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Facteurs psychologiques des gardiens de but en situation post-compétition

Routine

L’application de routines après les parties est sans contredit l’aspect le plus hétérogène dans la pratique quotidienne des gardiens de but.

En effet, deux des participants rapportent n’avoir aucune routine précise après les parties; un seul utilisera une routine à l’occasion, tout dépendant du calendrier alors que les autres ont une routine plutôt légère impliquant surtout des étirements.

« Non, aucune routine après le match » (Participant GC1).

« Moi dans le fond, moi, ben ça dépend tout le temps si on a une game après. Si on joue pas avant l'autre semaine, ben là, on prend notre douche pis on s'en va, ben sinon, y'a un stretch là, dans tsé mettons, quand il y a une game dans peu de jours, on se stretche là tsé » (Participant GG1).

« C'est plus une routine d'équipe, on fait un peu de course pour enlever l'acide lactique dans les jambes » (Participant GV1).

Évaluation

Dans chacun des témoignages recueillis, il a été question d’évaluation de la performance de l’athlète en compétition. Alors que plusieurs font une analyse introspective de leur performance, tous font le bilan de leur soirée, autant positivement que négativement, avec l’aide de leur entraîneur des gardiens de but. L’utilisation de vidéo comme support visuel à ces séances d’évaluation semble être un outil très apprécié et fort utile à la compréhension de leurs lacunes et des points à améliorer.

« Je peux regarder ce que j'ai fait de bien, ce que j'ai fait de correct, ce que j'ai pas fait de correct. De trouver les éléments que je dois essayer de travailler pour être sûr de ne pas les répéter la prochaine fois » (Participant GD2).

« Je pense que c'est, c'est sûr qu'on fait, qu'on parle avec le coach des goalers de comment ça a été, tsé, comment que, comment le match s'est déroulé. Je pense qu'en général, si tu t'es bien senti, t'étais… T'as joué un bon match et tu as été solide, tsé, c'est les points qu'on va parler là, tsé, techniquement un peu là » (Participant GD1).

« Vraiment moi pis X, ben lui y fait un vidéo pis après, on analyse ben admettons, on joue la fin de semaine, on a un vidéo qui montre ce qui est arrivé, les buts, qu'est-ce que j'ai bien fait, qu'est-ce que j'ai mal fait, des trucs comme ça » (Participant GV1).

Réactions aux mauvaises performances

Lorsque nous parlons de mauvaises performances, nous parlons ici de contre- performances. Ainsi, le gardien de but, comme tout athlète, peut connaître une contre- performance en tout temps. Il est important d’ajouter que compte tenu que celui-ci doit demeurer en poste en tout temps pendant une partie, il peut arriver que celui-ci connaisse une mauvaise sortie et que l’entraîneur décide de le retirer de l’action. L’expression « mauvaise performance » fait donc référence à ces deux situations particulières de contre-performance pour un gardien de but au hockey.

À la suite d’une mauvaise sortie, les gardiens de but seraient en mesure de contrôler leurs émotions en dosant l’intensité de celles-ci ou encore en restant calmes.

« Mais il faut rester calme parce que, bon, il faut savoir vivre. Il faut pas déconcentrer tes coéquipiers parce qu’eux autres essaient de, comment je pourrais dire ça, de réparer les erreurs que j'ai faites » (Participant GD2).

« Non, j'en veux pas à personne là. C'est pas la même chose. Ce qui peut arriver c'est de m'en vouloir à moi, mais ça change rien là, parce que, je serais pas plus sur la glace. J'essaie de pas déranger personne là, je dis rien, c'est dans ce temps que là que les games sont plus longues par exemple » (Participant GG1).

Les gardiens de but ont également souligné l’importance de communiquer avec autrui : « Des fois si, ça me tente d'en parler, ben j'en parle avec ma pension pis mais, de le faire sortir pour être sûr que tu y penseras plus dès que ça recommence » (Participant GD2).

« Ben, c'est sûr, il y a les coachs des goalers, on peut leur en parler ça aide » (Participant GD1).

Les gardiens de but seraient aussi capables de mettre leurs mauvaises performances en perspective et surtout d’apprendre et en tirer profit. Ceux-ci sont donc en mesure d’évaluer leurs performances, bonnes ou moins bonnes, d’une manière réaliste. En ce sens, l’attribution réaliste de chacune de leurs performances est nécessaire pour les gardiens de but afin de se questionner d’une manière juste sur les causes de leurs échecs ou mauvaises performances.

« Souvent tu le sais si t'as pas fait ta job. Tsé veut dire, le coach a pas besoin de s'expliquer là-dessus. Je pense, ben moi de mon côté, c'est de dire "bon ok c'est beau, on oublie ça", tsé, c'est moi le pire là-dedans si je m'acharne pendant une couple de jours » (Participant GD1).

« Je trouve qu'il y a un juste milieu, je pense que quand t'es rendu à donner ton 6e but, tout dépendant de la partie, des fois c'est sur 100 lancers c'est normal,

mais si t'as donné 6 buts sur 10 lancers, il est temps qu'il t'enlève. Tu dis « regarde, je le prends pas mal, c'est une mauvaise soirée, fait qu'on va passer à autre chose » (Participant GC1).

Cette dernière citation nous porte à croire que lorsque confrontés à de mauvaises performances, les gardiens de but réussissent à mettre les échecs en perspective pour finalement les laisser derrière eux. Ils éprouvent ensuite rapidement la volonté de rebondir et de revenir plus forts.

« C'est arrivé tout ça, qu'ils m'ont renvoyé en fusillade là, j'suis, t'essaie de pas penser à ce que t'as fait de pas correct avant, pis de rebondir pis de sortir fort » (Participant GD2).

Un seul des gardiens de but interviewés utiliserait la visualisation afin de passer au travers les périodes un peu plus difficiles. Celui-ci se remémore des souvenirs positifs dans le but de recréer l’état optimal dans lequel il était lors de ses bonnes séquences.

« Dans le fond, tu fais juste regarder les détails sur ce que tu as pas fait correctement, pis j'essaie de, moi j'essaie de visualiser les bons moments que j'ai eus dans ma carrière, que ce soit dans le midget AAA ou dans le junior. J'essaie de remémorer des bons moments pis de voir ce que je faisais de bien… Je regardais mon niveau de concentration aussi. J'essaie de reproduire dans le fond mon état d'esprit quand j'étais dans mes bonnes séquences » (Participant GVO1).