• Aucun résultat trouvé

Les femmes vivant seules sont les plus désavantagées, en particulier lorsqu’elles sont âgées

Entre les hommes et les femmes, les différences de revenus sont gommées au niveau des ménages. Parmi les femmes subvenant seules à leurs besoins, les plus désavantagées financièrement par rapport aux hommes sont d’abord celles qui élèvent seules leurs enfants ainsi que les retraitées. Hommes et femmes confondus, les membres de familles nombreuses, les étrangers et les personnes n’ayant pas suivi de formation postobligatoire sont surre-présentés dans le groupe des personnes à faible revenu.

Si la structure familiale a évolué, la plupart des mé nages continuent de fonctionner comme des unités économiques, assurant en leur sein des échanges et la répartition des ressources matérielles. Le niveau de vie de chacun dépend donc, en règle générale, du niveau de revenu du ménage. Partant de ce constat, nous analy-sons ici l’écart du niveau de vie entre les hommes et les femmes dans différents groupes de la population, sur la base du revenu d’équivalence médian et du degré au quel la personne concernée est touchée par un revenu faible. Il importe de préciser que les fortunes person-nelles ne sont pas prises en compte, ce qui entraîne une certaine sous-estimation des moyens financiers des indi-vidus, particulièrement chez les personnes âgées.

Globalement, les différences de revenus entre les sexes sont plutôt faibles, une tendance qui s’explique notamment par le fait que de nombreuses femmes vivent dans un ménage dont les revenus sont assurés majoritairement par un homme. Les différences de salai-re observées entsalai-re les sexes sur le marché de l’emploi (voir chapitre 5.4) sont de ce fait largement gommées au niveau du ménage, tout comme l’influence du niveau de formation et du statut professionnel.

Les membres, hommes ou femmes, de familles nom-breuses disposent souvent de revenus plus faibles que la moyenne des autres personnes.

Quant aux femmes subvenant seules à leurs besoins, les plus désavantagées financièrement par rapport aux hommes sont d’abord celles qui élèvent seules leurs enfants ainsi que les retraitées: non seulement elles n’ont pas de soutien familial, mais elles sont de plus mal in tégrées dans la vie économique. Travaillant souvent à temps partiel et touchant un maigre salaire, les femmes qui élèvent seules leurs enfants doivent à la fois subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. En ce qui concerne les retraitées, elles sont victimes de parcours professionnels typiquement féminins: travail à temps partiel, interruption d’activité, emplois dans des branches mal rémunérées – qui conduisent à des rentes plus fai-bles.

Définitions et questions

Les individus sont classés dans une catégorie de revenus en fonction du revenu d’équivalence du ménage dans lequel ils vivent. Le revenu d’équivalence est calculé à l’aide du revenu net (revenu global du ménage moins les cotisations aux assurances sociales, mais avant déduction des impôts et des primes d’assurance-maladie de base). Pour tenir compte des différences liées à la taille et à la composition des ménages, le revenu du ménage est ramené par pondération à celui d’un ménage d’une personne. Pour ce faire, on attribue la valeur 1 à la première personne dans le ménage, la valeur 0,5 à chaque autre membre du ménage âgé de 15 ans et plus et la valeur 0,3 à tout autre membre de moins de 15 ans (valeurs reprises de l’échelle d’équivalence modifiée de l’OCDE). Le revenu d’équivalence résulte de la division du revenu du ménage par la somme des valeurs attri-buées aux différents membres du ménage.

Lerevenu d’équivalence médian correspond au niveau de revenu d’un ménage «moyen»: 50% des revenus se situent au-dessus du revenu médian, 50% se situent au-dessous.

Les personnes à bas revenus vivent dans un ménage qui dispose de moins de 70% du revenu médian équi-valent.

Source: PSM

Panel suisse de ménages 2000

5.1 SITUATION DE REVENU DU MÉNAGE 5 RESSOURCES MATÉRIELLES ET REVENUS DU TRAVAIL

0 20 40 60 80 100 120 140

Partenaires dans un ménage de deux personnes Partenaires (1enfant)

Partenaires (2 enfants) Partenaires (3 enfants ou plus) Autres partenaires

125,0

100,7

85,7

75,0

103,5 Ménages de partenaires

Revenu d’équivalence médian (indexé, population totale = 100)

Hommes

0 20 40 60 80 100 120 140

Formation de degré tertiaire Personnes seules de moins

de 62/65 ans Formation de degré

secondaire II Etrangers/étrangères Personnes sans formation

post-obligatoire Personnes élevant seules

des enfants Personnes seules de plus de 62/65 ans

Population totale

125,0 127,2 105,0

81,4

100,0 104,8

140 120 100 80 60 40 20 0

125,0 106,9

100,0 87,0

80,1 75,0

67,7 96,5

Femmes

89,2

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Femmes seules de 62 ans et plus Partenaires (3 enfants ou plus) Personnes élevant seules des enfants Personnes sans formation post-obligatoire Hommes seuls de 65 ans et plus Etrangers/étrangères Partenaires (2 enfants) Partenaires (1enfant) Partenaires dans un ménage de deux personnes Femmes seules de moins de 62 ans Hommes seuls de moins de 65 ans

51,9 42,1

39,9 38,1 35,9 28,9

25,8 20,4 16,2 14,9 8,9

Population totale: 23,8%

Part de personnes touchées par un faible revenu

© Office fédéral de la statistique (OFS) Source: Panel suisse de ménages 2000

VERS L’ÉGALITÉ? OFS 2003 54

5 RESSOURCES MATÉRIELLES ET REVENUS DU TRAVAIL 5.2 CONTRIBUTION INDIVIDUELLE AU REVENU DU MÉNAGE

Forte dépendance économique des femmes dans les ménages familiaux

Dans les ménages familiaux, les femmes dépendent fortement de leur partenaire, car la répartition du travail rému-néré d’une part et des tâches domestiques non rémurému-nérées d’autre part est très inéquitable. Les femmes assurent entre 12% et 19% du revenu du ménage lorsqu’elles ont des enfants, presque un tiers lorsqu’elles vivent seules avec leur partenaire.

Si le niveau du revenu d’un ménage est un bon indi-cateur du niveau de vie des individus à un moment donné, il ne renseigne pas sur la répartition inégale du travail rémunéré et non rémunéré au sein du couple, ni sur les conséquences socio-économiques de cette répar-tition. Pour évaluer ces différences, il convient d’étudier la contribution de chaque personne aux revenus de son ménage, c’est-à-dire son taux d’activité professionnelle et son niveau de rémunération. Lorsqu’une seule per-sonne assure la totalité ou la quasi-totalité des revenus d’un ménage, celui-ci est exposé à des risques sociaux et économiques considérables. C’est souvent le cas des ménages qui font face à une situation matérielle difficile à la suite d’un divorce. Les statistiques présentées ci-des-sous concernent les ménages composés de couples en âge de travailler.

En moyenne, les femmes assurent 21% du revenu du ménage et les hommes 75%. Les 4% restants sont four-nis par d’autres membres du ménage. Ce déséquilibre est plus ou moins marqué selon les familles. Alors que chez les couples sans autre membre dans le ménage, la part du re venu assuré par la femme avoisine les 33%, chez les couples avec enfants, ce taux s’élève à moins de 20% et descend même à 12% dans les ménages comp-tant trois enfants ou plus.

L’inégalité des sexes au sein des couples avec en fant(s) et sans enfant est encore plus flagrante à la lumière des considérations suivantes: un tiers des fem-mes vivant en couple avec des enfants ne possèdent pas de revenu propre; 40% d’entre elles n’assurent tout au plus qu’un quart des revenus du ménage et seule une toute petite minorité de 4% assurent au moins la moitié des revenus.

La situation est tout autre chez les couples sans enfant: 17% des femmes de cette catégorie disposent d’un revenu égal ou supérieur à celui de leur partenaire, 50% d’entre elles assurent entre un quart et la moitié des revenus de leur ménage et seulement 10% d’entre elles dépendent entièrement du revenu de leur parte-naire.

Si les femmes sont économiquement dépendantes de leur partenaire, cela ne les exclut pas pour autant de la gestion financière du ménage: la plupart du temps, ce sont elles qui gèrent le budget, seules ou avec leur par-tenaire. Une tendance qui s’applique également, dans une moindre mesure, aux ménages dans lesquels la femme ne touche aucun revenu.

Définitions et questions

La contribution d’une personne au revenu de son ménage équivaut à la part (en pour-cent) de son revenu annuel net dans le revenu global net du ménage. Le revenu net correspond au revenu brut dont on a déduit les cotisations aux assurances sociales, mais ni les impôts ni les primes d’assurance-maladie.

On entend par «couples en âge de travailler» les couples dans lesquels l’un des deux partenaires a moins de 65 ans.

Qui gère les finances dans votre ménage?

Source: PSM

Panel suisse de ménages 2000

5.2 CONTRIBUTION INDIVIDUELLE AU REVENU DU MÉNAGE 5 RESSOURCES MATÉRIELLES ET REVENUS DU TRAVAIL

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Paarhaushalte insgesamt Paarhaushalte ohne weitere Haushaltsmitglieder Paarhaushalte (1 Kind) Paarhaushalte (2 Kinder) Paarhaushalte (3 und mehr Kinder)

20,9 4,5 74,6

32,4 2,1 65,5

19,0 7,0 74,1

15,1 3,6 81,3

12,2 4,0 83,8

Partnerin Andere Partner

Individuelle Beiträge zum Gesamteinkommen des Haushalts*

Zuständigkeit für Finanzielles nach Beitrag der Partnerin zum Gesamteinkommen des Haushalts*

* Nur Haushalte im erwerbsfähigen Alter (Partnerin oder Partner jünger als 65-jährig)

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Paarhaushalte insgesamt

Beitrag der Partnerin: 0%

Beitrag der Partnerin:

weniger als ein Viertel Beitrag der Partnerin:

mindestens ein Viertel, aber weniger als die Hälfte Beitrag der Partnerin:

mindestens die Hälfte

36,0 32,3 3,4 28,3

31,6 32,4 0,9 35,1

38,1 27,3 1,9 32,7

34,3 37,9 6,9 20,9

46,5 33,0 5,0 15,6

Partnerin allein Gemeinsam Anderes Partner allein

© Bundesamt für Statistik (BFS) Quelle: Schweizer Haushalt-Panel 2000

Beitrag der Partnerin zum gesamten Haushaltseinkommen*

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Paarhaushalte insgesamt

Paarhaushalte ohne weitere Haushaltsmitglieder

Paarhaushalte mit Kind(ern)

25,4 35,3 30,8 8,4

10,2 23,8 48,8 17,1

32,9 40,4 22,4 4,4

Kein Beitrag zum Haushaltseinkommen Weniger als ein Viertel

Mindestens ein Viertel, aber weniger als die Hälfte Mindestens die Hälfte

VERS L’ÉGALITÉ? OFS 2003 56

5 RESSOURCES MATÉRIELLES ET REVENUS DU TRAVAIL 5.3 REVENUS DU TRAVAIL