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LES ESPACES AGRICOLES DANS LA CONCURRENCE INTERNATIONALE

Dans le document LE CONCEPT D'AGRICULTURE DE TERROIR (Page 79-117)

CHAPITRE I : DYNAMIQUES ET RUPTURES DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE FORDISTE

SECTION 2 LES ESPACES AGRICOLES DANS LA CONCURRENCE INTERNATIONALE

Au fil du temps, les disparités spatiales naturelles, en matière de potentialité agricole, se sont renforcées au rythme du progrès technique alors que celui-ci aurait pu théoriquement contribuer à rendre les espaces de plus en plus homogènes. En réalité, ceux sont les espaces les plus propices à l’activité agricole de type industriel qui ont vu leur situation s’améliorer. Déjà, au milieu des années soixante, J. Milhau pense qu’à mesure que des techniques nouvelles de plus en plus complexes interviennent dans la production agricole, tendant à forcer les rendements, à raccourcir les cycles biologiques, on peut se demander jusqu’à quel point des risques nouveaux n’apparaissent pas165. Les risques dont parle J. Milhau sont de plusieurs ordres et se profilent aujourd’hui au grand jour : trop forte concentration des cultures sur un même territoire montrant un déséquilibre dans la répartition des richesses produites, accroissement des pollutions liées aux produits phytosanitaires trop fortement appliqués sur les terres, etc. Depuis le XIXe siècle, on peut considérer que le temps a permis de former puis déformer les espaces au rythme du progrès technique166

165 In préface de D. Combes (1965) Les terroirs de France et les marchés ouverts, Revue de l’Economie Méridionale, n° 37, p. 64.

166 M. Bloch (1968) souligne l’importance du progrès agricole et des techniques dans la transformation de l’agriculture des régions considérées comme pauvres, « Nulle part, les progrès agricoles des XIXe et XXe siècle n’ont atteint les conditions de la vie rurale plus profondément que dans les régions traditionnellement classées comme de terre pauvre ou très pauvre; et je ne sais si le bouleversement qui s’est ainsi produit dans l’échelle des valeurs économiques, entre les diverses contrées, ne devrait pas être rangé parmi les traits fondamentaux de l’évolution européenne, durant l’époque qui nous a immédiatement précédées »... »par toute la France, les anciennes terres froides des bocages ont cessé de faire figure de parents pauvres ; elles ont pour la plupart peu à peu égalé la prospérité des campagnes à sous-sol calcaire qui, jadis, les dominaient de tout l’orgueil de leurs moissons; elles l’ont parfois dépassée » In Les caractères originaux de l’histoire rurale française, tome 2, 3eme éditions, éditions A. Colin, Paris, pp. 214-215.

. Ces transformations ont, dans un premier temps, permis de développer la production agricole grâce à l’extension spatiale des cultures, mais aujourd’hui, l’espace productif connaît un mouvement de contraction tout en continuant à pourvoir largement aux besoins alimentaires du pays ou du continent européen.

Dans le temps présent, les déséquilibres s’affirment aussi bien sur le plan économique (difficultés financières des agriculteurs...), social (déclin des effectifs d’exploitations...), que politiques (coûts accrus des politiques publiques en agriculture). La domination des nouveaux espaces de la production agricole de masse semble fortement contrarier l’économie des espaces agricoles anciens, ces derniers, les moins bien dotés, voient leurs vocations agricoles jusqu’ici diversifiées, s’appauvrir ou s’éteindre au rythme des relocalisations de production.

Au sein de ces mouvements de grandes ampleurs, l’agriculture française serait-elle menacée par un déclin de son économie rurale sur une partie importante de son territoire ? On sait que le déplacement de la production s’est accompagné d’une concentration constante des richesses sur certains espaces167 Dans certains cas, la localisation de la production agricole peut également être fonction des usines de transformation et de conditionnement alimentaire, révélateur d’une redistribution territoriale par le haut découlant d’une insertion croissante de l’agriculture à l’économie marchande. Parfois, ces redistributions sont marquées par des dynamiques de concentration qui se développent sur les zones les plus propices à certaines productions créant ainsi des bassins spécialisées et prospères au plan économique par rapport aux zones périphériques ou marginales168

I) Les espaces de l’agriculture professionnelle

. Ainsi, les dix départements les plus productifs sont au nord d’une ligne Nantes-Strasbourg où le volume des consommations intermédiaires est le plus important et les spécialisations régionales les plus fortes.

Dès lors, se pose la question de la destinée de pans entiers de l’espace productif agricole. Ces mutations d’ordre économique, sont au départ exogènes à l’espace mais ont pour effet d’agir aussi bien sur l’espace rural et son économie à travers les entreprises et les hommes que sur les équilibres de la société dans les rapports ville-campagne. En ce sens, la question de la place de l’espace dans une économie rurale qui s’internationalise par le biais de son intégration à la sphère agro-industrielle se pose ? Nous verrons ensuite que l’incidence du déclin démographique agricole peut avoir des effets différents selon que l’espace utilisé en agriculture est stable ou non dans le temps.

La notion d’agriculture professionnelle (ou d’exploitation professionnelle) regroupe toutes les exploitations agricoles à temps plein (au moins une unité de main d’œuvre annuelle), ayant un nombre d’unité de dimension économique égal à 4. Cette définition est reprise de l’approche de C. Laurent169 qui la définit par rapport au modèle de l’exploitation agricole déclaré dans les lois d’orientation de 1960 et 1962170

167 Voir la page 36 et suivantes.

168 Sur ce point, voir A. Berger (1994) L’espace rural, les perspectives d’une recomposition, Revue de l’Economie Méridionale, n° spécial, La recomposition de l’espace rural, n° 165-166, pp. 5-25.

169 C. Laurent (1992) L’agriculture et son territoire dans la crise, Thèse de Doctorat en Sciences Economiques, Paris VII, 437 p. et également, C. Laurent (1995) La fin de l’hégémonie de l’agriculture professionnelle, In La grande transformation de l’agriculture, G. Allaire et- R. Boyer (eds), éditions Economica, Coll. Economie agricole et Agro-alimentaire, Paris, pp. 323-344.

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C’est une exploitation familiale à deux unités de mains d’oeuvre, ayant une certaine dimension, et adoptant certaines normes techniques.

l’agriculture professionnelle devient hégémonique dans l’espace rural, quelles sont les perspectives, sur le plan spatial, de cette situation ?

A) Rente foncière et localisation de l’agriculture professionnelle et industrielle

Deux sortes d’analyses peuvent expliquer le schéma de répartition des activités agricoles dans l’espace, il y a, en premier lieu, l’analyse des avantages comparatifs fonction des facteurs naturels qui est incarnée par la théorie ricardienne de l’échange international. La seconde proposition théorique émane de l’économie spatiale au sens strict, avec le modèle de localisation des activités agricoles de Von Thunen. Nous verrons ensuite que le développement spatial de l’agriculture professionnelle, notamment en Europe, est fonction de facteurs exogènes à l’espace et s’explique par les mécanismes du marché.

1) Une explication de la localisation de l’agriculture professionnelle par la rente foncière

Les cadres d’analyses proposés par Ricardo et Von Thunen permettent une explication usuelle de la localisation de l’agriculture professionnelle mais est-elle suffisante dans le cas de notre problématique ?

a) Les bases de la localisation des activités agricoles

Le point commun de ces deux corps théoriques est de proposer une analyse sur la base de la théorie de la rente foncière. Ainsi, la rente est fonction, pour Ricardo, de la fertilité des sols et trouve son origine dans la rareté physique et dans l’hétérogénéité naturelle des terres. Les terres les plus fertiles sont les plus demandées, car elles dégagent la rente la plus élevée171

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L’analyse des théories de la localisation et de la pensée des différents auteurs sur le sujet a été étudiée à partir de l’ouvrage de synthèse de J. L. Guigou (1982) La rente foncière, les théories et leur évolution depuis 1650, éditions Economica, Paris, 954 p.

. La rente foncière résulte des économies de transports dans le cas du modèle de localisation des activités agricoles de Von Thunen. Les terres les mieux localisées par rapport au marché bénéficieront d’une rente de situation par rapport aux terres les moins bien situées. Cette rente foncière de localisation est assimilée de plus en plus aux économies externes de situation qui vont elles-mêmes être fonction de l’environnement, en particulier l’environnement urbain dans le cas de l’analyse de Von Thunen. On voit aujourd’hui une généralisation du modèle de Von Thunen alors qu’il n’avait posé son analyse sur la seule base d’une ville centre et de la situation des terres par rapport à elle. En introduisant une diversité de lieux de localisation des activités agricoles et de lieux de consommation, la théorie de la rente foncière peut être d’actualité, dans le contexte d’une part de la mondialisation des relations marchandes mais aussi, dans le cas des avantages comparatifs entre pays producteurs de denrées agricoles et pays importateurs.

L’approche par la théorie de rente a un intérêt pour l’étude de notre concept puisqu’à l’inverse des zones de productions agricoles typiques, les zones de production agricole standard, parce qu’elles n’ont pas de caractéristiques particulières, peuvent se déplacer dans l’espace économique. Ainsi, le passage par la rente foncière permet de comprendre aujourd’hui pourquoi la localisation des activités agricoles à dominante « productiviste », et très standardisée, change et se déplace dans l’espace mondial, européen, national, voire régional. Bien entendu, il ne s’agit pas ici d’exposer, une analyse complète des courants de pensée sur ce sujet. Ce qui semble cependant important, c’est de souligner le fait que l’analyse économique s’intéresse aux conditions d’utilisation de la terre. Cela revient donc à considérer à quel moment, une terre est ou non source de rente dans le cas des produits alimentaires courants. Une terre peut être louée et cultivée si le propriétaire foncier peut en tirer une rente et si celui qui exploite cette terre peut produire, dans des conditions qui permettent de payer cette rente. Toute terre qui ne permet pas de dégager cette rente devient une terre non cultivée172

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C. Laurent (1992) L’agriculture et son territoire dans la crise, op. cit., p. 45. .

L’agriculture productiviste repose sur un processus de normalisation des productions et des techniques qui s’impose aux producteurs. Cette agriculture va donc se localiser non pas essentiellement en fonction des aptitudes techniques des individus mais plutôt en fonction des avantages comparatifs de plusieurs localisations potentielles sachant que le produit peut être réalisé n’importe où. Ces localisations potentielles sont choisies en sachant que les produits sont standardisés, que les biens alimentaires reposent sur des règles techniques normées, quelques soit le lieu de production. En conséquence, le choix de l’espace repose, soit sur des rentes de précocité grâce aux facteurs climatologiques, soit sur des rentes de fertilité, soit sur des rentes de proximité par rapport au marché ou à l’approvisionnement de matières premières, soit sur des rentes découlant de coût de main-d’œuvre avantageux. Il est aussi possible que certains bassins de productions agricoles bénéficient de plusieurs rentes à la fois.

Dans un contexte d’uniformisation des échanges marchands sous l’influence du commerce international et des règles du marché, les prix des produits agricoles standardisés s’imposent à tous les producteurs. Celui qui dégagera, grâce à sa localisation préférentielle, un avantage par rapport à un autre producteur d’une autre localisation, s’accaparera une rente foncière lui permettant de résister à la concurrence. Dans un contexte de baisse continue des prix des produits agricoles standards, les zones de production considérées comme marginales ou périphériques en terme de rentabilité sont alors menacées de disparition.

Prenons quelques exemples. Certains espaces de productions ont un avantage comparatif lié à des rentes de fertilité. Cet avantage, malgré le progrès technique, est encore remarquable pour des zones très productives comme les bassins céréaliers de la grande couronne parisienne, l’Ukraine pour la Russie ou des plaines homogènes du Middle-West américain. D’autres productions sont élaborées dans des zones ayant l’avantage d’une précocité des livraisons agricoles par rapport à d’autres zones. Ainsi, certains produits très périssables comme les fruits rouges peuvent être produits en des lieux offrant l’avantage d’une mise en marché plus précoce et donc à des prix plus élevés. Les gains financiers réalisés par les agriculteurs situés dans ces espaces, grâce à cette rente de précocité, compensent, par la suite, le prix de marché plus bas lors de la mise en marché des productions concomitantes à celles d’autres lieux du fait du jeu de l’offre et de la demande. Dans ce système agricole productiviste, la rente foncière est fonction de la valeur des rendements des terres escomptée compte tenu des systèmes de production et des revenus bruts d’exploitations173

Par rapport à l’internationalisation de l’économie, certains espaces connaissent des difficultés. Des délocalisations de production tendent à modifier la géographie pour certains produits périssables du fait que des pays d’Amérique du sud proposent des denrées alimentaires jusqu’ici produites en Europe, grâce aux économies de coûts de transport et à une main d’oeuvre moins chère et plus importante pour la cueillette manuelle. Enfin, certaines localisations en agriculture dépendent de rente de position par rapport à leur marché, c’est surtout le cas de certaines productions maraîchères périurbaines qui s’orientent vers des marchés urbains de proximité, assurant par leur taille l’essentiel des débouchés. A partir de ces deux derniers exemples, nous sommes en présence d’une analyse spatiale liée non plus exclusivement à la rente de fertilité mais à la rente de position de type Von Thunen. Les activités agricoles de production comme par exemple, l’élevage hors sol, peuvent se concentrer sur la base d’un environnement économique favorable en ce qui concerne l’agro-alimentaire de transformation. Ces lieux combinent, en plus de la préférence spatiale, des économies de transport grâce à des proximités d’approvisionnement en matières premières (élevages industriels du nord de l’Europe) ou bassins d’approvisionnements sur place

.

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173 Propos à la fois constatés dans les écrits de J. Klatzmann (1958) La localisation rationnelle des productions agricoles, Métroéconoca, Volume X, Fascicule 1, Avril, pp. 53-45. Mais aussi, par J.P. Boinon, J. Cavailhès (1988) Essai d’explication de la baisse du prix des terres, Etudes Rurales, n° 110-111-112, Avril-Décembre, pp. 215-234.

174 Des exemples de localisation d’unités industrielles intégrées à une agriculture proche de son environnement sont nombreux, nous pouvons nous référer au modèle breton ou à celui de la Libby’s, sur ce dernier point, voir F. Pernet (1982) L’implantation de la Libby’s dans le bas Languedoc, éditions Mouton La Haye, Grenoble, 108 p.

Comme le souligne J.M. Huriot (1994), le progrès dans les transports a permis une diversification des relations spatiales et compliqué leurs représentations, combiné avec le développement de la production de masse, il implique que l’on ne produise pas uniquement pour le marché local, mais pour un marché national voire mondial175

b) Les territoires européens de l’agriculture professionnelle

. En ce sens, la localisation de l’agriculture industrielle est gouvernée par les conditions générales de l’offre et de la demande sachant que chaque production lutte dans un même lieu avec d’autres jusqu’à ce que l’une d’elles soit plus rémunératrice que l’autre dans ce même lieu, puis luttera ensuite contre les autres espaces qui lui sont concurrents. Dans un contexte où le changement de progrès techniques et le rapport à l’économie marchande restent une tendance lourde pour les produits agricoles standardisés, les délocalisations en agriculture peuvent s’expliquer par une disparité de la rente foncière. Sur ce point, nous analyserons, à la fois, sur le plan théorique et empirique, les dynamiques spatiales actuelles de l’agriculture professionnelle à partir de l’exemple européen.

Un certain nombre de travaux font état du rôle que peut revêtir la rente foncière dans l’analyse de la localisation agricole. Encore actuellement, l’approche thunéenne peut revêtir un pouvoir explicatif dans certains cas qui sont assez largement connus176

175 In Von Thunen, économie et espace, éditions Economica, Paris, pp. 273-274.

176 Sur cet aspect de la perception de zones concentriques de productions agricoles, nous pouvons nous référer à A. Kellerman (1989a) Agricultural location theory 1 : Basic models, Environment and Planning, A, n° 21, pp. 1321-1396, et A. Kellerman (1989b) Agricultural location theory 2 : Relaxation of assumptions and applications, Environment and Planing, A, n° 21, pp. 1427-1446.

. Elle repose sur un double phénomène, d’une part, le coût de transport dans l’économie baisse avec le progrès dans les communications et les réseaux de communication, d’autre part, la demande croissante de produits alimentaires aide à la propagation marchande des dites productions. Les deux facteurs ont pour conséquence d’étendre les cercles concentriques thunéens. Toute vue simplifiée de la situation macro-économique permet un aperçu de ces formes concentriques en Europe comme le montre la Carte 2 ci-après.

des chefs d’exploitation et enfin l’efficacité du tissu agro-industriel ou commercial de l’amont et de l’aval à l’agriculture.

La seconde série de critères est composée d’indicateurs liés à l’adaptation au nouvel environnement de marché. Dans des situations actuelles, où l’économie peut modifier les atouts de certaines zones, cette série de critères permet de situer dans le temps des zones actuellement moins bien placées face à la concurrence mais qui peuvent à l’avenir « tirer leur épingle du jeu ». Ainsi, la superficie de terres disponibles dans le futur, le prix de la terre, les possibilités de modification des systèmes de production, les possibilités d’évolution des charges variables et des charges fixes, les potentialités de diversification (fruits, légumes, petites productions agricoles ou artisanales) sont les cinq critères retenus.

Cette approche a permis de définir trois types de régions, les régions ayant une situation favorable pour l’agriculture, une situation intermédiaire et des régions où l’agriculture est menacée de déclin. Ces résultats (repris dans le Tableau 4) présentent un certain nombre de régularité. Les zones d’intensité élevée, dans le cadre de la carte d'A. Bailly et H. Beguin, sont celles qui se situent entre une capacité concurrentielle actuelle bonne à moyenne et un potentiel d’adaptation correct. Echappent à cette observation, certains espaces, où l’agriculture est sur un registre de la qualité et concerne des territoires dotés d’une appellation d’origine contrôlée, ou certaines zones d’agricultures diversifiées178

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Une analyse plus fine des espaces ruraux agricoles français et leurs destinées dans les années à venir est proposée par A. Neveu (1992) Quels agriculture demain ?, Problèmes économiques, n° 2302, 2 décembre, pp. 18-22.

Tableau 4 : Quelques territoires agricoles et leur devenir eu Europe

CAPACITE CONCURRENTIELLE ACTUELLE

Bonne Moyenne Faible

POTENTIEL Bon Pays de Caux Bessin Comtat Venaissin Grandes Landes Plaine de Pô Hollande Flandres Alsace Bresse Wallonie Andalousie Pays d’Auge Périgord Basses vallées Alpines Béarn Vallée de l’Ebre D’ADAPTATION Moyen Plateaux picards Champagne crayeuse Beauce Bretagne Grande Bretagne Danemark Basse Saxe Plateau Lorrain Bocage Vendéen Val de Loire Limagne Hesse Bade Wurtemberg Plateaus du Gers et du Tarn Perche Bas Vivarais Bavière Faible Vignoble A.O.C. Plateaux de Jura Grands Causses Ecosse Thiérache Bocage Normand Limousin Bourbonnais Irlande centrale Plateaux espagnols Montagnes et collines sèches du Sud Est Hautes vallées Alpines Sologne Italie du Sud Grèce centrale Interprétations

2) La question de l’usage des terres

: Les espaces en gris clair sont les zones favorables au développement agricole, les espaces en Blanc sont les régions intermédiaires, les espaces en gris foncé sont les zones ou régions menacées.

Sources : A. Neveu (1993) Les nouveaux territoires de l’agriculture française, éditions Uni-Editions, Paris p. 53.

L’analyse spatiale de la production agricole est également fonction de facteurs autres que ceux utilisés par les travaux analysés ici. L’usage d’un espace agricole n’est pas uniquement axé ou interprétable en terme économique, des facteurs sociaux et structurels ont aussi une fonction explicative de l’usage ou du non usage d’une terre agricole.

Comme nous l’avons vu, l’usage de l’espace et l’existence d’une ou de plusieurs formes de rente permet de comprendre les conditions d’affectation de l’espace à une activité agricole plutôt qu’à une autre. Néanmoins, les divergences entre les différents courants de la pensée en économie viennent de la conception même que les différents auteurs ont de la rente. On peut distinguer essentiellement deux conceptions de celle-ci.

La première se réfère aux travaux d’auteurs classiques comme D. Ricardo179

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