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: Avec la fermeture des écoles, « beaucoup de parents ont donné leurs enfants en

« La fermeture des écoles a eu des conséquences sur les jeunes filles parce que pendant cette fermeture, les filles sont restées à la maison à ne rien faire et n’ont pas continué à apprendre. À cause de ça beaucoup de parents ont donné leurs enfants en mariage. A cela s’ajoute l’affaiblissement du niveau des élèves parce que si tu restes des mois et des mois sans apprendre, tu oublies tout ce que tu avais appris mais aussi les élèves se sont senties découragées ».

Source : Entretien avec une jeune fille mariée de 16 ans, Kédougou

Pour ce qui est de l’accès aux soins de santé en période de COVID-19, la majorité des filles ont déclaré n’avoir pas eu accès aux soins de santé durant la COVID-19 (52%). En effet, 43,3% des filles révèlent qu’elles n’ont pas eu accès aux soins de santé car l’accès était difficile et 8,7% affirment qu’elles n’ont pas du tout eu accès aux soins de santé. Selon le statut, matrimonial, l’accès aux soins de santé est plus difficile chez les adolescentes non mariées par

25

8,7 7

75

100 87 90,7

4,3 2,3

Kedougou Kolda Tambacounda Total

Ne sait pas Non Oui

rapport à celles en union, soit respectivement 53,4% et 42,9%. Ce manque d’accès aux soins de santé est plus accentué dans la région de Kédougou où 4 filles sur 5 étaient privées des soins de santé durant la COVID-19. En revanche, cette privation est moins sévère à Kolda où la majorité (51,7%) avait facilement accès aux soins de santé même si 4 filles sur 10 affirment avoir été privées de ces soins durant la COVID-19.

Graphique 31: Accès aux soins de santé en période de COVID-19 (%)

Le principal motif de non accès aux soins de santé durant la pandémie de la COVID-19 est la peur de la COVID-19 qui a été évoquée par 49% des filles n’ayant pas accès à ces soins.

Ensuite, viennent des motifs tels que le manque d’argent (25,4%) et le manque de transport (17,2%). Il faut signaler que les motifs relatifs au service médical sont moindres puisque seulement 1,5% des filles ont été privées de soins par manque de place et 4,7% par indisponibilité du personnel médical.

Graphique 32: Principaux motif de non accès aux soins de santé durant la COVID-19 (%)

7 8,1 8,1 8

71,9

30,8

46,2 43,3

10,510,5 9,3 7,5 8,7

51,7

38,2 40

Kedougou Kolda Tambacounda Total

Ne sait pas Non, accès difficile Non, pas accès Oui, accès facile

25,4%

43,3%

17,2%

4,7%

1,5%

6,5%

Manque d'argent Peur de la Covid-19 Manque de transport Indisponibilité du personnel…

Refusé par manque de place Problème de sécurité

4.2. Résultats de l’enquête auprès des ménages

4.2.1. Profils des ménages enquêtés

L’enquête quantitative a été réalisée sur un échantillon de 324 ménages avec une répartition proportionnelle au poids démographique de chacune des trois régions : Kédougou (avec 12,4% des enquêtés), Kolda (41,1%) et Tambacounda (46,6%).

Graphique 33 : Répartition de la population suivant la région de résidence (%)

La population d’étude comprend 95,1% de femmes contre 4,9% d’hommes. Il apparaît que la répartition selon le sexe est homogène entre les régions. En effet, dans toutes les régions, l’on voit plus de femmes enquêtées (plus de 90%) que d’hommes.

Graphique 34 : Répartition de la population suivant le sexe (%) 12,4

41,1 46,6

Kedougou Kolda Tamba

97,5 99,2

90,7

95,1

2,5 0,8

9,3

4,9

Kedougou Kolda Tambacounda Ensemble

femme homme

La population d’étude est constituée de 83% de mariés. Les veufs représentent 11,1%.

Les divorcé(e)s et les célibataires sont les moins nombreux (soit respectivement 3,4% et 2,5%).

La même répartition (homogène) est observée dans les trois régions où plus de la moitié sont des mariés.

Graphique 35 : Répartition de la population suivant la situation matrimoniale (%)

Globalement, il apparaît que la plupart des personnes enquêtées se marient soit par promesse des parents (37,5%), soit par choix individuel (33,1%) ou même par demande de la famille du conjoint (28,3%). Toutefois, à Kédougou, la moitié (50%) des individus se sont mariés par choix individuel alors qu’à Tambacounda, plus de quatre individus sur dix (41,9%) ont été mariées sur la base de la promesse des parents. À Kolda, 71,2% des individus ont déclaré s’être mariés par demande de la famille du conjoint ou par promesse des parents. Ceci laisse croire que c’est à Kolda et à Tambacounda que les mariages forcés sont plus présents.

Le mariage par promesse des parents est une sorte de dette sociale liant généralement deux familles ou des membres d’une même famille élargie. Chez certaines ethnies, par exemple celle des Peuls ou de celle des Soninkés, la promesse de donner la petite fille en mariage se formule souvent dès la naissance de celle-ci. La proportion élevée de mariages par promesse des parents ou par demande de la famille du conjoint à Kolda s’explique par la cartographie ethnique de cette région à majorité peul.

L’adoption du mariage par promesse des parents permettrait de renforcer les liens de

70,0 84,2 85,4 83,0

20,0

12,8 7,3 11,1

7,5 2,3 3,3 3,4

2,5 0,8 4,0 2,5

Kedougou Kolda Tambacounda Ensemble

Marié(e) Veuf(ve) Divorcé(e) Célibataire

régulières prises en charge par son futur mari. Les mariages scellés de la sorte sont, dans leur grande majorité, des mariages précoces et forcés. Notons qu’elles sont rares les jeunes filles qui acceptent de se soumettre à la volonté parentale quant à un mariage par promesse.

Graphique 36 : Répartition de la population suivant le type de mariage (%)

Par rapport au statut du conjoint, plus de la moitié (56%) se sont mariés avec un polygame. Cependant, à Kédougou et à Kolda la plupart des individus se sont mariés avec des monogames. Ils représentent respectivement 67,9% et 56,8%.

Graphique 37 : Répartition de la population suivant le statut du conjoint (%)

Le pourcentage des individus qui n’ont pas fréquenté l’école et ceux ayant mené des études coraniques sont les plus élevés, soit respectivement 34,6% et 24,4%. De plus, 17,6% se sont arrêtés au niveau primaire et ceux qui ont les niveaux les plus élevés, c’est-à-dire ceux qui ont atteint le niveau supérieur représentent 6,2%. Cependant, il apparaît que le niveau

50,0

27,7 34,1 33,1

28,6

34,8

41,9 37,5

17,9 36,6 23,3 28,3

3,6 0,9 0,8 1,1

Kedougou Kolda Tambacounda Ensemble

Choix individuel Promesse des parents Demande de la famille du conjoint Concours de circonstances

67,9 56,8

27,9 44,0

32,1 43,2

72,1 56,0

Kedougou Kolda Tambacounda Ensemble

Monogame Polygame

d’éducation est plus faible à Kédougou et à Kolda où environ 68% et 42% n’ont été ni à l’école

« française », ni à l’école coranique. À Tambacounda, la forme d’éducation dominante est l’école coranique avec un pourcentage de 35,8%.

Cette situation pourrait s’expliquer par le déficit d’infrastructures scolaires dans ces régions reculées du Sénégal. À cela, il faut ajouter les représentations sociales très peu favorables à l’école “française” qui est vue ici comme un instrument allogène (« l’école du blanc») qui ne permet pas de préserver les valeurs socio-culturelles ancestrales ou celles religieuses. Cela explique, par ailleurs, la faible volonté des parents à scolariser leurs enfants, les jeunes filles notamment sans compter les coûts induits par une fréquentation scolaire (frais d’inscription, transport, uniforme, fournitures) dans des régions habituellement classées parmi celles les plus pauvres du pays.

Graphique 38 : Répartition de la population suivant le niveau d’éducation (%)

La population enquêtée est majoritairement composée de ménagères, soit 36,4%. Les commerçants et les personnes sans-occupation représentent respectivement 20,7% et 19,4%.

Rares sont les étudiants et les éleveurs.

La faiblesse de la population étudiante trouve son explication dans le faible taux d’achèvement scolaire. En fait, même si les enfants sont scolarisés, peu sont ceux qui arrivent à rester et réussir à l’école. Dans les trois régions d’étude, les garçons sont plus en pouvoir de poursuivre de longues études que les jeunes filles qui sont très tôt données en mariage ou sont envoyées faire du commerce ou pratiquer une activité d’aide-ménagère.

67,5

42,1

19,2

34,6

5,0

17,3

35,8

24,4 17,6 5,0

18,8 19,2

20,0

4,5 4,0 6,2

Kedougou Kolda Tambacounda Total

Aucune Coranique Primaire Secondaire Supérieur

Graphique 39 : Répartition de la population suivant la catégorie socio-professionnelle (%)

4.2.2. Connaissances et attitudes des ménages face au mariage des enfants Plus de la moitié des personnes enquêtées (53,4%) pensent qu’une jeune fille doit se marier à partir de son 18ème anniversaire. Cette proportion diffère selon la région. En effet, elle est de l’ordre de 65%, 48% et 45% respectivement à Kolda, Kédougou et Tambacounda. Il apparaît que quatre individus sur dix pensent qu’une jeune fille doit se marier entre 14 et 17 ans à Tambacounda. Ceci laisse croire que c’est dans cette région que les mariages d’enfants sont plus nombreux.

Graphique 40 : Perception sur l’âge au premier mariage des filles par région (%)

47,5

64,7

45,0

53,4

32,5 31,6

42,4

36,7

1,5 0,7 0,9

20,0

2,3 6,6 5,3 6,5

2,5

Kedougou Kolda Tambacounda Ensemble

A partir de 18 ans Entre 14 et 17 ans Entre 9 et 14 ans Indéfiniment Ne sait pas 20,7

4,9 0,3

14,5

19,4 2,5

36,4 1,2

Commerçant Employé Etudiant Paysan Sans occupation Secteur informel Ménagère Eleveur

Par ailleurs, plus de trois personnes sur dix pensent qu’une fille doit se marier lorsqu’elle a des sentiments amoureux ou lorsqu’elle présente des signes de puberté (soit respectivement 34,4% et 30,9%). D’autres (27,1%) pensent qu’une jeune fille est en âge de se marier de par son apparence physique.

Graphique 41 : Perception sur les signes qui déterminent l’âge au premier mariage des filles (%)

Plus de six personnes sur dix (65%) déclarent que quelque fois, il arrive que certains parents marient leur fille avant l’âge de 18 ans. Cette proportion est la même dans les trois régions. Néanmoins, 10,5% affirment qu’elles n’ont jamais vu un parent donner sa fille en mariage avant son 18ème anniversaire dans leur localité. Ce constat est plus présent à Kolda (elles représentent 15,8%).

Graphique 42 : Fréquence de mariage des filles avant leur 18 ans (%)

65,0 63,2 66,9 65,1

27,5

15,8

23,2 20,7

0,0 15,8

8,6 10,5

7,5 5,3 1,3 3,7

Kedougou Kolda Tambacounda Ensemble

34,4

30,9 27,1

2,2 5,5

Expressions de sentiments amoureux

Signes de puberté

Son physique

Autres

Ne sait pas

S’agissant de l’âge officiel du mariage au Sénégal, 59,3% de l’échantillon pensent que c’est 18 ans et plus. Toutefois, la même proportion est à peu près trouvée à Tambacounda et à Kolda mais pas à Kédougou. En effet, à Kédougou, 35% pensent que l’âge officiel de mariage est 18 ans et plus alors que 22,5% pensent que cet âge est en deçà de 15 ans.

Graphique 43 : Perception sur l’âge officiel de mariage des filles au Sénégal (%)

Il ressort de l’enquête auprès des ménages que les principales conséquences du mariage des enfants sont les difficultés d’accouchement (84,9%), la mortalité maternelle (70,7%), la mortalité infantile (64,5%). Ainsi, rares sont les personnes qui soutiennent que les mariages d’enfant sont sans conséquences particulières. Elles ne représentent que 7,4%.

Partant de ces chiffres, nous pouvons retenir que les risques liés au mariage des enfants sont bien mesurés et connus dans les trois régions d’étude. Les populations de ces régions sont donc bien au courant des risques qu’encourt une jeune fille lorsqu’elle est donnée précocement en mariage. Nonobstant cela, de nombreux parents ou tuteurs font fi de toutes les conséquences pouvant découler d’un mariage d’enfant et placent le destin de leur jeune fille « entre les mains de Dieu ». S’agissant des personnes affirmant que le mariage des enfants n’a aucune conséquence sur la jeune fille, elles sont plus dans une attitude nihiliste et justificatrice d’une

« bonne pratique sociale ». Elles représentent d’ailleurs un très faible pourcentage de notre échantillon d’étude.

22,5 3,3

4,3

20,0 11,3

20,5 16,7

35,0 69,2

57,0 59,3

22,5 19,5 19,2 19,8

Kedougou Kolda Tambacounda Ensemble

Moins de 15 ans 15 à 17 ans 18 ans et plus Ne sait pas

Graphique 44 : Conséquences du mariage des enfants (%)

Pour lutter contre le mariage des enfants, 75,9% des enquêtés proposent une sensibilisation des parents et 69,1% penchent pour la scolarisation des filles. De plus, 22,8%

sont pour la pénalisation ou la criminalisation du mariage des enfants à travers une application de la loi ; 42,3% sont d’accord pour laisser le choix aux filles de décider sur la question de leur mariage.

La forte proportion de la recommandation allant dans le sens de sensibiliser les parents est tout simplement liée au fait que les parents sont les principaux responsables du mariage des enfants. Par conséquent, lutter contre une telle pratique sans pour autant les impliquer serait tout simplement contre-productif.

7,4

84,9 26,5

32,4 21,6 17,3

64,5 70,7

Aucune conséquence particulière Difficultés d'accouchement Incapacité de prise de décision Manque d'éducation Manque de qualification Pas autonome Mortalité infantile Mortalité maternelle

Graphique 45 : Moyens de prévention du mariages des enfants (%)

En ce qui concerne l’âge au mariage, 42,6% de l’échantillon ne sont pas du tout d’accord qu’une fille a le même droit d’âge en matière de mariage que les garçons. Cette proportion est plus élevée à Tambacounda (48,3%) et plus faible à Kolda (38,3%) et à Kédougou (35%).

Cependant, 27,8% sont partiellement d’accord pour qu’une fille a le même droit d’âge en matière de mariage que les garçons. Cette perception est plus présente à Kédougou (35%) et à Kolda (33,1%).

Tableau 4 : Perception sur le fait qu’une fille a le même droit pour l’âge au mariage qu’un garçon (%)

Par ailleurs, plus de la moitié des personnes enquêtées (65,1%) sont totalement d’accord avec le fait qu’une fille ne doit pas être retirée de l’école pour ensuite être mariée. Cette opinion est partagée par toutes les trois régions : Kédougou (70%), Kolda (75,2%) et Tambacounda (55%). Toutefois, 21,9% des enquêtés de Tambacounda ne sont pas du tout d’accord avec cet avis. Revoir le code de la famille Scolariser davantage les filles Sensibilisation des parents

Tableau 5 : Perception sur le fait qu’une fille ne doit pas être retirée de l’école pour ensuite être

Presque sept individus sur dix (69,1%) sont totalement d’accord qu’on doit laisser une fille continuer ses études si elle le désire même après le mariage. Cette proportion est plus élevée à Kédougou (72,7%) et à Kolda (82,5%) et plus faible à Tambacounda (56,3%).

Cependant, à Tambacounda, presque trois individus sur dix (28,5%) ne sont pas du tout d’accord avec cette perception.

Tableau 6 : Perception sur le fait qu’on doit laisser une fille continuer ses études si elle le désire même après le mariage (%)

S’agissant du droit d’aller à l’école, 85,2% sont totalement d’accord que les filles, tout comme les garçons, ont ce même droit. Cette opinion est partagée dans toutes les trois régions.

En effet, plus de 8 personnes sur 10 enquêtées respectivement à Kédougou (87,5%), à Tambacounda (86,8%) et à Kolda (82,7%) pensent que les filles et les garçons ont les mêmes droits en matière de scolarisation.

Les campagnes de sensibilisation sur l’égal droit d’accès des jeunes filles et des garçons à l’école menées régulièrement, dans ces régions, par des organisations de la société civile semblent avoir eu un impact plutôt positif. Sur le plan socio-anthropologique, il est plus aisé de faire disparaître un état social (comme l’inégalité ou l’iniquité sur le plan du droit ou de l’économie) qu’une pratique sociale bien ancrée (comme le mariage des enfants). Même s’il y

filles que de campagnes sur l’abandon du mariage des enfants, les résultats ne peuvent donc atteindre le même niveau de satisfaction.

Tableau 7 : Perception sur le fait que les filles et les garçons ont le même droit d’aller à l’école (%) d’accord que les filles et les garçons ont les mêmes droits de poursuivre des études supérieures.

Cependant, cette proportion diffère fortement entre les régions. En effet, à Kédougou, seuls 37,5% sont totalement d’accord pour que les filles poursuivent leur scolarité jusqu’aux études supérieures ; 37,5% sont partiellement d’accord avec cette opinion. À Tambacounda, 27,2%

des individus ne sont pas du tout d’accord avec cette opinion alors qu’à Kolda, plus de huit individus sur dix sont totalement d’accord que les filles et les garçons ont les mêmes droits de poursuivre les études supérieures.

Tableau 8 : Perception sur le fait que les filles et les garçons ont les mêmes droits de poursuivre les études supérieures (%)

Près de 36% ne sont pas du tout d’accord avec l’affirmation selon laquelle les filles sont données en mariage avant 18 ans pour respecter nos coutumes et traditions. Cependant, 59,5%

des individus enquêtés sont d’accord avec cette affirmation. C’est à Kédougou que les gens sont plus partiellement d’accord avec cette affirmation (52,5%). Toutefois, près de la moitié (49,6%) des individus qui sont à Kolda ne sont pas du tout d’accord que les filles sont données en mariage avant 18 ans pour respecter nos coutumes et traditions.

À Kolda, la proportion élevée d’individus soutenant que le mariage des jeunes filles avant 18 ans ne se fait pas pour respecter les coutumes et traditions contraste avec les résultats de l’enquête qualitative qui a montré que les enquêtés de Kolda considèrent, dans une large majorité, le mariage des enfants comme une « pratique sociale ». L’enquête qualitative, avec des questions ouvertes, a peut-être donné plus d’opportunités aux enquêtés de s’exprimer et de mettre en avant des éléments de langage appartenant au champ lexical d’une pratique sociale :

« traditions », « culture familiale », « ne pas faire honte à la famille », « renforcer les liens entre familles », etc.

Tableau 9 : Perception sur le fait que les filles sont données en mariage avant 18 ans pour respecter nos coutumes et traditions (%)

Régions Partiellement

Presque six individus sur dix (59%) sont totalement d’accord que les filles ont le droit de refuser si elles ne veulent pas se marier. Cet avis est partagé dans presque toutes les régions.

En effet, sur les trois régions, plus de la moitié des enquêtés sont totalement d’accord que les filles ont le droit de refuser le mariage si elles ne veulent pas se marier.

Tableau 10 : Perception sur le fait que les filles ont le droit de refuser le mariage si elles ne veulent pas se marier (%)

Régions Partiellement (69,4%) sont d’avis que ceci relève de la responsabilité entière de la fille. Cette affirmation est partagée par la majorité des personnes dans les trois régions.

Tableau 11 : Perception sur le fait qu’il est de la responsabilité de la fille d’éviter de tomber

Il apparaît que 56,5% sont totalement d’accord que c’est l’homme qui devrait avoir le dernier mot pour les décisions prises à la maison sur le mariage de sa fille. Cependant, seuls 28,7% de la population d’étude ne sont pas du tout d’accord avec cet avis. La même répartition est observée entre les régions. À Tambacounda, 64,2% sont totalement d’accord que c’est à l’homme de décider sur le mariage de sa propre fille alors que 29,1% ne sont pas du tout d’accord avec. La même tendance est à peu près observée à Kolda et à Kédougou.

La décision de donner une fille en mariage est généralement prise par le père de celle-ci, son oncle paternel ou son tuteur. D’un point de vue social et même religieux, cette décision est laissée à l’appréciation de ces individus cités qui semblent donc avoir une sorte de « pouvoir discrétionnaire » en la matière. Les mères sont d’ailleurs très souvent mises à l’écart du cercle de décision.

Tableau 12 : Perception sur le fait que c’est l’homme qui devrait avoir le dernier mot pour les décisions prises à la maison sur le mariage de sa fille (%)

Régions Partiellement

La majorité (37,3%) des individus ne sont pas du tout d’accord avec l’affirmation selon laquelle une fille doit accepter de se marier avant 18 ans pour garder l’honneur de sa famille.

Cependant, à Tambacounda, 43,7% sont totalement d’accord avec cette affirmation alors que 28,5% ne sont pas du tout d’accord. À Kolda, 56,4% ne sont pas du tout d’accord avec le fait

qu’une fille doit accepter de se marier avant 18 ans pour garder l’honneur de sa famille alors que 60% des individus qui sont à Kédougou sont partiellement d’accord avec.

Tableau 13 : Perception sur le fait qu’une fille doit accepter de se marier avant 18 ans pour garder l’honneur de sa famille (%)

Régions Partiellement

d'accord

Pas du tout d'accord

Totalement

d'accord Sans avis

Kédougou 60,0 7,5 25,0 7,5

Kolda 21,8 56,4 18,0 3,8

Tambacounda 25,2 28,5 43,7 2,6

Ensemble 28,1 37,3 30,9 3,7

La plupart des individus enquêtés ne partagent pas l’avis qu’une fille qui n’est pas mariée tôt constitue un risque pour sa famille. En effet, 39,5% ne sont pas du tout d’accord avec cette opinion alors que 33,3% sont totalement d’accord avec. Pour ce qui est des variations selon les régions, un peu plus de quatre individus sur dix (44,4%) qui sont à Tambacounda sont totalement d’accord avec cette affirmation alors que près de la moitié (46,6% et 50%) des individus qui sont à Kolda ou à Kédougou ne sont pas du tout d’accord.

Tableau 14 : Perception sur le fait qu’une fille qui n’est pas mariée tôt constitue un risque pour sa famille (%)

Régions Partiellement

d'accord

d'accord