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– Exemple d’analyse des interactions pour un projet marémoteur de type « lagon

Dans le document Un nouveau regard sur l’énergie des marées (Page 104-108)

Les projets marémoteurs de ce type conduisent à la création d’un lagon littoral important, relativement isolé de la mer (turbines, écluses), bien abrité des vagues et de la houle, directement connecté à la côte sur des longueurs importantes.

Une partie au moins de la digue extérieure est connectée au littoral et peut recevoir des réseaux (route, câbles, canalisations…)

Cette situation est favorable au développement des activités suivantes : Loisirs

- Activités balnéaires (plages, y compris plages artificielles sur la partie intérieure de la digue connectée (ou non : navettes) au littoral

- Sports nautiques (sauf surf) : kayak, voile légère, kite-surf… et évènements associés - Pêche de loisir

Cultures marines

- Conchyliculture au-delà du littoral (cordes…), crustacés - Pisciculture de pleine eau (cages), écloserie…

- Algoculture Transport maritime

- Terminaux offshore (produits pétroliers, gaz, conteneurs..), y compris stockage (produits dangereux)

Energie

- Connexions électriques (interconnexions sous-marines, connexion de parcs éoliens ou autre offshore)

- Production d’énergie houlomotrice (installations sur la digue extérieure) - Production d’énergie éolienne (éoliennes posées sur la digue ou à proximité) - Production solaire (digue, installations fixes)

- Stockage (lagon intérieur)

- Régulation du système électrique (stockage dans le bassin principal)

Télécommunications

- Raccordement de câbles sous-marins

- Relais de télécommunications déportés sur la digue (GSM, WiFi...) Ces projets peuvent être défavorables :

- Au maintien des activités de pêche professionnelle (mais moyennant des évolutions des pratiques, pas à la pêche professionnelle en général)

o mais on peut envisager des installations liées à la pêche sur la partie de la digue connectée au littoral : port, mouillage, point de débarquement…

- A la navigation maritime, y compris de plaisance (limitations ou contraintes d’accès) - Aux activités de défense (exercice)

- Aux activités de police (limitations d’accès)

Ces projets peuvent contribuer au développement de nouvelles activités maritimes et littorales, au-delà de celles listées ci-dessus :

- Tourisme industriel

- Tourisme littoral (piste cyclable…)

- Habitat côtier et flottant (loisirs, habitat permanent)

- transport maritime urbain et littoral à l’intérieur du lagon (taux de disponibilité élevé)

- Plus généralement, au développement territorial ou à la revitalisation de territoires notamment dans les friches industrielles

Ces projets peuvent par ailleurs contribuer aux fonctions suivantes : Protection côtière

- Protection contre les surcotes et les inondations littorales - Réduction de l’érosion côtière

Sécurité et sûreté maritimes

- À l’intérieur du lagon (toutes activités, professionnelles ou de loisirs)

- A l’extérieur du lagon : base pour navires de secours (SNSM…), installations déportées de surveillance (tour radar, AIS, caméras)

Protection contre les pollutions marines accidentelles

- La digue constitue un barrage contre les pollutions venant de la mer Paramètres susceptibles de faciliter l’intégration des projets

- préservation des routes de navigation et des accès aux ports - circulation possible sur la digue ou une partie de la digue - écluses ou accès suffisant à l’intérieur du lagon

- accès gratuit ???

- intégration architecturale et paysagère (nouveau patrimoine maritime)

- valorisation de la digue pour le développement d’activités nécessitant des infrastructures en mer

Annexe 4 – Trois scénarios envisageables

Scénario 1 : « Protection du littoral et production d’énergie »

Ce scénario peut être envisagé dans une région où existent des enjeux littoraux importants, menacés par des risques littoraux (érosion, submersions marines). Dans ces zones où le déplacement des activités littorales n’est pas envisageable (zones fortement urbanisées, par exemple), la construction d’infrastructures littorales (digues, etc.) apparaît souvent comme une solution réaliste, mais se heurte à des obstacles financiers et techniques.

Un scénario envisageable

Le changement climatique entraîne une recrudescence des phénomènes météo-océanographiques extrêmes, telles que surcotes. A leur tour, ces phénomènes accélèrent l’érosion des côtes sableuses et sont à l’origine de submersions qui menacent des zones basses urbanisées, ou occupées par des activités littorales telles que des cultures marines.

Pour limiter les conséquences de ces phénomènes et les risques associés, il est décidé d’implanter au large d’une zone menacée par les submersions marines et l’érosion littorale un ensemble de digues à quelques kilomètres de la côte, parallèle à la côte, dans des profondeurs de l’ordre de 15 m.

Objectif principal : contrôler les niveaux de mer et l’état de mer (houle, vagues).

La production d’énergie est un objectif important mais secondaire pour le cahier des charges.

Enfin, un objectif secondaire est de développer un maximum d’activités économiques dans le bassin ainsi créé, et de contribuer à structurer une nouvelle image de la région autour de cette infrastructure majeure.

Un scénario de ce type pourrait être structuré selon deux options

Option 1 : pas de port important dans la zone enclose. Fermeture complète possible par des portes avec une ou deux écluses

• Intérieur : bassin de plaisance, cultures marines

• Circulation possible sur la digue

• Port déporté (pêche, plaisance)

Option 2 : il existe au moins un port important dans la zone enclose par les digues, dont il importe de préserver l’accès facile à toute heure par des navires de taille importante

La digue peut être coupée de chenaux et de portes flottantes

Figure 30 - Maeslant Barrier, Pays-Bas

Les portes sont équipées de turbines bidirectionnelles. Elles peuvent être ouvertes pour laisser passer de grands navires.

Scénario 2 : « Développement des activités maritimes et littorales »

Dans certaines zones, le développement des activités maritimes apparaît comme une option majeure pour le développement territorial.

Objectif principal : réaliser une infrastructure majeure susceptible de permettre le développement harmonieux d’un maximum d’activités maritimes et littorales

Objectifs secondaires envisageables : amélioration de la qualité de l’environnement marin (protection contre les pollutions côtières), protection contre les submersions marines (surcotes) Un tel projet peut se construire autour d’un lagon marémoteur (digues connectées à la côte) permettant :

- La production d’énergie marémotrice (turbines ou hydroliennes) et le cas échéant houlomotrice (installations sur la digue extérieure) et éolienne (ex. : éoliennes fixes implantées sur la digue, éoliennes aériennes ancrées sur la digue)

- L’expérimentation de systèmes de production d’énergie marine (profitant de la digue, raccordement au réseau)

- La tranquillisation du lagon, qui peut être réservé à des activités de production (cultures marines animales ou végétales pour l’alimentation ou les biotechnologies) et à des activités touristiques (nautisme léger, loisirs nautiques, pêche de loisir…)

Le lagon ne devrait pas englober de port important, mais pourrait donner accès à des ports secondaires et des ports de plaisance, accessibles par une ou deux écluses implantées dans la digue.

Scénario 3 : « Production d’énergie »

Ce scénario privilégie la production d’énergie.

L’objectif principal est de maximiser la production d’énergie à partir des installations marémotrices, et accessoirement de participer à la régulation énergétique.

Les objectifs secondaires peuvent être selon le cas environnementaux ou économiques (activités de loisir ou de production aquacole, par exemple).

Production d’énergie : marée, vent, vagues

- Digues reliées ou non au trait de côte ; pas besoin de ménager un passage pour la navigation, sinon pour accéder au bassin intérieur (une ou deux écluses ?)

- Turbines bidirectionnelles dans la digue

- Systèmes de captage de l’énergie de la houle implantés sur la digue extérieure - Eoliennes sur la digue et/ou dans le bassin délimité par la digue

- Autres dispositifs de production d’énergie (ex : cerfs-volants avec génératrice sur digue42) Stockage et régulation

La priorité étant énergétique on peut imaginer d’utiliser le lagon comme une réserve d’énergie potentielle (rétention temporaire d’eau ou pompage/turbinage)

Dans le document Un nouveau regard sur l’énergie des marées (Page 104-108)