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La flexibilité du travail et la flexibilité de l’emploi

SECTION 3. LA FLEXIBILITE DU MARCHE DU TRAVAIL 1. Définition et concept

3. La flexibilité du travail et la flexibilité de l’emploi

La flexibilité (flexibilitas) est une notion latine dont le sens originel décrit la capacité des choses à s’adapter facilement et, éventuellement, à retrouver leur état initial. Cette signification, synonyme de souplesse et d’élasticité, ne comporte aucune connotation négative ou positive112.

Par analogie s’étend à certaines manifestations (par exemple, la propriété d’une voix, d’un esprit, la flexibilité des mots ou d’une langue) :

-Ici, la flexibilité est un attribut positif, offrant un avantage sur la rigidité. L’adjectif « flexible »peut aussi signifier la docilité et la malléabilité.

Par extension, dans le langage familier contemporain, le terme peut désigner une personne. Ainsi, ceux qui cherchent aujourd’hui un emploi se décrivent comme « flexibles »

pour manifester leur disponibilité à s’adapter aux offres qui leur sont faites. Par là, ils intériorisent sans aucun doute une exigence qui s’impose à eux.

Les jugements sur la flexibilité dépendent des points de vue :

ü Un employeur cherchera des salariés « flexibles », donc soumis à ses objectifs.

ü Un syndicaliste argumentera que les employés, parce qu’ils ne sont pas corvéables à merci, ne doivent pas être considérés comme des « choses » flexibles et dociles.

ü La flexibilité se présente comme une norme sociale, de plus en plus envahissante et contestée. Elle en est venue à cristalliser l’esprit du temps.

ü Flexibilité veut dire aussi dans certains langage : capacité d’adaptation qui met en valeur le processus dynamique.

Tableau de comparaison entre la flexibilité du travail et la flexibilité de l’emploi

Flexibilité du travail Flexibilité de l’emploi

Approche économique Variabilité du salaire et des coûts

du travail

Variabilité du volume de l’emploi dans la firme ou dans l’économie, mobilité de l’emploi.

Notions communes Souplesse de l’organisation productive, adaptabilité des capacités d’apprentissage et des compétences, des structures hiérarchiques, des conditions et du temps de travail.

Approche sociologique Adaptabilité de l’activité

productive, individuelle et collective.

Adaptabilité des qualifications, des contrats des statuts et des droits attachés.

Il faut retenir que le travail est offert par les individus, demandé par les entreprises et

Le travail paraît plus dans les fondements de l’approche économique « standard », il est défini comme un facteur de production homogène, qui, combiné au capital, lui est complémentaire, et substituable. C’est une « marchandise »ou un « service », dont la valeur s’apprécie en fonction de son utilité (sa productivité).

Par contre la réflexion sur l’emploi, fut remarquée avec John Maynard KEYNES, il dépend de la croissance de l’activité économique.

Dans un pays considéré, la demande d’emploi représente l’ensemble des postulants à une embauche, pendant que les firmes se trouvent dans la position de choisir au sein de l’offre de travail de ces candidats à l’emploi. Les approches économiques « non standard » estiment indispensable d’intégrer les institutions sociales à l’objet de leur discipline et attachent alors une importance centrale au fait que l’exercice du travail, dans le cadre d’un emploi, est porté par un

rapport salarial.

En résumé nous pouvons dire que dans une approche économiste étroite, le travail s’analyse comme l’un des facteurs de la production, alors que, pour les autres sciences sociales, il est une activité humaine fondamentale située dans l’espace et le temps.

Si l’emploi, pour les économistes, est plutôt envisagé en volume et sous l’angle de la macroéconomie, il représente d’abord pour la sociologie un support de l’identité sociale. La

flexibilité, en tant qu’elle, s’oppose à la rigidité ou à la fixité, peut s’appliquer aux deux notions avec des conséquences très différentes.

« Flexibiliser » le travail, par contraste, c’est assurer que l’activité humaine spécifique (ou le facteur productif) devienne malléable, adaptable à des circonstances changeantes de la production. La conséquence immédiate de la flexibilité de l’emploi est la remise en cause des éléments de garantie et de sécurité qui lui sont associés.

Au contraire, flexibiliser le travail n’entraîne, en soi, aucune conséquence de ce type. La flexibilité des emplois, d’autre part, si elle remet en cause des garanties acquises, peut aussi déboucher sur la répartition plus équitable ou le développement de ces dernières.

La flexibilité du travail constitue incontestablement un progrès pour l’exercice des savoirs et des capacités individuelles et collectives par contraste avec une activité pauvre et répétitive dans un cadre rigide. (Non flexible, qui ne s’adapte pas aux changements). Un double visage de la flexibilité : économique pour sa logique profonde, social pour ses effets.

3.1 Les nouvelles technologies et la flexibilité du travail

Pour comprendre cette conséquence, il est nécessaire de répondre à la problématique suivante : quelle part de responsabilité faut-il attribuer aux nouvelles technologies de l’information et de la communication ?

L’utilisation de ces techniques installe des lignes de partage complexes dans les collectifs de travail et dans la gestion de l’emploi, nous rencontrons par exemple le problème de l’âge, car certains métiers de l’informatique réclament une forte mobilité et une flexibilité de l’emploi.

D’autre part, l’extension des procédés incorporant les NTIC nécessite un apprentissage constant, ce qui est un facteur d’exclusion d’une partie des salariés. Au total, pour étroitement liée qu’elle soit à la flexibilisation des rapports de travail, l’informatisation n’est, en elle-même, ni unilatéralement positive ni négative pour les salariés. Ceci n’interdit pas, au contraire, de réfléchir à la contribution potentielle des NTIC à la démocratisation de l’organisation du travail.

Conclusion du chapitre

Nous avons vu dans le chapitre précédent que le marché du travail fonctionnerait comme

tout les autres marchés, avec les mêmes composantes à savoir une offre du travail, une demande du travail et l’intersection des deux qui nous donne l’équilibre c'est-à-dire la quantité et le prix que nous appelons aussi salaire.

Le survol théorique nous a permis de ressortir les points similaires ainsi que les divergences constatés dans les différents courants de la pensée économique, puisque les néoclassiques définissent le marché du travail comme étant un cadre spécifique ou les offreurs se confrontent à des demandeurs pour déterminer le salaire d’équilibre.

Par contre pour les keynésiens, le marché du travail néoclassique est une fiction parce que le travailleur n’est pas en mesure de faire un arbitrage entre loisir et travail, donc le pouvoir d’achat des individus dépend de données macro-économiques qui sont indépendantes du fonctionnement du marché.

Nous avons aussi souligné le problème de la flexibilité du marché du travail que nous définissons comme une capacité d’adaptation aux évolutions externes, nous avons mis aussi l’accent sur la différence entre la flexibilité du travail qui veut dire que l’activité humaine devienne malléable, et adaptable à des circonstances changeantes de la production, et la flexibilité de l’emploi qui dépend de la croissance de l’activité économique.