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T ESTS DE TERRAIN

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 72-76)

Le développement de tests d’aptitude de terrain, notamment dans le milieu sportif, a permis  d’évaluer la capacité cardiorespiratoire à l’exercice. Ces tests standardisés sont peu coûteux,  ludiques, simples de réalisation, de compréhension et d’interprétation. Leur fiabilité par rapport aux  épreuves de laboratoire (sur ergocycle ou tapis roulant), bien que restant l’examen de référence, et  leur  reproductibilité  ont  été largement étudiées  chez  l’adulte  sain (Noonan  &  Dean,  2000). 

Historiquement, trois types de tests ont été développés pour déterminer des indices d’endurance  cardiorespiratoire et estimer la consommation maximale d’oxygène (VOpic) :  

‐ les tests de course limités en distance, tel que le « one‐mile run test » (Kline et al., 1987), ou  limités en temps, tel que le « twelve minute run test » (Cooper 1968),  

‐ les tests de course « progressivement accélérée » (Leger & Lambert, 1982).  

‐ les tests sous‐maximal sur bicyclette ergométrique (Astrand & Ryhming, 1954).  

Dès la fin des années 1980, des protocoles de terrain similaires ont été validés chez l’enfant :  

‐ le test course navette progressif sur 20 mètres (20MST : 20m Multi‐stage Shuttle run Test)  (Leger et al., 1988),  

‐ le test de course sur une distance de 1 mile (Cureton et al., 1995),  

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‐ la capacité de travail à 170 batt.min‐1 sur bicyclette ergométrique (PWC170 : physical  working capacity) (Rowland et al., 1993).  

Faciles à mettre en œuvre, ces tests évaluent la tolérance à l’exercice, notamment par l’élaboration  d’équations de prédiction du VO2max spécifique à l’enfant. Inclus dans les batteries de tests telles  que Eurofit (Committee of experts on sports research, 1993), YMCA Fitness Testing (Golding, 2000),  FitnessGram (Welk & Blair, 2008) qui évaluent plus largement la condition physique, ils sont  actuellement  utilisés  dans  les  études  épidémiologiques  comme  indicateurs  de  la  santé  cardiorespiratoire des jeunes.  

En pédiatrie, l’utilisation de ces tests de terrain est plus récente, notamment pour mieux apprécier le  niveau de déconditionnement physique, l’impact de la maladie sur la vie quotidienne, et donc la  qualité de vie du jeune patient (Pouessel et al., 2006; Lindsay et al., 2013). Initialement expérimentés  chez  l’adolescent  asthmatique  (Ahmaidi  et  al.,  1993),  les  protocoles  originaux  ont  été  progressivement adaptés aux contraintes liés à la pathologie ou au handicap. Gulmans et al. (1996)  proposent un test de marche « limité en temps » en réduisant la durée à 6 minutes (TM‐6 : test de  marche en 6 min) chez des enfants atteints de mucoviscidose. Ce test consiste à parcourir la plus  grande distance durant le temps imparti en marchant aussi vite que possible. Le rythme de marche  n’étant pas contrôlé, l’investissement du jeune patient a une influence sur la distance totale  parcourue. C’est pourquoi l’exploration est complétée par la mesure d’autres paramètres, tels que la  fréquence cardiaque, la saturation en oxygène, ou encore les sensations de dyspnée. Selvadurai et al. 

(2003), quant à eux, valident pour cette même population, un test de marche « progressivement  accéléré » (ISWT : Incremental Shuttle Walk Test), inspiré des études réalisées chez des adultes  bronchiteux (Singh et al., 1992; Bradley et al., 1999). S’appuyant sur les principes du 20MST, ce test  de marche à vitesse croissante consiste à réaliser un parcours, en aller‐retour entre 2 plots distants  de 10 m, en marchant puis en courant le plus longtemps possible. Le sujet se déplace au rythme  d’une bande sonore enregistrée et calibrée qui démarre à 1,8 km.h‐1 et est incrémenté de 0,6 km.h‐1  chaque minute. La distance totale parcourue ou la vitesse maximale atteinte est alors retenue 

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lorsque le jeune patient n’arrive plus à suivre le rythme imposé. Les 15 paliers de ce test permettent  de réaliser un effort contrôlé et incrémenté qui pallie le problème d’investissement rencontré sur les  tests de marche « limités en temps ou en distance ». Toutes ces études corrèlent la performance  physique au niveau de déconditionnement physique du patient. Cependant, l’absence de normes  spécifiques pour les publics pathologiques reste actuellement une contrainte en pédiatrie pour  l’interprétation des résultats. 

Chez le sujet obèse, Norman et al. (2005) mettent en évidence que les tests de marche évaluant  l’endurance cardiorespiratoire sur le terrain sont faussés par le fait que le sujet porte son excès de  poids et donc fournit, à même vitesse, un effort supérieur à celui d’un sujet normo‐pondéré. 

Plusieurs auteurs ont montré la nécessité de modifier ces tests de référence, afin qu’ils soient  accessibles et qu’ils explorent correctement la capacité aérobie du sujet obèse (Drinkard et al., 2001; 

Klijn et al., 2007; Wallman & Campbell, 2007). En effet, une charge de travail ou une vitesse trop  élevée induit un arrêt prématuré de l’exercice, peut mettre en danger le patient et sous ou  surestimerait l’aptitude du sujet.  

Drinkard et al. (2001) ont validé l’utilisation du test de marche/course en 12 min (TMC‐12) chez des  adolescents obèses et ont montré qu’en adaptant l’allure de course (marche ou course), ce test est  bien toléré par ce public. Cependant, Calders et al. (2008) montrent que les équations d’estimation  du VO2max sur TM‐6 et le TMC‐12 proposées aux adolescents obèses ne sont pas valides. Ils  proposent des coefficients correcteurs mais notent une variation au cours du temps, notamment  lorsque la composition corporelle des sujets évolue. Elloumi et al. (2011) confirment les corrélations  entre la performance au TM‐6 et le VO2max, tout comme la performance au TM‐6 et l’IMC chez  l’adolescent obèse. Ce dernier paramètre a une importance majeure dans la prédiction du VO2max et  pourrait expliquer les erreurs dans les équations actuelles lorsqu’elles sont appliquées chez le jeune  obèse. 

Concernant les tests incrémentés, plusieurs auteurs (Mesa et al., 2006; Castro‐Pineiro et al., 2011)  s‘accordent sur le fait que les jeunes obèses ont des résultats médiocres sur le 20MST. Klijn et al. 

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(2007) ont démontré, quant à eux, que l’ISWT est fiable, sensible et facile à administrer chez des  jeunes en surpoids, pour évaluer la capacité aérobie au cours d’une prise en charge. Les données  récentes chez l’obèse suggèrent la mise en place d’épreuves moins traumatiques sur le plan  biomécanique, évitant les contraintes liées à l’enchaînement d’accélérations et de décélérations  successives, pour adapter ces tests incrémentés. Pillard et al. (2011) ont élaboré un parcours en 8,  permettant au jeune de poursuivre sa course par de longs virages. Rey et al. (2013) ont quant à eux,  proposé un test progressif de type intermittent avec une succession de phase de course et de repos. 

Ces deux tests n’ont actuellement pas fait l’objet d’études comparées à des mesures en laboratoire. 

Enfin, Ward et al. (1997) ont comparé la PWC170 chez des jeunes filles normo‐pondérées et obèses,  et ont montré qu’elle est similaire, voire supérieure en valeur absolue, chez les jeunes en surpoids. 

Cependant, lorsque les scores sont rapportés au poids corporel, le groupe en surpoids présente des  valeurs significativement plus faibles. Le « submaximal YMCA cycle ergometer test » (Golding, 2000)  est un test sous‐maximal sur bicyclette ergométrique qui permet d’extrapoler la Puissance Maximale  Aérobie (PMA), en fonction des valeurs de FC observées sur 3 ou 4 charges de travail et de la FC  maximale théorique du sujet (Figure 8). Wallman & Campbell (2007) ont montré que ce type de test  est reproductible et peut être utilisé pour prédire le VO2 pic chez des adultes obèses. 

 

Figure 8 : Extrapolation de la PMA à partir d’un test sous‐maximal sur ergocycle selon ACSM (2009). 

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