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Matériels et méthodes

B. Le modèle établi de santé mentale des étudiants en médecine de Rabat

III. Développement personnel

2. Facteurs protecteurs

Certains facteurs ont montré leur efficacité contre les troubles de santé mentale chez les étudiants en médecine tels que la résilience, le soutien social, l’optimisme, le locus de contrôle et l’auto-efficacité (205)(206)(207). Ces facteurs sont définis de la manière suivante : -La résilience est la capacité d’un individu à supporter psychiquement les épreuves de la vie. Cette capacité lui permet de rebondir et de prendre un nouveau départ (106) (208) (209)(210)(211).

-Le soutien social est le réseau sur lequel la personne peut s'appuyer en cas de besoin (212)(213).

-L’optimisme est la tournure d'esprit qui dispose à prendre les choses du bon côté, en négligeant leurs aspects fâcheux ainsi que le sentiment de confiance dans l'issue d'une situation (214).

-Locus de contrôle ou lieu de maîtrise ou lieu de contrôle est la tendance que les individus ont à considérer que les événements qui les affectent sont le résultat de leurs actions ou, au contraire, qu’ils sont le fait de facteurs externes sur lesquels ils n’ont que peu d’influence, par exemple la chance, le hasard, les autres, les institutions ou l’État. La notion de Locus de contrôle est donc une caractéristique individuelle qui reflète lors d’un évènement ce que le sujet considère comme relevant de sa responsabilité (locus dit interne) et de celle des autres ou des circonstances extérieures (locus dit externe)(215)(216).

-L’auto-efficacité ou sentiment d’auto-efficacité se définit par la croyance qu’a individu en sa capacité de réaliser une tâche (217) (218)(219).

-Sens de cohérence ou salutogénèse est défini par « une orientation globale qui exprime une résistance persuasive, un sentiment dynamique de confiance et le sentiment que (1) les stimuli provenant des environnements externes et internes sont structurés, prévisibles et

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explicables ; (2) les ressources sont disponibles pour faire face aux demandes posées par ces stimuli, (3) ces demandes sont des défis dignes d’un investissement et d’un engagement » (220)(221)(222).

Une étude américaine a utilisé le concept du « mapping » pour créer une taxonomie des comportements de bien-être utilisés par les étudiants en médecine américains et cela grâce à un « brainstorming » des étudiants. L’organisation de la conceptualisation du bien-être des étudiants est illustrée via une carte (223) (figure 61) .

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IV. Perspectives

Concernant la santé mentale, il faudrait mettre en place un programme de prévention et de lutte contre les problèmes de santé psychique au sein de la population estudiantine de notre faculté en lui donnant les clés de la gestion du stress et de l’anxiété. Ces mesures pouvant être traitées sur trois niveaux : à l’échelle de l’étudiant (promotion d’un mode de vie sain, du développement personnel), à l’échelle du groupe (groupes d'entraide, de partage d’information et d’expériences), à l’échelle de l’institution (système de tutorat, coaching en communication et leadership, formations et accompagnement facilitant la gestion de la confrontation à la souffrance, à la mort, à l’annonce de diagnostics, aider l’externe à trouver sa place lors des stages hospitaliers) (28)(224).

Il serait aussi nécessaire de mettre en place des structures d’aide au sein de la faculté tels qu’une cellule d’écoute ou un service de médecine préventive. Ce dernier pourrait instaurer une consultation annuelle obligatoire pour tous les étudiants afin de détecter d’éventuels problèmes de santé mentale.

La faculté pourrait jouer un rôle dans le développement personnel des étudiants de plusieurs manières : la première manière serait en établissant des conventions avec des instituts culturels, des salles de sport etc. afin de permettre aux étudiants de se divertir et de s’épanouir dans des hobbies en dehors du contexte médical et cela en complément des structures déjà mises en place au sein de l’établissement (associations estudiantines) ; la seconde manière serait en encourageant les étudiants à participer à différentes activités ( conférences, journées scientifiques, caravanes médicales, voyages organisés, échanges cliniques et échanges de recherche) ; la troisième manière serait en sensibilisant les étudiants quant aux aptitudes à développer pour se protéger ou faire face aux difficultés psychologiques (28).

Il serait intéressant de disposer d’une plateforme internet traitant de différents sujets de santé mentale. Internet est devenu un outil indispensable dans de nombreux domaines et s’inscrit peu à peu dans le champ du « self-help », ou aide par soi-même. L’intervention de gestion du stress par Internet est l’une d’entre elles. Elle repose sur la participation à un programme, accessible sur Internet, qui propose une intervention à visée thérapeutique. Ces

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programmes de gestion de stress en ligne sont intéressants dans la mesure où ils permettent la prévention, la sensibilisation et peuvent même présenter une aide préliminaire.

Ces programmes ont aussi l’avantage d’être accessible, peu couteux et permettent de cibler une population qui a peu tendance à consulter en cas de difficulté.

Les premières études d’efficacité publiées montrent des résultats plutôt prometteurs qui confirment que de tels programmes sont souvent utiles pour réaliser les buts prévus, tels que : réduire le stress, l’anxiété, la dépression et la détresse, et améliorer les stratégies d’adaptation et le bien-être. Cependant, les résultats doivent encore être confirmés par des études méthodologiquement rigoureuses.

Il est important de préciser que ces programmes ne peuvent remplacer une véritable prise en charge thérapeutique, mais reste tout de même utile dans le cas où une aide à la gestion du stress est nécessaire (225).

Enfin, agir est primordial car il faut « prendre soin de soi pour prendre soin des autres »(226).

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Notre étude a permis de mettre en lumière la détresse psychologique des