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Exfoliatine ou épidermolysine

Dans le document IDENTIFICATION DE Staphylococcus aureus : (Page 33-39)

Les exfoliatines sont des métalloprotéines à l’action épidermolytique qui regroupent deux types: A et B [28]. Le gène codant pour l’épidermolysine A est porté par un bactériophage, tandis que celui de l’épidermolysine B est à transmission plasmidique [29]. Elles sont également responsables d’un décollement intra-épidermique entre le startum granulosum et le stratum spinosum qui se traduit cliniquement par des lésions bulleuses [30]. De plus,

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elles sont surtout responsables du syndrome d’exfoliation généralisée (syndrome de peau ébouillantée chez l’enfant ou syndrome de Ritter chez le nouveau-né).

Une forme mineure d’expression de ces exfoliatines est l’impétigo bulleux localisé [31].

1.5.1.4- Entérotoxines.

Ce sont des protéines thermostables et résistantes aux protéases intestinales qui comportent plusieurs types antigéniques (A à E et G à R). Elles sont impliquées dans les intoxications alimentaires : le choc toxique staphylococcique et la scarlatine staphylococcique [2, 10]

1.5.1.5- Toxine du Syndrome du Choc Toxique Staphylococcique (SCTS) Cette toxine fortement protéolytique est peu ou pas hémolytique, pyrogène et létale [9]. Cette toxine est impliquée dans le choc toxique staphylococcique, la scarlatine staphylococcique et le NTED (Neonatal toxic shock syndrome- like exanthematous disease). C’est un super antigène qui entraîne l'activation simultanée de plusieurs sous-populations lymphocytaires, ce qui entraîne la libération de plusieurs médiateurs responsables du choc staphylococcique [21].

1.5.2- Enzymes

1.5.2.1- Staphylocoagulase libre ou coagulase libre

La staphylocoagulase libre est le produit d’un gène (Coa). Ce gène induit la production d’une protéine extracellulaire et non d’une enzyme. Elle fait partie des SERAM (Secretable Expanded Repertoire Adhesive Molecules) qui sont des nouvelles adhésines [27]. La coagulase est une protéine de 60kDa qui se fixe avec la prothrombine sur un site de liaison situé en N-terminal. Elle forme avec la prothrombine un complexe nommé staphylothrombine. Le complexe ainsi formé amène alors à la polymérisation du fibrinogène en fibrine et au final à la formation d’un caillot qui protège les cocci de la phagocytose [10, 31].

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L’identification de S. aureus au laboratoire repose le plus souvent sur la mise en évidence de cette enzyme [5].

1.5.2.2- Staphylokinase (SAK)

La staphylokinase (SAK) est une glycoprotéine de 136 acides aminés sécrétés par certaines souches de S. aureus [32]. Elle facilite l’activation des plasminogènes, les précurseurs de la protéase fibrinolytique plasmine [33]. Elle forme avec le plasminogène un complexe qui converti ainsi en plasmine active d’autres molécules de plasminogène. Dans le plasma, cette enzyme peut neutrophiles pour empêcher leurs propriétés défensives [36].

1.5.2.3- Catalase

C’est une enzyme qui inhibe la bactéricidie intra leucocytaire en empêchant la formation, par les globules blancs, de radicaux oxygénés toxiques pour la bactérie. Elle dégrade le peroxyde d’hydrogène et peut protéger le microorganisme de la phagocytose [8].

1.5.2.4- Lipases

L’une des façons par laquelle l’organisme répond à une infection est la production des acides gras et des lipides, qui forment des petits trous dans la membrane bactérienne, alors que S. aureus produit des enzymes appelées lipases qui détruisent ces acides gras avant de causer des dommages au niveau de la membrane bactérienne [37].

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1.5.2.5- Hyaluronidase

Cette enzyme dépolymérise la substance fondamentale, l’acide hyaluronique, du tissu conjonctif favorisant ainsi la dissémination bactérienne dans les tissus [38]. Cette enzyme est produite uniquement dans la phase exponentielle de croissance [39].

1.5.2.6- Désoxyribonucléase ou DNAse

La DNAse est une enzyme de catalyse des acides désoxyribonucléiques en polynucléotides et nucléotides. Elle est un facteur de destruction des noyaux cellulaires. La mise en évidence chez Staphylococcus d’une DNAse thermostable suffit à l’identification de l’espèce aureus[40].

1.5.2.7- Lysozymes

Staphylococcus aureus produit un lysozyme capable de lyser la paroi de cellules bactériennes [10].

1.5.2.8- Bêta-lactamase

La β-lactamase est une enzyme inductible codée par le gène bla Z porté par un plasmide [41]. Elle est une enzyme inactivant l’antibiotique par ouverture du cycle bêtalactame. La bêtalactamase du staphylocoque est une pénicillinase qui induit une résistance aux pénicillines G et A (Ampicilline, Amoxicilline), aux carboxypénicillines (Ticarcilline) et aux acyluréidopénicillines (Mezlocilline, Azlocilline et Pipéracilline) [4].

1.6- Infections staphylococciques 1.6.1- Infections suppuratives localisées

Elles regroupent les infections atteignant les muqueuses, la peau ou les régions sous-cutanées. Les principales staphylococcies cutanées focales sont la folliculite, l’anthrax, le furoncle, le sycosis, le panaris, l’impétigo, l’abcès, les cellulites, les lymphangites. Toutes les atteintes cutanées comme une plaie

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traumatique ou chirurgicale, une brûlure, une ulcération sont des facteurs favorisants ces types d’infection. Certaines formes superficielles peuvent se compliquer de lésions bulleuses graves lorsque la souche de staphylocoque est productrice d’exfoliatine. Par ailleurs comme infections de la sphère ORL nous pouvons citer les sinusites, les otites et les mastoïdites [21].

D’autres types d’infections atteignant les nouveau-nés ont été répertoriés. Il s’agit du pemphigus épidermique qui est une dermatose bulleuse, très contagieuse, auto-innoculable, évoluant en petites épidémies et de la panniculite aigüe nécrosante qui n’est rien d’autre qu’une nécrose cutanée extensive sous forme d’un placard rouge et induré, débutant souvent au niveau du tronc et d’évolution sévère [21, 42].

1.6.2- Infections profondes

L’origine des infections profondes est soit une extension directe d’une infection superficielle, soit une diffusion sanguine du germe avec septicémie. On trouve comme infections profondes : les ostéomyélites, les arthrites, les méningites, les abcès cérébraux, les endocardites infectieuses, les staphylococcies pleuropulmonaires et les staphylococcies maligne de la face [25].

1.6.3- Toxi-infections

1.6.3.1- Entérocolites staphylococciques

Elles surviennent après l’ingestion d’aliments contaminés par des staphylocoques dorés ayant sécrété des entérotoxines thermostables. En général l’incubation est d’environ 3 heures après le repas. Le malade est apyrétique et présente d’abord des vomissements, des douleurs abdominales, des diarrhées, avec parfois une défaillance cardio-vasculaire pouvant aller jusqu’au collapsus [3, 10].

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1.6.3.2- Syndrome de choc toxique staphylococcique (TSS : Toxic Shock Syndrome)

Ce syndrome est dû à l’entérotoxine TSST-1. On retrouve notamment une fièvre en plateau supérieure à 39°C, une hypotension, une érythrodermie scarlatiforme généralisée ou palmoplantaire et des atteintes viscérales comme une atteinte rénale, hépatique, digestive ou encore neurologique.

Il existe sous une forme dite complète, sous une forme dite incomplète et sous une forme dite syndromes scarlatins staphylococciques. Cette dernière forme constitue une forme mineure du TSS [10].

1.7- Caractères d’identification bactériologique 1.7.1- Caractères morphologiques

Les staphylocoques sont des cocci à Gram positif de taille variable : 0,5 à 1,5 micromètre. Ils sont très souvent groupés en amas, mais on les rencontre également sous forme de diplocoques, de tétrades ou de courtes chaînettes. Ils sont immobiles, non sporulés, ne possèdent pas de capsule visible au microscope optique [10, 16].

Figure 1: Aspect de S. aureus après coloration de Gram [43]

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1.7.2- Caractères culturaux

Staphylococcus aureus est une bactérie non exigeante. Il se cultive facilement sur les milieux ordinaires en aérobie comme en anaérobie en formant, sur milieux solides, des colonies lisses, luisantes et bombées, plus ou moins pigmentées en jaune or d’où l’appellation Staphylococcus aureus ou staphylocoque doré. En milieu liquide, il produit, dans le bouillon, un trouble homogène. Si les conditions idéales de croissance sont une température de 37°C et un pH de 7,5, de grandes variations sont tolérées. Il est même capable de se multiplier dans des conditions hostiles par exemple en présence de 7g pour cent de NaCl. Ce caractère est mis à profit dans le milieu de culture sélectif hypersalé de Chapman pour isoler le staphylocoque d’un prélèvement polymicrobien [21]. Ce milieu favorise une pousse abondante de S. aureus en 24 heures à 48 heures. Les colonies sont souvent pigmentées entourées d’une auréole jaune car le germe fermente le mannitol. La pousse sur milieu de Chapman ne constitue qu’une indication. D’autres germes (entérocoques, Proteus) peuvent y cultiver. Sur milieu gélosé additionné de 5% de sang de mouton, le germe peut être hémolytique [6, 16].

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