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5.2.1 La définition de la spiritualité dans les soins infirmiers

Une revue s'est intéressée à la construction de la spiritualité dans les théories infirmières en tenant compte à la fois des apports scientifiques et religieux. Cet article met en évidence que l'utilisation de cadres théoriques tenant compte de ses deux discours permet de répondre de manière optimale aux besoins spirituels des patients. Il est expliqué que les discours scientifiques et religieux permettent de produire une réalité contrastée, avec des effets contrastés pour les patients. Le discours scientifique permet des procédures utiles visant à préserver et améliorer la vie. Ces procédures permettent la coordination de l'effort humain, y compris les efforts des patients. Le discours religieux fournit des ressources conceptuelles et morales pour aider les individus confrontés à la mort, à la maladie et aux limites de la compréhension humaine. Chaque discours peut fournir des réalités importantes et utiles dans les différents aspects du déroulement de la maladie et de ses conséquences (Henry, 2003). Cependant, selon plusieurs auteurs, il existe un biais judéo-chrétien dans l'écriture contemporaine des soins infirmiers. Il y a une absence d'autres communautés religieuses à la contribution et à l'offre de la compréhension de la spiritualité (McSherry, Cash & Ross, 2004). De même, Narayanasamy (2006) met en évidence que la compréhension de la spiritualité a été établie uniquement à partir de la tradition théologique chrétienne dans plusieurs pays.

42 Selon McSherry (2008), Une seule définition définitive serait irréaliste et idéaliste en vue de la diversité des perceptions. En effet, La spiritualité est pratiquée ou réfléchie de façon différente pour chaque être humain. Cependant, la construction d’un langage commun autour de la spiritualité est un besoin évoqué par le personnel soignant.

5.2.2 Les compétences des infirmières en matière de soins spirituels

Selon Baldacchino (2006), les infirmières se sentent incompétentes et de ce fait frustrées. Par conséquent, les soins spirituels pourraient être améliorés par une réflexion autour des compétences nécessaires aux infirmières pour prodiguer ces soins. Selon Cusveller & Leeuwen (2004), l'infirmière doit avoir des compétences diverses pour prodiguer des soins spirituels en conjuguant des éléments personnels comme ses propres croyances et sa spiritualité, des aspects professionnels liés au processus de soins et des aspects liés aux contextes et à l'organisation des soins. Dans le domaine des compétences concernant la gestion des différentes phases du processus de soins, Il détermine trois compétences : L'infirmière recueille des informations sur la spiritualité du patient et identifie les besoins du patient, l'infirmière discute avec les patients et les membres de l'équipe la planification, l'infirmière fournit des soins spirituels et les évaluent avec les membres de l'équipe et les patients. Dans le domaine de la gestion des conditions contextuelles aux prestations de soins spirituels au sein d’une organisation, il relève une compétence : l’infirmière contribue à l’assurance qualité et à l’amélioration de l’expertise en soins spirituels dans l’organisation.

5.2.3 La formation professionnelle

La formation est importante dans le domaine spirituel (Lundmark, 2005). La plupart des études ont démontré que les infirmières manquaient de compréhension des soins spirituels (Bukhart & Hogan, 2008 ; Ekedahl & Wengström, 2009 ; Noble & Jones, 2010). Les besoins spirituels des patients sont mal pris en compte en raison de la méconnaissance et du manque de compétences en la matière.

43 De plus, un désir de formation continue en soins spirituels a été plusieurs fois mentionné par les soignants afin d’améliorer les soins (Narayanasamy, 2006 ; Baldacchino, 2006).

Par ailleurs, peu de modèles spirituels existent et peu sont intégrés dans la formation infirmière (Narayanasamy, 2006). En effet, le manque de préparation dans la formation oblige souvent les soignants à s’en remettre à l’aumônier (Baldacchino, 2006).

Ainsi, des informations sur les mouvements spirituels, les mouvements religieux et les traditions doivent être prises en compte par la formation. La qualité des soins et l’expertise professionnelle dans ce domaine seraient améliorées (Van Leeuwen, Tiesinga, Post & Jochemsen, 2006).

Plusieurs études ont démontrées que les infirmières ayant suivi des programmes de formations supplémentaires ont une plus grande conscience spirituelle et approfondissent plus leur relation avec le patient (ibid.). En d’autres termes, inclure les soins spirituels dans le cursus de formation des infirmières va augmenter les connaissances, la compréhension et la prestation de soins spirituels par les infirmières (Narayanasamy & Owens, 2001 ; Shih & al., 2001). Ainsi, la formation joue un rôle important dans l’élaboration de stratégies qui permettent aux étudiants et aux soignants d’élaborer leur propre spiritualité et de fournir des soins spirituels (Yuet Foon Chung, Kam Yuet Wong & Fai Chan, 2007).

Une étude a démontré l’efficacité de la formation sur le développement des compétences dans les soins spirituels. Les cours ont eu un effet particulier sur l’organisation, leurs prestations de soins spirituels, leur professionnalisation et sur la qualité des soins. Les effets de la formation en soins spirituels se sont manifestés sur le long terme (Leeuwen, Riesinga, Middel, Post & Jochemsen, 2008).

Par ailleurs, ceux qui déclarent avoir reçu plus de formation en matière de spiritualité au cours de leurs études considèrent que leur capacité à promulguer des soins spirituels est plus élevée que ceux qui n’ont reçu aucune formation (Lundmark, 2005).

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5.2.4 La documentation des soins

Une étude a révélé que les aides infirmières donnent moins de soins spirituels que les infirmières. L’explication de cette différence pourrait être expliquée par le fait que les infirmières sont quand-même mieux formées et par conséquent ont une plus grande base théorique pour effectuer des soins spirituels. En outre, le fait que les infirmières soient responsables de documenter les soins peut les avoir rendu plus qualifiées que les auxiliaires dans l’analyse et la formulation de ce qu’elles effectuent comme soins. Ainsi, le degré de formation est un élément significatif dans la prise en charge de la spiritualité (Lundmark, 2005).

5.2.5 La complexité de l'évaluation de la spiritualité

Selon Mc Sherry, Cash & Ross (2002), Le concept d'évaluation spirituelle est encore relativement nouveau au sein d’un pays comme le Royaume-Uni: la nature exacte, la fonction et la pertinence sont encore débattues et contestées à la fois au niveau académique et pratique.

L’évaluation des besoins spirituels est complexe. Ces soins doivent être basés sur une relation de confiance entre l’infirmière et le patient car si la confiance n’est pas encore instaurée, cela pourrait déclencher une réaction défensive du patient. La communication avec l’empathie favorise le climat et la relation thérapeutique (Van Leeuwen, Tiesinga, Post & Jochemsen, 2006).

5.2.6 L’expérience professionnelle

L’expérience professionnelle est un facteur significatif dans le domaine de la spiritualité (Yuet Foon Chung, Kam Yuet Wong & Fai Chan, 2007).