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9.2 Extension de ces opérateurs

Dans cette section, on va étendre les définitions et propriétés des opérateurs présentés dans la section précédente.

Les opérateurs présentés dans la section 9.1 sont appliqués aux éléments de l’ensemble E˘. Dans cette section, au lieu d’utiliser les éléments deE˘, on présente l’extension des opérateurs pour lescouples d’éléments. Les couples d’éléments sont typiquement les couples de transitions d’un modèle SAN, com-prenant un événement et une probabilité de routage. Désormais, on va utilisertuples de transitions pour faire référence auxcouples d’éléments.

Définition 9.2.1. Soitl’ensemble des tuples de transitions(e, πe(x, y)), oùe∈E˘etπe(x, y)∈[0,1]

est une probabilité, fonction dexety, oùxetyappartiennent à un espaceS.

Un tuple de transition(e, πe(x, y))représente typiquement une transition de l’étatxvers l’étaty dé-clenchée par l’événementeavec la probabilité de routageπe(x, y)dans un automate d’un modèle SAN,

xetyappartenant à l’espace d’étatSde l’automate. Il est intéressant de remarquer que la probabilité de routageπe(x, y), ainsi que la probabilité d’occurrence ρe de l’événementepeuvent être exprimées par desfonctions définies dans l’espace (ou sous-espace) d’états du modèle SAN. Dans ce chapitre, on se restreint à la présentation des définitions et propriétés des opérateurs de l’algèbre tensorielle complexe. Le traitement de fonctions des probabilités d’occurrence et probabilités de routage des événements est reprise au chapitre 11 lors de la résolution du modèle.

Notons qu’un même événemente ∈ E˘peut être associé à plusieurs tuples de transitions deT˘,i.e., soit un événemente∈E˘,(e, πe(x, y))∈T˘ et(e, πe(z, w))∈T˘ sont deux tuples de transitions distincts de l’événementesix6=zouy6=w.

Définition 9.2.2. On définit un tuple de transitionnul(OE˘,0), notéOT˘.

Définition 9.2.3. On définit un tuple de transitionneutre(IE˘,1), notéIT˘.

Dans la suite, on définit trois opérateurs “·”, “+” et “∗” sur l’ensemble de tuples de transitions T˘. On noteT+l’ensemble obtenu par toutes les expressions légales de ces opérateurs. L’ensembleT+est l’ensemble sur lequel opère ces trois opérateurs.

Dans les sections suivantes, on va présenter les notations et propriétés des opérateurs “·”, “+” et “∗” pour les tuples de transitions de l’ensemble T˘. Ces notations et propriétés sont des extensions des notations et propriétés présentées dans les sections précédentes.

9.2.1 Extension de l’opérateur de simultanéité

Définition 9.2.4. On définit sur l’ensemble de tuples de transitionsl’opérateur desimultanéité, noté ·”. Cet opérateur est défini par :

1. Soit(e1, πe1(x1, y1))∈T˘,(e2, πe2(x2, y2))∈T˘,

(e1, πe1(x1, y1))·(e2, πe2(x2, y2))est irréductible et n’a un sens que si̺e1 < ̺e2 ety1 =

x2. On remarque que(e1, πe1(x1, y1))·(e1, πe1(x1, y1)) n’a pas de sens, et (e1, πe1(x1, y1))·

2. Pour le tuple de transition nul :

∀(e, πe(x, y))∈T˘, (e, πe(x, y))·OT˘ =OT˘

3. Pour le tuple de transition neutre :

∀(e, πe(x, y))∈T˘, (e, πe(x, y))·IT˘ = (e, πe(x, y))

4. L’opérateur de simultanéité est un opérateur associatif. Quels que soient les tuples de transitions

(e1, πe1(x1, y1)),(e2, πe2(x2, y2)),(e3, πe3(x3, y3)) ∈ T˘ tel que̺e1 < ̺e2 < ̺e3 ety1 = x2 et

y2=x3, alors

(e1, πe1(x1, y1))·h(e2, πe2(x2, y2))·(e3, πe3(x3, y3))i=

h

(e1, πe1(x1, y1))·(e2, πe2(x2, y2))i·(e3, πe3(x3, y3))

Définition 9.2.5. Soientstuples de transitions de, on écrit la forme itérée de l’opérateur de simulta-néité, appelécombinaison simultanée de couples(csc), avec la notation suivante :

csc= s·

i=1(ei, πei(xi, yi)) = (e1, πe1(x1, y1))·(e2, πe2(x2, y2))·. . .·(es, πes(xs, ys)), (9.15)

où les priorités sont telle que̺e1 < ̺e2 < . . . < ̺eset∀i∈[1..s−1], yi =xi+1. On notecsc⊆T˘ l’en-semble des facteurs qui apparaissent danscscetcsc⊆E˘l’ensemble des événements qui apparaissent danscsc.

Définition 9.2.6. Soitcscla combinaison simultanée de couplescsc= s·

i=1(ei, πei(xi, yi))=(e1, πe1(x1, y1))

·(e2, πe2(x2, y2))·. . .·(es, πes(xs, ys)), on définitcscej la combinaison simultanée de couplescsc le tuple de la transition(ej, πej(xj, yj))est remplacé par le tuple de transition neutreIT˘, i.e.,cscej = (e1, πe1(x1, y1))·. . .·(ej1, πej1(xj1, yj1))·IT˘ ·(ej+1, πej+1(xj+1, yj+1))·. . .·(es, πes(xs, ys)). 9.2.2 Extension de l’opérateur de choix

Définition 9.2.7. On définit sur l’ensemble de tuples de transitionsl’opérateur dechoix, noté “+”. Cet opérateur est défini par :

1. ∀(e1, πe1(x1, y1)),(e2, πe2(x2, y2))∈T˘,

(e1, πe1(x1, y1)) + (e2, πe2(x2, y2))a un sens et est irréductible ;

2. Pour le tuple de transition nul :

∀(e, πe(x, y))∈T˘, (e, πe(x, y)) +OT˘ = (e, πe(x, y))

3. Pour le tuple de transition neutre :

∀(e, πe(x, y))∈T˘, (e, πe(x, y)) +IT˘ est irréductible

4. L’opérateur de choix est un opérateurassociatif. Quels que soient les tuples de transitions(e1, πe1(x1, y1)),

(e2, πe2(x2, y2)),(e3, πe3(x3, y3))∈T˘, alors

(e1, πe1(x1, y1)) +h(e2, πe2(x2, y2)) + (e3, πe3(x3, y3))i=

h

(e1, πe1(x1, y1)) + (e2, πe2(x2, y2))i+ (e3, πe3(x3, y3))

5. L’opérateur de choix est un opérateur commutatif, quels que soient les tuples de transitions

(e1, πe1(x1, y1)),(e2, πe2(x2, y2))∈T˘,

9.2. EXTENSION DE CES OPÉRATEURS 167

Définition 9.2.8. Soientctuples de transitions de, on définit la forme itérée de l’opérateur de choix avec la notation suivante :

c

+

i=1(ei, πei(xi, yi)) = (e1, πe1(x1, y1)) + (e2, πe2(x2, y2)) +. . .+ (ec, πec(xc, yc)) (9.16)

9.2.3 Extension de l’opérateur de concurrence

Définition 9.2.9. On définit sur l’ensemble de tuple de transitionsl’opérateur deconcurrence, noté ”. Cet opérateur est défini par :

1. ∀(e1, πe1(x1, y1)),(e2, πe2(x2, y2))∈T˘, (e1, πe1(x1, y1))∗(e2, πe2(x2, y2))existe et sie1 6=

e2, alors(e1, πe1(x1, y1))∗(e2, πe2(x2, y2))estirréductible; 2. Pour le tuple de transition nul :

∀(e, πe(x, y))∈T˘, (e, πe(x, y))∗OT˘ =OT˘

3. Pour le tuple de transition neutre :

∀(e, πe(x, y))∈T˘, (e, πe(x, y))∗IT˘ = (e, πe(x, y))

4. Soit un événement e ∈ E˘ et n tuples de transitions (e, πe(x(j), y(j))) ∈ T˘ (où j ∈ [1..n] et

x(j), y(j)sont les paramètres de la probabilité duj-ème tuple de transition), on associe un degré d’idempotence entier, notéηe∈[1..+∞[, tel que on ait les propriétés suivantes :

∀i,1≤i < ηe (e, πe(x(1), y(1)))∗. . .∗(e, πe(x(n), y(n))) | {z } ifois =OT˘ sie∈ E (9.17) ∀i,1≤i < ηe (e, πe(x(1), y(1)))∗. . .∗(e, πe(x(n), y(n))) | {z } ifois =IT˘ sie∈E¯ (9.18) i=ηe (e, πe(x(1), y(1)))∗. . .∗(e, πe(x(n), y(n))) | {z } ifois = (e, Πn j=1πe(x(j), y(j))) (9.19) ∀i > ηe (e, π(x(1), y(1)))∗. . .∗(e, πe(x(n), y(n))) | {z } ifois

n’a pas de sens (9.20)

5. L’opérateur de concurrence est un opérateurassociatif. Quels que soient les tuples de transitions

(e1, πe1(x1, y1)),(e2, πe2(x2, y2)),(e3, πe3(x3, y3))∈T˘, alors

(e1, πe1(x1, y1))∗h(e2, πe2(x2, y2))∗(e3, πe3(x3, y3))i=

h

(e1, πe1(x1, y1))∗(e2, πe2(x2, y2))i∗(e3, πe3(x3, y3))

6. L’opérateur de concurrence est un opérateur commutatif, quels que soient les tuples de transitions

(e1, πe1(x1, y1)),(e2, πe2(x2, y2))∈T˘,

(e1, πe1(x1, y1))∗(e2, πe2(x2, y2)) = (e2, πe2(x2, y2))∗(e1, πe1(x1, y1))

7. L’opérateur deconcurrence” est distributif sur l’opérateur dechoix+”, i.e., soient les tuples de transitions(e1, πe1(x1, y1)),(e2, πe2(x2, y2)),(e3, πe3(x3, y3))∈T˘,

(e1, πe1(x1, y1))∗h(e2, πe2(x2, y2)) + (e3, πe3(x3, y3))i=

h

Définition 9.2.10. Soientptuples de transitions de, on définit la forme itérée de l’opérateur de concur-rence avec la notation suivante :

p

i=1(ei, πei(xi, yi)) = (e1, πe1(x1, y1))∗(e2, πe2(x2, y2))∗. . .∗(ec, πec(xc, yc)) (9.21)

Définition 9.2.11. Soientpcombinaisons simultanées de couples(csci)pi=1 , on appelleccc la combi-naison concurrente de couplesdes(csci)pi=1 :

ccc= ∗p

i=1csci =csc1∗csc2∗. . .∗cscp (9.22)

Définition 9.2.12. Soit un événement e∈ E˘et une combinaison concurrente de couples ccc, on définit

Oe(ccc) le nombre de fois que l’événement eapparaît dans les combinaisons simultanées de couples (csc) deccc.

Propriété 9.2.1. Soit un événemente∈E˘de degré d’idempotence ηe, une combinaison concurrente de couplesccc=csc1∗. . .∗cscpavecpcombinaisons simultanées de couples et unOe(ccc)donné, alors le produit de concurrence “” a les propriétés suivantes :

1. ccc=csc1∗. . .∗cscp | {z } Oe(ccc)=ηe = (e, Π i∈[1..p]/e∈E˘csci πe(x(i), y(i)))·(csc1∗. . .∗cscp) sie∈E˘etcsci= ( csci sie6∈E˘csci cscie sie∈E˘csci (9.23) 2. ccc=csc1∗. . .∗cscp | {z } Oe(ccc)<ηe =csc1∗. . .∗cscp sie∈E¯etcsci= ( csci sie6∈E˘csci csci e sie∈E˘csci (9.24) 3. ccc=csc1∗. . .∗cscp | {z } Oe(ccc)<ηe =OT˘ sie∈ E (9.25)

Propriété 9.2.2. Soit un événement e ∈ E˘, une combinaison concurrente de couples ccc = csc1

. . .∗cscN avecNcombinaisons simultanées de couples, où une combinaison simultanée de couplescsci

représente l’occurrence simultanée de tuples d’événements dans l’automate complété(i), et l’ensemble d’indices d’automates concernés Oe par cet événement e, alors le produit de concurrence “” a les propriétés :

Si pour toutcsci, oùi∈ Oe,e∈E˘cscialors

ccc=csc1∗. . .∗cscN = (e, Π i∈[1..N]/e∈E˘csci πe(x(i), y(i)))·(csc1∗. . .∗cscN) csci = ( csci sie6∈E˘csci csci e sie∈E˘csci (9.26)