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Exigences, normes et réglementation concernant la réaction au feu

3.3 Réaction au feu : normes, exigences, essais et résultats

3.3.1 Exigences, normes et réglementation concernant la réaction au feu

3.3.1.1 Essais de réaction au feu

Une des premières préoccupations concernant les produits du bâtiment est de savoir quelle est leur réaction au feu, et ce tout particulièrement pour les matériaux de façade. La norme NF EN 13501-1 (AFNOR, Septembre 2007) définie la réaction au feu par : « comportement d'un produit qui, dans des conditions spécifiées, alimente par sa propre décomposition un feu auquel il est exposé ». Cette norme détermine le classement des produits et éléments de construction en fonction des données d’essais.

Les essais de classement au feu sont nombreux :

- Essai d’incombustibilité (EN ISO 1182) (AFNOR, Avril 2002)

Cet essai identifie les produits qui ne contribueront pas, ou peu, à un feu. Il s’applique aux classes A1 et A2.

Une éprouvette représentative du produit est placée sur un porte-éprouvette adéquat dans un four muni de thermocouples chauffé à 750±5°C jusqu’à ce qu’un équilibre thermique soit atteint. La durée de persistance d’éventuelles flammes est notée. L’éprouvette est ensuite pesée et l’on en déduit sa perte de masse en pourcent. L’élévation de la température est également relevée. Dans le cas du système Isolpac, cet essai ne sera pas passé car le panneau ne pourra pas être incombustible au vu des matériaux qui le composent.

- Détermination de la chaleur de combustion (EN ISO 1716) (AFNOR, Novembre 2002)

Cet essai détermine le dégagement de chaleur total maximal potentiel d'un produit lors d'une combustion vive complète. Il s’applique aux classes A1 et A2. Il permet la détermination des pouvoirs calorifiques supérieurs (PCS) et inférieurs (PCI).

Dans cet essai, une éprouvette d'une masse spécifiée est brûlée dans des conditions normalisées, à un volume constant, dans une atmosphère d'oxygène, à l'intérieur d'une bombe calorimétrique étalonnée par la combustion d'un acide benzoïque certifié. Le pouvoir calorifique déterminé dans ces conditions est calculé d'après l'élévation de température observée en tenant compte de la perte calorifique et de la chaleur latente de vaporisation de l'eau. De la même manière que pour l’essai précédent, cet essai ne concerne pas le nouveau système.

- Essai d'un objet isolé en feu (EN 13823) (AFNOR, Décembre 2002)

Cet essai couramment appelé SBI pour « Single Burning Item » évalue la contribution potentielle d'un produit au développement d'un feu, dans une situation de feu simulant l'embrasement d'un seul élément dans l'angle d'une pièce à proximité de ce produit. Il s’applique aux classes A2, B, C et D. C’est un essai couramment passé pour les matériaux de façade. Cet essai concerne donc directement le nouveau système.

141 - Essai d’allumabilité (EN ISO 11925-2) (AFNOR, Novembre 2002)

Cet essai évalue l'allumabilité d'un produit exposé à une petite flamme. Il s’applique aux classes B, C, D, E, et F. Il concerne également notre système Isolpac.

Suite à ces essais, le classement du produit selon la norme NF EN 13501-1 (AFNOR, Septembre 2007) (Figure 84) est déterminé, parmi les classes A1, A2, B, C, D et E.

En plus de ces normes, des normes complémentaires permettent de déterminer la production de fumée (EN 13823 (AFNOR, Décembre 2002)) ainsi que la production de gouttelettes ou de particules enflammées (EN 11925-2 (AFNOR, Décembre 2002) et EN 13823 (AFNOR, Décembre 2002)). Ces deux classements sont obtenus pendant l’essai SBI.

Les classements pour l’ensemble de ces critères sont spécifiés Figure 84. un classement de production de fumée s1, s2 ou s3 et un classement de production de gouttelettes d0, d1 ou d2 sont ainsi déterminés, en plus d’une classe de réaction au feu A1, A2, B, C, D et E.

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Figure 84 : Classes de performances de réaction au feu pour les produits de construction, hormis les revêtements de sol et les produits d’isolation thermique pour conduites linéaires

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3.3.1.2 Réglementation vis-à-vis de la réaction au feu des matériaux de construction

L’Arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l’incendie des bâtiments d’habitation (1989), donne un classement des bâtiments d’habitation en 4 familles. Selon la famille de bâtiment, une classification minimale de réaction au feu est exigée. Cette classification est donnée selon l’ancien classement : le « classement M » définit par la norme française NF P.92.507. Une correspondance existe entre cet ancien classement et le classement européen actuel « Euroclasses ».

Famille Description Classement M des façades

Correspondance Euroclasses

Première famille -Habitations

individuelles avec un étage au plus -Habitations individuelles groupées en bande M3 D

Deuxième famille -Habitations

individuelles de plus d’un étage

-Habitations

collectives d’au plus trois étages

M3 D

Troisième famille Habitations

collectives dont le

plancher bas du

logement le plus

haut est situé à moins de 28m

M2 Si P/H<0.8 (P :

distance avec un

immeuble voisin H : hauteur la plus élevée entre les deux immeubles)

M3 sinon

C ou D

Quatrième famille Habitations

collectives dont le

plancher bas du

logement le plus

haut est situé à plus de 28m et à moins de 50m M2 Si P/H<0.8 (P : distance avec un immeuble voisin H : hauteur la plus élevée entre les deux immeubles)

M3 sinon

C ou D

Tableau 31 : Classification des familles d’habitation collective et classement au feu des façades exigé

Un classement D permet donc de poser le nouveau système sur un large panel de bâtiments d’habitation, tandis qu’un classement C permettrait de poser le système sur l’ensemble des bâtiments d’habitation (à l’exception des immeubles de grande hauteur, c'est-à-dire des bâtiments supérieurs à 50 mètres qui ne sont pas considérés ici).

Par ailleurs, un revêtement de façade doit être non-gouttant, c'est-à-dire classé d0. A l’inverse, il n’y a pas de contraintes sur les fumées pour les façades extérieures. Un classement s3 est donc suffisant.

144 Le classement Euroclasses visé est donc C,s3,d0, et un classement D,s3,d0 pourrait déjà permettre au nouveau système l’accès à un marché significatif.