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2.3 Planification op´erationnelle du volet quantitatif

2.3.4 D´eveloppement de l’instrument de mesure

Comme d´ej`a sp´ecifi´e, la phase qualitative a permis de collecter des donn´ees `a l’aide d’une grille d’entrevue qui est expos´ee `a l’annexe G. Les donn´ees issues de cette premi`ere phase ont ´et´e int´egr´ees `a un questionnaire ayant servi `a la collecte des donn´ees quantitatives. La pr´esente section porte sur les ´etapes de d´eveloppement de ce questionnaire. La version finale du questionnaire est pr´esent´ee `a l’annexe I.

2.3.3.1 ´Etapes de l’´elaboration du questionnaire

Les principales ´etapes de d´eveloppement et de validation d´ecrites dans les ouvrages de r´ef´erence ont ´et´e suivies afin d’arriver `a un niveau suffisant de fiabilit´e et de validit´e des informations collect´ees et des inf´erences ´etablies (299-302). Ainsi, sur la base de la revue de la litt´erature, l’examen de dif- f´erents questionnaires et suite `a une d´efinition pr´ecise de chaque variable, une banque d’items a ´et´e compos´ee. Aussi, ces items ont ´et´e pr´esent´es `a des pa- tients et `a des infirmi`eres pour s’assurer de la facilit´e de leur compr´ehension. Puisque la quasi-totalit´e des items sont en formats polytomiques, deux questions se posent : la fa¸con de les ´etiqueter et le choix du nombre de r´eponse (303). Les sous-sections suivantes expliquent le choix du format des r´eponses et du nombre optimal fix´e des options de r´eponses.

2.3.3.1.1 Choix du format des r´eponses

Le format des r´eponses propos´ees aux r´epondants prend diff´erentes formes selon le type d’information recherch´ee. Dans cette recherche, deux ´echelles ont ´et´e utilis´ees : une ´echelle de valeurs et une ´echelle de fr´equence. L’´echelle de valeur adopt´ee est une ´echelle d’accord/d´esaccord qui est th´eoriquement utile pour cat´egoriser les r´eponses `a des variables qualitatives comme les at- titudes sociales et les traits de personnalit´e (302, 304, 305). Dans la pr´esente recherche, les r´epondants sont appel´es `a porter un jugement sur leur de- gr´e d’autonomie en cat´egorisant l’importance qu’ils accordent `a chacune des quatre dimensions de l’autonomie, sur leur motivation, sur leur niveau de comp´etence et sur la convivialit´e de la technologie manipul´ee.

Ainsi, la majorit´e des items ont ´et´e ´evalu´es `a l’aide de l’´echelle ordinale d’accord/d´esaccord `a cinq niveaux suivante : 1 « en total d´esaccord », 2 « pas d’accord », 3 « neutre », 4 « d’accord » et 5 « en total accord ». Quelque fois, les r´epondants doivent appr´ecier la fr´equence de l’utilisation. L’´echelle de fr´equence `a cinq niveaux suivante a ´et´e quelque fois employ´ee selon le besoin : 1 « jamais », 2« rarement », 3 « souvent », 4 « fr´equemment » et 5 « toujours ».

2.3.3.1.2 Nombre optimal des options de r´eponse

Bien que le nombre optimal des options de r´eponse repr´esente un sujet `a discussion, la litt´erature portant sur la th´eorie des tests rappelle certaines r`egles `a suivre selon le cas, notamment selon les construits `a l’´etude et la population cible. Il est ´etabli que les cat´egorisations en 5, 7 et 9 niveaux sont les plus utilis´ees car elles procurent une plus grande fiabilit´e que les ´echelles

dichotomiques et celles `a trois niveaux (306).

Pour choisir une cat´egorisation ad´equate, nous avons tenu en compte les donn´ees de preuves suivantes. Bien que l’augmentation du nombre d’options de r´eponses soit utile pour l’analyse statistique (307), Clark et Watson (1995) pr´ecisent que l’augmentation du nombre de cat´egories ne rehausse pas n´eces- sairement la validit´e si les r´epondants ne sont pas en mesure de faire les distinctions subtiles exig´ees (308). Dans la mˆeme veine, d’autres auteurs rapportent que le gain en fiabilit´e est tr`es rapide au d´ebut de la cat´egorisa- tion pour d´ecliner apr`es sept niveaux (304, 309). Likert aussi soutient que dans le cas de la mesure de concepts d’attitude, une ´echelle `a cinq niveaux avec milieu correspondant `a une valeur neutre doit ˆetre privil´egi´ee (302). Cronbach (1960) cite Champney et Marshall (1939) pour pr´eciser qu’une cat´egorisation `a cinq niveaux est ad´equate pour des r´epondants non sp´ecial- istes (310). Alwin et Krosnick (1991) corroborent la mˆeme affirmation et soutiennent que l’augmentation du nombre de cat´egories fait diminuer la fi- abilit´e si les r´epondants sont des personnes plus ˆag´ees (306). Cela ´etabli et puisque le questionnaire s’adresse `a des patients de diff´erents niveaux intel- lectuels et d’instruction, dont l’ˆage est autour de 65 ans, nous avons jug´e que cinq cat´egories seraient appropri´ees.

2.3.5

Analyse des donn´ees

Les analyses statistiques ont ´et´e effectu´ees `a l’aide du logiciel SPSS sous la plateforme Windows (version 17.0, SPSS Inc., Chicago, IL).

2.3.4.1 ´Etapes de validation de l’instrument de mesure

Les ´etapes de validation ont inclus l’´etude de la fiabilit´e et de la validit´e de l’instrument de mesure.

2.3.4.1.1 Fiabilit´e

La fiabilit´e de l’instrument de mesure a ´et´e mesur´ee par le coefficient alpha de Cronbach que nous avons calcul´e 1) pour chaque sous-´echelle : autonomie clinique, technique, fonctionnelle, organisationnelle, convivialit´e, soutien de l’aidant, motivation et comp´etence, ainsi que 2) pour l’´echelle totale de l’autonomie.

Le coefficient alpha de Cronbach est un index de la coh´erence interne qui permet d’´evaluer l’homog´en´eit´e d’un instrument de mesure. Il permet de s’assurer que les items relatifs `a chaque concept sont assez homog`enes et mesurent la mˆeme chose. Diff´erentes sources sugg`erent que les valeurs de l’alpha devraient ˆetre comprises entre 0,70 et 0,90 (311). Une valeur de 0,70 indique la limite inf´erieure d’une bonne coh´erence interne du score d’un test (304, 312, 313). Selon Cronbach, lorsque la valeur de l’alpha d’un instrument s’approche de 0,90, elle nous informe que les items mesurent le mˆeme attribut et l’instrument est consid´er´e comme fiable (311).

2.3.4.1.2 Validit´e

Deux types de validit´e ont ´et´e r´ealis´es, la validit´e apparente et la validit´e de contenu.

A. Validit´e apparente

La validit´e apparente ou per¸cue par les sujets « face validity » a ´et´e effectu´ee au cours de l’´etude pilote qui a test´e la compr´ehension et l’acceptabilit´e des questions par les sujets. Durant les entrevues sur le terrain, une ´etude pilote a ´et´e men´ee aupr`es de trois infirmi`eres et trois patients utilisant la DP afin de tester la compr´ehension et l’acceptabilit´e des questions. Des ´echanges ont eu lieu autour de la formulation, de certaines difficult´es de compr´ehension, etc. Cette ´etape a ´et´e amorc´ee avec l’infirmi`ere ou le patient apr`es leur avoir expliqu´e les objectifs de la pr´esente recherche et suite `a l’entrevue.

B. Validation de contenu

La validit´e de contenu consiste `a ´evaluer si les items d’un instrument repr´e- sentent ad´equatement le domaine ou le construit en question (299, 300). La proc´edure typique consiste `a pr´esenter ces items `a des experts, id´ealement appartenant `a des domaines diff´erents, afin de porter un jugement sur une telle ad´equation entre les items et les construits sous-jacents. Cette ´evalua- tion est pr´ec´ed´ee par des explications pr´eliminaires concernant les objectifs et les diff´erentes ´etapes de l’´etude. Cinq infirmi`eres charg´ees de la formation et du suivi des activit´es de dialyse ont ´et´e consult´ees `a cet effet. Elles ont formul´e des commentaires qui ont g´en´er´e des modifications apport´ees par la

suite aux questions.

Les aspects examin´es sont l’exactitude, la pertinence, la grammaire, le niveau de lisibilit´e, la formulation de chaque item, etc., et ce, dans le but de rendre l’information v´ehicul´ee par l’item claire et pr´ecise. Selon Gr´egoire et Laveault (300), bien que cette modalit´e de validation soit subjective, elle permet d’arriver `a des conclusions solides qui pourront trouver confirmation dans des recherches empiriques ult´erieures si ce type de validation respecte une m´ethodologie rigoureuse.

En ce qui concerne la validit´e de structure « construct validity », elle n’a pas ´et´e effectu´ee du fait que ce type d’analyse n´ecessitait une taille d’´echantillon au moins ´egale `a 200 pour pouvoir proc´eder `a l’analyse facto- rielle ou `a l’analyse en composantes principales ( la taille de notre ´echantillon ´etant de 98).