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This et that et leur double fonction

1 He should come at once 1 ère anaphore

1.2.2. This et that et leur double fonction

Suivant les besoins de ses discours, l‘homme se donne le double pouvoir à la fois de dénommer et de désigner les objets. Par le premier, il désigne la fonction référentielle (un rôle attribué à l‘anaphore) et par le deuxième il désigne la fonction indicielle (le rôle exercé par le déictique). L‘appellation ‗déictique‘ et ‗anaphorique‘ remonte à l‘époque grecque. Le mot ‗déictique‘ est dérivé du verbe ‗deiknunai‘ qui veut dire désigner ou montrer. De même, le terme ‗anaphorique‘ est divisé en deux : la première partie était le verbe ‗pherein‘ qui signifie ‗porter‘ et la deuxième partie était ‗ana‘ pour dire ‗arrière‘ et pour renvoyer à ce qui est déjà exprimé dans le discours.

La distinction faite entre déictique et anaphorique nous rappelle celle de Karl Bühler qui distingue le « champ symbolique » ou la fonction référentielle du « champ démonstratif » ou la fonction indicielle. Dans Sprachtheorie, Karl Bühler précise que le déictique sert pour la désignation matérielle. Il s‘exprime ainsi : « the arm and finger gesture of man, to which the index finger owes its name […] is a widespread sign to point the way or the direction ».206 Ce rôle est attribué aux expressions déictiques. L‘anaphore sert pour la désignation réflexive ou anaphorique. Le linguiste explique : « anaphors make

206 K. Bühler (1990), [Sprachtheorie] Theory of Language, traduit par Donald Fraser Goodwin, Amsterdam, John Benjamins, 93.

a smaller or larger jump over intervening points in order to draw what has already been or what is yet to come into consideration along with what is now being named ».207

Simone Wyss (1983), pour sa part, réunit les anaphoriques et les déictiques en les classant sous le nom de « pronoms dépendants » et en les opposants aux « pronoms indépendants ». Les pronoms indépendants, illustrés par les phrases suivantes, sont des pronoms autonomes :

[11] Il a plu ce matin. [12] Personne n‘est arrivé. [13] D‘où sort il, celui-ci.

Le pronom ‗il‘ en (11), ‗personne‘ en (12), ‗où‘ en (13) ne dépendent pas d‘autres éléments pour leur compréhension, quel que soit le contexte linguistique ou extra-linguistique. Par contre, les pronoms dépendants sont des unités qui dépendent sémantiquement, soit d‘un nom ou d‘un pronom présent dans l‘énoncé, et dans ce cas il s‘agit de pronoms anaphoriques et d‘anaphores, soit encore d‘un élément du contexte situationnel et il s‘agit alors de pronoms déictiques, comme le montrent les phrases suivantes :

[14] Paul voyage beaucoup. Il est très courageux.

[15] Je préfère celle-là. Elle me va très bien. (Une discussion dans un magasin des vêtements)

‗Il‘ dans le premier exemple, et ‗elle‘ dans le deuxième exemple, appartiennent à la classe des anaphoriques. ‗Il‘ renvoie à ‗Paul‘ et ‗elle‘ renvoie à ‗celle-là‘. Ainsi, ils exercent une fonction référentielle. ‗Celle-là‘, marquée en italique dans le deuxième exemple, peut désigner plusieurs objets : une chemise comme une veste. Une fonction

indicielle est exercée par ‗celle- là‘ qui appartient, donc, aux déictiques.

Opposant anaphore et deixis, A. Zribi-Hertz (1992) dit : « la deixis met en relation

le discours et la situation d‘énonciation, donc l‘univers des objets ; tandis que l‘anaphore est une relation entre deux expressions linguistiques au sein du discours ».208 Francis Cornish (1996) va dans la même direction et ajoute: « deixis breaking out of language-in-use (i.e. the text) and connecting it with situationally-derived entities (‗l‘univers des objets‘), and anaphora confined within it and involving a purely linguistically-defined relation ».209

Malgré la présence de quelques nuances dans les définitions fournies sur l‘opposition anaphore et deixis, il est admis que l‘anaphore est interprétable à partir du seul contexte linguistique tandis que « l‘interprétation déictique », souligne Geneviève Girard-Gillet, « se met en place quand l‘attention de l‘interlocuteur est attirée par une entité non précédemment nommée qui fait partie ‗physiquement‘ de la situation dans laquelle l‘échange de paroles a lieu ».210

This et that sont des opérateurs qui peuvent être employés anaphoriquement aussi

bien que déictiquement. Pour la majorité des grammairiens, les deux outils sont des opérateurs de repérage, des mots qui servent à montrer. Ils permettent de désigner des objets, des personnes, des lieux, etc. Cette monstration est une forme concrète de la désignation du référent et ses outils sont souvent accompagnés de gestes physiques. This et that appartiennent, dans ce cas, à un plan gestuel désignatif physique et sont utilisés dans leur fonction déictique.

[16] This is Tom and that is Jane, his girl friend.

Dans cet exemple, This et that servent à désigner le référent dans la réalité par un geste corporel de la main ou par un mouvement directionnel des yeux ou du menton. En revanche, that et this dans les exemples suivants :

[17] I simply asked him if he was making some money. Is that a criticism?

[18] The government voted to reform the educational system. This needs huge sums of money

208 A. Zribi-Hertz (1992), « De la deixis à l‘anaphore : quelques jalons », dans La deixis, Ed, Mary-Annick Morel et L. Danon-Boileau, Paris, P. U. F., 603.

209 F. Cornish « Antecedentless Anaphors: Dexis, Anaphora or What?», Journal of Linguistics, 32,1996, 21. 210 G. Girard-Gillet « La construction des anaphores», dans Anaphores nominales et verbales, Cycnos, 18, 2, 2001, 21.

dirigent l‘attention de l‘auditeur non pas vers un élément extérieur au langage (phénomène physique) mais vers un groupe nominal, une phrase déjà exprimée dans le discours. Dans ce cas, that et this appartiennent à un plan désignatif textuel beaucoup plus abstrait et sont utilisés dans leur fonction anaphorique.

Dans Linguistique et Grammaire de l’anglais, Jean-Rémi Lapaire et Wilfrid Rotgé (1991) défendent la conception que this et that fonctionnent sur deux plans ; et à ce propos, ils expliquent : « il existe un effet monstratif / désignatif qui se construit au moins sur deux plans expressifs (simultanés): plan lexical (signe verbal, ex. THIS/THAT form] et plan gestuel [signe non verbal, ex. doigt tendu] ».211 Par le plan gestuel, les linguistes désignent l‘emploi déictique ou situationnel de this, et de that, qui est lié à la situation d‘énonciation. Par le plan lexical, ils visent l‘emploi anaphorique ou contextuel de ces deux opérateurs, qui est lié au discours. This et that continuent d‘agir en leur qualité de signes démonstratifs et seul leur domaine d‘intervention diffère en étant transposé du réel au textuel.

En quoi constitue la différence entre this, that et IT est la question à laquelle j‘essayerai d‘apporter une réponse. Je prends comme point de départ quelques analyses de linguistes.

2. Points de vues des linguistes concernant les occurrences de it, this et that 2.1. M. A. K. Halliday et R. Hasan

Dans Cohesion in English, M. A. K. Halliday et R. Hasan distinguent deux types de références nommées « EXTENDED REFERENCE » et « TEXT REFERENCE ». Définissant ces dernières, les linguistes s‘expriment ainsi:

Whereas extended reference differs from usual instances of reference only in extent – the referent is more than just a person or object, it is a process or sequence of processes (grammatically, a clause or string of clauses, not just a single nominal) – text reference differs in kind: the referent is not being taken up at its face-value but is being transmuted into a fact or a

211 Jean-Rémi Lapaire et Wilfrid Rotgé (1991), Linguistique et grammaire de l’anglais, Toulouse, P. U. M., 56.

report.212

Selon M. A. K. Halliday et R. Hasan, IT présente l‘exemple prototype distinguant « extended reference » de « text reference ». Pour illustrer ce point, les linguistes proposent la phrase suivante :

[19] [The Queen said :] ‗Curtsey while you‘re thinking what to say. It saves time‘. Alice wondered a little at this, but she was too much in awe of the Queen to disbelieve it.213

On constate qu‘il y a deux reprises par it. La première représente le type « extended reference »: it dans « it saves time » renvoie à « curtsey[ing] while you’re

thinking what to say ». ‗Quelque chose‘ constitue toujours la référence, mais dans un sens

large. Autrement dit, il ne s‘agit pas simplement de quelque chose de précédemment dit, mais plutôt d‘un processus entier ou d‘un phénomène complexe.

La deuxième reprise est de type « text reference » : it dans « …. to disbelieve it » renvoie non pas à quelque chose mais à un fait : « [that] curtsey[ing] while you’re

thinking what to say… saves time ».

Selon les deux linguistes, this et that joignent IT et marquent souvent des références de type « extended reference » et « text reference », ce qui peut, d‘ailleurs, expliquer la permutation entre les trois opérateurs. Considérons encore un exemple cité par M. A. K. Halliday et R. Hasan :

[20] They broke a Chinese vase. (i) That was valuable.

(ii) That was careless.

That dans (i) réfère à l‘objet « vase » ; d‘où on peut dire « that vase was valuable ». Cela

n‘est pas le cas dans (ii) où that réfère non pas à l‘objet mais plutôt à l‘événement total, « their breaking of the vase ». On ne peut pas avoir à la place de « that was careless »

*That vase was careless

212 M. A. K. Halliday et R. Hasan (1976), Cohesion in English, London et New York, Longman, 52. 213 M. A. K. Halliday et R. Hasan, Op. cit., 52.

mais

Their breaking of the vase was careless

En revanche, pour distinguer les moments des occurrences de IT et de celles de

this et that, les linguistes disent : « one of the striking aspects of cohesion is the ability of

hearers and readers to identify the relevant portion of text as referent, when they are faced with it, this or that in these uses. Clearly one of the factors that enables them to do this is the internal cohesion within the passage that is being presupposed ».214

2.2. Randolph Quirk et al

Dans A Comprehensive Grammar of the English Language, Randolph Quirk et al., explicitent leur point de vue concernant la possibilité de remplacer IT par this ou that. Cela revient, selon eux, à une question d‘accentuation. Pour mieux comprendre ce point, analysons les deux exemples fournis :215

[21] Rome was sacked by the Visigoths in 410 AD. It [‗the sack of Rome‘] was the end of civilization as the West had known it.

[21‘] Rome was sacked by the Visigoths in 410 AD. 'This was the end of civilization as the West had known it.

La trace de la reprise dans le premier énoncé est it ; il reprend the sack of Rome. Le second énoncé, qui est identique au premier, utilise this comme trace de reprise pour reprendre le même segment the sack of Rome. Les deux énoncés sont identiques, sauf que

this, accentué et plus emphatique, remplace it.

À ce propos, M. A. K. Halliday et R. Hasan semblent être d‘accord. Dans un premier lieu, ils soulignent que « this and that in extended reference often carry the tonic (primary stress). In this they are unlike all other cohesive items in the language ». En second lieu, les linguistes ajoutent : « a demonstrative with textual reference, however, is

214 M. A. K. Halliday et R. Hasan, Op. cit., 53.

215 Randolph Quirk, et al., (1985), A Comprehensive Grammar of the English Language, London et New York, Longman, 348.

very frequently tonic ».216

D‘après Randolph Quirk et al., IT est rarement accentué, et quand c‘est le cas, son remplacement par this ou that n‘est pas permis. Par exemple, IT est accentué s‘il est utilisé comme une forme de citation :

[22] Is this word ÍT ? (looking at a manuscript) [22‘] *Is this word THAT/THIS ?

ou dans des expressions comme :

[23] Is that ÍT ? (‗Is that all you wanted me for?‘) [23‘] *Is that THAT/THIS ?

IT est aussi accentué dans les expressions utilisées dans les jeux d‘enfants pour indiquer le tour de jeux :

[24] You‘re ÌT. She‘s ÌT.

[24‘] *You‘re THIS/THAT. * She‘s THIS/THAT.

Les « question tags » n‘admettent pas le remplacement de IT par this ou par that : [25] That‘s it, isn‘t it?

[25‘] *That‘s it, isn‘t this/that?

[26] It‘s been washing itself, hasn‘t it?

[26‘] *It‘s been washing itself, hasn‘t this/that?

Il est clair que les énoncés sous la forme de « question tags » deviennent agrammaticaux au moment où on remplace IT par this ou that.

Randolph Quirk et al., concluent leur analyse concernant la reprise par IT, this ou

that de la manière suivante : « one reason why it is rarely stressed is that when a stressed

nonpersonal pronoun is needed, it is supplanted by this or that ».217

2.3. Henri Adamczewski et Claude Delmas

Je tiens à exposer la conception de la grammaire métaopérationnelle,218 appelée également théorie des phases, concernant, plus particulièrement, le fonctionnement de it, de this ainsi que de that.

L‘idée principale de la grammaire métaopérationnelle est que certaines opérations sont élémentaires, comme le choix lexical, d‘autres sont complexes. Il existe, par conséquent, une hiérarchie dans les étapes de la construction d‘un énoncé, qu‘il soit simple ou complexe. Cette hiérarchie s‘appuie sur une opposition motivée :

[Étape 1 : fondement notionnel] [Étape 2 : détermination]

L‘étape 1 présente ce que Henri Adamczewski appelle « phase 1 » et qui constitue le niveau de travail mental élémentaire et fondateur. À ce domaine notionnel fondamental, se joint un domaine complémentaire de détermination qui est l‘étape 2. Henri Adamczewski l‘appelle « phase 2 » où, selon lui, d‘autres opérations viendraient parfaire et affiner la construction. La question qui se pose est comment la grammaire métaopérationnelle applique-t-elle la logique des phases sur les opérateurs de reprises : it,

this et that ? Sont-ils sur le même plan ?

Pour présenter la théorie, je me servirai d‘un dialogue entre un avocat et sa cliente, cité par Henri Adamczewski et Jean-Pierre Gabilan. Le choix de cet exemple vise à mieux comprendre la classification que la grammaire métaopérationnelle attribue à this et that ainsi que it :

217 Randolph Quirk, et al., Op. cit., 348.

218 La grammaire métaopérationnelle est une école de pensée élaborée par Henri Adamczewski au sein du CRELINGUA, Paris III.

[27] « I think I should tell you that there is in existence a letter in your handwriting to G. Hammond. This letter asks him to come and see you because Robert was going to Singapore » (Robert est le mari).

« She glanced at the letter and gave Mr. Joyce a sidelong look » « I swear to you that I didn‘t write that letter »

« If the possessor of this letter sees fit to place it in the hands of the prosecution you will be prepared ».219

Ce dialogue contient un jeu de pistes entre this et that autour du nom « letter ».

This et that représentent deux opérations différentes sur ce nom. Étant un outil de « phase

1 » et lié à la nomination, this introduit le nom par opposition à d‘autres noms possibles à cette place. À ce stade, le nom est non-présupposé. En disant « this letter asks him to

come and see you … », l‘avocat est situé dans le stade de nomination où il introduit un

nom qui n‘est pas encore connu pour son co-énonciateur.

Contrairement à this, le nom précédé par that est présupposé, donc connu des deux protagonistes de l‘acte de communication langagière. Autrement dit, that est l‘outil qu‘emploie l‘énonciateur quand il considère que son interlocuteur est déjà au courant. C‘est pour cette raison que la cliente, dans sa conversation avec l‘avocat, a repris le nom « letter », mentionné initialement par l‘avocat, par that et non pas par this dans « I swear to you that I didn‘t write that letter ». Selon la grammaire métaopérationnelle, that est un outil de « phase 2 » et il est utilisé lorsque le nom est dans le champ de vision des deux partenaires de la communication.

À la fin de ce dialogue et en employant « this letter », l‘avocat se démarque de sa cliente en revenant à la « phase 1 » : « If the possessor of this letter sees fit to place it in the hands of the prosecution you will be prepared ».

Lorsqu‘il s‘agit d‘une reprise anaphorique par it, comment la grammaire métaopérationnelle explique-t-elle le fonctionnement de ce pronom ? It signale une reprise très décolorée, qui est au-delà du débat entre this et that. Dans Grammaire

Linguistique de l’anglais, Henri Adamczewski et Claude Delmas parlent du

« dépassement » de this et that par it. Ils expliquent : « le dépassement de this et that est possible par it. Il s‘agit d‘une thématisation maximale ». 220 Selon ma propre

219 Exemple emprunté à Henri Adamczewski et Jean-Pierre Gabilan (1992), Les clés de la grammaire

anglaise, Paris, Armand Colin, 117.

compréhension, le terme « dépassement » est ce qui place l‘énonciateur non seulement en aval de ses opérations premières, mais surtout à un degré de complexité et d‘abstraction bien plus élevé. En effet, avec it, il ne s‘agit plus de localiser. Toutes les spécifications sont acquises. L‘objet est déjà repéré et it a intégré le référent.

On peut schématiser la présentation métaopérationnelle des opérateurs de reprise

this, that et it de la façon suivante :

Figure 1 :

PHASE 1 : phase non-présupposante

BORNE DE COMMENCEMENT

This

Ciblage d‘un objet X

PHASE 2 : phase présupposante BORNE D‘ACHÈVEMENT That

Ciblage + détermination d‘un DÉPASSEMENT DE THIS ET THAT Objet X It

Objet X localisé

La conception métaopérationnelle suit une certaine logique dans sa description des étapes de la construction d‘un énoncé. Une prédication suppose un certain nombre d‘opérations : les premières sont notionnelles et déterminent la borne du commencement de la construction d‘une prédication et les secondes concernent plutôt la validation et mènent à la borne d‘achèvement. Dans ce cadre, bien que this partage avec that la composante th-, l‘opposition –is / -at est pertinente. Dans « Grammaire

métaopérationnelle et théorie des phases », Claude Delmas et Geneviève Girard-Gillet

En fait, le passage de la non-validation à la validation confère à this une valeur de contemporanéité par rapport à la validation de la relation prédicative en cours. La construction de cet opérateur est d‘ailleurs motivée dans ce sens : th is. En conséquence, selon les contextes, «-is » correspond à une « visée » de validation ou à une mise en place de celle-ci.

[…] – at est devenu très abstrait et signale un décalage par rapport à la prédication en cours. Ceci induit, selon les contextes, toutes sortes d‘éloignements dérivés (dans l‘ordre du temps, de l‘espace, des opérations, etc.). Dans l‘ordre de l‘éloignement par rapport aux opérations, on peut admettre que l‘opération – at figure un décalage par rapport au notionnel ou à une visée de validation de celui-ci.221

On peut conclure de cette présentation métaopérationnelle que this se contente de relancer un contenu en cours de validation alors que that souligne le fait que l‘énonciateur reprend une validation antérieure présupposée. Le domaine de that implique, alors, un dépassement de celui de this puisque l‘objet est déterminé. Dans le domaine de it où toutes les spécifications sont acquises, il y a un dépassement des domaines de this et that. Conformément, la grammaire métaopérationnelle décompose son système descriptif en trois domaines :

- Le domaine D1 : l‘outil grammatical participe à la mise en place d‘une structure qui se donne comme le dynamisme séquentiel de construction de la référence, tel est le statut de la « phase 1 ».

- Le domaine D2 : consiste à la mise en relation des unités linguistiques et l‘insertion de ces mises en relation dans le linéaire. La « phase 2 » ne construit plus séquentiellement ; l‘énonciateur utilise un schéma préconstruit dont la validation est préacceptée.

- Le domaine D3 : consiste à représenter des rapports que l‘énoncé instaure ou confirme entre l‘énonciateur et le co-énonciateur.

221 Claude Delmas et Geneviève Girard-Gillet (1993), « Grammaire métaopérationnelle et théorie des phases », dans Les théories de la grammaire anglaise en france, Paris, Hachette, 116.

Les tenants des principes de la théorie des phases considèrent que le repérage s‘effectue essentiellement au niveau de la représentation des états de choses, donc, au niveau du modèle cognitif. Doit-on, dans ses conditions, considérer que l‘étape du dépassement est applicable sur des énoncés où la reprise par it peut être remplacée par

this ainsi que par that et vice-versa ? La réponse à cette question sera présentée

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