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REVUE DES TRAVAUX ANTERIEURS

2.3 La qualité de la semence

2.3.1 Facteurs influençant la production et la qualité spermatique

2.3.1.1 Effets liés à l'animal

■ La race : Plusieurs auteurs rapportent de nombreuses différences entre les races porcines en ce qui a trait aux caractéristiques (volume éjaculé, concentration spermatique, etc.) de l'éjaculat (Kennedy et Wilkins, 1984; Borg et a l , 1993; Sonderman et Luebbe, 2008). Bazer et al. (1988) ont également observé qu'il existe des différences entre certaines races pour l'âge de la maturité sexuelle. La majorité des auteurs s'accordent à dire qu'au regard de l'ensemble des caractéristiques de la semence, il n'existe pas une race porcine supérieure à une autre (Smital, 2009). En revanche, le croisement de différentes lignées permettrait, grâce à l'effet d'hétérosis, d'obtenir un gain de performances par rapport aux lignées pures. Ainsi, Neely et al. (1983) ont montré que des animaux croisés présentent de meilleures caractéristiques de reproduction, notamment un développement plus rapide, une puberté plus précoce, une taille des testicules plus importante et une production spermatique augmentée.

■ L'âge : La production spermatique est directement reliée à l'âge de l'animal (Colenbrander et Kemp, 1990). La quantité de spermatozoïdes éjaculée, faible à la puberté (5 mois), va progressivement augmenter pour atteindre un maximum autour de 24 à 29 mois (Levis, 1997). En revanche, certains auteurs (Kennedy et Wilkins, 1984; Smital, 2009) soulignent que la qualité de la semence, notamment le pourcentage de cellules anormales, va être également affectée par l'âge de l'animal. ■ La taille des testicules : La taille des testicules est directement reliée aux deux

facteurs cités précédemment et va varier selon les saisons (Colenbrander et Kemp, 1990). De plus, une étroite relation est établie entre la taille des testicules et les activités spermatogénique et endocrinienne (Colenbrander et Kemp, 1990).

2.3.1.2 Effets liés à l'environnement

La saison : L'impact des saisons sur la production spermatique, notamment le volume de l'éjaculat et la concentration spermatique, a été clairement établi (Colenbrander et Kemp, 1990). Ces variations sont dues à l'action combinée de plusieurs facteurs comme la photopériode et la température.

La photopériode : Dans les années 80, plusieurs études sur l'effet de la lumière sur les fonctions endocrines et gamétogéniques du verrat prépubère et adulte ont été menées. Chez les verrats immatures, il en ressort qu'un allongement de la photopériode n'a pas de réelle influence sur les qualités de la semence. En revanche, cet allongement semble avoir un effet sur le développement précoce de la maturité des verrats (Colenbrander et Kemp, 1990). Chez le verrat adulte, les études sont plus sujettes à controverse. Claus et al. (1985) ont observé une augmentation du nombre de spermatozoïdes par éjaculat ainsi que de la libido et de la production hormonale selon la longueur du jour. À l'inverse, Brandt et Diekmann (1985) n'ont pas pu montrer d'effet positif de la lumière sur la motilité des cellules ou sur les taux de LH et de testosterone. Des études plus récentes (Rivera et al, 2005; Rivera et a l , 2006) confirment que la photopériode a un impact négligeable sur la qualité de la semence.

La température : Un stress thermique va affecter directement la fertilité chez le mâle. Une température ambiante basse ne semble pas avoir d'effet sur la production spermatique. En revanche, de trop hautes températures vont avoir des effets négatifs sur la quantité et la qualité des spermatozoïdes. Le verrat est particulièrement sensible à la chaleur (Wettemann et a l , 1979). Stone (1982) a fixé le seuil thermique critique à 29°C. Au-delà de cette valeur, les effets sur la production de sperme sont en général observés 2 à 6 semaines après un stress thermique. Ceci s'explique par la durée de la spermatogenèse. De plus, les spermatozoïdes d'animaux qui ont subi un stress thermique sont plus sensibles aux chocs thermiques et ont une capacité de conservation diminuée (Egbunike et Jeyakumar,

La nutrition : Plusieurs auteurs (Kemp et den Hartog, 1989; Louis et al, 1994) soulignent l'influence de la valeur énergétique, des protéines et des acides aminés de la ration sur les caractéristiques du sperme. Une diminution de l'énergie ou des protéines va ainsi entraîner une réduction significative du volume de l'éjaculat. Les minéraux et les vitamines vont également conditionner les performances de reproduction du mâle (Close, 2006). Plusieurs études ont montré l'effet sur la production et la motilité spermatique des vitamines (B1.2, C, E), du zinc et du sélénium ainsi que d'autres composés comme la coenzyme Q-10, la carnitine et l'arginine (Sinclair, 2000). Ainsi, une carence en zinc, essentiel pour la spermatogenèse, entraîne une diminution de la fertilité (Hidiroglou et Knipfel, 1984). De même, la supplementation de la ration en vitamine C (Lechowski, 2009), en vitamine E et en Sélénium (Marin-Guzman et al, 1997; Jacyno et al, 2002) peut affecter la qualité de la semence ; les vitamines E et C ayant un important effet protecteur sur le sperme (Close, 2006). De plus, Audet et al (2004) ont montré qu'un apport en vitamines liposolubles et hydrosolubles nettement supérieur aux valeurs recommandées augmente la qualité spermatique à la suite d'un stress. Enfin, certaines études soulignent l'impact potentiel des acides gras polyinsaturés (AGPI), notamment les oméga-3, sur la qualité de la semence. Plusieurs auteurs (Penny et a l , 2000; Rooke et a l , 2001) rapportent en effet qu'une supplementation en huile de thon, riche en DHA, aurait un effet positif sur la qualité du sperme et la fertilité du verrat.

L'environnement social de l'animal : Trudeau et Sanford (1986) ont indiqué que des verrats isolés socialement (sans contacts physiques avec d'autres animaux) vont présenter une diminution de libido et du volume d'éjaculat.

La fréquence de récolte : Une fréquence de récolte trop élevée a des conséquences néfastes sur le volume et la concentration spermatique (Swierstra et Dyck, 1976; Strzezek et a l , 1995) ainsi que sur la morphologie et la motilité des spermatozoïdes (Strzezek et al, 1995; Pruneda et a l , 2005). Almond et al. (1994) recommandent d'effectuer une à deux récoltes par semaine pour maintenir une bonne libido et une qualité spermatique adéquate.

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