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Le manque de rigueur scientifique dans l’étude de la psychologie des gardiens de but nous incite à investiguer davantage sur le sujet. Tel que mentionné précédemment, une source importante de données nous provient des différentes biographies d’athlètes. L’utilisation d’entrevues avec l’élite des gardiens de but au hockey, autant les athlètes que leurs entraîneurs, nous apparaît une technique de premier choix pour approfondir nos connaissances sur le sujet.

L’approche qualitative utilisée dans cette recherche exploratoire s’avère une méthodologie idéale puisqu’il sera possible d’analyser les réponses des personnes interviewées et d’obtenir de l’information détaillée sur différents thèmes. L’emploi d’une méthodologie qualitative permet en fait d’explorer un phénomène sur lequel très peu de connaissances ont été amassées (Strauss & Corbin, 1998).

En s’inspirant de la théorie du personal construct (les « construits personnels ») de Kelly (1955), tirée de la psychologie cognitive, il sera possible d’avoir une compréhension plus approfondie des expériences vécues par chaque participant. Cette théorie est basée sur le concept voulant que chaque individu est d’une certaine façon un scientifique puisque « nous formulons des hypothèses, nous les mettons à l’épreuve de la réalité (c’est-à-dire de nos précédentes tentatives pour connaître le monde) et nous les corrigeons si elles s’avèrent fausses ou de peu d’utilité » (Blowers, & O’Connor, 1996, p. 3). Le principe fondamental de cette théorie veut que l’individu soit sans cesse en processus de créer, d’agencer et de réviser le sens de ses actions. Ainsi, chaque individu formule des construits ou des hypothèses sur ses comportements dans le but de leur donner un sens et de mieux les comprendre. Cela

les mènera ensuite à pouvoir anticiper certaines situations et subséquemment, leur théorie sera alors validée ou révisée.

En utilisant une telle approche méthodologique, il sera possible de mettre l’accent sur la façon dont une personne construit et interprète les événements. Une attention particulière sera portée à la spécificité de chaque individu et aux processus communs visibles chez un groupe d’individus, dans notre cas les gardiens de but au hockey.

L’application de cette théorie prend tout son sens dans le domaine de la recherche en psychologie de la performance, puisque la perspective d’athlètes de haut niveau est fondamentale afin de mieux les comprendre. Ainsi, l’objectif ultime de cette étude exploratoire sur les facteurs psychologiques de la performance chez les gardiens de but au hockey est d’obtenir un portrait précis à partir des facteurs provenant des athlètes eux-mêmes et de leurs entraîneurs. Ce portrait sera nuancé selon leurs expériences et surtout, leur langage spécifique.

Participants

Échantillonnage

Les participants de cette étude ont été choisis en fonction de leur pertinence théorique au but de cette recherche. Comme ce projet de recherche nécessite la participation de deux groupes distincts de candidats (gardiens de but et entraîneurs des gardiens de but), il est important de mentionner que certains critères étaient communs aux deux groupes alors que d’autres étaient spécifiques à chacun des groupes. Au total, dix-sept participants, dont neuf entraîneurs des gardiens de but et huit gardiens de but, ont été

sélectionnés. Parmi ceux-ci, un entraîneur des gardiens de but et un athlète ont permis de réaliser les entrevues pilotes et du même coup n’ont pas fait l’objet d’analyse dans le projet. L’échantillon final de ce projet de recherche est donc constitué de quinze participants actifs lors de la saison 2008-2009 dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), soit huit entraîneurs des gardiens de but et sept gardiens de but.

Les considérations essentielles communes pour tous les participants reposaient d’abord sur leurs origines québécoises. Comme nous voulions étudier le phénomène des gardiens de but sur la scène québécoise, puisque le Québec a été longtemps reconnu comme une source importante de développement de gardiens de but dans le hockey professionnel, il fallait s’assurer que tous les participants soient natifs de la province du Québec. Comme second critère d’inclusion commun, tous les participants devaient bien comprendre et parler français puisque toutes les entrevues étaient planifiées dans cette langue. Pour les deux groupes de participants, il n’y avait aucun critère d’exclusion considéré pour ce projet de recherche. Un portrait précis des différents critères de sélection propres aux deux groupes distincts formant l’échantillon final sera présenté dans les prochains paragraphes.

Les gardiens de but ont tout d’abord été sélectionnés en fonction de leur expérience; plus spécifiquement, sept gardiens de but actifs dans la LHJMQ et ayant gardé les buts plus de 50 fois, à la mi-saison 2008-2009. Ces informations étaient disponibles sur les sites Internet de la LHJMQ et après avoir consulté de nombreux guides de statistiques réalisés annuellement par différents types de médias et associations sportives. Celles- ci ont ensuite été confirmées auprès des gardiens de but à l’entrevue. De plus, comme nous voulions tracer le portrait de l’expertise des gardiens de but du Québec, chaque

participant en plus d’y être originaire, devait y avoir joué la majeure partie de son hockey mineur.

Pour former le groupe d’entraîneurs des gardiens de but, huit participants ont été sélectionnés. Ceux-ci devaient être activement impliqués comme entraîneurs des gardiens de but d’une équipe de la LHJMQ lors de la saison 2008-2009. Ces informations étaient également disponibles sur les sites Internet de la LHJMQ ainsi qu’en consultant les nombreux guides de statistiques réalisés annuellement par différents types de médias et associations sportives. Les entraîneurs ont ensuite confirmé la validité de ces renseignements lors de l’entrevue.

Enfin, il faut ajouter que tous les sujets ont également été choisis selon certains facteurs de faisabilité : ils devaient être au Québec lors de la période de la saisie des données (entre janvier et avril 2009) et il devait être possible d’entrer en contact avec ceux-ci avant cette période.

Stratégie de recrutement

Les sujets ont tous été choisis à partir des différents facteurs d’inclusion mentionnés précédemment. Il a ainsi été possible d’identifier les candidats se conformant à ces facteurs de sélection au préalable en consultant les nombreux guides de statistiques réalisés annuellement par différents types de médias et associations sportives ainsi que le site Internet de la LHJMQ. Une liste de candidats potentiels a donc été réalisée. Avec l’aide du directeur technique et de certains coordonnateurs des programmes de hockey masculin de Hockey Québec, il a été possible d’obtenir les coordonnées des candidats énumérés dans cette liste. Le choix d’athlètes et d’entraîneurs des gardiens de but est uniquement basé sur les critères d’inclusion de ce projet de recherche. Il est

important d’ajouter que nous sommes entrés en contact seulement avec les candidats ciblés et qu’aucune mention de l’identité des autres participants n’a été mentionnée à autrui afin d’éviter toute forme de biais possible. Au total, nous avons communiqué avec seize candidats potentiels, dont neuf entraîneurs des gardiens de but et sept athlètes. Un seul des candidats ciblés, un entraîneur, a refusé de participer à cette étude, faute de disponibilité. Enfin, l’échantillon final de ce projet de recherche était composé de quinze participants, soit huit entraîneurs des gardiens de but et six gardiens de but.

Tel qu’il a été mentionné précédemment, notre échantillon de gardiens de but se compose de sept athlètes actifs dans le milieu. Tous les gardiens de but qui ont participé à l’étude avaient un lien (présent ou passé) avec les entraîneurs de gardien de but interrogés. Puisque les deux parties se connaissaient et travaillaient ou avaient déjà travaillé ensemble, nous avons pris soin d’informer clairement tous les participants que leurs réponses étaient strictement confidentielles afin d’éviter toute forme de biais ou de censure possibles. Nous avons également ajouté qu’il n’y aurait aucun accès possible à ces données, à l’exception du chercheur responsable et du directeur de recherche. Soulignons par ailleurs que deux entraîneurs des gardiens de but n’avaient pas d’engagement avec les athlètes impliqués dans ce projet de recherche puisque leurs athlètes respectifs ne répondaient pas aux critères de sélection. Nous avons toutefois pris soin d’ajouter leur contribution afin d’enrichir la qualité de nos données.

La démarche utilisée dans la préparation des différentes entrevues pour ce projet de recherche avait pour but de créer un « contexte favorable à la production d’une information vraisemblable et pertinente » (Lessard-Hébert, Goyette & Boutin, 1996, p.

108). Celle-ci tenait compte de différentes étapes et éléments précis pris en considération pour optimiser la synthèse des données.

Il y a tout d’abord eu une prise de contact préliminaire du chercheur responsable du projet avec les participants potentiels par téléphone afin de leur expliquer de vive voix les grandes lignes de cette étude. Il a ensuite été possible de solliciter leur participation à ce projet. Les participants intéressés ont par la suite été invités à lire, comprendre et considérer attentivement le formulaire d’information et de consentement (voir l’appendice A et l’appendice B) qui leur a été envoyé dans les plus brefs délais par courriel. Ce formulaire expliquait plus en profondeur le but de ce projet de recherche, les procédures, les avantages, les risques et les inconvénients, de même que les personnes avec qui communiquer, au besoin. Les critères d’inclusion y étaient décrits de façon à ce que les participants puissent confirmer ou non la véracité des informations recueillies dans les différents guides de statistiques réalisés annuellement par différents types de médias et associations sportives ainsi que le site Internet de la LHJMQ.

Ce formulaire informait du même coup le participant sur l’utilisation des données, les questions de confidentialité et la participation volontaire à cette étude. Ainsi, chaque participant était libre de se retirer en tout temps par avis verbal, sans préjudice et sans devoir justifier sa décision.

Les participants intéressés n’avaient qu’à démontrer leur intérêt en répondant par courriel ou encore par téléphone au chercheur responsable. Par la suite, un rendez- vous a été fixé avec ceux-ci (par téléphone) afin de procéder aux entrevues individuelles semi-dirigées.

Un aperçu du guide d’entretien a ensuite été envoyé à chaque participant afin que ceux-ci obtiennent au préalable un aperçu du genre de questions auxquelles ils devraient répondre et éviter l’effet de surprise lors de l’entrevue. Cela leur permettaient de préparer leurs réponses en fonction des thèmes mentionnés : « un informateur préparé est dans de meilleures dispositions pour fournir une information pertinente » (Van der Maren, 1996, p. 14-2).

Enfin, quelques jours avant la tenue de l’entrevue, nous avons communiqué une dernière fois avec les informateurs potentiels, toujours par téléphone, afin de nous assurer que toute la documentation avait bien été reçue, leur demander s’ils étaient toujours intéressé et dans l’affirmative, pour confirmer le rendez-vous en précisant la date, le lieu et l’heure. Il est important de rappeler qu’avant de procéder à l’entrevue, chaque participant devait lire et signer le formulaire d’information et de consentement.