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Je voudrais revenir sur deux choses dans ce point : tout d'abord faire un retour sur l'expérience humaine puis ensuite sur des aspects plus techniques concernant la séquence mise en place.

En ce qui concerne les résultats obtenus suite à cette séquence, ils ont largement comblé mes espérances et les ont même largement dépassées. Les remarques des apprenants dans le questionnaire m’ont montré à quel point ils avaient apprécié le cours, ce qu'il leur avait apporté et cela m'a tout a fait satisfaite. L'évocation de la prise de conscience qu'ils avaient (presque) tous pris confiance en eux grâce à l'atelier m'a réellement touchée et j'ai pris moi-même conscience de la portée que le cours avait pris pour eux et de l'importance qu'ils portaient à celui-ci. Malgré un emploi du temps chargé pour certains, ils ont toujours essayé d'être assidus. Toutes ces retombées sont très positives de mon point de vue et je suis très

94 heureuse d'avoir pu les aider un tant soit peu dans leur parcours.

La décision de reconduire l'atelier l'année prochaine de la part de la coordinatrice est également une très bonne nouvelle, et montre que ces ateliers (linguistiques à des fins professionnelles) ont une réelle portée et doivent exister.

D'un point de vue maintenant plus technique, je ne me montrerais pas aussi satisfaite de mon travail en tant que « didacticienne ».

Avec le recul que j'ai pu prendre, la séquence me semble un peu s'éparpiller et mettre un peu de temps à trouver sa voie méthodologique. Par ici ce que je veux dire, c'est qu'en essayant de vouloir « faire plaisir » aux apprenants en essayant de coller au plus près à leur attente, j'ai fait ce qu'il ne fallait pas faire. J'ai noyé mes séances sous une surcharge de métalangage, utilisé des documents totalement hors-sujets pour qu'ils puissent s’entraîner coûte que coûte.

En cours de route, les séances ont pris une autre tournure. Ayant pris conscience des défauts des premières séances, j'ai essayé de revoir la conception des suivantes. Ainsi, à la carte, moins de métalangage et surtout un ou deux actes de langage par séance. J'ai appris à davantage observer les apprenants et à monter des unités sur plusieurs séances. J'ai alors accepté le fait que je ne pourrai, qu'on ne peut pas, tout aborder

De cette manière, il est vrai que c'était plus compliqué à suivre pour les personnes non assidues mais pour celles présentes à toutes les séances, elles ont eu l'opportunité d'acquérir des notions au fur et à mesure, méthode beaucoup plus fructueuse que celle adoptée au départ qui consistait à leur apporter un maximum de notion d'un coup, réutilisées uniquement à la fin du bloc.

Au final, je suis satisfaite du type de progression, et du choix par thématique, qui, je pense ont bien fonctionné et ont eu un impact sur les apprenants.

Si aujourd'hui je devais donc remettre en place ce type de séquence, je procéderais comme j'ai procédé à la fin dès le départ en y incorporant beaucoup plus d'observations, d'induction, de jeux de rôle ou de simulations. Je me baserais également davantage sur ce qui a déjà été fait et ce dès le début.

D'autre part, j'essaierais de parvenir à effectuer des enregistrements authentiques dans des structures professionnelles ou d'insertion professionnelle afin que les outils travaillés soient plus concrets pour les apprenants.

J'aurais aimé, si le temps me l'avait permis, travailler sur les biographies langagières pour prendre en compte le plurilinguisme de ces acteurs sociaux, dimension pas nécessairement considérée dans d'autres contextes.

Je prendrais le temps d'expliquer aux apprenants la progression de la séquence et plus particulièrement du bloc en cours dès le début. Je me suis rendue compte, en faisant cela sur le dernier bloc, qu'ils voyaient mieux où ils devaient aller et étaient même impatients d'être la semaine d'après pour évoluer

95 un peu plus en difficultés et découvertes dans la situation de communication en cours d'étude. Je n'avais franchement pas pensé à le faire, c'est par hasard, un jour au début d'un nouveau bloc que je leur ai expliqué l'évolution de celui-ci. L’intérêt m'a semblé plus important.

Pour le renouvellement de cet atelier et pour que celui-ci évolue, je pense qu'il faudrait revoir sa fréquence (deux fois deux heures par semaine serait vraiment intéressant). L'entretien initial devrait également à mon avis être davantage dirigé vers la dimension professionnelle, davantage personnalisé et peut-être plus long.

Enfin, je voudrais revenir sur le projet qu'à mis en place la coordinatrice de l'ASL. Il s'agit d'un atelier qui se déroulerait deux fois deux heures par semaine et qui porterait sur la découverte du monde de l'emploi. Deux heures seraient consacrées à l'étude de situations de communication ou à la découverte de structures d'aide à l'insertion professionnelle en classe, le second créneau serait lui ouvert à des visites ou des interventions de professionnels. Le dossier est actuellement en cours d'observation. Mais si ce projet était amené à se concrétiser, il pourrait très facilement être un complément de taille pour l'atelier de français langue d'insertion professionnelle mis en place cette année.