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Facteurs psychologiques des gardiens de but en situation de compétition

Sources de stress et de distraction pouvant affecter la performance des gardiens de but

Avant de se concentrer sur les différentes stratégies sur le plan mental utilisées par les gardiens de but en situation de compétition, il est fondamental d’abord d’identifier les différents facteurs pouvant interférer avec la performance du gardien de but.

Sources de stress SOURCES DE STRESS ENJEU DE LA PARTIE DISTRACTION DANS LA ROUTINE ÉQUIPE PRÉCISE SOURCE INCONNUE INTRINSÈQUE

Figure I. Sources de stress pouvant affecter les gardiens de but en compétition selon les gardiens de but

Il existerait plusieurs sources de stress pouvant affecter un gardien de but en compétition. Parmi les différentes sources de stress identifiées, on mentionne le stress intrinsèque que l’athlète s’impose lui-même, c'est-à-dire la volonté de performer ou encore de devoir surmonter ses mauvaises performances.

« C’est plus par rapport à mes performances, le stress, c’est pas par rapport à l’équipe qu’on joue […] c’est vraiment plus par rapport à mes performances, je veux performer le soir » (Participant GC1).

« Tant qu’à ça, les mauvaises performances pis il faut que tu retournes plus fort après, c’est sûr que ça me stresse » (Participant GV1).

Une distraction intervenant dans la préparation du gardien de but peut également avoir pour effet de provoquer du stress chez l’athlète.

« La seule manière, la seule fois que je me sens stressé, c'est si dans un match, je me sens pas, disons pas prêt mentalement, pas prêt, pas concentré ou s’il y a quelque chose qui m'a dérangé durant ma routine, des fois je me pose des questions pis à partir de là, j'suis plus stressé » (Participant GVO1).

Les gardiens de but pourraient aussi ressentir du stress dépendamment de l’enjeu de la partie. Selon nos résultats, le stress serait particulièrement ressenti en fonction de l’importance de la partie.

« Ben les playoffs, c’est sûr que c’est plus important là, c’est plus, tu joues pu pour deux points, tu joues pour continuer à jouer au hockey » (Participant GV1).

Dans ce même ordre d’idée, pour certains, affronter une équipe en particulier peut devenir une source de stress.

« Ça peut être une équipe que t'as jamais, que t'as jamais gagné contre eux. C'est sûr que ton stress peut être un petit peu plus élevé de jouer contre eux autres » (Participant GD2).

Un seul des participants mentionne ne ressentir du stress qu’à l’occasion mais n’est pas en mesure d’identifier clairement la source de son stress. Il est toutefois capable d’affirmer que ce stress affecte négativement ses performances.

« Je sais pas, des fois, j’arrive là pis je me retrouve à stresser… Je le sais même pas moi-même. Je le sais pas! C’est ça qu’il faudrait que je sache là! Je ne le sais pas! Je sais juste que c’est dans ce temps-là que ça va moins bien » (Participant GG1).

Sources de distraction

Sources de distraction

Internes

Se causer du stress par soi-

même

Manque de discipline

Mauvaise

séquence Équipe bête noire

Longue période d’inactivité Externes Contrôlables Incontrôlables Reliées au hockey Changement dans la routine Non reliées au hockey

Figure II. Sources de distraction pouvant affecter les gardiens de but en compétition selon les gardiens de but

Les distractions sont des stimuli qui déconcentrent les athlètes ou qui interviennent négativement sur leur capacité de focaliser leur attention. Il est possible d’identifier deux types de distractions, soit les distractions externes et les distractions internes.

Les distractions externes proviennent généralement de stimuli extérieurs, c’est-à-dire stimuli physiques ayant un impact sur un des cinq sens de la personne. À la lumière des paroles des participants, il est possible de séparer les distractions externes en deux sous-catégories, soit les distractions externes contrôlables et les distractions externes incontrôlables.

Plusieurs distractions externes contrôlables ont été identifiées par les participants comme se rapportant toutes à certains changements dans leurs routines.

« Même le soir, si je veux me coucher à une certaine heure pis il faut que je me couche à cette heure-là, je te parlerai pas plus longtemps, je vais me coucher. Si je me couche un peu plus tard, ça va changer. Pis elle m’appelle [sa copine], à l’heure où je m’en va, je m’en vais me coucher ou toute ça, ça va m’affecter un peu » (Participant GG2).

Des distractions externes incontrôlables reliées au hockey comme l’entraîneur, la foule, les médias et l’importance de la partie ainsi que des distractions externes incontrôlables non reliées au hockey telles la famille et la petite amie constituent quelques-unes des nombreuses distractions externes incontrôlables identifiées par les participants.

« C'est sûr que le coach peut être une distraction, ça peut être une source de distraction, ça dépend comment. Au niveau junior, les agents c'est, ça peut être une distraction comme ça peut être très positif. Ça dépend, qui prend soin de toi. La famille, les parents peuvent être une distraction » (Participant GD2). « Quand on va à des places comme Baie-Comeau, Chicoutimi, c'est vrai qu’il y a beaucoup de personnes, beaucoup de bruit, Shawinigan… Je pense que c'est la principale. Aussi, les médias aussi ça peut être une source de distraction » (Participant GV1).

Les distractions internes proviennent plutôt de pensées et d’émotions qui viennent perturber l’état d’esprit et le niveau de concentration d’un athlète. Les gardiens de but mentionnent plusieurs distractions internes, par exemple une mauvaise séquence, une longue période d’inactivité, faire face à une équipe avec laquelle ça ne tourne jamais bien ou encore s’imposer soi-même du stress. Un seul rapporte qu’il lui arrive de se laisser déconcentrer à cause de son manque de discipline et son tempérament bouillant.

« Qu'est-ce qui pourrait me causer du stress? Quand j'ai pas joué pendant longtemps, mettons. Tsé, mettons que là, il a fait goaler l'autre goaler pendant un bout et là pouf, là, ok, c'est à ton tour là » (Participant GD1).

« Des fois sur la glace, je suis un goaler, j'ai eu 24 minutes de punition cette année, je pense que c'était le plus dans la ligue; je suis peut-être un peu indiscipliné, je frappe beaucoup les gars devant le net, des fois je pogne des punitions que je pense que je mérite pas, je peux péter une coche après le ref. Des fois ça peut me sortir. » (Participant GVO1).