenantg(I)
. On poseb = f
eta = g
0. La fonctionb
est de classeC
ksurI
, la fonctiona
de classeC
kfois surJ
. Grâce à l’hypothèseC(k)
, la fonctiona◦b = g
0◦f
de classeC
k. Par produit, la(f ◦ g)
0= g
0f
0◦ g
est donc de classeC
k. On en déduit que la fonctionf
◦ g
de classeC
k+1 surI
. L’hypothèseC(k)
est donc vraie.L’hypothèse
C(0)
est vraie. Pour toutk∈ N
, siC(k)
est vraie alorsC(k + 1)
est vraie. Par récurrence, on en déduit queC(k)
pour toutk∈ N
.Proposition 133– Soit
I
un intervalle ouvert deR
, soitk
un entier naturel etf
,g
deux fonc- tions de classeC
ksurI
. Sig
ne s’annule pas surI
alorsf /g
est de classeC
ksurI
.Démonstration. Montrons d’abord que la fonction
1/g
est de classeC
ksurI
. Sik = 0
, alorsg
ne s’annulant pas surI
, la fonction1/g
est continue surI
. On supposek≥ 1
. La fonctiong
est continue et ne s’annule pas. D’après le contraposée du théorème des valeurs intermédiaires, elle est donc de signe constant. On poseJ = R
+∗sig
est à valeurs strictement positives etJ = R
−∗sig
est à valeurs strictement négatives. La fonction1/g
est la composéei◦ g
aveci : J
→ R
x
7→
1
x.
D’après l’exemple 123 page 80, la fonction
i
estk
fois dérivable surJ
. Sa dérivéek
eest la fonctionJ
→
R
x
7→
(−1)
kk!
x
k+1.
C’est une fonction continue sur
J
. Commeg
est de classeC
ksurI
, on en déduit que1/g
est de classeC
ksurI
.La fonction
f /g
est alors de classeC
k surI
comme produit des fonctionsf
et1/g
toutes deux de classeC
ksurI
.Exemple 134– Soit
f
la fonction définie surR
parf (x) =
x
4sin1
x
six∈ R
∗;0
sinon.Les fonctions
x7→ x
4, etsin
sont(a)de classeC
k surR
, pour tout entierk≥ 0
. La fonctionx7→ 1/x
est de classeC
ksur les intervalles ouvertsR
−∗etR
+∗, pour tout entierk≥ 0
. Par lesthéorèmes généraux précédents, la fonction
f
est donc de classeC
ksur les intervalles ouvertsR
−∗etR
+∗, pour tout entierk≥ 0
. Étudions les valeurs dek
pour lesquellesf
est de classeC
k surR
. Pour cela, nous étudions la régularité en0
.Pour tout
x∈ R
∗, on af (x)− f (0)
x
=
x
3sin1
x
≤
x
3.
On a donclim
x→0f (x)− f (0)
x
= 0.
La fonction
f
est alors dérivable en0
, de dérivéef
0(0) = 0
. Ainsi,f
est dérivable surR
et∀x ∈ R
f
0(x) =
4x
3sin1
x
− x
2cos1
x
six∈ R
∗;0
sinon. Pour toutx∈ R
∗, on af
0(x) − f
0(0)
x
=
4x
2sin1
x
− x cos1x
≤ 4x
2+ |x|.
On a donclim
x→0f
0(x) − f
0(0)
x
= 0.
La fonction
f
0 est alors dérivable en0
, de dérivéef
00(0) = 0
. Ainsi,f
0est dérivable surR
et∀x ∈ R
f
00(x) =
(12x
2− 1)sin1x− 6x cos1x
six∈ R
∗;0
sinon. Or,∀x ∈ R
∗12x
2sin1
x
≤ 12x
2et6x cos
1
x
≤ 6|x|.
Il en résulte que la fonction
f
00admet une limite en0
si et seulement si la fonctionx7→ sin(1/x)
admet une limite en0
. Ce n’est pas le cas(b). La fonctionf
00 n’a alors pas de limite en0
. Elle n’est donc pas continue en0
.La fonction
f
est de classeC
1, deux fois dérivable, mais pas de classeC
2.On termine cette partie en donnant une extension du théorème de dérivabilité des prolon- gements.
Théorème 135– Soit
I
un intervalle ouvert eta
∈ I
. Soitk
un entier non nul. Soitf
une fonction définie surI− {a}
. On suppose que la fonctionf
est de classeC
ksurI− {a}
et que, pour toutj∈ {0,...,k}
la fonctionf
(j)admet une limite`
j∈ R
ena
. Alors, la fonctionf
est prolongeable par continuité ena
. Le prolongementfe
est une fonction de classeC
ksurI
et,∀j ∈ {0,...,k}
fe
(j)(a) = `
j.
Démonstration. Puisque
f = f
(0)converge vers`
0ena
, le prolongement par continuité def
este
f
: I →
R
x
7→
f (x)
six , a
;`
0 six = a
.La fonction
fe
0converge vers`
1ena
. Grâce au théorème de dérivabilité des prolongements (théorème 106 page 67), la fonctionfe
est dérivable ete
f
0(a) = `
1= lim
x→afe
0(x)
de sorte que
fe
0est continue ena
. La fonctionfe
est ainsi de classeC
1surI
.Pour tout entier
n∈ {1,...,k}
, on noteH(n)
l’hypothèse :fe
est ainsi de classeC
nsurI
ete
f
n(a) = `
n. On a montré que
H(1)
est vraie. Soitn∈∈ {1,...,k − 1}
tel queH(n)
est vraie. On poseg = ef
n. Cette fonction est continue surI
et dérivable surI− {a}
puisquef
est de classeC
nsurI− {a}
. De plus,g
0= ef
n+1converge vers`
n+1en
a
. Grâce au théorème de dérivabilité des prolongements, la fonctiong
est donc dérivable de dérivéeg
0(a) = `
n+1.
Commeg
0(a) = `
n+1= lim
x→a
g
0(x)
la fonction
g
0est aussi continue ena
. Ainsi,g
est de classeC
1surI
, c’est-à-dire quef
est de classeC
n+1surI
. De plus,f
(n+1)(a) = g
0(a) = `
n+1. L’hypothèseH(n + 1)
est vraie.L’hypothèse
H(1)
est vraie. Pour tout entiern∈ {1,...,k}
, siH(n)
est vraie alorsH(n + 1)
est vraie. Par récurrence, on en déduit que, pour toutn∈ {1,...,k}
, la fonctionfe
est de classeC
nsurI
etfe
n(a) = `
n. Autrement dit, la fonction
fe
est de classeC
ksurI
et pour tout entiern∈ {1,...,k}
, on afe
n(a) = `
n5
Fonctions usuelles
5.1) Logarithme et exponentielle
On admet dans ce cours le résultat suivant qui sera démontré pendant le cours d’intégration.
Théorème 136– Soit
f
une fonction continue sur l’intervalle ouvertI
. Il existe une fonctionF
, dérivable surI
dont la dérivée estf
. Cette fonctionF
est une primitive deF
surI
. On a∀x ∈ I
F
0(x) = f (x).
On fera attention qu’il n’y pas unicité. En effet, si
F
1est une primitive def
surI
. SoitC
un réel. Si on définit la fonctionF
2surI
en posant∀x ∈ I
F
2(x) = F
1(x) + C
alors
F
20= F
10= f
et doncF
2est aussi une primitive def
surI
. Soitx
0∈ I
ety
0∈ R
. En choisissantC = y
0− F
1(x
0)
alors∀x ∈ I
F
2(x) = F
1(x) + y
0− F
1(x
0)
et donc
F
2(x
0) = y
0. La fonctionF
2est donc une primitive def
prenant la valeury
0enx
0. Réciproquement, siF
1etF
2sont deux primitives d’une même fonctionf
sur un intervalleI
. Alors∀x ∈ I
(F
2− F
1)
0(x) = F
10(x) − F
20(x) = f (x) − f (x) = 0
et doncF
2− F
1est constante surI
. Il existe donc un réelC
tel que∀x ∈ I
F
2(x) = F
1(x) + C.
Soit
x
0∈ I
ety
0∈ R
. Si de plus,F
2prend la valeury
0enx
0, alorsF
1(x
0) + C = y
0et doncC = y
0− F
1(x
0)
.Proposition 137– Soit
I
un intervalle ouvert etf
une fonction continue surI
. SoitF
une primitive def
surI
. Alors,— la fonction
G
est une primitive def
surI
si et seulement s’il existe un réelC
tel que∀x ∈ I
G(x) = F(x) + C ;
— soit
x
0∈ I
ety
0∈ R
, il existe une et une seule primitive def
surI
prenant la valeury
0enx
0.On peut alors définir la fonction logarithme néperien.
Définition 138– La fonction logarithme néperien est la primitive sur
R
+∗de la fonction conti- nueR
+∗→ R
x
7→
1
x
prenant s’annulant en
1
. On noteln
cette fonction. La fonctionln
est donc l’unique fonction vérifiant∀t ∈ R
+∗ln
0(t) =1
t
etln(1) = 0.
Le logarithme néperien transforme les produits en somme.
Proposition 139– Soit
x
ety
deux réels strictement positifs. Alors,ln(xy) = ln(x) + ln(y).
Démonstration. Soit
y∈ R
+∗. La fonctionf
définie surR
+∗par∀x ∈ R
+∗f (x) = ln(xy)− ln(x) − ln(y)
est dérivable sur
R
+∗. Sa dérivée vérifie∀x ∈ R
+∗f
0(x) = y ·xy1
−1
x
= 0.
La fonction
f
est donc constante surR
+∗. On calculef (1) = ln(y)− ln(1) − ln(y) = 0.
La fonctionf
est donc nulle surR
∗+.Soit alors
x
ety
deux réels strictement positifs. On a alorsln x
y
!
+ ln(y) = ln
yx
y
!
= ln(x).
On a donc∀(x,y) ∈ R
+∗× R
+∗ln x
y
!
= ln(x) − ln(y).
Soit
t∈ R
+∗. Dans l’égalité précédente, on choisitx = 1
ety = t
. On en déduit la propriété suivante.∀t ∈ R
+∗ln1
t
= −ln(t).
Pour tout entiern∈ N
, on noteH(n)
l’hypothèse∀x ∈ R
+∗ln(x
n) = nln(x).
L’hypothèse
H(0)
puisque, pour tout réelx
on aln(x
0) = ln(1) = 0
et0ln(x) = 0
. Soitn
un entier naturel tel queH(n)
est vraie. Soitx∈ R
+∗. Alorslnx
n+1= ln(x · x
n) = ln(x) + ln(x
n).
Puisque
H(n)
est vraie, on a alorslnx
n+1= ln(x) + nln(x) = (n + 1)ln(x).
L’hypothèse
H(n + 1)
est donc vraie.L’hypothèse
H(0)
est vraie. Pour tout entier natureln
, si l’hypothèseH(n)
est vraie alorsH(n + 1)
est vraie. Par récurrence, on en déduit queH(n)
est vraie pour tout entier natureln
.Soit alors
n
un entier naturel strictement négatif. Puisque−n ∈ N
, on aln(x
n) = ln
1
x
−n= −ln(x
−n) = −(−n)ln(x) = nln(x).
On a donc montré∀n ∈ Z ∀x ∈ R
+∗ln(x
n) = nln(x).
Pour tout réel
x
strictement positif, on aln
0(x) =
1
x
> 0.
La fonction
ln
est donc strictement croissante surR
+∗. On étudie ensuite les limites au bord du domaine de définition.Proposition 140– On a les limites suivantes :
lim
x→0 x>0ln(x) = −∞,
lim
x→+∞ln(x) = +∞
etlim
x→0 x>0x ln(x) = 0,
lim
x→+∞ln(x)
x
= 0.
Démonstration. 1) Pour tout
n∈ N
∗, on aln(2
n) = nln(2)
. Comme2 > 1
et puisqueln
croît strictement, on aln(2) > ln(1) = 0
. On en déduit que la suite(ln(2
n))
n∈N∗ tend vers+∞
. En particulier, il existen
0∈ N
∗tel queln(2
n0) > 1
. SoitM > 0
. On notedMe = bMc + 1
. On a doncdMe > M
. Six > (2
n0)
dMealorsln(x) > dMeln(2
n0) > M
. Pour toutM > 0
, il existe doncA = (2
n0)
dMetel que, pour toutx∈ R
+∗, six > A
alorsln(x) > M
. On en déduitlim
x→+∞
ln(x) = +∞.
2) Si
x
tend vers0
par valeurs positives, alors1/x
tend vers+∞
et doncln(1/x)
tend vers+∞
. Or,ln(1/x) = −ln(x)
doncln(x)
tend vers−∞
. Ainsi,lim
x→0
x>0
ln(x) = −∞.
3) Pour toutx > 1
, on noten(x) =
$
ln(x)
ln(3)
%
On an(x)≤ln(3)ln(x)
< n(x) + 1.
(39) Puisque3 > 1
, on aln(3) > 0
et doncn(x) ln(3)≤ ln(x) < (n(x) + 1)ln(3)
(40) puisln3
n(x)≤ ln(x) < ln3
n(x)+1.
Comme la fonction
ln
est strictement croissante, on a doncEn divisant (40) par (41), on obtient
n(x)
3
n(x)+1ln(3) ≤
ln(x)
x
<
(n(x) + 1)
3
n(x)ln(3)
Pour tout entier
n∈ N
, on a(c)n + 1≤ 2
n. On a donc∀x ∈ [1,+∞[
0 ≤ln(x)x
<2
n(x)3
n(x)ln(3) =
2
3
n(x)ln(3).
De l’équation (39), on déduit∀x ∈ [1,+∞[
n(x) >ln(x)
ln(3) −1.
On en déduit que
n(x)
tend vers+∞
lorsquex
tend vers+∞
puis quelim
x→+∞2
3
n(x)ln(3) = 0
etlim
x→+∞ln(x)
x
= 0.
4) Pour toutx∈ R
+∗, on ax ln(x) =−ln(1/x)1/x
.
Si
x
tend vers0
par valeurs positives, alors1/x
tend vers+∞
et donclim
x→0 x>0ln(1/x)
1/x
= 0
puis xlim
→0 x>0x ln(x) = 0.
La fonction
ln
est strictement croissante est continue surR
+∗. Sa limite en0
est−∞
, sa limite en+∞
est+∞
. Elle est donc bijective deR
+∗dans]−∞,+∞[= R
. En particulier, il existe un et un seul réel en lequelln
prend la valeur1
.Définition 141– Le réel
e
est l’unique réel tel queln(e) = 1
.La courbe représentative de la fonction
ln
est donnée figure 13 page suivante.Définition 142– La fonction exponentielle est la fonction réciproque de la fonction loga- rithme néperien. Elle est définie de
R
dansR
+∗. On la noteexp
.Par définition, on a donc
∀x ∈ R
+∗exp(ln(x)) = x
∀x ∈ R
ln(exp(x)) = x.
1
e
1
O
Figure 13 – Courbe représentative de la fonction
ln
La fonction
ln
étant dérivable surR
+∗, de dérivée ne s’annulant pas, la fonctionexp
est dérivable etexp
0(x) =
1
ln
0(exp(x))=
1
1/ exp(x)= exp(x).
L’exponentielle est donc sa propre dérivée :exp
0(x) = exp(x).
Pour tout réel
x
, on aexp
0(x) > 0
. La fonction exponentielle est donc strictement croissante. Delim
x→0+ln(x) = −∞
etlim
+∞ln(x) = +∞
, on déduitlim
x→−∞
exp(x) = 0
xlim
→+∞exp(x) = +∞.
Enfin, de
ln(1) = 0
etln(e) = 1
on tireexp(0) = 1
exp(1) = e.
1
1
e
O
Proposition 143– Pour tous réels