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Les facteurs liés à la mère

Dans le document MORTALITE PERINATALE (Page 89-95)

d. Délai de survenue des décès

A. Les facteurs liés à la mère

1. Age maternel

La majorité des cas de MPN (78%) a été enregistrée chez les parturientes âgées de 18 et 35 ans. Ces résultats rejoignent ceux retrouvés à l’hôpital provincial d’El Kelâa de Sraghna qui montre que le taux le plus élevé de MPN est enregistré dans les tranches d’âge entre 20-29 ans (22).

Dans notre série 2% des femmes ont moins de 18 ans et 20% ont plus de 35 ans alors que dans d’autres séries de la littérature, les taux de décès sont élevés chez les très jeunes mères et les plus âgées.

Une étude, au CHU-GOB à Madagascar souligne que 43,3% des cas, les femmes avaient entre 25 et 34 ans (27), 15,3 % des femmes ont moins de 20 ans et 13,5 % ont plus de 35 ans.

Jacobsson B, dans son étude « Advanced maternal age » montre que l’âge avancé de la mère a multiplié le risque du décès périnatal par 2,1 (28).

Portal B trouvent qu’à un âge supérieur ou égal à 35 ans, le risque de mortalité néonatale précoce est multiplié par 3 (29).

Une autre étude réalisée au centre national hospitalier et universitaire de cotonou avait montré que le fort taux de décès périnatal lié à l’âge avancé (au-delà de 40 ans) de la mère est attribuable aux malformations congénitales et aux dystocies (30).

A l’hôpital Ciriri, une étude par Mulongo Mbarambara souligne que les femmes plus âgées sont exposées à un risque accru de mort-né et ce, peu importe la parité (17).

Vinatier et Coll trouvent que chez les adolescentes, la grossesse est une source de complications qui risquent d’être fatales, pour la mère et pour le fœtus (31).

Selon Blondel et Bréart, le risque de mortalité périnatale des enfants nés des femmes âgées de moins de 20 ans et chez les plus de 35 ans est relativement plus élevé que celui des enfants des mères des autres groupes d’âge (32). Mais cette notion n’a pas été ressortie chez les parturientes de notre série.

Nous avons noté des décès plus élevés chez les parturientes avec un âge maternel avancé (>35 ans) dans le groupe des décès ultra précoces par rapport aux décès survenus après les 24h mais sans différence statistiquement significative.

2. Niveau socio-économique

Cinquante-deux pourcent de la mortalité périnatale étaient enregistrés dans des familles de NSE modeste contre 48% de bon NSE. En effet, le niveau socioéconomique des parents a un impact considérable sur la santé du nouveau- né.

Au sein des pays en développement les taux varient suivant l’état socio-économique et le degré d’organisation des services (30).

Au Koweït, une étude a démontré que le risque de mortalité était étroitement lié au bas niveau d’éducation des parents et chez des familles à bas revenus (33). Ceci concorde avec nos résultats.

Pour la plupart des nouveau-nés, la mortalité périnatale ou la mortalité néonatale varie suivant la catégorie socioprofessionnelle et le niveau de vie (34). Durant notre étude, du fait qu’il s’agit d’une étude rétrospective, il nous a été difficile de relever le degré d’éducation et le niveau social. Les informations ne figuraient pas dans les dossiers médicaux.

Notre étude montre des cas de décès plus élevée dans les 24h qu’après les 24h chez les parturientes de NSE modeste. Cette différence n’est pas significative.

3. Statut marital

Dans notre étude les femmes mariées constituent 96%.

En France, les naissances hors mariage représentent 20%, la MNNP ne semble guère être affectée par ce phénomène (35). Ces résultats sont plus élevés que nos résultats qui soulignent 4% des MPN hors mariage. Une étude réalisée à l’hôpital Provincial de Tétouan Saniat Remel en 2007 souligne que le statut marital des parturientes n’avait pas un impact sur le taux de mortalité néonatale précoce (p=0,216) (36).

4. Origine

Dans notre série 66% des décès périnataux ont été enregistré chez des femmes en provenance urbaine.

Les nouveau-nés en provenance du milieu rural courent un risque de décès 3 fois plus élevé par rapport à ceux issus du milieu urbain (37).

En effet, la mortalité périnatale varie suivant le niveau de vie (38) et l’habitat en zone rural (33).

5.

Antécédents maternels

Dans notre étude analytique nous avons remarqué une différence significative (p<0,05) entre le nombre de gestes et la parité selon l’heure de décès (< ou > 24 h).

La grande multiparité ainsi que la primiparité constituent des facteurs impliqués dans la morbi-mortalité néonatale. Selon Andria, au CHU-GOB de Madagascar (27) le taux le plus élevé de mortalité néonatale précoce a été constaté chez les primipares soit 51,6% avec p=0,351.

Cissé à Dakar a trouvé que la MNNP concernait dans 41% des cas les primipares et 33 % des cas les paucipares (39).

Selon Montue.S.C, la mortalité néonatale précoce est plus élevée chez les femmes ayant un antécédent d’avortement (40). Ceci rejoint nos résultats qui retrouvent 28,8% de MPN chez des parturientes ayant un ATCD d’avortement.

Selon Coulibaly.P 40% des décès néonatals précoces, ont des antécédents de mort-nés ou de mort néonatale précoce (41). Une étude par H. Lahaye a trouvé que la mortalité néonatale précoce est 2 fois plus fréquente quand il y’a une notion d’antécédents de mort-né lors de la grossesse précédente (42,43).

Selon Blondel et Breart, la mortalité périnatale est plus élevée chez les femmes de parité élevée (32). Ces résultats ne concordent pas avec notre étude.

6. Suivi de la grossesse

Nous avons trouvé dans notre série que 52% des décès survenaient chez des parturientes qui n’avaient bénéficié d’aucune consultation prénatale. Ces résultats sont renforcés par les données de la littérature qui montrent que la

manière irrégulière les consultations prénatales (4).

La surveillance de la grossesse permet de dépister les grossesses à risque et de les prendre en charge à temps et prévenir ainsi les complications et d’apprécier le pronostic.

Concernant l’effet de la CPN sur la mortalité néonatale précoce, selon l’OMS, les soins prénataux servent au dépistage des problèmes pendant la grossesse et aussi à la préparation de l’accouchement. Ces mesures préventives visent à rendre optimal le déroulement et l’issue de la grossesse (44).

Concernant le profil des mères, une étude a montré que le non suivi ou l’irrégularité des CPN, favorise la mortalité néonatale précoce (3). Ceci concorde avec notre étude.

Au Maroc, les CPN sont considérées comme axe fondamental visant à réduire la mortalité néonatale et sont au nombre de 4 CPN au moins. Mais dans notre étude, nous avons considéré comme grossesses suivies, les femmes qui ont bénéficié d’au moins une consultation prénatale. Les grossesses non suivies sont celles qui n’ont bénéficié d’aucune consultation prénatale.

Notre étude montre des cas de décès ultra précoces plus élevée chez les suivis que chez les non suivis. Cette différence est statistiquement significative (p < 0,016) et pose une question sur la qualité de surveillance des grossesses, sachant qu’un suivi de grossesse optimal doit comporter au moins 4 CPN pour pouvoir en tirer les bénéfices en termes de prévention de la morbidité et la mortalité néonatale.

Selon les données de l'OMS et de l'UNICEF, le pourcentage des consultations anténatales au Maroc en 2003, reste de l'ordre de 42%.

Une étude fait à l’hôpital Provincial de Tétouan Saniat Remel au cours de l’année 2005 montre un taux de décès plus élevé chez les parturientes dont les grossesses n’avaient pas été suivies soit 66,36 % (36). Ces résultats rejoignent notre étude qui a montré que 52% de MPN était enregistrée chez les parturientes non suivies.

La surveillance de la grossesse permet de dépister les grossesses à risque et d’en suivre l’évolution. La santé de l’enfant durant les tous premiers mois de vie dépend en grande partie des conditions de la grossesse (45).

Une étude à Madagascar démontre l’intérêt des consultations prénatales. Les mères n’ayant effectué aucune consultation avaient un risque plus élevé de perdre leur enfant pendant la première semaine (27).

7. Complications durant la grossesse

a. Les infections urinaire et génitale

La femme enceinte est plus vulnérable à certaines infections et peut développer des complications plus graves si les infections ne sont pas traitées.

Dans notre série, nous avions enregistré un taux de 8 % d’infection urinaire et génitale. L’infection urinaire pendant la grossesse est une pathologie assez fréquente, souvent associée à une infection génitale. Il existe quatre types d’infections vaginales, qui peuvent toucher la femme enceinte, allant de la plus fréquente à la plus rare : la vaginose bactérienne ; les infections à levures ; le Streptococcus du groupe B et le trichomonas (46).

L’infection vaginale non traitée est un facteur de risque pour les infections utérines. Elle peut affecter le placenta, nuire au développement du bébé, provoquer un travail prématuré ou entraîner des anomalies congénitales.

Ces infections ont tendance à se produire pendant la grossesse en raison de modifications du système immunitaire, d'une production accrue de glycogène et de taux élevés d'œstrogènes. Les infections utérines peuvent également rendre le travail plus dangereux et plus difficile. (46)

La survenue d'une infection urinaire pendant la grossesse augmente le risque de prééclampsie chez la femme enceinte. Le dépistage et le traitement des infections urinaires doivent faire partie des soins prénatals courants, en particulier dans les pays en développement (47).

Dans le document MORTALITE PERINATALE (Page 89-95)

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