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2.4. Troisième étude de cas : Adrien

2.4.2.2. Scolarisation

2.4.2.2.2. Entretien avec l'AVS

→ le 2 février 2011, au SESSAD, en présence de l'orthophoniste et de l'infirmière Ce rendez-vous a été programmé afin de faire le point sur les difficultés rencontrées par Adrien à l'école et de répondre aux diverses interrogations de son AVS.

L'AVS d'Adrien souhaitait aborder la question de l'autonomie. Il était encore tôt en début d'année scolaire pour mettre en place des aménagements, Adrien ayant besoin d'être très encadré dans le déroulement de la journée en classe. Aujourd'hui, ses progrès permettent davantage d'envisager cet objectif d'autonomie. Son AVS recherche donc des moyens concrets pour diminuer la dépendance d'Adrien à l'école, notamment dans les activités de double tâche qui mettent en jeu plusieurs compétences (lecture et compréhension par exemple).

L'infirmière encadrant toutes les semaines le binôme auquel Adrien participe trouve que son autonomie dans le travail est en nette progression. Si Adrien n'est pas encore autonome pour enchaîner les activités, il l'est davantage dans la réalisation des tâches séparément. Il a encore besoin d'un étayage verbal ou

visuel : il est en effet souvent à la recherche du regard ou d'un mot de l'adulte pour

poursuivre une activité. Le principal objectif des séances en binôme est la recherche d'autonomie dans l'enchaînement des tâches.

Le timer a été utilisé en séance, et semble être un bon moyen pour qu'Adrien se concentre sur l'activité en cours sans chercher l'aide de l'adulte. De plus, proposer un séquençage à l'écrit facilite la compréhension des consignes

complexes. Les consignes doivent être simplifiées quand cela est nécessaire. Pour cela, l'AVS peut, dans la mesure du possible, demander à l'enseignante de fournir le travail en avance, afin d'avoir le temps pour adapter les consignes des exercices. L'infirmière propose également à l'AVS de laisser Adrien lire la consigne, de la lui

expliquer plus simplement (ex : « complète les phrases → « écris les mots »), puis

de le laisser travailler seul.

Les professionnels du SESSAD expliquent à l'AVS d'Adrien qu'il doit apprendre à s'adresser directement à son enseignante et à davantage la solliciter. Par exemple, il est important qu'il rende son travail à son professeur et non plus toujours à son AVS. Il doit acquérir un statut d'élève autonome.

Par ailleurs, il est toujours assez difficile pour Adrien de faire des demandes (avoir envie d'aller aux toilettes...) et d'exprimer ses ressentis (avoir mal au ventre, à la gorge...). Cette difficulté se retrouve dans tous les lieux de vie (domicile, SESSAD, école). En revanche, Adrien est tout à fait capable de dire quand il n'a plus envie de travailler. L'utilisation de pictogrammes pour toutes ces notions difficiles à exprimer (malade, toilettes...) est un moyen efficace pour aider Adrien à faire des demandes. Cela fonctionne bien en séance avec l'infirmière et peut être repris à l'école quand cela semble nécessaire. Tous les ans, un bilan d'autonomie est pratiqué au domicile par l'infirmière du SESSAD. Le dernier bilan a permis de mettre en évidence qu'Adrien ne possédait pas certaines compétences attendues pour les enfants de son âge. Dans son autonomie personnelle, beaucoup d'éléments de base ne sont en effet pas acquis. La faible progression d'Adrien dans ce domaine pourrait s'expliquer par le fait qu'à l'école comme à la maison, il y a toujours un adulte qui

pallie ce manque d'autonomie. De plus, le travail du SESSAD a beaucoup été axé

sur le langage oral et les compétences nécessaires à l'apprentissage du langage écrit depuis l'entrée d'Adrien en primaire. La prise en charge nécessite donc d'être

réorientée vers les demandes et l'autonomie personnelle.

Un autre élément soulevé par l'AVS concerne les jours où elle est absente (maladie ou autre) et que l'enfant n'est plus encadré individuellement. Quand cela arrive, Adrien travaille peu dans la journée. Les professionnels du SESSAD proposent à l'AVS de préparer à l'avance une « bannette secours » avec des fiches

DENIS-QUEINEC, A., 2011 Organisation des partenariats et de la prise en charge de travail déjà connues et maîtrisées par l'élève. Cela permettra à la fois à Adrien de pouvoir travailler seul, mais également de renforcer ses acquis.

Adrien se trouve également en difficulté au niveau de l'écriture. Les professionnels du SESSAD expliquent que c'est une activité particulièrement difficile pour Adrien, d'une part parce qu'il présente une légère hypotonie et d'autre part parce que cette activité nécessite l'association de deux tâches : le graphisme (bien former les lettres) et l'orthographe (écrire correctement les mots). Cela lui demande plus d'efforts que les autres élèves et Adrien est donc davantage fatigable.

L'AVS confirme qu'en ce moment c'est plus dur pour Adrien à ce niveau car il y a une demande plus importante de la part de l'école. Malgré tout, il s'applique dans son cahier d'écriture, situation où il ne se trouve pas en double tâche.

Le graphisme continue d'être travaillé en psychomotricité au SESSAD. Pour les années à venir, il semble important de faire dès aujourd'hui une demande d'ordinateur auprès de la MDPH afin que cette difficulté ne soit pas une gêne pour Adrien dans ses apprentissages futurs. L'appropriation de cet outil va donc être travaillée le plus tôt possible au SESSAD pour anticiper sa prochaine utilisation. En attendant, afin d'éviter la situation de double tâche, des solutions concrètes peuvent être envisagées dans certaines activités comme les dictées de mots où le but visé est l'orthographe et non le graphisme. L'adulte peut proposer à l'élève des

étiquettes-lettres à manipuler pour écrire les mots, ou bien des lettres du scrabble

que la maman utilise déjà au domicile.

Il est tout de même important de garder des moments d'écriture en maintenant des

temps pour le graphisme sur des activités qui intéressent l'enfant. Les méthodes

palliatives (étiquettes-lettres...) et l'ordinateur doivent être utilisés pour les activités plus compliquées.

D'autres éléments ont été rapportés par l'AVS d'Adrien.

Adrien est très sensible au bruit qui le déconcentre. Il est alors assez lent et termine difficilement son travail. Il a besoin de sortir de la classe pour se retrouver au calme et être plus productif.

Au terme de la rencontre, nous avons pu poser des questions à l'AVS d'Adrien au sujet des différents partenariats mis en place entre l'équipe pédagogique, les professionnels paramédicaux et les parents, et sur son ressenti par rapport à

l'accompagnement d'un élève présentant ce type de troubles. Les réponses sont inscrites dans le questionnaire qui se trouve en annexe (Annexe 13 : Réponses de l'orthophoniste, de l'AVS et de l'enseignante d'Adrien aux questionnaires). L'AVS d'Adrien est satisfaite des échanges avec les professionnels, mais elle met en avant le manque de formations, proposées par l'Inspection académique aux auxiliaires de vie scolaire, sur la scolarisation des élèves handicapés et des jeunes avec TED.