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Evaluer l’efficacité, chez les adolescents, d’une intervention visant l’éducation

Dans le document Éducation à la santé et complexité (Page 110-122)

à la santé : Trois systèmes de motivation

à l’œuvre

Mael Virat*, Daniel Favre**

* Université Paul Valéry Montpellier 3

Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, Education et Formation Composante Didactique et Socialisation

Université Montpellier 2

34095 Montpellier Cedex 5, France viratmael@gmail.com

** Université Montpellier 2

Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, Education et Formation Composante Didactique et Socialisation

Université Montpellier 2

34095 Montpellier Cedex 5, France daniel.favre@univ-montp2.fr

RÉSUMÉ. Nous concevons l’objectif des « éducations à... » en général, et de l’éducation à la santé en particulier, de manière transversale : elles visent le développement de l’autonomie et de la responsabilité du sujet et ne prescrivent pas donc certains comportements plutôt que d’autres. Pour comprendre le sujet adolescent en devenir, nous nous appuyons sur un modèle des motivations humaines qui implique trois systèmes distincts : motivation de sécurisation, motivation d’innovation et motivation de sécurisation parasitée. Une éducation à la santé doit stimuler la motivation de sécurisation et la motivation d’innovation, antagoniste de la motivation de sécurisation parasitée. Nous présentons un outil, en cours d’élaboration, qui permettra d’évaluer la prépondérance des 3 systèmes de motivation à un moment donné de la vie d’un adolescent.

1. Introduction

Dans cette présentation, nous précisons notre conception des « éducations à... » pour caractériser l’objectif de l’éducation à la santé. Ensuite, nous présentons un modèle des motivations humaines (3 systèmes de motivation) qui nous permet de définir la notion de sujet humain en devenir. Enfin, nous présentons la construction en cours d’un outil visant à mesurer l’importance relative des différents systèmes de motivation et ainsi à évaluer les effets d’une action d’éducation à la santé.

2. Education à l’autonomie

Depuis quelques décennies, les « éducations à… » ont pris une place importante dans les programmes, à côté des « enseignements de… » (Simonneaux & coll., 2012). De ce fait, elles sont aussi devenues un objet de recherche en didactique et sciences de l’éducation. Les théoriciens s’accordent sur la caractéristique première de ces « éducations à… », à savoir l’absence de référentiel académique, ou absence de contenu curriculaire (Lange & Victor, 2006), ce qui les distingue des « enseignements de… ». En revanche, leur finalité n’est pas évidente. Par exemple, le site Éduscol (consulté le 17 octobre 2012) explique que l’éducation à la santé permet aux élèves :

- d’acquérir des connaissances, de développer leur esprit critique - d’être capables de faire des choix responsables

- d’être autonomes.

Il semble que deux perspectives puissent être dégagées. D’un côté, les « éducations à… » viseraient, dans chacun des champs qu’elles touchent, un développement de compétences afin d’adopter une posture responsable, elle-même conçue comme un ensemble de comportements attendus (Lange & Victor, 2006 ; Audigier, 2010 ; Simonneaux & coll., 2012 ; Pagoni, 2012). Cette conception donne aux « éducations à… » un sens prescriptif. Elles s’opposent alors aux « enseignements de… » en ce qu’elles sont un meilleur moyen pour atteindre les mêmes objectifs comportementaux. En effet, il est aujourd’hui admis que les savoirs seuls ne déterminent pas les comportements. Dans le champ de la santé, par exemple, les connaissances sur les effets néfastes de la consommation de tabac ne suffisent pas à la réduire. Au contraire, il a été observé, chez des étudiants en médecine, que le nombre d’étudiants fumeurs augmente au fil des années d’études (Fakhfakh, 1996).

Dans une autre perspective, les « éducations à… » s’adresseraient à un élève-sujet, avec comme objectif son autonomie. C’est dans cette perspective que Loizon (2012) s’intéresse au concept de choix. Les « éducations à… » seraient alors des « éducations au choix »

(Loizon, 2012). Leur aspect normatif s’estompe alors et les savoirs ou comportements attendus cèdent la place à un certain « rapport à… », une manière de réaliser des choix, qui définit, selon Marpeau (2000), la finalité éducative. Nous prenons comme point de départ cette seconde conception des « éducations à… », selon laquelle le concept de responsabilité s’associe davantage à la liberté individuelle qu’à l’adoption de comportements « responsables » prescrits. L’objectif d’une éducation à la santé est donc le développement de l’autonomie de l’enfant ou de l’adolescent, quels que soient les comportements qu’il adopte au bout du compte. En cela, la finalité est identique à celle des autres « éducations à… ». Cet aspect transversal est d’ailleurs régulièrement souligné par les auteurs (Lange & Victor, 2006 ; Simonneaux, 2012), la santé n’étant qu’une facette du développement psychosocial plus global de l’enfant. Pour comprendre davantage l’intérêt des « éducations à... », nous avons donc besoin d’un modèle psychologique qui ne se limiterait pas au champ de la santé et qui pourrait éclairer la complexité du sujet humain. Ce modèle, parce qu’il est basé sur les concepts de responsabilité et d’autonomie, rappelle les théories humanistes de Maslow (1943) et Rogers (1969) qui mettent en avant le besoin d’autodétermination (Vallerand & coll., 2009), également au cœur de certaines théories de la motivation. Une fois ce modèle présenté, nous serons en mesure de suggérer un outil, sous forme d’un questionnaire d’autoévaluation des motivations, qui devrait permettre une évaluation du gain d’autonomie suite à une action d’éducation à la santé.

3. Autonomie et motivation

Les notions de choix, de liberté ou d’autonomie réfèrent aux actions humaines et aux motivations qui les sous-tendent. Vallerand et Thill (1993) définissent le concept de motivation comme « le construit hypothétique utilisé afin de décrire les forces internes et/ou externes produisant le déclenchement, la direction, l’intensité et la persistance du comportement » (p.18). La motivation est un concept multidimensionnel, c’est-à-dire qu’il n’existe pas un seul mais plusieurs types de motivations. Depuis le milieu du 20ème siècle, différentes typologies des motivations ont été proposées, souvent en réponse à une classification des différents besoins humains (Maslow, 1943 ; Bowlby, 1969). La plus mobilisée aujourd’hui dans le champ de l’éducation est celle qui fonde la théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan, 1985). Cette typologie distingue en premier lieu la motivation intrinsèque (le but est la réalisation de l’action elle-même) de la motivation extrinsèque (le but est plutôt une récompense obtenue grâce à l’action). Les effets très positifs de la motivation intrinsèque, en particulier dans le domaine scolaire (persévérance, réussite, etc.) ont largement été mis en évidence

(Gillet & coll., 2012). La théorie de l’autodétermination propose une seconde distinction, souvent confondue avec la première et parfois jugée plus pertinente (Cosnefroy & Fenouillet, 2009), entre motivation autodéterminée et motivation hétéro-déterminée ou contrôlée (Deci & Ryan, 2008). La première inclut évidemment la motivation intrinsèque mais inclut aussi les formes de motivation pour lesquelles la récompense est interne à l’individu (comme une amélioration de l’estime de soi ou le sentiment de réussite par exemple), c’est-à-dire qu’elle est « intégrée au soi » (Vallerand & coll. 2009). En revanche, la motivation hétéro-déterminée implique une récompense obtenue à travers quelque chose d’extérieur à soi (le regard des autres ou un gain matériel par exemple). De même que pour la motivation intrinsèque, les effets positifs de l’autodétermination (ou motivation autonome) font l’objet de nombreuses études, en particulier en psychologie de l’éducation (Guay & coll., 2008). Des instruments de mesure psychométriques permettent d’évaluer les différents types de motivation à l’œuvre, que ce soit dans un domaine de vie spécifique (par exemple l’échelle de motivation en éducation de Vallerand & coll., 1989) ou de manière plus globale (par exemple, l’échelle de motivation globale de Guay & coll., 2008). En effet, Vallerand et coll. (2009) ont montré que la motivation peut être étudiée à différents niveaux (situationnel, contextuel ou global).

S’inspirant en particulier de la distinction entre motivation autonome et motivation contrôlée, Favre & Favre (1993) ont proposé une typologie qui met en jeu un troisième type de motivation. Ce dernier s’est d’ailleurs révélé pertinent pour comprendre et prévenir des comportements addictifs comme la violence chez les adolescents (Favre, 2007). De plus, le modèle des trois systèmes de motivations a le mérite de s’appuyer clairement sur une hiérarchie, à l’instar de la classification des besoins de Maslow (1943), qui permet de décrire, dans une perspective motivationnelle, le développement de l’enfant et l’acquisition progressive de l’autonomie. En outre, alors que la théorie de l’autodétermination se veut purement descriptive et est souvent utilisée pour maximiser les effets d’un programme éducatif, donc avec une visée normative (voir l’ouvrage de Lieury & Fenouillet, 2006, dans lequel la motivation auto-déterminée est présentée comme le moyen de mobiliser davantage les élèves), la théorie des trois systèmes de motivation est portée par une idée du sujet humain (l’objectif est le gain de responsabilité et d’autonomie), telle que celui-ci peut advenir quels que soient les comportements adoptés au bout du compte. Cette théorie a donc une portée éthique différente (Favre, 2010).

4. Un modèle du sujet humain basé sur trois systèmes de motivation

Le modèle de Favre et Favre (1993) décrit trois systèmes de motivation différents : la motivation de sécurisation, la motivation d’innovation et la motivation de sécurisation parasitée (ou addiction).

La motivation de sécurisation prédomine durant la petite enfance et vise à assurer la sécurité biologique et psychologique de l’individu. Elle perdure néanmoins durant toute la vie. Pour la reconnaître, Favre (2010) propose plusieurs critères. Tout d’abord, elle implique une référence externe, c’est-à-dire une récompense extérieure à soi : le jugement de ses parents, un gain matériel, la reconnaissance des autres, le sentiment d’être accepté, etc. C’est le cas notamment lorsque les adolescents se mettent à fumer afin de se sentir acceptés par leurs pairs. Ensuite, ce type de motivation est orienté vers ce qui est déjà connu : les habitudes, la routine, les repères. Par exemple, on peut interpréter selon ce critère le fait que les jeunes affirment souvent ne pas connaître de meilleur repas que ceux qui sont préparés par leur mère. Le repas maternel rassure ! Enfin, la motivation de sécurisation s’efface lorsque l’individu est sécurisé (manger fait disparaître la faim). Cela peut s’illustrer à travers le cas d’un jeune qui accepte de consommer de la drogue, sans y prendre plaisir, juste pour s’intégrer dans un groupe. Une fois qu’il est véritablement accepté par les autres, il peut se sentir rassuré et n’a plus de raison à cette consommation. Cependant, certains adolescents n’ont jamais vraiment le sentiment d’être pleinement acceptés par leurs pairs. Par conséquent, leur motivation de sécurisation reste à l’œuvre, les conduisant parfois à prendre des risques importants.

L’individu a donc besoin des autres pour se sentir rassuré et accepté. Toutefois, lorsque ses besoins biologiques et psychologiques fondamentaux sont satisfaits, la motivation de sécurisation laisse la place à la motivation d’innovation, qui se développe pendant l’enfance jusqu’à devenir normalement prépondérante à partir de l’adolescence.

Ce second système permet de tirer du plaisir lors d’un gain d’autonomie (physique, intellectuelle ou affective). La référence est interne à l’individu (comme pour la motivation autonome de Deci & Ryan dont elle est très proche), c’est-à-dire que sa récompense vient de lui-même, parce qu’il donne du sens ou prend plaisir à ce qu’il fait. C’est le cas de l’adolescent qui aime les sensations fortes ou de celui qui essaye de se dépasser dans ses performances sportives. Plutôt que de penser aux repas de sa mère, l’enfant en motivation d’innovation cherche à découvrir de nouvelles saveurs. Il faut également intégrer à ce type de motivation tout ce qui pousse l’individu à prendre des responsabilités et à faire attention aux autres (en les distinguant de soi). Certains adolescents, lors de rapports sexuels, peuvent utiliser un préservatif davantage pour rassurer leur partenaire qu’eux-mêmes. Enfin, la motivation d’innovation est

inépuisable. La curiosité est relancée à chaque découverte. La satisfaction du désir d’innovation relance le désir d’innovation.

La théorie des trois systèmes de motivation implique une hiérarchie. Il est nécessaire que les enfants et adolescents se sentent sécurisés pour que se déclenche la motivation d’innovation1. A l’inverse, un enfant qui n’accède pas à la motivation d’innovation est un enfant dont les besoins de sécurité ne sont pas satisfaits (dont le développement est entravé). Cela est évident à propos des besoins biologiques mais un peu moins lorsqu’il s’agit des besoins d’acceptation et d’estime, qui pourtant ne sont pas satisfaits chez bien des adolescents. Si un enfant n’a pas eu l’opportunité d’intérioriser l’amour et l’estime reçus des adultes, un troisième système de motivation peut être activé : la motivation de sécurisation parasitée (ou addiction).

Cette troisième forme de motivation est une exagération de la motivation de sécurisation. Les critères sont donc identiques, mais exacerbés. L’adolescent est comme coincé en motivation de sécurisation. Il ne fait les choses qu’à condition qu’elles lui apportent la reconnaissance et l’acceptation dont il manque. Il se trouve en référence externe uniquement et devient alors complètement dépendant d’autrui. Ainsi, certains élèves ne voient l’intérêt d’un travail que s’il est noté. Ils n’ont pas d’autre raison de travailler. Ce type de motivation, incompatible avec la motivation d’innovation, entraîne également une dépendance à ce qui est connu. Certains jeunes refusent de faire des exercices qu’ils ne connaissent pas et demandent toujours à refaire ceux qu’ils ont déjà vu, d’où le succès paradoxal du Bled (qui semble pourtant ennuyeux) avec les jeunes les plus insécurisés. Enfin, la motivation de sécurisation parasitée entraîne une addiction. Les adolescents en veulent toujours plus, sans jamais obtenir une véritable satisfaction : toujours plus d’amis sur Facebook, besoin permanent de l’attention et des encouragements de l’enseignant, etc. Les repas qui attirent l’adolescent ne sont pas ceux qui permettent de découvrir de nouvelles saveurs mais ceux qui permettent de se faire « exploser le ventre ». Ce troisième système de motivation, que l’on peut trouver en chacun, caractérise, lorsqu’il est majoritairement mobilisé, les adolescents les plus en difficultés.

1De même que Maslow (1943) a expliqué que les besoins ne sont pas emboîtés hiérarchiquement

de manière stricte, des exemples pourraient montrer que dans certains cas, la motivation d’innovation se développe en dépit d’une insatisfaction des besoins de sécurité (on pourrait alors parler de résilience).

5. Motivation et comportements de santé

Ces trois systèmes de motivation peuvent orienter un individu vers des comportements identiques. Par exemple, la consommation de drogue peut s’expliquer par l’envie de s’intégrer dans un groupe (motivation de sécurisation), par l’envie de découvrir de nouvelles sensations (motivation d’innovation) ou encore par l’impossibilité de ne pas se conformer à la norme lorsque les autres consomment (motivation de sécurisation parasitée). A l’inverse, le refus de consommer de la drogue peut également être motivé de différentes façons : la peur pour sa propre santé (motivation de sécurisation), l’envie de rester lucide et ouvert aux autres (motivation d’innovation) ou encore l’horreur de ne pas maîtriser la situation (motivation de sécurisation parasitée).

Bien évidemment, si l’on regarde au-delà de l’action elle-même, c’est-à-dire au niveau de la place qu’elle prend dans le mode de vie plus global d’un individu, il est possible de différencier les comportements en fonction du type de motivation à l’œuvre. Il est clair que la consommation globale d’un adolescent ayant développé une addiction n’est pas identique à celle d’un jeune en motivation d’innovation faisant un usage récréatif d’un produit.

Par ailleurs, de même qu’un comportement peut dériver d’une motivation ou d’une autre, un même système de motivation peut être à l’origine de comportements distincts et parfois opposés. Dans l’exemple sur la consommation de drogue, la motivation d’innovation peut aussi bien conduire à la consommation qu’à un refus de celle-ci. Dans la perspective qui est la nôtre, l’éducation à la santé ne vise donc pas un comportement particulier, mais une certaine manière d’être motivé pour un comportement ou un autre. Ici intervient donc la conception du sujet en devenir portée par la théorie des trois systèmes de motivation. Le développement de l’adolescent doit lui permettre d’accéder à l’autonomie et donc de développer sa motivation d’innovation tout en limitant le rôle de la motivation de sécurisation parasitée.

Par conséquent, même si nous supposons que la motivation d’innovation va se traduire préférentiellement en certains comportements de santé (une absence de consommation de drogue ou une consommation « raisonnable »), l’objectif de l’éducation à la santé, et de l’éducation en général, est bien d’accompagner l’enfant ou l’adolescent vers la motivation d’innovation. En outre, c’est ce critère qui nous semble permettre d’évaluer l’effet des « éducations à… ».

Aussi, nous avons été surpris par les réponses d’un groupe d’une quinzaine d’éducateurs de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, rencontrés lors d’une formation, à la question « quelles raisons pourraient avoir les adolescents de consommer ou de ne pas consommer de la drogue ? ». En effet, si

nous nous attendions à ce que n’apparaisse pas la motivation d’innovation dans les raisons données en faveur de la consommation (la question présuppose peut-être que nous parlons de consommation problématique, voire d’addiction), nous avons constaté qu’un seul professionnel sur quinze a donné une raison de ne pas consommer qui relèverait de la motivation d’innovation (« préférer rester lucide »)2.

Le modèle du sujet humain basé sur les trois systèmes de motivation paraît donc pertinent : il permet de concevoir l’éducation à la santé autrement qu’à partir de messages visant à faire peur, à moraliser ou à conditionner. L’éducation à la santé doit s’adresser au système de motivation d’innovation, en stimulant chez les sujets en devenir que sont les jeunes, leur attrait pour une posture de liberté et de responsabilité.

6. Développement d’une mesure globale des 3 systèmes de motivation chez l’adolescent

Nous sommes donc en train d’élaborer, en équipe, une échelle de mesure visant à évaluer l’importance relative des trois différents systèmes de motivation dans la vie des adolescents. En cela, nous construisons bien une échelle de motivation globale, plus fidèle à notre idée des « éducations à… » que ne le serait une échelle spécifique, valable pour un contexte particulier (motivation à la consommation de drogue, par exemple). Après avoir élaboré une centaine d’items, correspondant à diverses situations de vie (école, santé, sport, rapports aux parents, aux amis…), nous en sommes actuellement à sélectionner les items (une dizaine par sous-échelle) les plus à même de donner à notre outil de bonnes qualités psychométriques. Dès l’issue de cette phase préparatoire, nous envisageons de valider l’échelle auprès d’un nouvel échantillon de collégiens de l’Hérault.

Les réponses des adolescents à chacun des items ont un format de type likert en cinq points. Voici quelques exemples d’items sélectionnés :

Sous-échelle 1 : motivation de sécurisation

(Si tu n’es pas fumeur) Je ne fume pas, pour faire plaisir à mes parents.

1. Pas du tout d’accord 2. Pas d’accord 3. Ni en désaccord ni d’accord 4. D’accord 5. Tout à fait d’accord

Si je consomme de la drogue, c’est pour m’intégrer dans un groupe.

1. Pas du tout d’accord 2. Pas d’accord 3. Ni en désaccord ni d’accord 4. D’accord 5. Tout à fait d’accord

2 Dans une étude des représentations d’enseignants du primaire à propos de l’éducation à la

santé, Calas et coll. (2012) ont montré, dans la même idée, qu’elles ne laissaient pas beaucoup de place à un développement du sujet autonome et responsable.

Sous-échelle 2 : motivation d’innovation

J’aimerais avoir une petite amie (ami) pour vivre de nouveaux sentiments.

1. Pas du tout d’accord 2. Pas d’accord 3. Ni en désaccord ni d’accord 4. D’accord 5. Tout à fait d’accord

Ca me paraît naturel d’être poli pour que tout le monde se sente bien.

1. Pas du tout d’accord 2. Pas d’accord 3. Ni en désaccord ni d’accord 4. D’accord 5. Tout à fait d’accord

Sous-échelle 3 : motivation de sécurisation parasitée Je ne travaille en cours que si j’aime le prof.

1. Pas du tout d’accord 2. Pas d’accord 3. Ni en désaccord ni d’accord 4. D’accord 5. Tout à fait d’accord

Je ne supporte pas d’éteindre mon téléphone.

1. Pas du tout d’accord 2. Pas d’accord 3. Ni en désaccord ni d’accord 4. D’accord 5. Tout à fait d’accord

7. Conclusion

Pour présenter l’outil en cours de construction, nous avons eu besoin de discuter de la finalité des « éducations à… ». Nous avons choisi une perspective transversale selon laquelle l’éducation à la santé, tout comme les autres « éducations à… » vise avant tout à favoriser le développement de l’autonomie des enfants et adolescents.

Ensuite, nous avons présenté une typologie des différentes motivations

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