• Aucun résultat trouvé

Les facteurs d'implication du personnel dans la gestion environnementale:

Section 2 : Les déterminants de la performance environnementale

2. Le niveau d’implication du personnel dans la gestion environnementale :

2.1. Les facteurs d'implication du personnel dans la gestion environnementale:

Le niveau d’implication du personnel dans la gestion environnementale, même s’il est sollicité à être élevé, dépend de plusieurs facteurs :

2.1.1. La volonté des dirigeants :

Les dirigeants jouent un rôle primordial dans le choix du niveau d'implication qui dépend essentiellement de leur vision envers la dimension environnementale. La vision des dirigeants de la dimension environnementale influe le niveau d’intégration de la dimension environnementale adopté. Considérer la nature comme une menace pour l’entreprise implique pour les dirigeants l'adoption d'une stratégie de conformité qui se traduit par un niveau d'implication faible. C’était le cas au cours de la première vague écologique où un nombre limité de personnel se charge des questions environnementales. En revanche, considérer la nature comme une opportunité implique le choix d'une stratégie proactive (Sharma, 2000).

Les dirigeants reconnaissent dans ce cas la complémentarité des dimensions environnementale et économique. Par conséquent, ils cherchent à améliorer la performance environnementale tout en améliorant la performance économique. Dans ce cas, le niveau d'implication du personnel sera plus intense.

156

2.1.2. La capacité de l'entreprise :

Il est possible que malgré leur volonté à opter pour un niveau élevé d'implication, les dirigeants peuvent se heurter à des problèmes essentiellement de nature financière. Des niveaux élevés d'implication supposent l'allocation d'un budget destiné aux actions environnementales dont les actions de formation du personnel. Dans ce cas, certains gouvernements proposent des mesures incitatives à la protection de la nature telles que les subventions. Ces mesures ne permettent pas de résoudre le problème en sa totalité malgré leur apport.

2.1.3. La motivation du personnel :

La volonté des dirigeants à elle seule ne peut mener à un niveau d'implication élevé. La motivation du personnel demeure un facteur non négligeable. Les techniciens et les opérateurs de production jouent un rôle essentiel dans la réussite des actions environnementales. Avec leur proximité aux équipements, ces derniers connaissent mieux la spécificité du processus de production (Boiral, 1998). Par conséquent, ils peuvent d’une part aider les dirigeants dans le choix des actions environnementales et d'autre part favoriser leur réussite. Des mesures incitatives de la part des dirigeants permettent de motiver le personnel. La mise en place d'un système de rémunération basé sur les niveaux de performance environnementale atteints, par exemple, permet de motiver le personnel et de prendre ainsi leur engagement.

157

2.1.4. La résistance aux changements :

L’implication du personnel dans la gestion environnementale implique une nouvelle situation. Souvent, le personnel exprime une résistance face aux changements survenus : un nouveau processus de production, une nouvelle méthode de travail, etc. Dans ce cas, la direction générale trouve des difficultés afin d’impliquer le personnel. L’une des solutions possibles pour résoudre ce problème est de laisser le personnel exprimer ses résistances (Brasseur & Mzabi, 2003). L’expression des résistances permet à la direction générale de détecter les dysfonctionnements potentiels et les corriger à temps.

2.1.5. Le manque de confiance entre le personnel et la direction générale :

La nature des relations entre le personnel et la direction générale joue un rôle dans la réussite de la gestion environnementale (Zutshi & Sohal, 2004). Un climat de confiance entre les deux parties favorisera l’implication du personnel dans les activités environnementales. Il sera par conséquent plus motivé et plus créatif et contribue à la réalisation des objectifs environnementaux.

158

L’importance accordée aujourd’hui à la protection de l’environnement par la société nécessite de la part des entreprises la mise en œuvre d’une gestion environnementale incluant les technologies environnementales et le SGE.

Alors que les technologies environnementales touchent les aspects techniques, les SGE s’intéressent aux aspects managériaux et organisationnels.

Bien que ces deux composantes soient complémentaires, certains dirigeants s’orientent uniquement vers les technologies environnementales tout en négligeant le SGE. Cela s’explique essentiellement par la contribution visible des technologies environnementales dans la réduction de la pollution. Les SGE, qui peuvent être certifiés ou non, essayent essentiellement d’organiser davantage les actions écologiques.

Toutefois, la mise en œuvre d’une gestion environnementale ne constitue pas garantie de l’amélioration des résultats environnementaux. Certains facteurs internes peuvent améliorer/détériorer ces résultats. Le deuxième chapitre de ce travail a essayé d’identifier la contribution de deux acteurs dans la gestion environnementale à savoir la direction générale et le personnel.

La direction générale, par ses engagements environnementaux, peut influer le niveau de la performance environnementale atteint. Ainsi, un niveau élevé d’engagement environnemental permet, a priori, d’atteindre plus facilement les objectifs environnementaux.

159

motivations des dirigeants. En effet, des dirigeants cherchant uniquement à préserver la légitimité de leurs entreprises optent généralement pour un niveau faible d’engagement environnemental (Frappier & Nollet, 1994). D’autre part, certaines sources de pressions écologiques, comme les pouvoirs publics, peuvent pousser les dirigeants à améliorer davantage le niveau de leurs engagements environnementaux.

Au même titre que les dirigeants, le personnel peut contribuer à l’amélioration des résultats environnementaux de son entreprise par son implication. Aujourd’hui, l’implication du personnel dans la gestion environnementale devient de plus en plus une nécessité (Boiral, 1996). Avec la complexité des questions environnementales, il est difficile pour les dirigeants et les ingénieurs de les gérer efficacement. Sans une étroite collaboration entre tous les membres de l’entreprise, l’amélioration des résultats environnementaux devient difficile.

Toutefois, la mise en œuvre d’une gestion environnementale ne vise pas uniquement une amélioration des résultats environnementaux ; d’autres objectifs sont recherchés. L’amélioration des relations avec les parties prenantes constitue l’un des objectifs potentiels (Boiral & Jolly, 1992). Par ailleurs, les parties prenantes peuvent pousser les dirigeants à mettre en œuvre des actions écologiques. La menace devient de plus en plus importante si les sources des pressions écologiques sont multiples.

Chapitre 4 : Le cadre juridique de protection