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Expérience 1 : méthode

Soixante participants (51 femmes, 9 hommes, Mage = 21,4 ans, ETage = 3,01) ont été recrutés pour cette expérience. Tous étaient étudiants à l'Université de Genève en deuxième année de psychologie. Tous les participants ont donné leur consentement. Il n’y avait aucun critère d’exclusion. Les participants participaient en échange de crédits universitaires.

4.2 Matériel 4.2.1 Stimuli

Pour cette expérience, nous avions besoin de vidéos neutre et dégoûtante ainsi que de questions portant de façon distincte sur l’évaluation de l’agent et l’évaluation de l’acte. De ce fait, nous avons créé différents types de scénarios et de questions, puis les avons prétesté sur internet. 240 participants recrutés sur Amazon mechanical turk ont pris part au prétest.

4.2.2 Scénarios, questions et questionnaires

Chaque scénario utilisé dans cette étude existe en trois versions. Dans une première version, le personnage agit pour de mauvaises intentions et son action a de mauvaises conséquences.

Dans ce cas, nous nous attendions à ce que les participants condamnent l’agent et l’action.

Dans une deuxième version, l’agent agit pour des intentions neutres, mais son action a toujours de mauvaises conséquences. Dans ce cas, nous nous attendions à ce que les participants ne condamnent que l’action. Enfin, dans une dernière version, l’agent agit pour de mauvaises intentions mais les conséquences de son action sont neutres. Dans ce cas, nous nous attendions à ce que les participants ne condamnent que l’agent. En plus de ces scénarios, deux scénarios neutres servant de baseline et ayant déjà été validés dans d’autres études ont été ajoutées.

Un exemple de scénario

Version Mauvaises Intentions + Mauvaises Conséquences

Pierre est dans la rue et se dirige vers l’arrêt de bus. Il voit une vieille dame ouvrir son sac et décide de lui voler avant de partir en courant. Dans sa hâte il ne regarde pas autour de lui et fait tomber violemment à terre une jeune femme. La jeune femme se brise une jambe.

Version Intention Neutre + Mauvaises Conséquences

Pierre est dans la rue et se dirige vers l’arrêt de bus. Il voit le bus arriver au loin et se met donc à courir pour ne pas le rater. Dans sa hâte, il ne regarde pas autour de lui et fait tomber violemment à terre une jeune femme. La jeune femme se brise une jambe.

Version mauvaises intentions + conséquences neutres

Pierre est dans la rue et se dirige vers l’arrêt de bus. Il voit une vieille dame ouvrir son sac

et décide de lui voler. Il se met à courir à toute allure en direction de la vieille dame. Dans sa hâte il ne regarde pas autour de lui et trébuche puis tombe au sol. La vieille dame monte dans le bus, saine et sauve.

Un exemple de scénario neutre

Daniel est un étudiant en économie très impliqué dans la vie universitaire. Il a créé une association des étudiants en économie dans son université, et organise chaque semaine des réunions entre enseignants et étudiants, durant lesquelles ceux-ci peuvent discuter de divers sujets. Chaque semaine, Daniel propose un sujet de conversation, et il s'efforce de proposer des sujets de discussion qui conviennent et qui plaisent à la fois aux enseignants et aux étudiants.

Tableau 2 Exemples de scénarios

Chaque participant recevait une seule version de chaque scénario (déterminé aléatoirement) ainsi que les deux scénarios neutres. Après chaque scénario, le participant devait répondre à une série de questions. Les questions se divisaient en trois catégories.

Des questions d’ordre général :

- A quel point [prénom de l’agent] mérite-t-il d’être blâmé ? - A quel point [prénom de l’agent] mérite-t-il d’être puni ? Des questions portant sur le caractère de l’agent :

- Est-ce que [prénom de l’agent] est quelqu’un de bien ? - Est-ce que [prénom de l’agent] est quelqu’un de gentil ?

- A quel point les intentions de [prénom de l’agent] étaient-elles bonnes ?

Des questions portant sur les conséquences de l’action et sur la responsabilité de l’agent :

- Est-ce que [prénom de l’agent] a fait du tort à quelqu’un d'autre que lui?

- Est-ce que [prénom de l’agent] a nui à quelqu'un d'autre que lui ?

- A quel point [prénom de l’agent] est-il responsable d’avoir fait du mal à quelqu’un d’autre que lui ?

Pour chaque question, les participants répondaient sur une échelle allant de 1 (pas du tout) à 9

(énormément).

4.2.3 vidéo

Pour réaliser l’induction d’émotion, une vidéo neutre et une vidéo dégoûtante ont été sélectionnées. Pour la vidéo dégoûtante, il était important que les personnes ressentent seulement du dégoût et non de la souffrance. La vidéo de dégoût que nous avons retenue était un extrait du film « trainspotting » (1996) déjà utilisé dans d’autres expériences et proposé par Schaefer, Nils, Sanchez et Philippot (2010) sur internet. Quant à la vidéo neutre choisie, il s’agit d’un homme en train de tondre la pelouse.

Afin d'avoir le même temps de présentation pour chaque vidéo, elles ont été coupées à une minute et six secondes.

4.3 Protocole

On commençait par expliquer aux participants qu’ils allaient devoir évaluer des stimuli émotionnels et moraux qui seraient utilisés pour une autre expérience. L'expérience se passait dans un laboratoire car nous avions besoin d'un ordinateur pour montrer les vidéos. Le reste de l'expérience se faisait sur questionnaire papier.

Le participant arrivait dans le laboratoire et s’installait devant un ordinateur. Nous lui demandions ensuite de lire et de remplir le formulaire de consentement. Le participant devait ensuite remplir un questionnaire comportant les questions démographique d’usage (leur âge et leur sexe) ainsi qu’un rapide test de personnalité en 10 questions (une version courte du

« Big Five »)3.

Juste avant de regarder la vidéo, les participants remplissaient un questionnaire sur leur état émotionnel actuel. Ils le remplissaient une seconde fois juste après afin de vérifier que le visionnage de la vidéo avait bien induit l’émotion désirée. Le questionnaire demandait aux participants d’évaluer sur une échelle de 0 (pas du tout) à 9 (énormément) à quel point il ressentait chacune des émotions suivantes : la colère, le dégoût, la joie, et enfin la tristesse.

Finalement, après avoir vu la vidéo et répondu à la seconde version du questionnaire,

3 Certains traits de personnalité (par exemple, l’extraversion) sont liés à la capacité des personnes à gérer leurs émotions. Nous pensions donc qu’il était intéressant d’avoir une mesure de ces traits, afin de voir si l’effet de l’induction était plus important chez les participants moins capables de gérer leurs émotions. Cependant, étant donné l’absence d’effet, nous n’avons pas utilisé ces mesures par la suite.

le participant était mené dans une autre salle pour y lire les 8 scénarios et répondre aux questions correspondantes.

Chaque participant était testé individuellement et était assigné de manière aléatoire à une des deux conditions (vidéo neutre ou dégoûtante).

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