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2. Place des réseaux de santé dans les parcours de soins

2.3 Discussion sur l’organisation des réseaux de néphrologie

2.3.2 Le fonctionnement :

Tableau 8 a : Secteur d’activité des réseaux de néphrologie en 2009

RNB RENIF NEPHRONOR TIRCEL

Réseau Ville

Hôpital x x

Réseau inter-

établissement x x x

Continuité des

soins

inter-établissement x x

0LVHHQIRUPH3XFHVHW QXPpURV

Chaque réseau a un statut d’Association de Loi 1901, avec les instances réglementaires

habituelles et des comités de pilotage. Les réseaux de néphrologie se sont engagés dans un

processus d’extension, à la demande des Agences Régionales de Santé, qui ne souhaitent pas

multiplier les réseaux d’une même thématique (néphrologique, en l’occurrence) par région.

Ainsi, le réseau RENIF est désormais la fusion imposée par l’Agence Régionale d’Ile de

France de trois réseaux historiquement distincts, dans un souci de mutualisation des moyens

et de lisibilité régionale. Les réseaux enquêtés ont une ancienneté d’au moins cinq ans et

bénéficient de fonds publics issus des Agences Régionales de Santé, comme source très

majoritaire de financement. Ils ont perçu des subventions issues de la DRDR, du FAQSV,

puis du FIQSV et maintenant du FIR (1.3.2.2).

La constitution des réseaux relève de dynamiques individuelles et pallient, dans un premier

temps, les fonctionnements insuffisamment opérants du secteur hospitalier concernant le

besoin d’harmonisation des pratiques (apprentissage de la dialyse, inscription sur liste de

greffe et éducation thérapeutique spécifique aux traitements de suppléance pour

NEPHRONOR, par exemple).

Lors de l’enquête, les réseaux ont souvent déploré le peu d’initiatives des membres des

réseaux, laissant aux promoteurs et aux membres des comités de pilotage le rôle d’impulsion

et d’innovation pour des actions le plus souvent issues des pratiques hospitalières.

Les actions annoncées sont sensiblement identiques mais leur mise en œuvre et les priorités

dans la stratégie de chaque réseau sont cependant très hétérogènes et dépendent du contexte

de fonctionnement inter hospitalier ou Ville-Hôpital.

Les deux réseaux NEPHRONOR et RNB ont un fonctionnement inter-hospitalier avec une

exhaustivité de participation des Centres Lourds de Dialyse de la région Nord-Pas de Calais

au réseau NEPHRONOR et une large participation des services de néphrologie hospitaliers de

Bourgogne au réseau RNB. Ils développent des actions d’harmonisation des pratiques et de

mobilisation des professionnels des établissements, avec des projets de services fédérateurs

comme l’éducation thérapeutique.

Résumé et perspectives :

Les deux réseaux de néphrologie ne répondant pas à la définition des réseaux Ville-Hôpital

ne devraient-ils pas disposer d’un budget spécifique du SROS hospitalier au lieu d’imputer le

budget du FIR? Cela questionne quant à l’attribution par certaines ARS d’un financement

relevant du FIR, normalement dévolu aux réseaux de santé Ville-Hôpital et aux maisons de

santé depuis 2012.

Deux réseaux, RENIF et TIRCEL, répondent à la définition du réseau de santé Ville-Hôpital

(1.3.2.2) et développent des actions à destination de la médecine ambulatoire libérale. Ces

réseaux cherchent à créer ou renforcer des liens avec la médecine de ville et particulièrement

avec les médecins généralistes. Les réseaux Ville-Hôpital développent ainsi des actions de

dépistage et de sensibilisation auprès des professionnels de premier recours et

d’harmonisation des pratiques en matière de soins primaires. Ils créent des liens entre les

consultations ambulatoires et les consultations hospitalières en s’appuyant sur un parcours de

soins personnalisé, souvent poly thématique pour les patients polypathologiques avec les

comorbidités habituelles de l’insuffisance rénale, comme l’hypertension ou le diabète de type

2. Cela pose inévitablement des problèmes administratifs comme l’identification du patient

dans plusieurs réseaux ou la primauté à donner à un réseau… cependant cette évolution est

nécessaire pour une meilleure lisibilité par les patients et les professionnels de médecine de

ville.

RNB RENIF NEPHRONOR TIRCEL

Communication

patients

Site Internet

Lettres

d’information

Site Internet

Communication

professionnels

Site Internet

Lettres

d’information

Site Internet

Référentiels

Lettres

d’information

Actions

principales

professionnelles

Registre REIN

Formation

hospitalière

Formation

Ville/Hôpital

Registre REIN

Formation

hospitalière

Aide à la

Certification

Formation

Ville/Hôpital

Evaluation des

pratiques

professionnelles

Education

thérapeutique Stade 3 et 4 Stade 3/ 4/ 5

Apprentissage à la

dialyse

phase post-greffe

Stade 4/ 5

Stade 3 en cours

Tableau 8 b : Prestations des réseaux de néphrologie en 2009

Tous les réseaux proposent des sessions de formation continue ou études de cas aux

professionnels de santé, les ouvrant largement aux professions paramédicales (infirmiers,

diététiciens). Ces actions sont appréciées et réitérées plusieurs fois par an.

La diffusion de recommandations de bonne pratique de la Haute Autorité de Santé ou de la

Société de Néphrologie est un axe de travail important. Les coordinations proposent des

référentiels synthétiques d’aide à la décision et au suivi, avec des objectifs différents selon

qu’il s’agit d’un réseau inter hospitalier ou Ville-Hôpital. Le réseau TIRCEL met à

disposition 25 fiches synthétiques de prise en charge à destination de l’ensemble des

professionnels (médicaux et paramédicaux) adhérents au réseau. Ces fiches font l’objet de

transmissions auprès de réseaux partenaires et parfois de convention entre réseaux pour une

utilisation plus large.

Résumé et perspectives :

La formation professionnelle est plébiscitée et doit être poursuivie avec la particularité

affirmée de la pluridisciplinarité. Des solutions administratives et comptables sont à trouver

pour la reconnaissance par les organismes de formation continue. En effet, les formations

n’ouvrent pas droit à indemnisation lorsque des professionnels de qualifications différentes

participent conjointement aux mêmes sessions de formation. Si les ARS délivrent un budget de

formation, il est insuffisant et devrait rester disponible pour des formations spécifiques

n’entrant pas dans le cadre de la formation continue. Les réseaux pourraient constituer des

dossiers de demande d’agrément en tant qu’organisme de formation ou contracter avec des

organismes de formation déjà existants, afin que les formations soient reconnues, validées et

indemnisées.

Les réseaux mettent l’accent sur l’implication des patients dans un processus d’information

et/ou d’éducation, à tous les stades de la maladie rénale, avec le développement de l’éducation

thérapeutique. Les programmes éducatifs sont issus de volontés hospitalières avec une

adaptation nécessaire pour décentraliser les consultations et les séances en dehors des services

de néphrologie en invitant les patients dans des établissements de soins qui ne sont pas

particulièrement leur établissement de référence. Si la priorité a été mise sur les prises en

charges pré dialyse, la démarche éducative se développe désormais au profit des stades plus

précoces, faisant appel à des compétences complémentaires comme la cardiologie ou la

diabétologie.

Résumé et perspectives :

Les programmes en éducation thérapeutique sont agréés par les ARS et la dynamique actuelle

doit être poursuivie pour les stades précoces de la MRC et les comorbidités déjà citées. C’est

une valeur ajoutée au parcours de soins et la mobilisation de nouvelles ressources

motivationnelles tant pour les patients que pour les professionnels. Ils participent de

l’optimisation de l’observance et des auto soins en lien avec la gestion des risques.