• Aucun résultat trouvé

4.1. Population et procédure

L’échantillon est composé de deux cents neuf étudiants (41 hommes et 168 femmes, Mâge:

22,42 ans) de l’université de Genève qui ont répondu à un questionnaire regroupant les différentes mesures d’intérêts en échange de crédits de cours. Ils ont été invités à répondre à ce questionnaire via une plateforme en ligne, dans un environnement calme et sans limite de temps.

Les questions portaient sur leurs objectifs de vie et leurs comportements écologiques. Nous avons également récolté des données socio-démographiques.

4.2. Mesures

Le score de matérialisme a été mesuré grâce à l’index d’aspiration de manière similaire à la première étude. Les participants évaluaient leur attitude face à des items comme « Je désire…

que mon image corresponde à celle que les autres trouvent attirante » ou encore « Je désire…

que j’aide le monde à devenir meilleur » sur une échelle de Likert en 9 points. Le score de matérialisme était déduit du même calcul que celui utilisé dans l’étude 1.

La motivation à adopter un comportement pro environnemental a été évaluée grâce au questionnaire sur la motivation pro-environnementale (Pelletier et Sharp, 2008). Chaque question correspond à un type de motivation allant du plus externe au plus intrinsèque sur le continuum d’autodétermination comme définit par Deci et Ryan en 1985. Les participants devaient évaluer leur attitude face aux raisons qui les poussent à effectuer un comportement écologique sur une échelle allant de « Pas du tout » à « Tout à fait » par rapport à des items tels que « Parce que je me sentirais mal à l'aise si je ne faisais rien pour l'environnement » ou encore « Parce que cela me semble raisonnable d'aider à préserver l'environnement ». Une moyenne est ensuite calculée pour chaque type de motivation puis, nous avons calculé un score d’autodétermination en suivant la formule suivante : +3Intrinsèque +2 Intégrée +1Identifié 1Introjecté -2Externe - 3Amotivation.

Nous avons ensuite réalisé une évaluation de la fréquence des comportements proenvironnementaux grâce à des items tels que « Je fais des dons à une association ou un organisme engagé dans une action environnementale » ou encore « J'organise mes trajets en

covoiturage ou j'utilise les transports en commun » sur une échelle allant de « Jamais » à « Toujours ». Puis nous avons évalué les croyances par rapport à l’environnement grâce à des items tels que « L'utilisation continue de produits chimiques dans l'agriculture pourrait endommager l'environnement » ou bien « La disponibilité de l’eau potable va devenir un problème dans le futur » avec une échelle allant de « Pas du tout d’accord » à « Tout à fait d’accord ».

Enfin, nous avons construit des situations qui impliquent une prise de décision entre une activité particulièrement appréciée en Suisse et hédonique, à savoir le ski, mais qui peut facilement entrer en conflit avec des considérations pro-environnementales. Chaque situation était proposée de manière à contrebalancer la pratique du ski par un enjeu environnemental particulier grâce à des items tels que « Quand les conditions d'enneigement ne sont plus optimales, doit-on continuer à utiliser l'enneigement artificiel malgré la pollution de l'environnement? » ou encore « Doit-on créer de grandes stations, peu importe l'impact négatif sur l'environnement, parce que cela occasionne des emplois et que c'est favorable à l'économie locale? » et une échelle de réponse allant de « Pas du tout d’accord » à « Tout à fait d’accord

».

Les items de cette échelle ont ensuite été inversés pour avoir des résultats exploitables. Après inversion, les réponses données par les participants peuvent être lues de cette façon :

1 6

Privilégie l’environnement Privilégie le plaisir

Un des derniers questionnaires consistait à savoir, en général, à quel point ils se sentaient heureux ou malheureux dans leur vie. Ils devaient sélectionner parmi 11 items allant de « Extrêmement heureux(se) (être en extase, joyeux, fantasque!) » à « Extrêmement malheureux(se) (complètement dépressif(ve), complètement amorphe) » celui qui leur correspondait le mieux.

Nous leurs avons également posé quelques questions sur leur pratique du ski et nous avons récolté des données sociodémographiques. (CF annexe).

4.3. Résultats

Pour la deuxième étude, nous avons fait l’hypothèse que les individus matérialistes seraient moins motivés à adopter un comportement pro-environnemental que les non-matérialistes. En ce qui concerne cette variable « prise de décision », nous avons prédit que lorsque les individus doivent faire face à un choix entre privilégier un comportement pro environnemental ou leur plaisir personnel, les individus matérialistes privilégieraient la variable plaisir, même si c’est au détriment de l’environnement. Nous avons également prédit que cette notion de « prise de décision » serait modérée par la motivation envers le comportement.

Conformément à ce que nous avions prédit pour la première hypothèse, on observe un lien négatif entre le niveau de matérialisme et la motivation à adopter un comportement proenvironnemental (r = -0.243, p < 0.05) (tableau 2). Les individus les plus matérialistes sont également ceux dont la fréquence des comportements pro environnementaux baissent (r = 0.309, p < 0.05) (tableau 2). Concernant la seconde hypothèse, les résultats obtenus montrent que, lors d’un choix mettant en opposition le plaisir personnel à un comportement pro environnemental, les personnes les plus matérialistes auront plus tendance à faire le choix du comportement pro environnemental (r = -0.278, p < 0.05) (tableau 2). Ce résultat, qui va dans le sens contraire de notre hypothèse sera discuté dans la partie suivante. Un résultat complémentaire montre également que moins une personne est autodéterminée dans ses comportements écologiques et plus elle choisira la variable pro-environnementale au détriment de son plaisir dans le contexte de la prise de décision mise en place dans notre questionnaire (β = .32 ; t(204) = 4.82 ; p < 0.05) (tableau 3).

Tableau 2 : Corrélation entre le niveau de matérialisme et la motivation à adopter un comportement écologique, la fréquence de ces comportements et la prise de décision

Note : *p<.05

Pour finir, les résultats de notre analyse de régression relatifs à la dernière hypothèse ne montrent pas d’effet significatif de la modération du niveau de matérialisme sur la prise de décision par le niveau de motivation (β = -.02 ; t(204) = -.33 ; p = .74) (tableau 3). Une analyse

Motivation Fréquence Prise de décision

Matérialisme -.24* -.40* -.28*

complémentaire ne montre pas non plus d’effet significatif de la modération du niveau de matérialisme sur la fréquence des comportements pro-environnementaux par le niveau de motivation (β = .04 ; t(204) = .78 ; p = .43) (tableau 3).

Tableau 3 : Modération du niveau de matérialisme sur la prise de décision et sur la fréquence des comportements pro-environnementaux par le niveau de motivation

Critère Prédicteur β t p-value

Prise de décision

Matérialisme -.20 -3.02 .00

Motivation .32 4.82 .00

Interaction

Matérialisme/Motivation

-.02 -.33 .74

Fréquence Matérialisme -.17 -3.21 .00

Motivation .62 11.69 .00

Interaction .04 .78 .43

Matérialisme/Motivation

Note : Prise de décision = choix entre la variable plaisir ou la variable proenvironnementale

; Matérialisme = niveau de matérialisme ; Motivation = niveau de motivation autodéterminée

; Fréquence = fréquence des comportements proenvrionnementaux.

Documents relatifs