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4.5 Convergence Gromov equivariante des niveaux d’un temps quasi-concave

5.1.1 Espace de Sitter

Mod`ele lin´eaire de l’espace de Sitter

Consid´erons l’espace de MinkowskiR1,n+1de dimensionn+ 1 muni de la forme quadra-tiqueq1,n+1=−dx2

0+dx2

1+...+dx2

n+dx2

n+1.

D´efinition 5.1.1. Le mod`ele lim´eaire de l’espace de Sitter est l’hyperboloide `a une nappe d´efini par :

dSn+1=

x∈R1,n+1 tel queq1,n+1(x) = 1

muni de la m´etrique lorentzienne induite parq.

Remarque 5.1.2. 1) L’applicationSn×R→dSn+1 d´efinie par :

est un diff´eomorphisme entre l’espace de Sitter etSn×R. La restriction deq s’´ecrit alors

g =−dt2+ cosh(t)2dx2 o`u dx2 est la m´etrique riemannienne de la sph`ere ronde Sn. Ceci montre en particulier que l’espace de SitterdSn+1 est une vari´et´e lorentzienne connexe.

2) Le groupe d’isom´etrie de dSn+1 estO(1, n+ 1).

Comme dans le cas de l’espace hyperbolique on a le r´esultat suivant :

Proposition 5.1.3. Les sous espaces totalement g´eod´esiques dedSn+1 sont les composantes connexes des intersections des sous-espaces vectoriels deR1,n+1 avecdSn+1.

On obtient ainsi 3 types de sous-espaces totalement g´eod´esiques :

– Ceux de type espace : ce sont les intersections entredSn+1et les sous-espaces vectoriels de type espace deR1,n+1. Ils sont isom´etriques `a Sk (k≤n) ;

– Ceux de type temps : ce sont les composantes connexes des intersections entredSn+1

et les sous-espaces vectoriels de type temps de R1,n+1. Ils sont isom´etriques `a dSk

(k≤n) ;

– Ceux d´eg´en´er´es : ce sont les intersections entredSn+1et les sous-espaces vectoriels de type lumi`ere deR1,n+1.

En particulier on obtient trois types de g´eod´esiques :

– g´eod´esiques de type espace : ce sont les intersections entre les plans de type espace et

dSn+1;

– g´eod´esiques de type temps : ce sont les composantes connexes des intersections entre les plans de type temps etdSn+1;

– g´eod´esiques de type lumi`ere : ce sont les composantes connexes des intersections entre les plans lumi`eres etdSn+1.

Remarque 5.1.4. Les g´eod´esiques de type espace de dSn+1 sont ferm´ees contrairement `a ceux de type temps ou lumi`ere qui ne le sont jamais.

L’espace de SitterdSn+1 est naturellement orient´e. En effet, l’orientaion chronologique de l’espace de Minkowski induit une orientation chronologique sur dSn+1 pour laquelle les courbes causales futures sont aussi des courbes causales futures pour Minkowski. Ainsi le groupe des isom´etries de dSn+1 pr´eservant l’orientation et l’orientation chronologique est

SO+(1, n). La restriction de la coordonn´eex0`adSn+1induit une fonction temps de Cauchy faisant de l’espace de Sitter un espace globalement hyperbolique.

Espace d’Einstein

Consid´erons l’espace R2,n+1 i.e l’espace vectoriel Rn+3 muni de la m´etrique q2,n+1 =

−du2

−dv2+dx2

0+...+dx2

n. SoitCle lieu d’annulation deQ2,n+1.

D´efinition 5.1.5. L’espace d’Einstein, not´e Einn+1, est la projection dans la sph`ere des rayonsS(R2,n+1)deC.

Notons parπl’application projection deR2,n+1/{0}dansS(R2,n+1).

Proposition 5.1.6. L’espace d’Einstein Einn+1 est muni d’une classe conforme lorent-zienne canonique conform´ement ´equivalente `a(Sn×S1, dx2

−dt2), o`u dx2 est la m´etrique ronde deSn etdt2 celle de S1.

D´emonstration. SoitU un ouvert de Einn+1 et soit s :U → C une section de π au essus de U. Pour chaquep dans U et chaque w dans TpEinn+1 consid´erons le vecteur w dans

Ts(p)C d´efini par :ds(p)π(w) =w. Siw

1et W

2 sont tels queds(p)π(w

1) =ds(p)π(w

2) =w, alorsw

1−w

2est dansπ−1(p). Orπ−1(p) est contenu dans (Ts(p)C) et doncq2,n+1(w) ne d´epend pas du choix de w. Ceci nous permet donc de d´efinir une m´etrique gs sur U par

Si maintenants est une autre section deU, alors il existe une fonction positivef :U →R

telle que s = f s et dans ce cas gs =f2g

s. Ce qui montre que l’espace Einn+1 est muni d’une classe conforme lorentzienne.

Dans le cas particulier o`usest la section qui prend ses valeurs dans la sph´ere euclidienne de rayon 2, la m´etrique ds est isom´etrique `a dx2

−dt2 sur Sn×S1 et donc Einn+1 est conform´ement ´equivalent `a (Sn×S1, dx2

−dt2).

Comme la structure de causalit´e est pr´eserv´ee par changement conforme on peut parler de causalit´e dans l’espace d’EisteinEinn+1. Ainsi :

D´efinition 5.1.7. Une courbe dans Einn+1 est : – causale si elle l’est pour (Sn×S1, dx2−dt2); – temporelle si elle l’est pour(Sn×S1, dx2−dt2).

Il se trouve que comme dans le cas de l’espace de Minkowski on sait d´ecrire les courbes causales de l’espaceEinn+1 :

Proposition 5.1.8. ([13, Lemme 5.1]). Toute courbe causaleαde l’espace d’EinsteinEinn+1

est de la forme t→(x(t),(cos(t),sin(t))), o`ut→x(t)est une courbe 1-Lipschitz deSn. Si de plus la courbet→x(t)est1-contractante alors la courbeαest temporelle.

D´efinition 5.1.9. L’univers d’Einstein, not´eEinng +1, est d´efini comme ´etant le revˆetement

universel de l’espace d’Einstein muni de sa classe lorentzienne conforme.

Proposition 5.1.10. L’univers d’Einstein Einng +1 est conform´ement ´equivalent `a (Sn×

R, dx2

−dt2), o`udx2 est la m´etrique ronde de Sn et dt2 est celle deR.

Proposition 5.1.11. ([13, Corollaire 5.5]). L’univers d’Einstein est globalement hyperbo-lique.

D´emonstration. Une courbe causale inextensible de Einng +1 est forc´ement le graphe d’une

application 1-LipschitzR→Sn. CommeEinng +1≈Sn×Ron obtient que la projection sur le deuxi`eme facteur est une fonction temps de Cauchy et donc que l’univers d’EinsteinEinng +1

est globalement hyperbolique.

La proposition suivante est l’anologue de la Proposition 3.1.2 dans le cas de l’univers d’Einstein, elle d´ecrit les parties achronales (respectivement acausales) de l’espaceEinng +1 :

Proposition 5.1.12. ([13, Corollaire 5.2]). SoitS une partie deEinng +1. Alors :

– S est achronale si et seulement s’il existe un sous-ensembleΛdeSn et une application

1-Lipschitzf : Λ→Rtels que

S=G(f) ={(x, f(x)) :x∈Λ};

– S est achronale sans bord si et seulement siΛest un ouvert de Sn; – S est achronale ferm´ee sans bord si et seulement siΛest Sn tout entier. D´emonstration. La preuve est identique `a celle de la Proposition 3.1.2.

Plongement conforme de l’espace de Sitter

Soitxun vecteur de type temps deR2,n+1. Soit Px l’hyperplan affine d´efini par :Px=

p∈R2,n+1/q2,n+1(x, p) = 1 . Consid´eronsU(x) la projection dansEinn+1de l’intersection du lieu d’annulation C de q2,n+1 et de l’hyperplan affine Px. Consid´erons la section sx :

U(x) → C qui envoie chaque rayon de U(x) sur son intersection avec l’hyperplan affine

Pe0 =

p∈R2,n+1/q2,n+1(p, e0) = 1 , ce qui d´efinit une m´etrique dsx sur U(x). Quitte `a composer par un ´el´ement deO(2, n+ 1), on peut supposer quex= (0,1,0, ...,0) et dans ce cas (U(x), dsx) est isom´etrique au mod`ele lineairedSn+1 de l’espace de Sitter. Nous avons montr´e :

Proposition 5.1.13. Le mod`ele lineaire de l’espace de SitterdSn+1est conform´ement ´equi-valent `a(Sn×]Θ,Θ +π[, dx2−dt2).

Mod`ele de Klein de l’espace de Sitter

D´efinition 5.1.14. On appelle mod`ele de Klein de l’espace de Sitter dSn+1 la projection dansS(R1,n+1)dedSn+1 munie de la m´etrique image directe. On le note g´en´eralement par

DSn.

Remarque 5.1.15. Les sous espaces totalement g´eod´esiques du mod`ele de KleinDSn sont les projections dansS(R1,n+1)des sous espaces totalement g´eod´esiques dedSn+1. En d’autres termes ce sont les composantes connexes des intersections entre les hyperplans projectifs et

DSn.

SoitHn

+ ={x= (x0, x1, ..., xn+1)/q1,n+1(x, x) =−1 etx0>0}. Notons par Hn

+ sa pro-jection dansS(R1,n+1). On d´efinit de la mˆeme fa¸conHn

etHn

. Notons que le compl´emen-taire de l’adh´erence de DSn dans S(R1,n+1) n’est autre que la r´eunion de Hn

+ et de Hn . Notons aussi que le bord de DSn+1 est constitu´e de la r´eunion de deux sph`eres Sn

+ et Sn

donn´ees par la projection dansS(R1,n+1) du cˆone d’annulation deq1,n+1. CommedSn+1est conform´ement ´equivalent `a (Sn×]−π

2,+π

2[, dx2

−dt2), les g´eod´esiques inextensibles futures de DSn+1 (qui sont les projet´ees des g´eod´esiques inextensibles futures de dSn+1) vont de

Sn `a Sn+. Ce qui am`ene `a consid´erer les deux sph´eres conformes Sn et Sn+ comme ´etant respectivement le bord pass´e et le bord futur de l’espace de SitterDSn+1.

On obtient ainsi une description pr´ecise des g´eod´esiques deDSn+1 : – Si une droite projective intersecte transversalement les sph`eres Sn

et Sn

+ , alors son intersection avecDSn+1 a exactement deux composantes connexes et ce sont des g´eo-d´esiques temporelles ;

– Si une droite projective est tangente aux deux sph`eres Sn et Sn

+ , DSn+1; alors son intersection avecDSn+1 a exactement deux composantes connexes et ce sont des g´eo-d´esiques lumi`eres ;

– Si une droite projective n’intersecte pas les deux sph`eres Sn et Sn

+ , alors c’est une g´eod´esique de type espace.

Soit maintenant x un point de DSn+1. Consid´erons l’ensemble ∂+I+(x) des points de

Sn+ qui sont limite d’une g´eod´esique de type temps future issue dex. En utilisant le mod`ele conforme, il n’est pas difficile de voir que pour tout xdans DSn+1, ∂+I+(x) est une boule ronde ouverte deSn+. Inversement toute boule ronde ouverte deSn+ correspond `a un unique point deDSn+1 : c’est le point (x0,π

2−r), o`ux0 est le centre de la boule etrest son rayon. Ceci permet d’identifier DSn+1 et l’espace des boules rondes ouvertes de Sn+. Pour cette identification un point x est dans le futur d’un autre point xsi et seulement si la boule

+I+(x) contient la boule∂+I+(x). De la mˆeme fa¸con on peut identifierDSn+1et l’espace des boules rondes ouvertes deSn

. Pour cette identification un pointxest dans le pass´e d’un autre pointxsi et seulement si la boule∂I(x) contient la boule∂I(x).