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V„e, exerce sa fond,on jusqu'en 1 «34 date à laquelle il emre au gouvernement comme secrétaire general du commerce.

Dans le document Comprendre l'éclectisme (Page 124-128)

Ménmee. son successeur, restera fidèle à sa doctrine e, sous son influence l'inspecdon eviendraceiteadm m istrationdes monuments histonquesqutjouera un rôle imponantdans e débat architectural et dans les discussions de l’éclectisme

Il faut , d préciser la posdion de Viter. Elle révèle clairement ce rapport entre le débat P Inique e. architecture et surtout entre la doctrine de protection et de conservation des monuments et 1 éclectisme en architecture.

En I «.18.4 ans apres avoir cesse ses fonctions d'inspecteur général des monuments, Vitet dans un texte remarquable de clarté D e, monuments de Paris publié par la Revue des deux

inondes et republie en ses Essai d ’archcolot’ie et fragments littéraires. études sur

les Beaux-Arts précisé sa doctrine :

-La conservât,on des monuments et leur entretien doivent faire L objet d u n e politique

muante. On a trop donne aux monuments le rôle de commémorations. Ils s'inscrivent

«A celle malheureuse habitude de ne terminer q u à moitié ou plutôt de ne jamais terminer s’en joint une autre, non moins funeste, celle de ne pas les entretenir.

La question véritable n'est pas celle des bâtiments existants mais celle des bâtiments nouveaux. Que ces deux mots : achèvement et entretien, deviennent la consigne de tous les agents du gouvernement ; qu’il les fasse proclamer sans cesse dans ses écoles ; en un mot qu' il nous corrige en se corrigeant, c’est une réforme dont lui seul peut assurer le succès. Mais une fois ce premier point obtenu, n'aurons-nous plus ni conseils ni prières à lui adresser ? Loin de là ; / ’achèvement, l'entretien, ne concernent que le passé ; reste la question de l’avenir. En s’engageant à terminer tous les édifices existants et à les bien entretenir, on n’ aura pas renoncé à en construire de nouveaux : or, dans quel esprit, dans quel style faudra-t-il les construire ? La question est difficile ; mais, sans se flatter de la résoudre, il faut chercher à l’éclaircir».

Vitet, expose ici la position même de l ’éclectisme.

D ’abord, l’architecture a pour finalité de reproduire l ’état des mœurs et de la société. Notre société est marquée par le doute et le scepticisme. Notre époque est une époque de transition.

<\'ous ne croxnns pas qu'on puisse demander à notre siècle d’avoir une architecture qui lui sou propre, c est-à-dire un système de construction entièrement neuf, spécial, indivi­ duel. et qui se distingue de tous ceux qui l’ont précédé. L ’architecture est un art qui reproduit trop fidèlement l'état des mœurs et de la société pour que de notre époque effacée et sans relief il puisse sortir une empreinte nettement caractérisée. Ce privilège n ’appar­ tient qu'aux siècles où tout un peuple semble soumis à une même croyance, animé d'une même pensée, agité par une même passion. C’est alors qu on voit s ’opérer les grandes révolutions dans l'art de bâtir. Mais le doute, le scepticisme, l'indifférence ne peuvent rien engendrer, et ne laissent sur le sol qu’une trace insensible et périssable.

I Ifaut donc nous résigner de bonne grâce. Selon toute apparence, nous ne ferons pas école et nous ne produirons, comme type de notre époque, aucune de ces innovations architec­ toniques qui caractérisent les grands siècles de l’art. Ce ne sera pas, comme beaucoup de personnes le pensent, parce que toutes les formes imaginables ayant été employées, il nous serait impossible d ’en trouver de nouvelles. J'avoue qu'après iarchitrave horizontale des Egyptiens et des Grecs, après le plein-cintre des Romains, le fer-à-cheval des Arabes, l'ogive de nos cathédrales et l’anse de panier de la Renaissance, il semble difficile de trouver une forme entièrement neuve et distincte : toutefois ce n ’ est pas là, selon nous, le véritable obstacle qui nous arrête : car soyez bien certains que s'il se manifestait dans ta société un de ces grands faits que l'architecture a la propriété de réfléchir, une forme nouvelle apparaîtrait aussitôt. Mais notes le répétons, nous ne sommes pas dans les conditions voulues pour faire éclore ces grandes et belles nouveautés. Ainsi n'y pensons pas. et cherchons, pour notes consoler, s'il n existe pas quelque mission plus modeste à laquelle il noies serait permis de prétendre».

Ensuite se pose cette question : comment analyser cette situation où nous sommes ? Comment définir ce qui caractérise cette époque d ’incertitude ? La réponse est simple, l’histoire et la critique ; une discussion, en fait, sur l ’utilité des leçons q u ’elle donne sur l’efficacité des exemples qu'elle propose.

"L'histoire et la critique philosophique, voilà sans contre-dit la vocation de notre époque ; la raison gagne aujourd' hui en expérience et en maturité tout ce que l'imagination perd de fraîcheur et de jeunesse , aussi ne restera t-il rien ou presque rien de tous nos essais

Les trois discussions de l'eclectisme le débat politique

poétiques, dramatiques, romanesques, tandis qu’en histoire et en philosophie nos travaux auront probablement plus de bonheur. Eh bien, le seul conseil que nous puissions donner a nos architectes, c’est de suivre la tendance de leur époque, et, puisqu’il ne leur est pas donne d etre créateurs, de se faire, eux aussi, critiques et historiens

L ’esprit critique en architecture, c ’est l’art de s ’affranchir de tous les systèmes absolus de ous les types de convention, et de choisir hardiment, entre les traditions de toutes les écoles et de tous les pays, ce qui peut s ’approprier aux conditions du climat sous lequel on travaille, et a la destination spéciale des monuments que l’on construit. *

L ’esprit historique en architecture, c’est l’art de restaurer les anciens monuments en V f f , nU ! anl ^ 65 SlèdeS qm l6S ° nl VUS naître’eî en r é d u i s a n t avec une scrupuleuse jd e lite les proportions et surtout le sentiment de la construction primitive.

es deux arts, hâtons-nous de le dire, n’ont jamais été pratiqués. Ce sont deux manières entièrement neuves d'envisager l'architecture. Notre siècle semble fa it exprès pour les comprendre ttllu t appartient de se les approprier. Déjà m im e le besoin s'en fait vaguement

L 'an de restaurer. «L'esprit historique en architecture» c 'e st reproduire

le

sentiment de

la

construction primitive, et c ’est apprendre à se les approprier.

V.tet déduit de cette position sur l ’histoire et la critique une leçon à l’usage des architectes modernes, une leçon d éclectisme en architecture.

-Ne vous effrayez donc pas d ’une prétendue violation des trois ordres. Certes, il existe des rei> es auxquelles il faut vous soumettre ; mais elles sont supérieures à celles-là Nous ne vous demandons pas des accouplements incohérents, des mélanges de snies antipathi­ ques . nous ne vous demandons pas de surmonter d ’une ogive un entablement grec 'il y a

t riâmes dissonances qu on ne peut ni préparer ni sauver ; il faut donc n’emprunter et n assembler que des formes susceptibles d ’harmonie ; il faut, en créant un édifice avoir dosant les s eux les caractères généraux de telle ou telle grande famille de monuments mais i faut en meme temps ne pas craindre de modifier profondément le type qu’on a choisi de lui imprimer un cachet actuel, de se l’approprier au lieu de le copier

Allons plus loin , il est certains mélanges d’éléments étrangers et presque disparates que oraison n exclut pas et qui peuvent produire les effets les plus heureux, les plus inattendus

insi.entre l epoque purement romaine et f époque purement gothique, nous vovons régner un sis le de transition que les uns appellent roman, les autres byzantin. Les deux noms lui conviennent . il est roman, car il conserve, comme notre langue, tous les caractères \ ^ rüiLX SOn ° n m e romaine ; ll est p a n t i n , car l’esprit oriental brille dans les détails de son ornementation».

'APar'‘r ‘‘u lO m esiècle.au coniraire.cen'eslplusunedécadence.c'estunerm aissan ce'

t génie étant se ranime, et de mus allés vous voyez s ' élever sur le sol des monuments d'un ospei tim onnu. Ils reproduisent encore les caractères prinetpaux des édifices romains ■ mats I imagination orientale leur donne une vie toute nouvelle. C'est l'alliance des fantaisies gracieuses de l'Ironie avec la ma,esté du peuple-roi : c'est un reflet de l'esprit

■ . nsmphane et d Anacréon qm vient,ouer sous les arceaux du Colisée ; rien d'absolu­ ment net, dans cette architecture : mus ses éléments existaient avant sa naissance, les uns r f a f f amrL'S m Cm ' ma‘SS'WÜattm m " som ra>cums' «* »P‘Produit une c rcation tnticrcment neuve et originale.

Eh bien ! nous aussi, nous vivons dans une époque de transition ; à nous aussi peut-être il appartient de rencontrer une de ces transformations imprévues dont le llè m e et le 12ème -u ete nous ont donne l exemple. Remarquez bien que je ne parle pas de copier trait pour

trait le style byzantin ; il y aura probablement d'heureux emprunts à lui faire ; et c’est une mine encore vierge qu’on fera bien d’exploiter : mais, en ce moment, notre seul but est d’indiquer que ces transactions, ces mariages qu’on appelle monstrueux peuvent souvent enfanter de grandes et belles choses.

C’est dans cet esprit, c est vers ce genre de recherches que je voudrais qu’on dirigeât nos jeunes architectes ;

Dans la suite de cet article Vitet précise sa doctrine en matière de restauration.

Il faut restaurer les monuments sans altérer leur caractère. Là, il ne s ’agit pas «d’unir et d ’associer différents styles pour obtenir des combinaisons neuves». Il convient de rendre la restauration invisible, de remplacer la vieille pierre par une pierre taillée ou sculptée sur le même modèle.

La restauration est faite pour permettre de contem pler le monument en artiste et non pas en archéologue.

En critiquant la construction de l ’escalier de la Sainte-Chapelle (construit par Duban) et d ’autres actes de «barbarie», Vitet relance la discussion sur l’histoire et le monument. A juste titre, on a fait observerque pour les artisans de la monarchie de Juillet l ’histoire était un moyen de légitimité.

■<Le recours à /’histoire, /'enracinement de la mémoire nationale étaient d ’autant plus nécessaires au régime de juillet que celui-ci était pauvre de légitimité».

En fait, s'approprier non seulement les leçons q u ’elle peut donner pour gouverner mais les images ou les représentations qu elle donne d ’eux-même à ceux qu on gouverne.

La discussion sur l’histoire qui devient avec l’administration des monuments historiques une discussion institutionnalisée et permanente est le prolongement de celle qui partage les croupes des amis de Guizot. Faut-il faire la liberté par la Nation, taut-il la faire par le gouvernement ?

Faut-il renforcer les images et les représentations de la Nation pour construire une société unanime et démocratique, une république...

Faut-il trouver dans l’histoire les outils du gouvernement et légitimer par elle leur utilisation ’

A ce débat politique qui a conduit certains amis de Guizot comme Sainte-Beuve dans une opposition quasi républicaine correspond un débat architectural sur la référence et sur le monument.

Faut-il chercher dans l'histoire de l’architecture les monuments d ’un an national dont il faudrait restaurer l'image ? Ou faut-il en saisir des leçons constructives, trouver les justifications des solutions architecturales nouvelles q u ’il faut apporter aux questions

nouvelles qui lui sont posées ?

Le débat sur la restauration des édifices anciens qui a divisé les architectes du XIXe en plusieurs clans est ainsi le débat de l ’éclectisme lui-même. Il est lié au débat politique parce q u ’il oppose l'idéal des principes à l’expérience pratique de l’action.

Les constructeurs et les politiques ici se rejoignent, quelle que soit l’âpreté des débat, dans une recherche de la conciliation - la réconciliation des Français avec la monarchie et avec la révolution : la réconciliation des styles.

La leçon constante de Viollet-le-Duc a été de montrer dans la structure des édifices eothiques une manière de comprendre la construction dont il pensait qu ’elle pouvait s’appliquer a la construction des édifices modernes. En recherchant à restituer l’état idéal d ’un édifice il pensait encore donner cette leçon. Mais le débat est placé sous le contrôle de

l’opinion ou sous « l’appel du public» comme dit Vitet.

S

J la rc" ' ° " de n d é e " “ ' “ "ale sur les images, signes, et symboles du pouvoir et très concrètement sur l ’organisation de la vie civile

La notion de monument, telle q u ’elle s ’était construite pendant la révolution, sous influence de 1 abbe Grégoire, d ’Alexandre Lenoir, ou du comité des arts, a évolué en 1830 e monument, n est plus cette mémoire de la nation, outil de l’éducation publique trace de r o m a n d eXp° ser ^ un musée Pour M oquer de manière pittoresque ou ique, âge en âge, 1 histoire de la nation. Le monument est devenu l ’objet d ’études savantes, pragmatiques, corpus de références auquel on peut rapporter une discussion toujours ouverte sur le présent.

Peu, témoigner de la permanence de celle discussion sur l'histoire, on peut évoquer ht 01 re mouvementée de ce projet d 'u n musée des monuments : Duban disposera en tas réguliers lesdebns des monuments réunis par Alexandre Lenotr e.q u i après dispersion som restes sur le chantier de la future Ecole des Beaux-Arts où seront instruits des générations archuectes éclectiques ; Albert Lenoir, fils d ’Alexandre soutenu par la monarchie de ui

et invente le musee de Cluny.avantde devenir l’assistantdeLebas en

1856

pour le cours

d histoire de 1 architecture, puis professeurd'histoire lui m êm een 1870, tandisque Viollet- le-Duc obnen, de Ju es Ferry en 1879 la création du musée de sculptures comparées du

ocadero . «une collection de sculptures nationales disposées pour l'étude et pour les recherches» musee dans le cadre duquel enfin de Baudot prononcera en 1887 la leçon inaugurale de son cours d ’histoire du moyen-âge et de la renaissance. Ç

a problématique de la mémoire s'exprim e pour les architectes de l ’éclectisme par une d ' u t d i s ^ r la COmmém° ra,'° " ' U s du-ils élèvent prennent la Le grand débat qui occupe les architectes à propos du concours pour le monument à élever a la mémoire du Générai Foy' est le point de dépan d'un programme paniculier • le

monument commémoratif. F '

Les architectes éclectiques y appliqueront tout leur savoir-faire. Un corpus de l’éclecrisme pourra,t être compose de tous ces monuments qui ont été progressivement retirés de la ville au cours du XXe s.ecle, le monument de Gambetta du Louvre ou celui de Victor Hugo place

ic or ugo, et de tous ceux qui sont pour l’instant, toujours admirables, dans les grands

cimetières parisiens. 6

! l m o T v e r | | S<:?érn ‘0n,,de;i arCh,,eCICS de ' ’« * * ■ • Duba"- G ilb m . Labrouste, duc, de la monarchie d ^ u d Ü T ^ reS‘e P° S,,i° n d“ fo"da"""-s Une réconciliation de la nation française, une recomposition de ses éléments, divisés par la hW rahsm ês" ^ eS'a“ ra,'° n' au,our d ' un ,déal de lib" “ é « confondent tous les

h h e lr i’d!Ca'1°n des archi,ectes pour la liberté de l'art relève du même projet politique. U

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